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GLOSSAIRE PATOIS
DU DÉPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE
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111 P. GK0BGX8 JACOD. - OÛL&AXB.
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' GLOSSAIRE PATOIS
DU
DEPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE
SUIVI DE CHANSONS POPULAIRES
AVEC MUSIQUE
Par Ad. ORAIN
PARIS
MAISONNEUVE FRÈRES et CH. LECLERC, ÉDITEURS
25, QUAI VOLTAIRE, 25
1886
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PRÉFACE
Mon cher Orain,
J'ai lu les épreuves que vous m'avez envoyées de votre
Glossaire patois et de vos Chansons populaires du dépar-
lement de Vllle-et-Vilaine, et j'y ai pris le plus vif intérêt.
Vous me demandez de vous faire connaître, franchement
et en toute liberté, ce que je pense de votre recueil, dans
une lettre qui puisse lui servir de préface.
Je suis heureux de pouvoir vous dire, tout d'abord, que
votre travail m'a paru consciencieux et étudié, comme tout
ce que vous faites, conçu et exécuté avec méthode, enfin, de
nature à rendre service aux études de philologie et de folk-
lore, en leur apportant le contingent de recherches et de ré-
sultats qu'on était en droit d'attendre, pour votre départe-
ment, d'un explorateur aussi intelligent, aussi zélé et aussi
amoureux que vous l'êtes des vieilles traditions du peuple.
Vous avez, en effet, exécuté, pour l'Ille-et-Vilaine, ce que
je voudrais voir faire, avec le même dévouement, pour tous
les départements, non seulement de notre Bretagne, mais
de la France entière. Vos travaux antérieurs sont connus et
justement appréciés des hommes d'étude, et ce livre vous
sera auprès d'eux un nouveau titre, et des plus sérieux, à
leur reconnaissance et à leurs encouragements.
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VI
C'est avec plaisir et un bonheur réel que j'ai vu figurer, en
tête de vos chansons populaires, celte charmante cantilène
des Sabots de la Reine Anne, une vraie perle, dont nous
vous devons la découverte, et que nous avons si souvent
chantée en chœur, avec ur. entrain et un enthousiasme tout
patriotiques, — en vrais Bretons, — aux Dîners celtiques
de Paris, de Tréguier et de Quimper.
Eh bien ! je dois vous avouer que ce petit chef-d'œuvre de
grâce naïve, de sentiment et de patriotisme breton, m'a
toujours inspiré des doutes sérieux sur sa parfaite authen-
ticité, et je ne pouvais me résigner à croire qu'il fût sorti de
la raine populaire, tout à fait dans l'état où vous nous le
présentiez. Il est si rare de rencontrer une vraie chanson po-
pulaire sans quelque défaillance de goût ou de forme, que
j'étais intimement convaincu qu'un lettré, un homme de
goût, — vous ou un autre, un inconnu peut-être, — avait
dû intervenir, peu ou prou. Je vous ai fait part de mes
doutes à ce sujet, et, avec votre franchise et votre loyauté
ordinaires, vous m'avez répondu ce qui suit :
«c Le paysan de la forêt de Rennes qui m'a chanté la
chanson : Les Sabots de la Reine Anne, n'en connaissait
qu'imparfaitement les paroles; il estropiait les vers et rem-
plaçait le dernier couplet par celui-ci :
Et la bonn' vili* de Rennes, — avec des sabots,
Est chef lieu d'IUe-et-Vilaine,
En sabots, mirlitontaine, etc.
c Je me suis vu dans la nécessité de substituer à ce cou-
plet cet autre de ma façon :
Les Bretons sont dans la peine, — avec des sabots ;
Ils n'ont plus leur souveraine,
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois I
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vn
c Qu'eussiez- vous fait, à ma place ? Le joli petit poème
devenait grotesque avec cette fin, et ne valait-il pas mieux Le
compléter? Blâmez-moi, si vous l'osez !... »
Non, je ne vous blâmerai point, mon cher ami; l'impur*
tant était de connaître quelle est au juste votre part d'inter-*
vention dans « les Sabots de la Reine Anne » ; nous les avons
aujourd'hui, et tout est pour le mieux, et je ne puis que vous
féliciter et vous être reconnaissant de la découverte de cette
charmante chanson, d'un caractère si vraiment breton, bien
supérieure à notre vieille Hani goz, et qui est à la veille de
devenir notre chant patriotique.
Les versions que vous en donnez, pages 147 et 149, sous
le titre de Variantes, me semblent être la vraie chanson
populaire, dont l'autre n'est qu'une heureuse adaptation. Il
convient de remarquer que le nom de la reine Anne ne se
trouve dans aucune de ces deux versions. On y voit bien
figurer le fil$ du Roi et trois capitaines, qui sont un des
éléments les plus ordinaires des chansons du peuple, et
le vers :
Il a fleuri, je suis reine !
paraît avoir inspiré, soit à vous, soit à un autre, l'idée de
l'introduction de la reine Anne, pour donner à la pièce un
caractère historique plus précis.
En résumé, la pièce est vraiment d'origine populaire, avec
quelques retouches et arrangements, dans la forme, — sans
doute aussi l'introduction de la reine Anne, — et voilà le
point que je voulais éclaircir.
Vous me demandez quelques observations critiques sur
votre livre, convaincu, — et vous avez bien raison, — qu'un
chercheur consciencieux comme vous doit trouver plus à
profiter, dans dix lignes de critique judicieuse et franche, que
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VIII
danis vingt pages de compliments et de banalités complai-
santes et complimenteuses.
Eh bien ! mais, je ne vois pas grand'chose à reprendre à
votre travail, qui est conçu et exécuté avec conscience et
conformément à la méthode recommandée par l'école critique
actuelle, dans ce genre d'études. Et pourtant, je ne vous lais-
serai pas aller comme cela, et sans vous attacher ma petite
ronce, comme nous disons en breton (1).
Il me semble que vous avez accepté, avec trop de facilité,
comme appartenant exclusivement à votre département,
beaucoup de mots, de locutions, de façons de parler, qui
sont connus et usités dans d'autres départements de la Bre-
tagne, et aussi hors de la Bretagne. Le mal n'est pas grand,
je le veux bien, et pourtant il existe et peut conduire à des
conclurions fausses.
Plusieurs vocables aussi, présentés comme expressions pa-
toises, me semblent au contraire être bon français et se
trouvent dans le Dictionnaire de Littré, et même, souvent,
dans celui de l'Académie. Vous pourrez me dire que ce sont
généralement des mots d'origine patoise, devenus d'un usage
si commun et si général que Littré et l'Académie se sont
vus obligés de les adopter. C'est l'usage, en effet, qui est le
véritable maître, en cette matière, comme le dit fort bien
Horace :
Si volet usus,
Quern pênes arbitrium est et jus et norma loquendi.
Sans sortir des lettres A et B, je relève les mots sui-
vants :
Affutiau, est d'un usage général dans presque toute la
(i) Staga drezenn : dans le sens de critiquer/ trouver à
redire.
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IX
France, avec le sens que vous lui donnez. Se trouve dans
Littré.
Allumé, pour à moitié ivre, se dit un peu partout. Se
trauve dans Littré.
Amorphosé pour métamorphosé.
J'ai connu, à Lorient, une fillette de douze ans, qui m'a
conté quelques contes populaires, et qui disait, quand un
personnage de son récit subissait une métamorphose : c Et il
tomba alors en morphose. »
Ahéner et Aiche se trouvent dans Littré, avec cette diffé-
rence que le premier s'y écrit : Ahaner.
Airelle est bon français, et se trouve dans Littré.
Anis, béquilles. J'ai entendu dire anilles : il marche avec
des anilles.
Arrimer, est un terme de marine usité partout ; est dans
Littré.
Baragouiner, composé de deux mots bretons : bara
(pain), et gwin ou gouinn (vin), est aussi devenu français;
se trouve dans Littré.
Barguigner, employé par Molière, est aussi dans Littré.
Bassinant, pour ennuyeux, fastidieux, est loin d'être par-
ticulier au département d'Ille-et-Vilaine.
Ber, pour berceau, est français, et se trouve dans Littré.
Bette, pour betterave, de même.
Bien-de-lune, pour bien dérobé, est aussi connu dans les
Gôtes-du-Nord, le Finistère, le Morbihan, et bien ailleurs,
sansdoute.
Bique, pour chèvre, se dit aussi un peu partout» et se
trouve dans Littré.
Bisquer, pour vexer, faire endêver, est dans le même
cas.
Bleu, pour républicain, pendant la révolution de 1789, de
même.
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X
Boissonner, pour s'enivrer, de même.
Bougre, bougresse, sont loins d'être particuliers à Pllle-
et- Vilaine.
Bouillon, pour boue, grosse pluie, est dans le même cas.
Bourdaine, nom d'arbrisseau, est bon français, et se trouve
dans Littré.
Braies, pour culotte, est dans le même cas.
Brin, pour un peu, se dit partout, et se trouve dans Littré.
Buée, pour lessive, de même.
Et puisque vous ne vous en tenez pas exclusivement aux
mots patois de Tille- et- Vilaine, je crois que vous auriez pu
en citer beaucoup d'autres, parmi lesquels les suivants,
comme étant d'un usage général, dans tous les départements
bretons, et ailleurs encore :
Âbouler, donner, passer, jeter ; bouffer, manger glouton-
nement ; caler, être poltron ; chipoter, chanter-pouilles ;
gamaches, guêtres (en breton, gamachou) ; piler, marcher
sur; pioncer, dormir ; ravigoter, raviver, etc., etc.
Deux mots, plus particuliers au parler populaire de la ville
de Rennes, et qui vous manquent aussi, sont : Achaison et
Danger, dans le sens de dégoûter, faire mal au cœur, le sou-
lever, comme dans ces exemples : c Ces ordures me font
achaison, ou danger. » On dit aussi, dans le même sens :
c Dangereux », avec un accent aigu, sur le premier e.
Je crois que vous n'aves; pas eu connaissance d'une étude
sur les mots patois usités dans la ville de Rennes, en 1824,
publiée par M. F.-A. Le Mière de Corvey, chef de bataillon,
dans les Mémoires de la Société royale des Antiquaires de
France. Ce travail, beaucoup moins complet que le vôtre,
vous eût pourtant servi à constater la disparition, depuis
1824, de quelques expressions populaires et les modifica-
tions subies par d'autres, dans la capitale du département
de l'Ilte-et-Vilaine.
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XI
J'ai été curieux de constater, dans votre Glossaire, les
mots bretons ou semblant dériver du breton qui s'y trouvent.
£h bien ! le nombre en est beaucoup moins considérable que
je ne l'aurais cru, et je suis persuadé que, dans la partie de
votre département qui confine aux Côtes-du-Nord, dans l'ar-
rondissement de Saint-Malo, par exemple, il doit en exister
beaucoup d'autres qui vous auront échappé. Voici ce que
j'ai relevé dans votre recueil :
Ali, en breton, signifie : conseil, avis ; mais, c'est aussi
un cri de ralliement, d'émulation, par exemple, dans les
jeux d'enfants, où il s'agit de remporter le prix de la course,
et où l'on crie, au départ des concurrents : Ali genta ! ce qui
équivaut à : A qui arrivera le premier !
Andin me semble venir du breton and, qui signifie
sillon ; et, en effet, le foin, disposé en rayons par la
faulx du faucheur, ressemble aux sillons d'un champ de
labour.
Balai, toit, auvent, chaume, pourrait bien venir du breton
balan (genêt), parce que c'est avec du genêt que l'on cou-
vrait les maisons et les crèches des fermes bretonnes, aussi
souvent qu'avec de la paillle, et que l'on fabriquait aussi les
balais des ménages champêtres. Je n'ignore pourtant pas que,
anciennement, on écrivait aussi baznal ; mais on trouve les
deux orthographes, aux mêmes époques.
Bélinge, sorte de bure, fabriquée dans le pays, doit venir
du breton berlinge, qui se disait d'un tissu de laine ou de
coton, sur trame de fil de lin, assez grossier, et dont se
fabriquaient ordinairement, jusqu'en ces derniers temps, les
vestes et les pantalons de nos paysans bretons. Dans les cam-
pagnes de la Cornouaille, le berlinge est encore d'un usage
très commun.
Bernique , coquille de patelle, dite aussi lépas, doit venir
de brinic, qui est le nom breton du même coquillage.
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XII
Braies, culotte, semble le même que le breton bragou,
même signification, et qui rappelle le bracœ des Latins.
Chômer, rester debout, s'arrêter, semble venir du breton
chom ou chôma, qui a la même signification.
Cohue, assemblée brupnte et confuse; en breton, le
même mot signiûe halle.
Cun, chien, rappelle le grec xvwv, en breton, ki, en
gaélique, eu.
Foutiau, hêtre, en breton, faou; latin, fagus.
Ballîn, en breton, était une sorte de tapis de gros fil de
lin ou de chanvre, une espèce de courtepointe grossière
dont on recouvrait les lits, dans les fermes bretonnes.
L'usage, qui en était général dans le pays, jusqu'à il y a
environ vingt-cinq ans, a presque complètement disparu, à
l'exception de quelques localités de la Cornouaille.
Nâcher, attacher les vaches à Pétable, me semble dériver
du mot breton nasq, qui est le nom de la corde qui sert à
attacher les vaches et bœufs, à rétable, ou au pieu autour
duquel ils doivent paître, hors de Pétable.
Orine, race, espèce, origine (origo) ; on dit, en breton,
eun orinn, d'un petit enfant encore à la mamelle.
Peillot, peïllotou, rappellent le breton pillaou, pillaouer,
chiffon, chiffonnier, dont ils paraissent dériver.
Tousè, tondu, est le participe passé breton touset, qui a la
même signification.
Travouil, dévidoir, est aussi le même et avec la même
signification en breton : dévidoir, tourniquet.
Solier, grenier, est usité en breton, avec la même si-
gnification ; il est vrai qu'il l'était aussi, dans le vieux fran-
çais.
Tarache, insecte qui se colle aux vaches et aux chiens, et
leur suce le sang ; se dit en breton : Tarasq.
C'est tout, et c'est peu, pour un département *breton, dans
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XIII
une bonne partie duquel la langue bretonne a été usitée,
anciennement. Il est vrai que je m'en suis tenu aux mots qui
m'ont paru hors de doute. La science des étymologies et des
rapprochements entre des vocables de langues différentes est
si délicate et entraîne si facilement à de grosses et ridicules
erreurs, que j'ai voulu être prudent, sur ce chapitre, comme
vous-même, du reste. J'ai, en effet, constaté avec plaisir que
vous vous êtes abstenu rigoureusement de toute interpré-
tation étymologique, et je ne puis que vous en féliciter.
C'est là la pierre d'achoppement et l'écueil contre lequel
viennent échouer généralement les recherches et les études
de ce genre. On veut faire preuve de savoir, de connais-
sances linguistiques étendues, l'on cite à tort et à travers de
l'hébreu, du latin, du grec, de l'osque, du celtique, — du
celtique surtout, et quel celtique ! — et en définitive, on ne
fait, le plus souvent, que déraisonner, citer à faux et atté-
nuer sensiblement l'opinion favorable qu'avaient fait naître
de vous les bonnes parties de votre travail. Je ne puis ré-
sister à la tentation de citer, à ce sujet, le passage suivant
d'un savant et d'un critique des plus compétents en ces ma-
tières :
c En continuant les traditions de Ménage et de Bullet,
avec une science ordinairement très inférieure à celle de ces
deux érudits, et à une époque où les vraies méthodes ont été
trouvées et sont journellement appliquées, on discrédite
l'étymologie, on la rend ridicule. Or, il ne peut être indiffé-
rent à ceux qui ont abordé cette branche de la philologie,
après une longue préparation, et qui ne la traitent qu'avec
respect, de la voir en danger de perdre, par le fait de quel-
ques-uns, la considération qu'elle mérite. Les philologues
font donc acte de légitime défense, lorsqu'ils déclarent com-
plètement étrangères à la science les spéculations philolo-
giques de certains amateurs; et ceux-ci ne devront s'en
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XIV
prendre qu'à eux-mêmes, si leur imprudence leur attire de
désagréables vérités.
« Loin de chercher à donner la mesure de leurs forces, dans
des études auxquelles ils ne sont pas préparés, les hommes
qui se dévouent à la tache longue, mais fructueuse, de
former le glossaire de leur province, devraient, par un senti-
ment de dignité bien entendue, éviter de sortir du cadre déjà
assez vaste qu'ils peuvent remplir avec compétence. Mais au
moins devraient-ils, avant toute recherche, se rendre un
compte exact de la situation dans laquelle se trouve le mot
dont ils veulent chercher l'origine. Il n'y a que deux alterna-
tives : ou bien ce mot a des correspondants vivant encore
dans une ou plusieurs des langues romanes ; et, par consé-
quent, il est probable que, sous l'une de ses formes, il a été
l'objet de recherches étymologiques. Dans ce cas, il est ab-
solument nécessaire d'être au courant de ces recherches, afin
de ne pas perdre de temps en discussions inutiles, afin sur-
tout de ne pas risquer une fausse étymologie, quand la vraie
est connue. — Ou bien ce mot est isolé et paraît manquer
aux idiomes congénères ; c'est donc, selon toute vraisem-
blance, un vocable nouveau pour la science, et dont il serait
intéressant de trouver l'étymologie ; mais chacun voit que,
dans cette hypothèse, la recherche en présente des difficultés
considérables, et mieux vaut assurément ne la point entre-
prendre, si Ton n'a la conscience de s'être instruit des saines
méthodes et la ferme résolution de les appliquer avec la ri-
gueur qu'ont apportée en ces éludes les maîtres de la
science (1). »
La citation est un peu longue, mais elle contient des con-
seils si judicieux et trace d'une manière si précise la marche
et la méthode à suivre, dans les recherches étymologiques,
(1) Paul Meyer, Revue critique, 1866, pp. 400-401.
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XV
qu'il est bon de donner le plus de publicité possible à ces
paroles, un peu sévères peut-être, mais qui doivent être la
règle de conduite de tous ceux qui s'occupent d'études sur
cette branche de la philologie. Vous vous êtes soigneusement
abstenu de toute interprétation étymologique, et je vous en
approuve, et je connais bien d'autres qui auraient dû imiter
votre discrétion, sur ce point.
On a dit des patois, et avec raison, que c'étaient de véri-
tables langues, qui avaient éprouvé des malheurs. Charles
Nodier, qui les aimait beaucoup, en a dit, de son côté, avec
quelque exagération, selon son habitude, mais aussi avec un
juste sentiment de leur importance philologigue : « Je pose
en fait : 1° que l'étude des patois de la langue française, bien
plus voisins de l'étymologie, bien plus fidèles à l'orthographe
et à la prononciation antiques, est une introduction néces-
saire à la connaissance de ses radicaux ; 2° que la clef de
tous les radicaux et de tous les langages y est implicitement
renfermée. J'en conclus même quelque chose de plus absolu,
ce que l'on appellera, si Ton veut, un paradoxe, et cela m'est
bien égal : c'est que tout homme qui n'a pas soigneusement
exploré les patois de sa langue ne la sait encore qu'à
demi (1). >
Le point de vue pour ce genre de recherches a changé,
depuis Nodier. Aujourd'hui, la philologie s'attache de préfé-
rence à l'étude : 1° de la phonologie, c'est-à-dire des sons
d'un idiome, envisagés dans leur production et dans leurs
modifications diverses ; 2° de la flexion, comprenant la décli-
naison et la conjugaison ; 3° de la formation des mots ; 4° de
Ja syntaxe.
D'où il résulte qu'il n'est point d'idiome, si petit qu'ait été
(d) Charles Nodier, Notions élémentaires de linguistique,
p. 354.
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XVI
son rôle dans l'histoire, qui n'ait sa grammaire et qui ne
mérite d'être étudié pour soi. Si donc la philologie moderne
rapproche les langues ou les dialectes et les étudie simulta-
nément, c'est afin d'en déduire les rapports et d'en établir le
classement, et non pas uniquement pour augmenter la con-
naissance d'un idiome privé. Là est le point de vue nouveau,
et la grammaire comparée y a gagné tout l'espace occupé
autrefois par l'étymologie.
Littré, avec plus de science, de méthode et de précision
que Nodier, a écrit en tête de son Dictionnaire de la langue
française (complément de la préface, p. 55), une page ma-
gistrale sur les Dialectes et Patois 9 qui résume ce qui a été
dit jusqu'aujourd'hui de plus sensé et de plus scientifique
sur cette question. Le grand dictionnaire de Littré est aujour-
d'hui dans toutes les bibliothèques, grandes ou petites, et je
ne puis qu'y renvoyer.
Je dirai encore, à la louange de votre recueil, que vous
avez eu raison de citer, toutes les fois que l'occasion s'en est
présentée, les couplets de vieilles chansons populaires, les
anciens proverbes et dictons, les formules et formulettes,
auxquels vous avez emprunté, en grand nombre, vos locu-
tions et mots patois. Ce sont vos témoins, et ces citations
rompent agréablement la monotonie d'une longue nomen-
clature alphabétique.
Je ne connais, jusqu'à présent, qu'une partie de vos chan-
sons populaires, que vous m'avez communiquées à l'état
d'épreuves. J'ai remarqué que la note enjouée et plaisante y
domine. Je n'ai pas trouvé dans votre recueil de morceaux
narratifs, d'une allure épique, ni des sujets dramatiques,
sombres et fantastiques, comme il s'en rencontre si fré-
quemment dans nos Gwerziou bas-bretons ; vous avez, en un
(2) Paul Meyer, Revue critique, année 1866.
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XVII
mot, de vraies chansons, et non des chants. Il en est de fort
jolies et originales, comme, par exemple (les Sabots de la
reine Anne, mis à part) : Les Filles des forges de Paim-
pont, Ma Mignonnette, Le Petit Moine, etc. Cette der-
nière a sa similaire, mais moins complète, dans le recueil de
Max Buchon : Chants populaires de la Franche- Comté.
D'autres ont une désinvolture librement paysanesque et réa-
liste, qui a aussi son intérêt, pour l'étude des mœurs et des
sentiments des populations rurales.
Après votre livre et celui de M. Lucien Decombe, il n'y a
plus guère qu'à glaner, dans votre département, en fait de
chansons populaires ; mais il reste encore à recueillir les
vieux contes de veillées de vos paysans, et il doit en exister
de fort intéressants, dans un pays où Noël du Fail connaissait
des conteurs émérites comme Robin Chevet, de Noyal-sur-
Seiche. Vous vous rappelez le charmant tableau d'une veillée
villageoise, dans la seconde moitié du XVI e siècle, qu'il nous
a retracé au chapitre v de ses Propos rustiques (1).
Les récits de ces anciens conteurs gaulois n'ont pas tous
disparu avec eux ; que Ton cherche bien et l'on verra qu'ils
ont laissé des élèves, héritiers de leurs trésors tradition-
nels. Je le sais, par expérience personnelle, sinon dans votre
département, dans d'autres qui y confinent.
Je n'ignore pas que/ outre votre excellent livre : Géogra-
phie pittoresque du département d'Ille-et- Vilaine, où vous
n'avez pas oublié le chapitre des traditions populaires, vous
avez disséminé, dans différents recueils périodiques, nombre
de curieux récits, d'origine populaire, mais arrangés, mo-
difiés et accommodés à l'usage d'un monde spécial, celui
(1) Voir l'excellente édition critique des Propos rustiques de
Noël du Fail, par M. A. de La Borderie, chap. v. — Paris,
Lemerre, 1878.
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XVIII
des enfants principalement. Nous voudrions les connaître,
aujourd'hui, sous leur forme originelle, et tels qu'ils existent
réellement dans la tradition orale, au risque de les avoir
moins complets, plus décousus et d'un goût un peu moins
épuré.
Voilà donc, mon cher Orain, un but nouveau à vos recher-
ches, à votre zèle et à vos connaissances spéciales en la ma-
tière, pour compléter l'œuvre de Folk-Lore de PHle-et- Vi-
laine, à laquelle restera attaché votre nom.
En résumé, mon cher ami, et pour terminer cette trop
longue lettre, vous avez fait un bon livre, qui vous est un
titre nouveau et sérieux à la reconnaissance de vos com-
patriotes, comme aussi à celle de tous les folk-loristes de
France, et il serait à souhaiter que chacun de nos départe-
ments possédât un ou deux chercheurs aussi laborieux, aussi
intelligents et aussi heureux que* vous.
Bien cordialement et confraternellement,
F.-M. LUZEL.
Quimper, le 3 avril 1886.
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GLOSSAIRE PATOIS
DU DÉPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE
àbarger, v. a. Mettre en barge. (V. Barge.) (Dourdain.)
Abegauder, v. a. Attraper. Se moquer de quelqu'un. (Rennes.)
— Regarde-donc un chat sur le clocher.
— C'est pas vrai, tu veuf m' abegauder.
Aboiter, v. n. Trimer. (Louvigné du désert.)
Abrazer, v. a. Briser, a Un chasseur abraze les haies, brise les
haies. » (Arrondissement de Redon.)
Abriver (s'), v. pr. S'élancer, s'abriver dans quelqu'un, c Comme
il 8'abrive dans ma (s'abrive dans moi) ! Est-il abrivé ! (Est-il
pressé d'arriver à son but.) (Arrondissement de Redon.)
Achoc, s. m. Individu stupide. c C'est un être achoc. » (Arrondis-
sement de Redon.)
Acoter, v. a. Appuyer. (Dourdain.)
Acousser, v. a. Jeter. « Acousse la balle » (jette la balle).
(Argentré.)
Acquit, s. m. Chose qui dure longtemps, t Cette robe m'a coûté
cher, mais elle m'a fait de l'acquit. » (Tout le département.)
Actonner, v. n. Bégayer. (Dourdain.)
Adelaizi, adj. Désœuvré qui s'en va plaisantant tout le monde,
n'ayant rien à faire, c Est-il adelaizi ! » (Arrondissement de
Redon.)
1
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Adsa, adv. Ge soir, c Nous mangerons la soupe adsa. »
(Tresbœuf.)
AFruTiAUx, s. m. pi. Outils. N'est pas pris ici dans le sens du
vieux mot français affûtiau, bagatelle, affiquet, parure, etc.
Les ouvriers dans les campagnes de l'arrondissement de
Redon appellent leurs outils des afifutiaux. c As-tu apporté
tes afifutiaux pour travailler? »
Affourer, v. a. Donner à manger aux bestiaux, c Dis à la
pàtoure d'aller afifourer les vaches. » (Arrondissement de
Redon.)
Agouvreux, s. m. Ménage de la mariée qu'on conduit chez le
marié. (Bain.)
Agrai-t-y. (fatums). Int. c Ça vous agrai-t-y? Cela vous plaît-
il? » (Hédé.)
Aguin, s. m. Petit houx des bois. Ruscus aculeatus. (Tout le
département.) — On dit aussi dans les faubourgs de Rennes,
en parlant d'un individu qui court les filles : « JR *st du
aguin. »
Aguibra, s. m. Mobilier vteux et usé. c Le pauvre aguibral »
(Bain.)
Ahan, s. m. Peur suivie de syncope. (Canton de Saint-Aubin-
d'Aubigné.) — Ne pas confondre avec ahan, cri de fatigue d'un
ouvrier qui fend du bois ou lève un fardeau.
Ahener, v. pr. Se fatiguer, faire ahan. (La Guerche.)
Aiche, s. f. Ver de terre dont se servent les pêcheurs pour amor-
cer leurs lignes. (Arrondissement de Redon.)
Aïe-va-donc! Expression très usitée sur le littoral de la Rance
pour exciter les ânes à la marche.
Aigremoine, s. m. Plante de la famille des rosacées. Agrimonia
Eupatoria.
Aiguilles-de-Berger, s. f. Plante de la famille des ombelli-
fères qu'on appelle aussi Pçigne de Vénus. Scandùc pecten
Veneris.L. (Fougeray.)
Airelle, s. f. Myrtille des bois appelé aussi Lucet, Pouriot, etc.
Vaccinium myrtUlus L, (Saint-Sulpice-des-Landes et Teillay.)
Aller, v. n.
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Indicatif présent*
Imparfait.
Posté défini.
Je vas.
J'allas.
J'alli.
Tu vas.
Tu allas.
Tu allis.
Il vas.
11 allas.
n allit.
J'allons.
J'allions.
J'ai limes.
VYallex.
Walliez.
VYallites.
Us vont
Y z'allas.
Y z'allirent
Au, s. m. Ali, ali, ali, cri des paysans pour appeler les
abeilles lorsqu'elles essèment (voir Essemer). (Arrondissement
de Redon.)
Allumé, e, a4j. Personne qui a bu, qui est presque ivre. tEUe
est allumée. » (Arrondissement de Redon.)
Alojaune, s. m. Bruant, passereau conirostre. (Dingé.)
Amain, s. m. Qui se fait naturellement, sans effort, c N'essayez
pas d'ouvrir cette barrière à droite, vous la briseriez, son
amain est à gauche. » (Arrondissement de Redon.)
Amitonner, v. n. Mitonner. (La Guerche.)
Amorphosé, e, adj. Personne amorphosée, métamorphosée.
(Bain.)
Amourette, s. f. Plante de la famille des graminées, appelée
aussi tremble et brise tremblante. Briza média, L. (La Domi-
nilais.)
Amotonner, v. n. Se dit d'une sauce, d'une bouillie qui forme
des grumeaux. (La Guerche.)
Ampan, s. m. Mesure de 20 centimètres environ. Lorsqu'on
ouvre la main toute grande, la longueur du pouce au médiun
est un ampan. (Bain.)
Andin, s. m. Foin mis en rayon par la faulx. (Saint-Médard-
sur-Ille.)
Ané, Anet, Anui, adv. Aujourd'hui, « II faut que je finisse anet
ma besogne. » (Tout le département.)
Anguille-de-has, s. f. Anguille de haie : couleuvre. (Arrondis-
sement de Redon.)
Anis, s. f. pi. Béquilles. (Tout le département.)
AnneQuiner. v. n. Travailler péniblement. (V. Arricoter.) (Tout
le département.)
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— 4 —
ànte, s. m. Arbre greffe. Se dit principalement des pommiers.
Dicton : • Quand le crapaud chante,
Pomme à Tante. •
(Tout le département.)
ànvin, s. m. Orvet, reptile. (Tout le département.)
Apparessence, s. f. Apparence, « II y a cette année une belle
apparessence de récoltes. » (Messac.)
Appiéter, v. a. Appiéter un bouquet : aligner les fleurs entre
elles et rogner les pieds au même niveau. (Saint-Médard-sur-
Ille.)
Apploner, v. a. Presser, tasser, étayer, mettre d'aplomb. (Fou-
gères.)
Armelle, s. f. Mauvais couteau. (Fougères.) On dit Asmelle dans
l'arrondissement de Redon.)
Armena, s. m. Almanach.
Arodivé, e, adj. Se dit d'une personne restée petite. (Fougères.)
Arolle, s. f. Foin étendu dans un champ et que Ton met en tas
pour le charger dans la charrette. (Bain.)
Arricoter, v. n. Travailler péniblement avec de mauvais ins-
truments que la misère empêche de remplacer, c Ah ! ce sont
des arricotiers. » (Tout le département.)
Arricotier, s. m. Pauvre ère besoigneux qui n'a pas ce qu'il
faut pour exercer son métier. Se dit ordinairement d'un petit
laboureur qui n'a que de chétifs animaux et de mauvais ins-
truments aratoires. (Tout le département.)
Arrimer, v. a Installer, arranger des marchandises pour les
mettre en vente. « Arrime-toi donc. » (Marchandes de Saint-
Malo.)
Arrocher, v. a. Jeter des pierres. « Il m'a arroché. » (Tout le
département.)
Arrossé, e, adj. Être à l'état de rosse. Les poissons d'un
vivier qui ne grossissent pas sont arrossés. (Tout le départe-
ment.)
Asséyas, s. m. Siège, banc, tabouret, etc., sur lequel on
s'asseoit. (Châteauneuf.)
Assieter, v. a. Asseoir. (Tout le département.)
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Assitoué, s. m. Siège quelconque. (Saint-Médard-sur-IHe.)
Atelles, s. f. pi. Morceaux de bois à brûler qui ont été fendus.
— Jette des atelles dans le feu. (Fougères.)
Atrimer, v. n. Trimer. (Fougères.)
Atsa, loc. prép. Ce soir. « Nous irons vous voir atsa. » (Arron-
dissement de Redon.)
Augear, s. m. Hangar, appentis, remise ouverte. (Bain.)
Avanger, v. n. Avancer dans son travail. Se dit plus souvent
dans le sens contraire. « Y n'avance à ren. » (Tout le dépar-
tement.)
Avange, s. f. Se dit d'un mets auquel on ajoute des pommes de
terre, de la sauce, pour faire plus de volume. « Ça fait de
l'avange. »
Avats, s. m. pi. Bestiaux. (Arrondissements de Saint-Malo et de
Fougères.) — On prononce aveilles dans l'arrondissement de
Redon.
Avène, s. f. Ayoine. (Arrondissement de Redon.)
Avènement, s. m. Apparition surnaturelle, bruit mystérieux qui.
annonce à quelqu'un la mort d'un parent ou d'un ami. —
Croyance populaire des campagnes, principalement de l'arron-
dissement de Redon.
Avette, s. f. Abeille. « Les avettes vont essemer. » (V. essemer.)
(Canton de Bain.)
Avient, v. irrég. Faire facilement une chose. On dit d'un père
qui porte son enfant : « Comme ça lui avient. » (Tout le dépar-
tement.)
Avieuter, v. a. Insulter quelqu'un. (Montfort.)
Avoir, v. aux.
Passé indéfini. Plus-que-Parfait.
J'ai oïu. J'avais oïu, etc.
T'as oïu.
n ou elle a oïu. Futur antérieur.
J'ons oiu. J'aurai oïu.
VYavez oïu.
Ils ou elles ont oïu.
Avouiller, v. a. Jeter de l'eau, t n m'avouille », disent les en-
fants, pour c il me jette de l'eau à la figure ou sur moi ». (Bain.)
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— « —
Bada, s. m. Manière de faire. Façonner une servante à son bada ;
à sa guise. (Bain.)
Badie, s. f. Cerise sauvage. (Dingé.)
Badier, s. m. Cerisier sauvage. (Dingé.)
Badille, s. f. Cerise sauvage. (Bain.)
Badiole, s. f. Cerise sauvage. (Arrondissement de Redon.)
Badiolier, s. m. Cerisier sauvage. (Arrondissement de Redon.)
Bagout, s. m. Bavardage. « Ce sont des bagouts. » (Rennes.)
Baguenauder, v. n. Flâner. (Rennes.)
Baillée, s. f. Bouche ouverte, action de bailler.
c Le grand loup du bois a sorti
Qu'avait la goule baillée, i
(Chanson de la forêt de Paimponj.)
Baire, v. a. Boire. (Tout le département.)
Baiser, s. m. Partie non cuite d'un pain qui, dans le four, tou-
chait à un autre pain. (Fougères.)
Baissière, s. f. Liquide du fond d'un tonneau. Lorsqu'une bar-
rique de cidre est presque vide, on dit : t Oh ! le mauvais cidre,
c'est la baissière. » (Tout le département.)
Baite et Boite, adj. des deux g. Ivre.« Cet homme est baite : »
cet homme est ivre. On dit aussi «Il sent la baite,i c'est-à-dire
la boisson. (Tout le département.)
Bajeu, s. m. Sorte de gâteau. « Oh ! les bons bajeux. » (Fougères.)
Balai, s. m. Toit, auvent. — c Pêche de balais, » moineau des
toits. (Tout le département.)
Balai-de-Silenge, s. m, Roseau à balai, — Çhragmites corn-
munis. (Fougeray.)
Balivar, s. m. Baliveau. Jeune arbre de haute ftitaie. (Teillay.)
Ballière, s. f. Paillasse remplie de balles d'avoine ou de floche,
sorte de grande graminée des boia appelée Molinia çmulea.
(Tout le département.)
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Ballinot, s. m. Petite paillasse d'enfant pauvre remplie de
balles d'avoine, c'est-à-dire de renveloppe florôalede l'avoine.
(Tout le département.)
Balluchon, s. m. Petit paquet comprenant tous les vêtements
que les domestiques possèdent lorsqu'ils vont se gager, ou
quand ils quittent leurs maîtres. (Tout le département.)
Baloce, adj. et subs. Bavard, bavarde. « Oh! la vilaine ba-
loce. » (Rennes.)
Balyer, v. a. Balayer, c n fant balyerla maison; allons, balaye
donc. (Tout le département.)
Banner, v. n. Pleurer. (Tout le département.)
Baôdet, s. m. Ane. (Plerguer.)
Baragouiner, v. n. Parler un langage incompréhensible. —
De bar a, pain, et de gouin, vin. (Tout le département.)
Barassiaux, s. m. pi. Objets sans valeur et embarrassants.
« J'ai tant de barassiaux que je ne sais où les mettre. » (Tout le
département.)
Barattée, s. f. Quantité de lait mis dans la baratte. « Oh ! la
belle barattée de lait f »
Barge, s A. Meule de paille, de foin ou de fagots. (Tout le dépar-
tement.)
Barguigner, v. a. Discuter, marchander. Ne terminer une
affaire qu'après de longues objections. (Tout le département.)
Barquet, s. m. Baquet. (Tout le département.) A Dingé on
appelle barquet la mangeoire où mangent les chevaux.
Bas, s. m. Sud. « Le vent est de 1m». » (Dourdaha.)
Basgoule, s. m. Naïf qui baille aux corneilles. (Environs de
Rennes.)
Basse-Heure, s. f. Il est basée-heure, fl est tard, la nuit vient.
« Il est temps de partir, car il est basse-heure. » (Arrondis-
sement de Redon.) On dit Baêse-houre dans l'arrondissement
de Vitré.
Bassin, s. m. Être fastidieux, bavard, assommant. (Rennes.)
Bassinant, adj. Fatigant. (Rennes.)
Bassin-d'or, s. m. Renoncule des champs appelée aussi pied-
de-coq. Ranunculus borœanus Jordan. (Fougeray.)
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Bassiner, v. a. Ennuyer. (Rennes.)
Rassouillkr, v. n. Parler beaucoup et d'une façon incompré-
hensible. (Tout le département.)
Bassouilleur ou Bassouillard, s. m. Qui parle beaucoup et
indistinctement. m
Bassouilleuse ou Bassouillarde, s. f. (V. Bassouilleur).
(Tout le département.)
Bat-de-la-Hanne. Se dit d'un flâneur, d'un paresseux qui s'en
va doucement battant de la hanne, c'est-à-dire promenant sa
culotte. (Bain.)
Bâtée, s. f. La charge d'un âne. € Votre âne a une trop forte
bâtée. » (Saint-Suliac.)
Bàton-de-Jacob, s. m. Asphodèle des bois, plante de la famille
des liliacées. Asphodelus albus. (Rennes.)
Bàton-du-Diable, s. m. Plante de la famille des composées.
Cirsium palustre. (La Dominelais.)
Battoué, s. m. Battoir des lavandières. (Tout le département.)
c Mon battoué est cassé, digue don, ma dondaine. i
(Chanson de la forêt de Paimpont.)
Baubillon et Bobillon, s. m. Radoteur. « Oh! le petit
bobillon ! »
Baubillonne et Bobillonne, s. f. Radoteuse. (Tout le dépar-
tement.)
Baubillonner et Bobillonner, v. n. Radoter. — Ce mot vient
de baube, qui lui-même dérive du latin balbus.
Bave-de-Coucou, s. f. (V. Crachat-de-coucou.) (Arrondissement
de Redon.)
Bavou, se, adj. Qui bave. « Enfant bavou. » Homme qui envoie
de la salive en parlant. « Le sale bavou. » (Tout le départe-
ment.)
BÉ, s. m. Bec. (Saint-Suliac et Plerguer.)
Bec-de-Grue, s. m. Plante de la famille des géraniacées appelée
aussi Herbe à Robert. Geranium-robertianum. (Sainte-Anne-
sur-Villaine.)
Beda, s. m. Paysan. C'est presque une injure. « Le vilain gros
beda ! 4» (Tout le département.)
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— 9 -
Bedailler, y. a. Tirer des coups de fusil. (Bain.)
Bedet, te, sub. Mignon, gentil, aimable. En parlant des enfants :
« Mon petit bedet, ma petite bedette : » mon petit mignon, ma
petite mignonne. (Ghàteauneuf.)
Bediou, s. f. Cerise. (Plerguer.)
Bedoluer, s. m. Cerisier. (Plerguer.)
Bedon, s. m. Bedaine, gros ventre. (Tout le département.)
Bedouaud (Soleil du), s. m. La lune. Se dit d'un coureur de
nuit, qui fait ses coups au soleil du Bedouaud. (Fougères.)
Bedoue, s. m. Roseau des marais de Dol et de Ghàteauneuf,
employé pour la couverture des maisons. € Maison couverte en
bedoue. »
Bedouffle, s. f. Enflure causée par une piqûre d'insecte. (Tout
le département.)
Bedouiner, v. n. Promener doucement en bedouinant, en
rêvant. (Bain.)
Bègaud, s. m. Badaud qui s'arrête à chaque instant pour
regarder avec une curiosité niaise. (V. Ba&goule.) (Tout le
département.)
Beiller, v. n. Beugler. « La vache beille, » pour « la vache
beugle. » Pleurer. On dit d'un enfant qui pleure. : « Il beille
comme une bête! » (Arrondissement de Redon.)
Belinge, s. f. Grosse étoffe, sorte de bure fabriquée dans le
pays. (Redon.)
Belou, se, adj. et sub. Boudeur, boudeuse, sournois, sournoise.
« Le vilain belou. » (Arrondissement de Redon.)
Beluette, s; f . Étincelle. « Le châtaignier est un mauvais bois
pour brûler, il fait trop de beluettes, » il produit trop d'étin-
celles. (Bain.)
Bener et Beuner, v, n. Pleurer. « As-tu bentôt fini de bener? »
(Bain.)
Ber, s. m. Berceau. « C'est le ber à notre petit gas. » Se dit
aussi des pierres branlantes, monuments druidiques. « C'est le
ber aux fées. » (Tout le département.)
Berbis, s. f. Brebis, prononcer berrbis. (Arrondissement de
Redon.)
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Berchet, s. m. Derrière, postérieur. (Vitré.)
Berciller, v. n. Agiter les paupières. (Argentré.)
Berdasse, s. f. Femme radoteuse. « Est-belle berdasse ! »
Berdasser, v. n. Radoter.
Berdassier, s. m. Qui radote. Au féminin, berdassière.
Berdasseries, s. f. pi. Radotages. (Tout le département.)
Berlinguin, s. m. Nom donné au cimetière de Rennes.
Berne, s. f. Couverture de coton fabriquée dans le pays. (Saint
Médard-sur-Dle.)
Bernique, s. f. Coquillage des rochers de la Manche qu'on va
pour enlever et qui se colle avec une telle force qu'il est im-
possible de l'avoir, Bernique! Mot de refus : se dit, à Rennes,
en plaisantant, t Tu voudrais bien me suivre, mais bernique. »
Berouet, s. m. Bouillon d'une soupe claire et maigre. (Bain.)
Berouette, s. f. Brouette. (Tout le département.)
Berrouée, s. f. Broussaille. « Le lapin s'est fourré dans la
berrouée. » (Bain.)
Berruchet, s. m. Petit oiseau (troglodyte). Appeler un enfant
berruchet à Plerguer, c'est lui faire injure en lecomparantà ce
pauvre petit oiseau.
Berrughot, s. m. Petit oiseau (troglodyte). (Arrondissement de
Redon.)
Bersinier, s. m. Peigneur de laine. (Bain.)
Besaigre, adj. Cidre aigre-doux. (Tout le département.)
Besouan, s. m. Besoin. (Plerguer.)
Betayer, v. a. Déranger une pendule, une montre, c Laisse ma
montre tranquille, tu vas la betayer/» (Champeaux.)
Bête-au-da, s. f. Bète-au-doigt. Onglée. (Arrondissement de
Rennes.)
Bêtes, s. f. pi. Animaux d'une étable, troupeau, « Va chercher
les bêtes dans la prée. » (Tout le département)
Bette, s. f. Betterave. (Tout le département.)
Betoire, s. m. Lieu où l'eau se perd dans la terre. — Boit-tout.
(Saint-Pern.)
Betun, s. m. Tabac. (Tout le département.)
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Betuner, v. n. Priser. (Tout le département. ).
Betunier, s. m. Priseur. — Au féminin betunière, betuneuse.
(Tout le département.)
Beu, s. m. Bœuf. (Plerguer.)
Beuatre, s. f. Instrument servant à mettre du fourrage aux
bestiau*. (SaimVAubin-d'Aubigné.)
Beulot, s. m. Petit tas. (Gennes.)
Beuzin, s. m. Lambin. (Bain.)
Bézer, v. a. Frapper, c J'vas te bézer. » (Tout le département.)
Bezille, s. f. Poire sauvage. (Dourdain.).
Biau, adj. Beau. « Les biaux effets, les biaux vêtements.» (Tout
le département.)
Bie, s. f. Cruche à cidre. De l'ancien mot buire qui a servi à
faire burettes. (Fougères.)
Bien-de-lune, s. m. Bien volé la nuit. Bois de lune, grain de
lune. (Bain.)
Bigne, s. m. Berger. (Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Bigner, v. a. Regarder une chose avec convoitise. « Il a bignô
les fruits de notre courtil. » (Tout le département.)
Binot, s. m. Ventre des petits enfants. « Il a bien dîné, son
binot est plein. » (Arrondissement de Redon.)
Bique, s. f. Chèvre. — Vêtement de peau de chèvre ou de
mouton. (Tout le département.)
Birri, s. m. Mouton. Il y a à Bain la fontaine des quatorze
birris, des quatorze moutons.
Biser, v. a. Embrasser. « Viens, mon gas, que j'te bise. » (Tout
le département.)
Bisquer, v. n. Tourmenter, vexer. Faire bisquer, faire endêver.
(Tout le département.)
Biter, v. a. Toucher. « Vous avez les mains sales, ne me bitez
pas. » (Tout le département.)
Biton, s. m. Chevreau. (Arrondissement de Redon.)
Bitrou, s. m. Pâtre. (La Guerche.)
Blaighe ou Blèghe, adj. Méchant, sournois, qui frappe ou
commet une mauvaise action en se cachant. (Tout le dépar-
tement.)
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Blaigher ou Blé.cher, v. a. Faire du mal en se cachant. (Tout
le département.)
Blé-de- Vache, s. m. Plante des champs. Rhinanthus arvense.
(Langon.)
Blena, s. m. Blé noir, sarrazin. (Arrondissement de Redon.)
Bleu, s. m. Nom donné aux Républicains pendant la Révolution
de 4789. t Cachez-vous, les chouans, voici les bleus. » (Tout le
département.)
Blosse, s. f. Fruit du prunellier qui sert à faire une liqueur.
(Tout le département.)
Bobenne, s. f. Femme distraite. (Dourdain.)
Bober, v. n. Regarder quelqu'un ou quelque chose avec éton-
nement, pendant longtemps, d'un air stupide. (Tout le dépar-
tement.) — Se dit aussi d'une personne qui s'endort. <r Elle
bobe. » (Bain.)
Bobillon, ne, s. Rabâcheur, rabâcheuse. (Tout le département.)
Bodet, s. m. Petit veau. (Le Grand Fougeray.)
Bœufs, s. m. pi. Fruits de l'églantier. (Arrondissement de
Redon.) .
Bogue, s. f. Enveloppe épineuse de la châtaigne. (Tout le
département.)
Boguille, s. f. Châtaigne non parvenue à maturité. (Dourdain.)
Boguillé ou Boguillou, adj. des deux g. Personne qui a les
yeux chassieux. « Elle a les yeux boguilloux. » (Arrondisse-
ments de Vitré et de Redon.)
Boinou, s. m. Mauvais ouvrier qui n'avance pas à la besogne.
(Châteaugiron.)
Bois-a-la-Bête, s. m. Troène, arbrisseau à fleurs blanches.
Boisilleu, s. m. Bûcheron. (Forêt de Tanouarn en Dingé.)
Bois-Punais, — Bois-Joli, — Bois-a-Sainte-Lucie. — Arbris-
seau de la famille des Amygdalées. Cerasus Mahaleb. (Fouge-
ray.)
Boissonner (se), v. pr. S'enivrer. (Fougères.)
Boissonnier, s. m. Ivrogne. (Fougères.)
Boite, adj. des deux g. (Voir Balte.) (Fougères.)
Boiter (se), v. pr. S'enivrer. (Fougères.)
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- la —
Boîtier, s. m. Bûcheron, ouvrier qui travaille le bois. (Dourdain.)
Bolée, s. f. Bol plein de cidre de la contenance d'un demi-
litre. » Servez-moi une bolée. » (Tout le département.)
Boncorps, s. m. Robuste. « C'est un boncorps: » c'est un
homme fort. (Guipel.)
Bonhomme-Grille, s. m. Plante de la famille des fumariacées.
Fumaria borœi. J. (Arrondissement de Redon.)
Bonne-Sente. Bonne odeur. « Via un bouquet qui a bonne
sente. » (Bain.)
Bonhommiau, s. m. Vieillard rabâcheur. Au pluriel, des Bon-
hommiaux. (Rennes.)
Bonshommes, s. m. pi. Fleurs de la famille des Amaryllidées.
Perce^neige et Narcisse. (Bain.)
Borgniard, s. m. Mouche de forêt, qui pique les chevaux et
les vaches. (Dingé.)
Bori, s. m. Taureau. (Saint-Grégoire.)
Bouc, s. m. Petite crevette. (Littoral de la Manche.)
Boucard, s. m. Instrument qui sert à couper le marc de
pommes dans le pressoir. (Dourdain.)
Boudet, te, s. Se dit des enfants, t Est-il boudet! Est-elle bou-
dette, » c'est-à-dire mignon, aimable. (Le Minihic.) (V. Bedet.)
Boudiner, v. n. Aller manger du boudin, de la saucisse, chez
un parent ou un ami qui a tué un cochon, c Je vas boudiner
chez mon cousin Malœuvre. » (Canton de Bain.)
Bouée, s. f. Broussaille. (V. Brousse.) (Dourdain.)
Bouene, s. f. Mauvaise ouvrière. (Fougères.)
Bouener, v. n. Travailler malproprement. (Tout le départe-
ment.)
Bouenou, s. m. Mauvais ouvrier. Se dit aussi d'un individu qui
furette, qui cherche à savoir quelque chose, qui écoute ce
.. qu'pn dit. t C'est un petit bouenou. » (Châteaugiron.)
Boueton, s. m. Gros sabot. (Dourdain.)
Bougonner, v. n. Maugréer. (Tout le département.)
Bougre, Bougresse, Bougrine, excl. Jurons. « Vilain bougre !
Sacrée bougresse! Nenni, bougrine, je n'frai point ça. »(Tout
le département.)
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— 14 —
Bouillon, s. m. Boue, Les chemins sont pleins de bouillon.
(Bain.)
Bouillon-Blanc, s. m. Plante de la famille des Yerbascées.
Verba$cum thapsus. (Tout le département.)
Bouillonner, v. a. Salir de boue. € Il a bouillonné ma blouse. »
(Arrondissement de Redon.)
Bouillonnoux, gE, adj. Couvert de boue. • Un chemin bouillon-
noux, une blouse bouillonnouse. » (Arrondissement de Redon.)
Bouinias, s. m. Habitants de Bain. (Arrondissement de Redon.)
Bouquer, v. a. Bouder. (Dourdain.)
Bouquet, s. m. Toutes les fleurs sans exception. Un paysan du
canton de Bain vous dira, en vous offrant une seule fleur :
« Voulez-vous mon bouquet ?» Le mot fleur est presque
inusité*
Bourdaine, s. f. Arbrisseau des bois. Bhammts Franffula. (Tout
le département.)
Bourde, e, adj, Gharriot bourde, charrette bourdée, c'est-à-dire
embourbés, arrêtés dans une ornière. (Arrondissement de
Redon.)
Bourder, v. n. Embourber. « C'est un mauvais charretier ; il est
toujours bourde. » (Arrondissement de Redon.)
Bourdin, s. m. Boudin. (Plerguer.)
Bourgeois, se, s. Toutes les personnes de l'arrondissement de
Redon, un peu à l'aise, appellent leurs maris noV bourgeois.
De môme, quand on entre dans une ferme, si on veut parler
à la fermière, on dit : « La bourgeoise est-elle là ? »
Bourgotter, v. a. Travailler avec peine. Un vieillard qui n'a
plus la force de travailler bourgotte. (La Guerche.)
Bourrier, s. m. Grain de poussière, a II a un bourrier dans
l'œil. » (Bain.)
Bourriers, s. m. pi. Mauvaises herbes, ordures. (Tout le dépar-
tement.)
Bourroler, y. n. Marcher en se dandinant à la manière des
canes. (Louvigné de Bais.)
Boursée, s. £. Bourse pleine d'or ou d'argent, « Il a trouvé une
bourséed'or. » (Essé.)
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Boursouuê, s. f. Brouette. (Bain.) On dit Boutsoule dans l'ar-
rondissement de Saint-Malo, à Plerguer, notamment.
Boursoulée, s. f. Brouette pleine. « Une boursoulée de sable. »
(Presque tout le département.)
Bousée, s. f. Tas de fiente de bœuf, de vache. (Tout le. dépar-
tement.)
Bouteillée, s. f. Bouteille pleine de cidre ou de vin. « feutrions
ben une bouteillée de cidre. » (Tout le département.)
Bouter, v. n. Se tenir debout. Ou bien encore placer bout
à bout. (Châteaubourg.)
Bouton-d'Argent. — Renoncule blanche des jardins. (Fou-
geray.)
Bouton-d*0r. — Renoncule jaune des champs. (Tout le dépar-
tement.)
Bouziller, v. a. Faire un travail inutile, du le faire sans soin.
Bouzilleur, Bouzilleuse, s. Qui bouzille.
Bouzillou, s. m. Un bouzillou est une personne qui ne travaille
pas sérieusement, qui perd son temps à faire des choses inu-
tiles. (Arrondissement de Redon.)
Bouzine, s. f. Vessie. (Tout le département.)
Braies, s. f. Culotte. Prononcer Brées. (Bain.)
Braire, v. n. pleurer. (V. Brève.)
Brané, e, adj. Crotté. « Est-il brané! » Est-il crotté. (Dingé.)
Branloire, s. f. Balançoire. (Arrondissement de Montfort.)
Brandouiller, v. a. Balancer, « Vlà des enfants qui se bran-
douillent. » (Gennes.)
Brangé, e, adj. Trempé de sueur. « J'ai tant couru que je suis
brangè. » (Saint-Médard-sur-Ille.)
Brayée, s. f. Longue conversation. Temps perdu. (Bain.)
Brées, s. f. pi. Les brées, les bas, le pantalon. Pour les femmes,
les bas. (Bain.)
Breilles, s. f. pi. Pantalon. (Plerguer.)
Brêlé, e, adj. Se dit de quelqu'un qui a les jambes mouillées
par la rosée. « II est brêlé. » (Bain.)
Brelinguette, s. f. Clochette.. (DourdaÛL>
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Brenée, s. f. Repas des animaux. On dit aussi, quand on a
mangé une grande écuellée de soupe ou de lait : c J'ai pris ma
brenée. » (Environs de Rennes.)
Brère, v. n. Pleurer, c n 6ré, le pauvre èfant. »
Brin, loc. adv. Un peu. « J'ai dansé un brin. » Brin, sub. On
dit en parlant d'une belle fille. « C'est un beau brin de fille. »
(Tout le département.)
Broc, s. m. Prononcer Bro. Petite fourche en fer qui sert à
mettre le foin dans les râteliers des bestiaux. (Arrondis-
sement de Redon.)
Brocher, v. a. Tricoter. (Tout le département.)
Broches, s. f. pi. Aiguilles à tricoter. (Tout le département.)
Bronée, s. f. Repas des animaux, « La vache garette a eu sa
bronée. » (Betton.)
Brosilles, s. f. pi. Brindilles de bois. (Bain.)
Brou, s. m. Lierre. (Tout le département.)
Brousse, s. f. Broussaille. Lapin de brousses. (Arrondissement
de Redon.)
Brouton, s. m. Jeune veau. (Dourdain.)
Broutu, adj. Couvert de lierre, t Pignon broutu : » pignon d'une
maison couverte de lierre. (Bain.)
Brûlerie, s. f. Incendie. « La brûlerie a commencé par l'étable. »
(Arrondissement de Saint-Malo.)
Brunette, s. f. Fauvette des haies appelée traîne-buisson.
(Dingé.)
Buaille, s. f. Fagots de genêts ou de broussailles pour chauffer
le four. (Bain.)
Bûcher, v. a. Tailler la soupe. « As-tu bûché la soupe? » Couper
le pain pour mettre dans la soupe. (Cardroc.)
Buaret, s. m. Buisson. (Dourdain.)
Bue, s. f. Grande cruche en terre qui sert pour aller chercher
de l'eau à la fontaine. (Saint-Just.)
Buée, s. f. Lessive. (Bain.)
Buie, s. f. Grande cruche en terre qui sert pour aller chercher
de l'eau à la fontaine. (Bain.)
Butté, e, adj. Découragé. «Je n'ai pu de cœur au travail, je suis
butté. » (Arrondissement de Montfort.)
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Ca, s. m. Nourriture, friandise, tout ce qui se mange. « C'est
chez M. le curé qu'on mange de bon ca. » C'est du bon ou du
mauvais ca. (Bain.)
Caboche, s. f. Tête, grosse caboche. (Arrondissement de
Redon.)
Cabosse, s. f. Bosse au front, à la figure, suite de coups, défor-
mation.
Cabosser, v. a. Déformer. « Il a cabossé son chapeau. »
(Arrondissement de Redon.)
Caca, s. m. Ordures. (Tout le département.)
Cachignard. s. m. Chicanier. (Tout le département.)
Cachigner, v. a. Chicaner. (Tout le département.)
Cachot, s. m. Grand panier en osier. (Arrondissement de
Redon.)
Cadoret, s. m. Jeu d'enfant. Sorte de tonton composé d'un
bouton de culotte traversé d'une cheville sur laquelle on le fait
tourner. (V. Pinu.) (Bain.)
Cafoin, Cafignon, s. m. Mauvais café. (Fougeray.)
Cagibi, s. m. Hangar, appentis de décharge. (Tout le dépar-
tement.)
7 x
Caguena, s. m. Cadenas. (Tout le département.)
Gaillelait, s. m. Plante de la famille des rubiacées. Galium
verum. (Tout le département.)
Cailles et Caillebottes, s. f. pi. Lait caillé, le plus souvent
cuit. (Tout le département.)
Caillibote, s. f. Fleur d'un arbrisseau, appelée aussi Boule-de-
Neige. (Messac.)
Caillibotier, s. m. Arbrisseau connu sous le nom de Viorme.
Viburnum opulus. (Bain.)
Cajot, s. m. Petit panier plat, presque sans bords, dans lequel
on vend à Rennes des cerises, des fraises, des petits pois.
2
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On dit un cajot de fraises, un cajot de cerises, c Combien le
cajot?»
Calbasson, s. m. Grand panier de bourdaine qui sert principa-
- lement aux tanneurs pour transporter le tan. (Tout le dépar-
tement.) A Gennes on dit Carbasson.
Caneçon, s. m. Caleçon, c II n'a pas mis son caneçon de bain. »
(Rennes.) On dit aussi dans les faubourgs de Rennes en par-
lant d'un jeune homme qui court les filles: « n est du
caneçon. »
Canette, s. f. Jouet d'enfants : billes. (Tout le département.)
Gani, s. f. Caneton, petit canard. On appelle les canetons: Corn,
cani, caniy cont, pour leur donner à manger. (Gennes.)
Canias, s. m. Goéland. (Bords de la Manche.)
Caniau, s. m. Petit chien. (Dourdain.)
Canne, s. f. Petite sonde en fer-blanc qui sert à extraire du
cidre par la bonde d'un tonneau. (Gennes.)
Canner, v. a. Opération qui consiste à extraire du cidre d'un
tonneau non percé au moyen d'une sonde introduite dans la
bonde. (Gennes.)
Canot, s. m. Mesure pour les grains. (Fougères.)
Cape, s. f. Capuchon qui recouvre les coiffes des femmes du
littoral de la Manche.
Caperiole, s. f. Cabriole. (Arrondissement de Redon.)
Capot, s. m. Capuchon destiné à recouvrir les coiffes des
femmes de la campagne lorsqu'elles sont en deuil, ou lors-
qu'elles veulent se préserver de la pluie. (Arrondissement de
Redon.)
Carmiole, s. f. Vêtement serrant la taille des paysans. (Dour-
dain.)
Carrau, s. m. Blé noir. (Fougères.)
Carreau, s. m. Plancher. « Il est tombé sur le carreau. » (Tout
le département.)
Casse, s. f. Lard rôti au four. (Bain.)
Casterolle, s. f. Casserole. (Tout le département.)
Castilles, s. f. pi. Groseilles en grappes. (Bain.)
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Gastiluer, s. m. Groseiller qui produit des groseilles en grappes.
(Bain.)
Gastonade, s. f. Cassonade, sucre. (Tout le département.)
Gat, s. m. Chat. (Fougères.) Ce mot vient de la Normandie.
Catelonne, s. f. Couverture de laine. (Saint-Médard-sur-Ille.)
Gatiole, s. f. Grande coiffe de femme retombant sur les
épaules. (Tout le département.) On appelle aussi Gatiole, dans
le canton de Saint-Aubin-d'Aubigné, la digitale, plante des
terrains schisteux: Digitalis purpurea. L.
Cepiller, v. a. Houspiller. (Tout le département.)
Cerclière, s. f. Châtaigneraie. — Taillis de châtaigniers pour
faire du cercle. (Tout le département.)
Cerise, s. m. Marmelade de cerises. (Redon.)
Gernayer, v. a. Faire le tour d'une place, d'une table, d'une
chambre. (Cardroc.)
Ghable, s. m. Herse. Instrument de labourage. (Saint-Médard-
sur-Ille.)
Ghabler, v. a. Synonyme de herser. Passer la herse dans un
champ. (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Ghaffourer, v. a. Poursuivre, effrayer un chat ou un chien.
(Tout le département.)
Chaigne, s. f. Chaîne. « Prends la chaigne du puits pour aller
tirer de l'eau. » (Tout le département.)
Chaire, s. f. Chaise. « Prenez une chaire et siétez-vous. »
Ghaitre, v. n. Choir, tomber. Il va chaltre, il va tomber
(Dingé.)
Ind. présent. Je chas, tu chas, il chas.
Ghambranler, v. n. Ne pas tenir debout, ne pas être
d'aplomb. « Quand j'ai bu uq coup, je chambranle. » (Tout le
département.)
Ghahbreu, s. m. Bruant, oiseau de la famille des granivores.
(Bain.)
Chamillard, s. m. Boisson faite avec le marc des pommes.
(Rennes.)
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Champagne, s. f. Grand champ. (La Guerche.) Synonyme de
Domaine, de l'arrondissement de Redon.
Chandelle, s. f. Arum des haies, appelé aussi Gouet, Arum
maculatum. (Bain.)
Chanteau ou Chantiau, s. m. Ghanteau de pain, croûton de
pain. (Arrondissement de Redon.)
Chaôsses, s. f. Bas. « Pouille donc tes chaôsses. » (Plerguer.)
(V. Chatmes.)
Chapet ou Chapiau, s. m. Chapeau. (Tout le département.)
Chaput, s. m. Petit billot de bois dans la cour des fermes.
(Saint-Gilles.)
Charte, s. f. Charrette. (Tout le département.) On dit cherté
dans l'arrondissement de Saint-Malo, du côté de Plerguer.
Charpelouse, s. f. Chenille. (Arrondissement de Redon.)
Chas, s. f. Herse. (Guipel.)
Chassou, s. m. Chasseur. Des chaeeoux. (Tout le département.)
Chatter, v. a. Herser. (Guipel.)
ChaT'D'Écuré, s. m. Écureuil. « En revenant de la messe, j'ai
vu un biau chat d'écuré. » (Arrondissement de Redon.)
Chat-huchet, s. m. Ghat-huant (chat qui huche). (Canton de
Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Chatrou, s. m. Homme qui châtre les animaux. (V. Gourou.)
(Saint-Germain-sur-Ille.)
Chaudebaire, adj. État d'ébriété. « Cet homme est chaude-
baire, » c'est-à-dire gris, demi-ivre. (Tout le département.)
Chauminerie, s. f. Chaumière, chaumine. « C'est que j'aperçois,
guenillon, ma chauminerie. » (Vieille chanson de TUle-et-
Vilaine.)
Chausses, s. f. Bas. € J'ai les chausses mouillées. » (Redon.)
Chauvire, v. n. Sourire. € Tiens, comme il chauvit. Il est ben
content. » (Arrondissement de Fougères.)
Ghé, adj. Cher, qui coûte beaucoup, « Je n'achèterai pas ça,
c'est trop ché. »
Cheier, v. n. Choir.
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Indicatif présent.
Imparfait.
Passé défini.
Je chais ou je ché.
Je chéiais.
Je cbéis.
Tu chais ou tu chés.
Tu chéiais.
Tu chéis.
Il chait ou il ché.
Il chéia.
Il chéit.
J'cheions.
Je chéiions.
Je chéimes.
Vcheiex.
Vchéiiez.
Tchéites.
Us chaitent.
Ils chéiaient.
Ils chéirent.
Ghen, s. m. Chien. On dit aussi de quelqu'un qui est malin,
rusé : « Est-il chen! » (Arrondissement de Redon.)
Ghenillard, s. m. Tricheur. On dit aussi : Tu chenillardes,
pour : tu triches. (Rennes.)
Gheniller, v. n. Tricher. « Tu chenilles, tu triches. » (Rennes.)
Chenu, adj. m. Bon. « Vlà de bon cidre, c'est du chenu. »
(Bain.)
Chenucher, v. n. Pleurer. (La Guerche.)
Cherdir, v. a. Caresser. « Il cherdit les filles : il caresse les
filles. » (Arrondissement de Redon.)
Chère ou Chèse, s. f. Chaire d'église, t Qu'a dit le prêtre en
chèse? » (Tout le département.)
Chérette, s. f. Petite charrette. (Pipriac.)
Ghérue, s. f. Charrue. '(Plerguer.)
Chéruer, v. a. Labourer avec la charrue. (Plerguer.)
Gheuilne, s. m. Chêne. (Plerguer.)
Cheuilre, s. t. Chaise. (Plerguer.)
Cheveux-du-Diable. Plante de la famille des cuscutées. « Cu$-
cuta epilinum. » (La Dominelais.)
Chevir (S'en), v. pr. S'en rendre maître. « Cet enfant est si
méchant que je ne puis m'en chevir. » (Tout le département.)
Chèvre, s. f. Grosse sauterelle. (Bain.)
Chian, s. m. Chien. (Plerguer.)
Chias, s. m. Grande barrière d'un champ. (Fougeray.)
Chiaugeron. Châteaugiron, chef-lieu de canton de l'arrondis-
sement de Redon.
Chieu, s. m. Clos. (Canton de Bain.)
Chinau ou Chinao, s. m. François, prénom d'homme. (Pler-
guer.)
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Chinchée, s. f. Prise de tabac, c Voulez-vous une chinchée? i
(Tout le département.)
Chincher, v. n. Priser du tabac. (Tout le département.)
Chinchoirx, s. f. Tabatière. (Tout le département.)
Chinchon, s. m. Chéri, préféré. En parlant d'un enfant :
« Celui-ci, c'est mon petit chinchon : » mon petit Benjamin.
Chinchonner, v. a. Caresser. « Pauvre petit, il a besoin d'être
chinchonné. » (Tout le département.)
Ghinte, s. f. Fourrière d'un champ remplie de fougères et de
mauvaises herbes. (Dourdain.)
Chiottes, s. f. pi. Latrines en plein air. (Arrondissement de
Redon.)
Chiper, v. a. Voler. (Dourdain.)
Chipeur, s. m. Voleur. (Dourdain.)
Ch'mineuille, s. f. Cheminée. (Plerguer.)
Choc, s. m. Socle, soulier à semelle de bois, c Pva$ prendre
mes chocs. » (Environs de Rennes.)
Chômer, v. a. Mettre debout. Se tenir debout. « Chôme ta, mon
gars. » Il existe dans la commune de Laillé, un menhir qui est
connu dans le pays sous le nom de la pierre qui chôme.
Dicton : • Sac vide ne chôme pas. 1 Qui veut dire que les forces
vous font défaut quand on ne mange pas.
Chopeau, s. m. Nom donné au chat-huant, dans l'arrondis-
sement de Redon.
Choper, v. n. Dormir malgré soi à table, dans une chaise, etc.
Chouan, s. m. Nom donné au hibou dans tout le département.
Chu, part. pas. de choir. « Il a chu du pommier. »
Chuchot, s. m. Sommet de la tète, c Le soleil m'a frappé sur
le chuchot. » (Tout le département.)
Chutet, s. m. Jeune chien. Au pluriel chutiaux. (Canton de
Bain.)
Cié, s. m. Ciel. (Redon.)
Cigovi, s. m. Bonnet rouge. (Dourdain.)
Claie, s. f. Barrière d'un champ. (Tout le département.)
Clairette, s. f. Cerise. (Pleurtuit.)
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Clampin, s. m. Fainéant, paresseux. (Tout le département.)
Clampiner, v. n. Se dissimuler, se cacher au moment du
danger, a n a clampiné. » (Tout le département.)
Glanche, s. m. Glinche, loquet de porte. (Tout le département.)
Glas, s. f. Treillis en bois pour mettre la galette. (Dourdain.)
Glèze, s. f. Cerise. (Se prononce slèze.) (Arrondissement de
Redon.)
Clochette, s. f. Jacinthe des bois. (Arrondissement de Redon.)
Glosez pour fermez. Les nourrices disent à leurs enfants quand
elles veulent les endormir : « Closez-vos-n'œils, » pour fermez
les yeux. (Littoral de la Rance.)
Gocar, s. m. Soulier. De biaux cocars. (Arrondissement de
Redon.)
Cocarde, s. f. Nom donné à la renoncule des prés appelée
Ficaire, Fiearia ranonculoides.
Goconnier, s. m. Marchand d'oeufs et de volailles. (Tout le
département.)
Cœuru, e, adj. Bien portant. « Via un gas cœuru. »(Tout le
département.)
Gooer, v. a. Contraindre, obliger, « II ne veut pas payer, il faut
le coger. » (Montfort.)
Gohue, s. f. Foire, marché. Place de la cohue, pour place du
marché. (Rennes.) On dit dans l'arrondissement de Redon, en
parlant d'une foule : c Quelle cohue ! Citait une vraie cohue /»
Coin-de-Beurre, s. m. Beurre façonné en cône. (Fougères.)
Colinette, s. f. Collerette. (Gennes.)
Colun-Tampon, s. m. Homme qui s'occupe des détails du
ménage. (Bain.)
Coma, s. m. Argile, terre glaise, c C'est du coma. » (Saint-Au-
bin-d'Aubigné.)
Coméguiens, s. m. pi. Saltimbanques des foires, c Allons voir
les coméguiens. » (Arrondissement de Vitré.)
Compère, s. m. Sorte de corset des paysanes. (Dourdain.)
Cônes, s. f. pi. Cornes. (Tout le département.)
Gonie, s. f. Corbeau. Tous les corbeaux sont appelés conies et
conûles dans le département.
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Cônières, s. f. Coin de champ. (Bain.)
Contée, s. f. Histoire, conte, fable, t Si tu es gentil, je va* te
dire une contée. » (Saint-Médard-sur-Ille.)
Conter, v. n. Causer, converser. « Nous allons conter de ça
tantôt : » nous allons causer de telle chose tantôt. (Guipel.)
Copa, s. m. Estomac. (Dourdain.)
Copiaux, s. m. pi. Copeaux. (Dingé.)
Coq, s. m. Coiffe des femmes de Dinard Saint-Enogat.
Coquiner (de la tète), v. a. Balancer de la tête de haut en bas.
(Saint-Suliac.)
Cor, adv. Encore. (Tout le département.)
Corbin, s. m. Corbeau. (Bain.)
Cossu, e, adj. Confortable. On ne dit pas d'une toilette légère,
élégante, qu'elle est cossue; mais on dit d'une personne
habillée de bonne étoffe : c Elle a un pouillement cossu. »
(Bain.)
Coti, adj. Yeuxcotis, c'est-à-dire gros, sortant de l'orbite. € Ce
serait-y une belle marraine si elle n'avait pas les yeux cotis ! »
(Tout le département.)
Cotir, v. irrég. Faire un bruit éclatant en frappant avec la
main, t II m'a tellement gifflé que ça a coti. » (Tout le dépar-
tement.)
Cotte, s. f. Couette, lit de plumes. (Gévezé.)
Couarde, s. f. Mare. (La Guerche.)
Coucou, s. m. Primevère officinale. (Bain.)
Couée, s. f. Une couée de garçailles, c'est-à-dire un grand
nombre d'enfants. (Arrondissement de Redon.)
Coulée, s. f. Vallée. « La fraîche et verte coulée. » (Tout le dépar-
tement.)
Couraige, s. m. Courage.
c Pour donner du couraige
Au bon gars Mathurin. » {Chanson de Paimpont.)
Courbèche, s. f. Pique. — Instrument qui sert ordinairement
à arracher les pommes de terre. (Arrondissement de Vitré.)
Courou-de-Pochées, s. m. Garçon meunier qui s'en va avec un
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cheval ou un àne chercher le grain à domicile. (Tout le dôpar
tement.)
Gourtis, s. m. Ce mot diffère de Çourtil en ce sens qu'il s'agit
d'une cour de maison, souvent cultivée en jardin. (Fou-
gères.)
Cousin, s. m. Nom donné à la Bardane, plante. Lappa minor.
(Tout le département.)
Cousiner, v. n. Se rendre visite, se voir souvent. On dit aussi
d'une personne qui a les jambes mal faites, qui les frotte
l'une contre l'autre : € Elle cousine des jambes. » (Gennes.)
Goutage, s. m. Dépense, t Je n'irai pas à Rennes, c'est un
trop grand coutage. » (Bain.)
Coutageux, se, adj. Cher, chère. « C'est un dîner coutageux. »
« La nourriture est coutageuse. » (Bain.)
Coutet, s. m. Couteau. Au pluriel coutiaux. (Arrondissement de
Redon.)
Coutisse, s. f. Lanière de cuir, t Une bonne et belle coutisse. »
(Arrondissement de Redon.)
Couyer, s. m. Paysan. C'est presque une injure. « Où vas-tu,
vieux Couyer?» (Tout le département.) Couyer est aussi le
nom d'un instrument servant au faucheur à mettre sa pierre
à aiguiser. (Mordelles.)
Crachat de Coucou, s. m. Flocon d'écume qu'exhale de son
corps un insecte, espèce de puceron qui vit sur les genêts
principalement. (Tout le département.)
Craie, s. f. Croix. (Arrondissement de Vitré.)
Crampire, s. f. Pomme de terre. (Arrondissement de Redon.)
Craqtjelinier, ère, s. Fabricant ou marchand de craquelin.
Après l'incendie de Saint-Malo, en 1661, les craquelinières,
(marchandes de craquelins) furent transférées au Grand-Pla-
citre.
Crasiner, v. a. Tisonner le feu. (Gennes.)
Grason, s: m. Homme qui passe sa vie au coin du feu à cra-
siner. (Bain.)
Crasse, s. f. Mauvaise action, vilenie, c II m'a fait une crasse
que je ne lui pardonnerai pas. » (Tout le département.)
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Crassoux, se, adj. Personne sale, ou avare, c C'est un cras-
soux ! » (Tout le département.)
Cressonnette, s. f. Plante 4e la famille des crucifères. Lepi-
dium sativum. (Tout le département.)
Crête-de-Coq, s. f. Plante de la famille des scrofulariées.
Rhinanthus major. (La Dominelais.)
Crezée, s. f. Clairière d'un bois, mot très usité dans la forêt de
Paimpont et notamment au village du Canée où nous l'avons
entendu.
Cret. Ind. prés, du verbe croître, c II cret : » il croit, il gran-
dit. « II a creuu. Il cret cor. »
Creuler, v. n. Bruit des gaz dans l'abdomen. (Dourdain.)
Crir, v. a. Aller chercher, t Va cri mon mouchoir de poche. »
(Tout le département.)
Croc, s. m. Petit instrument de jardinage emmanché d'un long
pied. (Y. Houette.) ((rennes.)
Crochetée, s. f. Fruits réunis en grappes, c Une crochetée de
cerises. > (Bain.)
Cropet, s. m. Petit tas se terminant en spirale. Nom familier
donné à un enfant, c Mon cropet. » (Tout le département.)
Crottou, se, adj. Couvert de crotte, c Un homme crottou, une
femme crottouse. » (Bain.)
Crouil, s. m. Verrou. (Tout le département.)
Grouiller, v. a. Fermer une porte à clef, « N'oublie pas de
crouiller la porte. » (Tout le département.)
Croustin, s. m. Vieux chapeau. (Arrondissements de Rennes
et de Redon.)
Cru, e, adj. Mouillé, c Je suis cru\ elle est crue : » je suis
mouillé, elle est mouillée. (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Cruaire, s. f. Endroit non cultivé d'un champ pour le service
des charrettes. (Hedon.)
Cruche, s. f. Partie de l'arbre d'où partent les branches. (Fou-
gères.)
Cuét, e, adj. Cuit, cuite. « Pain cuêt, viande cuéte. » (Dingé.)
Cueutet, s, m. Couteau. (Arrondissement de Vitré.)
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Cuillé, s. f. Cuillère (prononcer eue). (Dingé.)
Gun, ne, sub. Chien, chienne. c Appelle donc ton cun. » (Fou-
gères.)
Cupersaut, s. m. Culbute. (Dourdain.)
Gurio, s. m. Choriste, enfants de chœur, du vieux français
cureau, mais on prononce curio dans l'arrondissement de
Redon.
Cuteau, s. m. Couteau. (Guipel.)
Cuter, v. a. Cacher. (St-Malo.)
Cuviau, s. m. Baquet en bois dans lequel on donne à boire aux
bestiaux. (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Da, s. m. Doigt, c J'ai ma au da : » j'ai mal au doigt. (Plerguer.)
Dafût (mal), loc. adv. Mal portant. (Dourdain.)
Daig, s. m. Doigt. Au pluriel Daigs. c La fré ma gueroué les
daig$ : » Le froid m'a glacé les doigts. (Arrondissement de
Redon.)
Dalet, s. m. Garniture d'un bonnet de femme. (Bain.)
Dame oui, Dame non, Dame je ne sais pas, Interj. C'est par
notre Dame. (Tout le département.)
D'amois (comme), loc. adv. Comme d'habitude, c Faites ça
comme d'amois.»
Damoiselle, s. f. Demoisellle.
t Si damoiselle je ne suis point,
J'ai ben moyen de l'être. »
{Vieille chanson de l'Ille-et-Vîlaine.)
Dampie, prép. Depuis. (La Guerche.)
Dansou, se, sub. Danseur, danseuse, c Les dansoux sont partis
laissant là les dansouses. > (Tout le département.)
Dauber, v. a. Frapper, c Je l'ai daubé d'importance. » (Tout le
département.)
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Dayot ou Deyot, s. m. Linge qui enveloppe un doigt malade,
c Mets-moi un dayot, je me suis coupé. » (Tout le départe-
ment.)
Deberauder, v. a. Désennuyer, c Je promène les garçailles
pour les deberauder. » (Arrondissement de Redon.)
Débine, s. f. Misère, c n est ruiné, le v'ia dans la débine. »
(Bain.)
Débiner, v. a. Dire du mal de quelqu'un, « Je l'ai joliment
débiné. » (Bain.)
Débit, s. m. Bruit, tapage. » Quel débit vous faites, voulez-vous
bien vous taire. » (Bain.)
Debord, s. m. Diarrhée, c Jules a le debord. • (Tout le dépar-
tement.)
Débouler, v. n. Rouler, tomber en roulant. (Tout le dépar-
tement.)
Débraillé, e, adj. Personne quia le cou et les épaules à l'air,
homme dont le pantalon n'est pas boutonné. Femme qui a le
corsage ouvert, c II est débraillé, elle est débraillée. » (Tout
le département.) — A Bain, on dit : Debersaillé, e.
Déganicher ou Décaniller, v. a. S'arracher avec regret de
son lit ou d'un lieu de paresse, c Attends, je vas te déca-
niller tout à l'heure. » (Tout le département.)
Décarcaner, v. n. Tomber d'un endroit élevé. « Il est décar-
cané du haut de ce chêne. » (Tout le département.)
Déclavir, v. a. Ouvrir, c n faut décUwir la porte : » ouvrir la
porte. (Gennes.)
Décrouiller, v. a. Faire tomber d'un arbre un objet arrêté par
les branches, t Ma tèque est encrouillée, fvas la décrouiller
à coups de pierre. » On dit aussi décrouiller la porte, ouvrir
une porte fermée à clef. (Arrondissement de Redon.)
Defilandée, s. f. Foule de choses. (Bain.)
Defoutrailler, v. a. Déranger. Mettre tout en désordre, c n a
defoutraillè mes hardes. » (Rennes.)
Défunte, e, adj. Qui n'existe plus, qui est usé. c Mes chemises
sont défuntées. » (Environs de Rennes.)
Dégêner (Se), v. p. Se soulager. Raconter ses cbAgrûi» k quel-
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qu'un, c Je lui dis tout ce que j'ai sur le cœur, ça me dégêne. >
(Tout le département.)
Dégramatiser, v. a. Dégrader. Enlever l'enduit d'un mur. c Ces
enfants dégramatisent tout dans la maison. » (Tout le dépar-
tement.)
Degrigner, v. n. Montrer les dents, se dit d'un chien qui grogne,
qui montre les dents. (Bain.)
Déjouer (Se), v. pr. Se remuer, s'empresser, c Déjoue-fa, mon
Pierre, pour finir ta besogne, t (Tout le département.)
Deligandier, s. m. Individu déhanché. (Bain.)
Demi-heure, s. f. Midi et demi, c II était une demi-heure quand
j'ai quitté le village, > c'est-à-dire qu'il était midi et demi.
(Arrondissemen^de Redoir.)
Demusser, v. a. C'est le contraire de musser. ♦ Cet anneau s'est
demussé de sa tringle, » c'est-à-dire a glissé. (La Selle-en-
Luitré.)
Deniger, v. a. Dénicher un nid. « J'ai dénigé un nid de mêle: »
j'ai déniché un nid de merle. (Tout le département.)
Dépiauter, v. a. Dépouiller un animal. « Dépiauter un lièvre pour
en faire un civet.» On dit aussi Épiauter. (Tout le dépar-
tement.)
Deplet, s. m. Long bavardage. (Betton.)
Depochée, s. f. Aller s'installer chez quelqu'un pour y passer
les vacances, c Via une depochée gênante pour les amis qui
ne s'y attendaient pas. » (Arrondissement de Redon.)
Depocher (Se), v. pr. S'imposer. Aller vivre quelque temps
chez des amis, c'est se depocher. (Arrondissement de Redon.)
Deponasser, v. a. Détruire un nid d'oiseau, l'arracher, le briser.
J'ai entendu, près de Rennes, des enfants crier à un petit
dénicheur de nid grimpé dans le haut d'un arbre : c Deponasse
le nid, s'il n'y a rien dedans. »
Dequetrasser, v. a. Jeter quelqu'un par terre en luttant, c II
m'a dequetrassè. » (Mordelles.)
Derincer, v. a. Déraciner un arbre, l'arracher. (La Guerche.)
Dérivée, s. f. Idée malheureuse, c H n'a que des dérivées
pareilles. » (Bain.)
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— 80 —
Desalmenté, e, a4j. Dissipé, turbulent. (Bain.)
Deul, s. m. Chagrin, se prononce de. c Le pauvre homme a
perdu son gars, il a ben du deul. » (Bain.)
Dévalée, s. f. Pente, versant d'un coteau, c J'ai laissé ma
charte dans la dévalée. » (Tout le département.)
Devantiau ou Devantière, sub. Tablier de femme. (Tout le
département.)
Devarinade, s. f. Partie de plaisir, c Nous sommes en devari-
nade. » Se dit aussi d'un ouvrier qui a quitté son travail pour
s'amuser, c n est en devarinade. > (Bain.)
Devouillette, s. f. Diarrhée, dévoiement.(Gennes.)
Die, prép. Jusque. Die là-bas, — die à Rennes, — die à Mor-
delles. (Rennes.)
Dierie, s. f. Menterie. (Arrondissement de Redon.)
Diffamé, part. pas. La petite vérole Ta diffamé, l'a rendu laid.
(Montfort.)
Diot, e, adj. Bote, c Est-il diotl Est-elle diotel » (Saint-Màlo.)
Dique, prép. Jusque. (V. die.)
€ Elle a de grands cheveux jaunes.
Descendant dique es talons. 1
(Vieille chanson du département.)
Disous (Que). Int. Que dites-vous? Très usité dans l'arrondis-
sement de Redon.
D'nité, loc. adv. D'habitude.
Dicton : c C'est d'nité
Gomme une poule à gratter. 1
(Saint-Sulpice-des-Landes.)
Do, prép. Avec, ensemble, c Je vas do ta : i je vais avec toi.
(Tout le département.)
Dolettes, s. f. pi. Petits copeaux de bois, retailles de cercles.
(Bain.)
Doloire, s. f. Hache de charpentier. (Dourdain.)
Domaine, s. m. Très grand champ de l'arrondissement de
Redon.
Dondaine etDoNDON. Refrain de chanson. (Tout le départe
ment.)
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— 31 -
Dondon, s. f. Grosse et forte fille, c J'espère que v'ia une
grosse dondon. » (La Couyère.)
Dongé, s. m. Dégoût, c J'ai dongé à manger dans cette maison,
c'est trop sale. J'ai un dongé ! • (Tout le département.)
Donnàison, s. f. Donnation, testament. (Arrondissements de
Rennes et de Redon.)
Donne, $. f. Donnation, testament. (Gardroc.)
Dosse, s. f. Instrument en forme de racloir pour couper la
lande. (V. Lande.) (Bain.)
DossER,v. a. Action de couper la lande. (Bain.)
Doucette, s. f. Valérianelle des jardins. (Tout le département.)
Doué, Douet, s. m. Lavoir. «Les lavandières au bord du doué. >
(Tout le département.)
Draillée, s. f. Fouaillée. Une mère qui frappe sur les fesses
de son gars lui donne une draillée. (Arrondissement de
Redon.)
Draine, s. f. Air, chanson, que l'on «ntend constamment. (Tout
le département.)
Drapiau, s. m. Couche des petits enfants. (Tout le départe-
ment.)
Dré et Dret, adj. Droit, c Allez dré devant vous. G'est dret-là-
lin. » (Arrondissement de Redon.) Dré-là> pour là-bas. (Pler-
guer.)
Dressoir, s. m. Crédence, étagère où l'on range la vaisselle.
(Tout le département.)
Drue, s. f. Jeu de bouchon. La drue, c'est le bouchon, ou mieux
le morceau de bois taillé sur lequel on place la monnaie.
c Mets ton sou sur la drue. » (Bain.)
Druger, v. n. Jouer, s'amuser, lutter surtout, « Veux-tu dru-
ger oma?- Vère. — Ils vont se faire du ma. — Nenni
ydrugeons. » (Tout le département.)
Drugette, s. f. Lit de jeunes mariés. (Fougeray.)
Dumé, s. m. Duvet, c Gomme cette oie a du dumé! » (Gennes.)
Dusse, adj. Dur. « La porte du grenier est dusse à ouvrir. »
(Gesson.)
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Ébarber, v. a. Raser la barbe, « C'est demain dimanche, jVas
me faire ébarber. • (Vezin.)
Ébervigé, e, adj. Fou, folle, t Le pauvre diable est ébervigé.
(Tout le département.)
Éblusser (S'), v. pron. Petit être, enfant ou oiseau, qui croît,
qui grandit, commence à manger seul, t n s'éblusse.* (Rennes.)
Éblution, s. f. Éruption, pustules, boutons, etc. (Rennes.)
Éboguer, v. a. Débarrasser la châtaigne de son enveloppe épi-
neuse. «, Les ouvrières sont à éboguer les châtaignes.»
(Rennes.)
Ebouter, v. a. Épointer, briser le bout. (La Selle-en-Luitré.)
Écabouir, v. a. Écraser complètement, c Le chemin de fer Fa
écaboui. » (Tout le département.)
Égaler, v. a. Briser une branche à l'endroit d'où elle part du
tronc. (Bain.)
Échaler, v. n. Sourire, c Regarde donc comme il échale : »
comme il sourit. (Gennes.) V. a. Échaler des noix, enlever
Fécorce verte qui recouvre les noix. (Bain.)
Écharpiller, v. a. Écharper. t II y avait une telle foule que
nous avions peur d'être écbarpillés. » (Rennes.)
Éghaubouillé,e, adj . Avoir chaud. «Je suis tout échaubouillé. »
(Arrondissement de Redon.)
Échelier, s. m. Échalier. t Passez par l'échelier du champ
là-lin, vous aurez plus court. » (Argentré.)
Échirer, v. a. Déchirer. « J'ai échiré ma chemjse. » (Tout le
département.)
Échive, adj. des deux genres, c La taille de cette robe est
trop échive : » trop étroite. (Gennes.)
Écholler, v. a. Éfeuiller des choux. (Dourdain.)
Éclie, s. f. Copeau, long éclat de bois. « Va chercher des éclies
pour mettre dans le feu. » (Arrondissement de Redon.)
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— 33 —
Écloset, s. m. Dernier éclos d'une couvée, d'oiseaux, t Les
autres sont partis, mais l'écloset est resté au nid. » (Tout
le département.)
Éclotoire, s. f. Chasse de nuit aux petits oiseaux, en hiver.
(Arrondissement de Redon.)
Écossarde, s. f. Buse, bondrée, oiseau de proie. (Bain.)
Écot, s. m. Chaume qui reste dans les champs après la moisson.
(Tout le département.)
Écoter, v. n. Chanter très haut, crier. (Vitré.)
Écouette, s. f. Petit balai de genêts pour nettoyer le foyer.
(Bain.)
Écoute (En), loc. adv. Action d'écouter.
« Parlez plus bas, beau forestier;
Mon père est en écoute. •
(Chanson de la forêt de Paimpont.)
Écuelle-de-Panne, s. f. Écuelle fabriquée avec la même terre
que celle qui sert à faire les pannes. (Voyez ce mot.) (Bain.)
Écrabouiller, v. a. Écraser de telle façon qu'il y ait jet de sang
ou de matière quelconque. Écraser un limaçon avec le pied,
c'est V écrabouiller. (Tout le département.)
Écretelle, s. f. Faucon des ruines. « Les écretelles rendent
des services en mangeant les vlins. » (V. Vlin.) (Arrondis-
sement de Redon.)
Écrevighe, s. f. Écrevisse. (Arrondissement de Fougères.)
Écriant, e, adj. Glissant, e. Roches écriantes; pierres sur les-
quelles les enfants se laissent glisser. (Louvigné du désert.)
Ecuelle-d'Eau, s. f. Plante du bord des eaux. Hydrocotyle vuU
garis. X. (Tout le département.)
Écumette, s. f. Écumoire. Ustensile de cuisine pour écumer.
(Arrondissement de Redon.)
Éfant, s. m. Enfant. (Arrondissement de Redon.)
Éfessou, s. m. Batailleur, querelleur. (Dourdain.)
Effouilles, s. f. pi. Produits d'une ferme. (La Guerche.)
Effouiller, v. a. Vendre. (La Guerche.)
Effrontise, s. f. Effronterie, c C'est de l'eflfrontise d'oser faire
cela. » (Arrondissement de Vitré.)
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— 34 —
Éoacher, v. a. Écraser, t II a égàchô ses fraises. » (Tout le
département.)
Égaloche. s. f. Échasse. (Tout le département.)
Égayer, v. n. Ouvert. « Le corsage de ma robe est trop égayé. »
(Prononcer égaillé.) (La Selle-en-Luitré.)
Égraine, s. f. Petit morceau. « Veux-tu du pain ? — Oui, une
égraine seulement. » (Saint-Malo.)
Éliger, v. a. Épargner, mette en réserve. (Arrondissement de
Redon.) Éviter de la peine, c En faisant ce travail, tu m'as
éligé de la peine. » ^Arrondissement de Vitré.)
Éliges, s. f. pi. Économies. (Arrondissement de Redon.)
Élosser, v. a. (Voir É caler.) (Rennes.)
Emballe, s. f. Embarras, importance mise à de petites choses,
c Fait-il ses emballes ! »
Emballer, v. n. S'emporter, c Ce cheval s'est emballé. » (Tout
le département.)
Emberlificoter, v. a. Tromper, induire en erreur, c Tu cher-
ches à m'emberliflcoter, mais tu n'y parviendras pas.» (Tout le
département.)
Embêtant, e, adj. Ennuyeux, ennuyeuse. (Tout le départe-
ment.)
Embêter, v. a. Ennuyer. (Tout le département.)
Embouzer, v. n. Embourber. Engager quelqu'un dans une mau-
vaise affaire. (Fougères.)
Embouzon, Embouzou, s. m. Individu qui cherche à tromper.
(Fougères.)
Émeché, e, adj. Gris, à demi-ivre. iTout le département.)
Émeiller (S'), v. pr. S'effrayer, c La pauvre Catherine a perdu
son homme et ça m'émeille d'aller la voir. » (Bain.)
Emmessé, E,'adj. Qui a assisté à la messe, c Je suis emmessé,
elle est emmessée. » (Arrondissement de Redon.)
Empaler (S'), v. pr. Enfoncer les pieds dans la boue. « Il s'est
empalé dans le marais. » (Arrondissement de Redon.)
Empiéter, v. a. Embrasser. Empiéter un bouquet, c'est em-
brasser la personne à laquelle on l'offre. « Voulez-vous que je
l'empiette? » (Arrondissement de Redon.)
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— 35 —
Engaler, v. a. Enjamber un ruisseau. (Argentré.)
Encarcané, e, adj. Enfant ou animal grimpé dans un arbre
et qui ne peut descendre. Il est encarcané. (Arrondissement de
Redon.)
En-Champ, loc. adv. Aller aux champs.* Aller mener paître les
bestiaux dans les champs, t Je vas en-champ. » (Arrondisse-
ment de Redon.)
Enchevir (s'), v. pron. Ne pouvoir s'en rendre maître. (Tout le
département.)
Enconstiby, adj. Vrai. En sainte confiance. (Argentré.)
Encrouillé, e, adj. Objet arrêté par les branches d'un arbre ou
sur un toit, c Ma balle est restée encrouillée dans un chêne.
Un cerf-volant est encrouillé sur le toit. » (Arrondissements
de Vitré et de Redon.)
Encrucher, v. a. Jeter un objet dans la cruche d'un arbre.
(V. Cruche.) Se dit aussi d'un objet jeté en l'air et qui reste
suspendu hors de portée. Un objet peut-être encruché sur le
haut d'une armoire. (Fougères.)
Engouiller (s'), v. pr. S'étrangler, t J'ai failli m'engouiller en
mangeant mon poisson. » (Gennes.)
Enheuder, v. a. Attacher les jambes d'un animal, du même
côté, pour l'empêcher de courir, t La vache est enheudée. »
(Tout le département.)
Enjaveler, v. a. Réunir le grain en gerbe. (Tout le dépar-
tement.)
Enquinequiner, v. pr. Se moquer. « Je fenquinequine : » je me
moque de toi. Tu m'enquinequines. (Tout le département.)
Entueller, v. a. Greffer un châtaignier. (Arrondissement de
Redon.)
Épeuré, e, adj. Avoir peur. Le pauvre diable tout épeuré s'est
caché dans son let. (Tout le département.)
Épeurir, v. n. Faire peur. Il m'a épeuri, il m'a fait peur.
(LaGuerche.)
Épiauter, v. a. Synonyme de dépiauter. Épiauter un animal,
le dépouiller. (Arrondissement de Vitré.)
Épieter, v. a. Avancer en besogne, travailler promptement.
(Bain.)
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- 96 —
Épigocher, v. a. Se gratter le nez, la bouche, les dents surtout.
« As-tu bentôt fini de t'épigocher? » (Gennes.)
Épie et Épille, s. f. Épingle, c Prête-moi une épille pour atta-
cher ma devantière. »
Épinoche, s. m. Gai comme un épinoche, c'est-à-dire comme le
petit poisson frétillant auquel on donne aussi le nom d'épi-
noche. (Arrondissement de Redon.)
Épleter, v. n. Avancer en besogne, t II éplète bien : > il avance
beaucoup. (Gennes.)
Équerbeau, s. m. Escarbot. Coléoptère des bois du genre sca-
rabée. (Dingé.)
Équerbiton, s. m. Enfant chétif, malingre. — C'est un pauvre
équerbiton. (Tout le département.)
Équerouelles, s. f. pi. Écrouelles. « Les pauvres garçailles
sont perdues d'équerouelles. » (Arrondissement de Redon.)
Équesser, v. a. Déchirer, c n a équessé sa hanne: » il a déchiré
sa culotte. (Tout le département.)
Équiolle, s. f. Écuelle. (Redon.)
Ercancié, s. m. Arc-en-ciel. (Châteauneuf.)
Ergantier, s. m. Églantier. (Dingé.)
Ermère, s. f. Armoire. (Dingé.)
Érocher, v. a. Jeter des pierres à quelqu'un, t Pelot m'a
éroché. » (Plerguer.)
Éronce, s. f. Ronce. Rubus fruticosus. L. (Arrondissements de
Vitré et de Redon.)
Érusser, v. a. User un drap neuf en couchant longtemps
dedans. « Il est dur à la peau parce qu'il est neuf, mais il sera
vite érussé. » (Bain.) A Gennes on dit érusser pour glisser.
(V. Russer.)
Escarlante, s. f. Rossignol de muraille, oiseau. (Arrondisse-
ment de Redon.)
Escluse, s. f. Écluse. (Montreuil-sur-Ille.)
Esclusier, s. m. Éclusier. (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Escofier, v. a. Tuer. « J'ai escofié le chat de ma voisine. »
(Tout le département.)
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— 37 —
Escoper, v. n. Terme d'écolier. Voler le tour d'un autre, (Fou-
gères.)
Escors (D'), Int. Terme d'écolier employé pour suspendre le jeu
et ses conséquences pénales vis-à-vis des autres joueurs.
Probablement je me mets à l'écart. (Arrondissements de
Rennes, Fougères et Vitré.)
Espérer, v. a. Attendre, t Espérez-moi un instant,/t>a* revenir. »
(Tout le département.)
Esprivier, s. m. Épervier. (Pont-Réan.)
Esquinté, part. pas. d'esquinter et adj. Las, fatigué, sans frai
cheur. t Cette fille est esquintée. » (Tout le département.)
Esquinter, v. a. Fatiguer un cheval, un chien, en le faisant ou
trop travailler ou trop courir. (Tout le département.)
Essarder, v. a. Presser le linge pour en faire sortir l'eau dont
il a été imprégné. Se dit aussi dans le sens de dessécher.
Février emplit les fossés,
Mars les essard.
(Dicton du département.)
Essemer, v. pr. Se sauver, fuir. Se dit des abeilles lorsqu'elles
quittent la ruche pour aller ailleurs fonder une ' nouvelle
famille, t Je garde mes avettes, car elles veulent essemer. »
(Arrondissement de Redon.)
Esserber, v. a. Élaguer les arbres des buissons dans un sen-
tier. (Dingé.)
Essente, s. f. Bardeau. Planche mince taillée en forme d'ar-
doise et qui sert à couvrir les toits. (Fougères.)
Esson, s. m. Pauvre hère qui n'a ni force, ni courage. (La
Guerche.)
Essonger, v. a. Savonner le linge avant de le mettre dans la
cuve pour là lessive. (Tout le département.)
Estaige, s. m. Étage d'une maison. (Saint-Malo.)
Estoumal, s. m. Estomac, c J'ai des crampes dans l'estoumal. »
(Environs de Vitré.)
Établir (S'), v. pron. Se marier et se fixer quelque part, t II s'est
établi à Saint-Senoux. » (Arrondissement de Redon.)
Étanchet, s. m. Staphylin, coléoptère. (Arrondissement de
Redon.)
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— 38 —
Étaumi, s. m. petit enfant chétif, malingre. (Bain.)
Étramer, v. a. Couper le grain ras de terre, sans laisser d'écot.
(Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Évailler, v. a. Étendre du linge, de la paille, du foin, etc.
• Le linge est évaillé sur la has. » (Tout le département.)
Eve, s. f. Eau. t Va cri de l'ève: » va chercher de l'eau. (Arron-
dissement de Redon.)
Fa, Fais, s. f. Fois. « Tsais allé ben des fus chez vous. » (Tout
le département.)
Factrice, s. f. Employée de magasin, demoiselle de magasin.
(Tout le département.)
Fadir, v. a. Céder. « Il a fadi : » il a cédé. (Pont-Réant.)
Faduchet, s. m. Maigre, mince. « Votre chat est bien maigre.
— Oui, c'est un pauvre faduchet. » (Dourdain.)
Fafiotage, s. m. Passer son temps en fafiotage, à s'attifer.
(Arrondissement de Montfort.)
Faguine, s. f. Petit fagot de genêts ou d'ajoncs dont on se sert
pour chauffer les fours. (Saint-Briac.)
Failli, e, adj. Chétif, faible. « Le failli gars, la faillie fille. »
(Tout le département.)
Fain, s. m. Foin. (Arrondissement de Redon.)
Fait, s. m. Bien. Posséder un petit fait, c'est-à-dire être à l'aise,
avoir quelque bien. (Arrondissement de Redon.)
Fameuse, adj. Enceinte. Femme fameuse. (Montfort.)
Fanchette, Fanchon, s. f. Prénom de femme qui signifie
Françoise. (Tout le département.)
Les enfants de l'Ille-et-Vilaine disent aux filles qui s'appel-
lent Fanchette la formulette suivante :
« Fanchette, panquette,
Grande jambe de bois,
Ta mère t'appelle,
Tu ne réponds pas.
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— 39 —
Elle trempe la soupe,
Tu manges les choux,
Elle tire les vaches
Tu bob le lait doux. »
Fanchin, s. m. François, prénom. (Plerguer.)
Faraud, s. et adj. Individu fier parce qu'il est bien habillé.
(Tout le département.)
Farrer-Sigot, loc. ad. Se sauver, partir. (Bain.)
Farfouiller, v. a. Chercher, remuer pour trouver un objet,
mettre tout en désordre. (Rennes.)
Farfouillon, s. des deux g. Qui n'a pas d'ordre. (Rennes.)
Faucillon, s. m. Serpe. (Dourdain.)
Faunille, s. f. Petit fagot de genêt ou d'ajonc dont on se sert
pour chauffer le four. (Plerguer.)
Fayots, s. m. pi. Haricots. (Tout le département.)
Feiné, e, ou Fêné, e, adj. Ensorcelé, ensorcelée, qui n'est pas
heureux, qui a du guignon. (Arrondissement de Redon.)
Feiot, s. m. Petit enfant. (Fougères.)
Féniant, e, sub. Fainéant, fainéante. (Tout le département.)
Ferdir, v. n. Froidir. « J'avais chaud, mais le vent m'a/crdi. »
(Bain.)
Ferieuse-Marraine, s. f. Robuste femme. On dit d'une belle et
forte fille : « Voilà une ferieuse-marraine. » (Bain.)
Ferluquet, s. m. Muscadin. (Dourdain.)
Fernaillon, s. m. Enfant vif. (Dourdain.)
Ferouas, s. m. Individu qui a les genoux cagneux. (Rennes.)
Fertille, sub. f. Rien, t Vous reste-t-il du pain ? — Il ne m'en
reste pas une fertille. » (Dourdain.)
Fertin, s. m. Débris, restes. (Bain.)
Fessée, s. f. Frapper un enfant sur les fesses, c'est lui donner
la fessée. (Tout le département.)
Feuger, v. n. Figer. « La sauce est feugée. » (Arrondissement
de Redon.)
Fi, s. m. Fil. (Redon.)
Fiaguenau, adj. Mou. (Dourdain.)
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— 40 ~
Fichu, e, adj. Mauvais, malade. On dit d'un mauvais sujet : « C'est
un fichu gas, » d'un malade : t D a fichue mine. » On dit aussi
d'un malade abandonné des médecins : « II est fichu, » pour :
D n'en reviendra pas. (Tout le département.)
Fi de fouet, s. m. Corde que l'on attache à l'extrémité du
fouet. (Bain.)
Fieu, s. m. Fils ou filleul, t Mon fieu. » (Arrondissement de Fou-
gères.)
Fil-a-Perdrix, s. m. Cuscute, plante parasite des champs et
des landes. On la rencontre surtout sur les ajoncs. (Tout le
département.)
Fils-de-Vèce, s. m. Injure grossière. (Prononcer Fi de vèce.)
(Arrondissement de Redon.)
Finissement, s. m. Fin d'une chose. (V. Terminage.) (Tout le
département.)
Flache, s. f. Graminée des bois employée par les malheu-
reux pour remplir la paillasse de leur lit. Aira cœrulea. L.
(Dingé.)
Flambée, s. f. Flambée de feu. t Jetez du bois dans le fouyer
pour faire une flambée. » (Arrondissement de Redon.)
Flaupée, s. f. Action de frapper. « Mon père m'a donné une
flaupée qui peut compter. » (Tout le département.)
Flauper, v. a. Battre quelqu'un. (Tout le département.)
Flèche, s. f. (V. Flache.) (Arrondissement de Redon.)
Flémard, e, adj. et sub. Paresseux, paresseuse, t Est-il flémard!
Va, tu n'es qu'une flémarde. » (Rennes.)
Flème, s. f. Paresse. Se dit de quelqu'un qui n'a pas le cou-
rage de travailler, qui n'a aucune énergie. (Tout le départe-
ment.)
Fleurette, s. f. Décomposition d'un reste de vin oublié dans
une bouteille. (Tout le département.)
F'neuilt, s. f. Fenêtre. (Pleurtuit.)
Foloiseau, s. m. Tous les oiseaux de proie. (Dingé). Foloisiau.
(Arrondissement de Redon.)
Fomme, s. f. Femme. « C'est y une belle fomme ! » (Arrondisse-
ment de Redon.)
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Fond, s. m. Four à cuir le pain. (Noô Blanche.)
Fonnille, s. f. Fagots d'épines et de ronces pour chauffer le
four. (Dourdain.)
Fosset, s. m. Espèce de clé pour tirer le cidre. « Tvas vous
faire goûter mon cidre ; mais je le tire encore au fosset. »
(Tout le département.)
Fouaillée, s. f. Frapper un enfant sur les fesses. Une mère qui
corrige son enfant lui donne la fouaillée.
Fouasse, s. f. Sorte de pain qu'on vend aux portes des églises
le Vendredi-Saint. (Arrondissement de Redon.)
Fouée, s. f. Flambée. Feu clair dans la cheminée. « Une belle
fouée. » On dit aussi : « J'ai senti une fouée me monter à la
figure, » pour : Le sang m'a monté au visage. (Arrondissement
de Redon.)
Fougerotin, s. m. Habitant de Fougeray. t Vlà les Fougero-
tinsqui vont voter pour les chouans, ça c'est sûr. » (Arrondis-
sement de Redon,)
Fouillue, adj. f. Touffue. « Un chien à queue fouillue. » (Mont-
fort.)
Fouine, s. f. Faîne, fruit du hêtre. (Tout le département.)
Fouinier, s. m. Hêtre. (Plerguer.)
Foulée, s. f. Foule. « Il y avait une foulée. » Un encombre-
ment de personnes. (Cardroc.)
Fourcher, Fourchotter, v. a. Remuer avec une fourche.
(Tout le département.)
Fourchette-du-Diable, s. f. Géranium des haies appelé aussi
Herbe à Robert. (Fougeray.)
Fourgotter, v. a. Remuer. (Dourdain.)
Fourière ou Forrière, s. f. Fossé d'un champ, t J'ai attaché
la bique dans la fourière. »
Fourni, s. m. Appartement de décharge dans une ferme. (Can-
ton de SaintrAubin-d'Aubigné.)
Fourraige, s. m. Fourrage. (Tout le département.)
Fourret. s. m. Lange d'enfant. (Pipriac.) Ce mot vient de four-
reau.
Foutiau, s. m. Hêtre. (Tout le département.)
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Foutre, v. Frapper. * Pvas lui foutre une raclée. » (Tout le
département.)
Foutu, e, adj. c II est foutu, elle est foutue, » c'est-à-dire, il est
mort, elle est morte. On dit aussi : c Je lui ai foutu une trempe,»
pour : Je l'ai battu. (Tout le département.)
Fouyé et Fouyer, s. m. Foyer. « Jetez du bois dans le fouyer
pour faire une flambée. » (Tout le département.)
Framba et Frambail, s. m. Fumier d'étable. (Fougeray.)
Framboyer, v. a. Vider le fumier d'une étable. « Prenez la
fourche à framboyer. » (Dourdain.)
Frasil, s. m Poussière de charbon. Expression usitée dans les
bois et forêts où Ton fait du charbon.
Frater, s. m. Perruquier. (Tout le département.)
Frenille, adj. Remuant. (Dourdain.)
Fret et Fré, s. f. c La fré m'a guerouè les daig* : » le froid m'a
gelé les doigts. (Arrondissement de Redon.)
Fresaie et Fresas, s. f. Orfraie, oiseau de nuit (Tout le dépar-
tement.)
Fricassé, e, adj. Se dit des noms qui ont été allongés, enrichis
d'une particule ou d'un nom de terre. Ou bien encore une
fille dont le nom est Marie et qu'on appelle Maria, c'est un
nom fricassé. (Dourdain.)
Friche, s. f. Jardin attenant à la ferme dans lequel on cultive
de gros légumes et quelquefois du chanvre, du lin, du trèfle.
(Fougères.)
Fricheti et Fristi, s. m. Rata. (Tout le département.)
Frigoule, s. f. Thym. Plante de jardin. (Teillay.)
Friloux, se, s. Frileux, frileuse, t II est toujours devant le
fouyer, c'est un friloux. » (Tout le département.)
Friquet, te, adj. Chatouilleux, chatouilleuse. (Vitré.)
Frisquet, te, adj. Froid piquant, vif. « L'air est frisquet, la
brise est frisquette aujourd'hui. » (Tout le département.)
Froumer, v. a. Fermer la porte, la fenêtre, le tiroir, etc. (Tout
le département.)
Froumi et Fromi, s. f. Fourmi. (Tout le département.)
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Frusques, s. f. pi. Nippes. « Enlevez vos frusques, et quittez
ma maison, i (Tout le département.)
Frusquin (Saint-), s. m. Avoir, «namangé tout son Saint-Frus-
quin : » tout son avoir. (Arrondissement de Redon.)
Fumelle, s. f. Femelle. (Redon.)
Fumellier, s. m. Amateur de filles. (Tout le département.)
Fungne, s. m. Fumier. (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Fuselier, s. m. Cornouiller des jardins. (Teillay.)
Fusil, s. m. Manche du petit marteau qui sert au faucheur
à repasser le fil de sa faulx. (St-Medard-sur-Ille.)
Futé, e, adj. Malheureux, qui a du guignon. (V. Fêné.) (Tout le
département.) Se dit aussi dans le sens de rusé. « Elle a un
air futé. »
Futer, v. a. Salir, abîmer. (Tout le département.)
Gâche, s. f. Pain mal cuit, qui est plat, qui est mou. «C'est de la
gâche. 9 (Tout le département.)
Galais, s. m. Fusain, arbrisseau. Evonymus européens, h.
(Arrondissement de Redon.)
Galenne (Vent de). Vent du sud-ouest. (Bain.)
Galette, s. f. Crêpe épaisse faite avec de la pâte de blé noir,
claire et sans levain, que Ton fait cuire sur une plaque de
fonte. (Tout le département.)
Galicelles, s. f. pi. Vêtements. (Renac.)
Galichon, s. m. Dernière galette cuite sur la tuile. Cette galette
généralement plus petite que les autres, faite avec la dernière
cuillerée de la pâte, est convoitée par les petits enfants.
(Bain.)
Gallois (a), loc. adv. Qui n'est pas clos. « Ces champs sont à
gallois. » (Pléchâtel.)
Galoux, se, sub. Galeux, galeuse. (Tout le département.)
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Galoches, s. f. Semelles de bois clouées sous des souliers.
(Tout le département.)
Galvauder, v. n. Courir la prétantaine. (Rennes.)
Galvaudeux, s. m. Vaurien. (Dourdain.)
Gapi, e, adj. Vermoulu, e. (Maure.)
Garatas, s. m. Grenier. (Dourdain.)
Garçailles, s. des deux g. Petits enfants des deux sexes, « Les
garçailles sont à l'école. » (Tout le département.)
Gare, adj. des deux g. Couleur noire et blanche, a Une vache
gare. »
Gârette, s. f. Nom donné aux vaches de couleur gare. « La
gârette a la panse bien remplie. » (Tout le département.)
Garse, s. f. Injure. Une garse est une mauvaise femme. (Tout
le département.)
Garsette, s. f. Petite fille. (Fougères.) Les petits garçons sont
appelés gars,
Gas, s. m. Garçon. (Tout le département.)
Gâte, s. f. Masure, maison en ruine, t Les malheureux cou-
chent dans une gâte. » (Arrondissement de Redon.)
Gâter, v. a. Renverser un liquide, t II a gâté son cidre. » Les
enfants disent aussi au maître d'école pour indiquer qu'ils ont
un besoin à satisfaire : c Je veux gâter de l'eau. » (Arrondisse-
ment de Redon.)
Gaufferroy, s. m. Tuile pour cuire la galette. (Pleurtuit.)
Gauler, v. a. Battre un enfant, un arbre. Gauler un noyer, c'est
abattre les noix avec une gaule. (Tout le département.)
Gaurer, v. a. Châtrer les animaux. (Tout le département.)
Gaurer-des-Chausses, v. a. Raccommoder des bas. (Bain.)
Gaziau, s. m. Oiseau, ce Oh ! le biau gaziau. » (Saint-Aubin-
d'Aubigné.)
Gazet, s. m. Petit oiseau. « Le joli gazet. » (Saint-Médard-sur-
Ille.)
Geheule ou Geheune, s. f. Cage. Etymol: Geôle. (Montfort.)
Geignard, s. m. Soufflet. (Dourdain.)
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Geuque. s. f. Angélique, prénom de femme. (Arrondissement
de Redon.)
Gênance, s. f. Gène. « C'est une génance de tous les moments. »
(Arrondissement de Vitré.)
Gendarme, s. m. Nom donné au poisson de mer appelé hareng.
(Poligné.)
Genouet, s. m. Genou. « Les beaux petits genouets. » (Lalleu.)
Gens, s. m. pi. Parents. Le père et la mère. (Tout le dépar-
tement.)
Georgeon, s. m. Nom donné au diable. (Fougères.)
Gerbe, s. f. Petit fagot de genêt ou d'ajonc employé pour chauf-
fer les fours. (Port-Saint-Jean sur la Rance.)
Gerbière, s. f. Croisée de grenier. (Dourdain.)
Gergaud, s. m. Homme sans valeur. (Loutchel.)
Gerziau, s. m. Plante de la famille des papilionacées. (Tout le
département.)
Gilée, s. f. Jet de liquide. (Tout le département.)
Giler, v. a. Lancer un liquide par jet. (Tout le département.)
Gilette, s. f. Julienne, prénom de femme. (Messac.)
Gilonne, s. f. Julienne, prénom de femme. (Cardroc.)
Giroflée a cinq feuilles, s. f. Soufflet, giffle. (Fougères.)
Gis, s. m. Jet, pousse que produit un arbre dans le cours d'une
année. « Voilà un gis vigoureux. » (Tout le département.)
Glaviau, s. m. Gosier. (Arrondissement de Redon.)
Gléïois, s. m. Chaume, paille de blé ou d'avoine restée debout
sur les sillons après la moisson. (Port-Saint-Jean sur la
Rance.)
Glenets, s. m. pi. Épines des ajoncs qui sert à faire les glennes.
(La .Guerche.)
Glenne et Gleune, s. f. Fagots de genêts, de bouleaux, etc.,
pour les boulangers. (Tout le département.)
Glouri, s. m. Champ dépouillé de sa récolte. (PortrSaint-Jean
sur la Rance.)
Glui, s. m. Paille préparée pour couvrir les toits. (Fougères»)
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Gniaffe, s. m. Cordonnier, presque une injure. (Tout le dépar-
tement.)
Gobelet, s. m. Plante de la famille des Amygdalées. Umbilicus
pendulinua. (Saint-Sulpice des Landes.)
Gober, v. n. Attraper, recevoir. « Tu vas gober ! » c'est-à-dire :
Recevoir des 'coups. (Dourdain.)
Gober sa chèvre, loc. adv. Se mettre en colère. (Ateliers
de Rennes.)
Godi-Sarsau, s. m. Ourlet de robe de femme. (Guichen.)
Gogueno, s. m. Vase de nuit. (Arrondissement de Redon.)
Gondolé, e, adj. Le bois vert gondole, c'est-à-dire travaille. Le
bois sec ne gondole pas. « Cette porte est toute gondolée. »
(Tout le département.)
Goret ou Gorin, s. m. Porc. « Les gorins étaient-ils chers à la
foire de Fougeray ? » (Tout le département.)
Goron, s. m. Ivrogne. (Fougères.)
Goronner, y. a. Enivrer. (Fougères.)
Gouet, s. m. Arum des haies appelé aussi chandelle. Arum
macula tum. (Tout le département.)
Goule, s. f. Bouche, ouverture, grotte. « A-t-il la growicgrande?»
pour : la bouche grande. « La goule du four : » l'ouverture du
four à cuir le pain. Il existe àDinard une grotte qu'on appelle
La Goule-es-Fées. (Tout le département. )
Goulée, s. f. Bouche pleine. « Une goulée de pain : » la bouche
pleine de pain. « Le chien l'a mordu et a emporté la goulée, »
c'est-à-dire : A enlevé le morceau. (Saint-Malo de Phily.)
Gouleyant, adj. Agréable au goût. On dit du cidre gouleyant,
droit en goût et justificatif. (Montfort.)
Goulipias, s. m. Goinfre. Individu qui mange malproprement.
(Env. de Rennes.)
Goulipiaud, s. m. Vaurien, rôdeur, coureur de nuit. « C'est un
grand goulipiaud. » (Rennes.)
Goulu, s. m. Gourmand. (Dourdain.)
Gourbaille, s. f. Corbeille, sorte de panier. (Saint-Sulpice des
Landes.)
Gourdine, s. f. Fève, légume, t De bonnes gourdines. » (Arron-
dissement de Redon.)
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Gourgantink, s. f. Corsage. (Pleurtuit.) .
Gourou, s. m. Individu dont le métier consiste à châtrer les
animaux. Pour se faire reconnaître, le gouru se promène
dans les foires en jouant avec les lèvres d'un tout petit instru-
ment. (Tout le département.)
Gouspin, s. m. Méchant gamin. (Tout le département.)
Goutte, adv. Nulle chose; néant; pas. t Je n'y vois goutte : »
Je n'y vois pas. (Tout le département.)
Grafigner, v. a. Égratigner. « Le chat m'a grafigné. > (Mont-
fort.)
Graisser, v. a. Fumer un champ. (Arrondissement de Redon.)
Graisse, s. f. Fumier, engrais. (Saint-Suliac.)
Grangoulipias, s. f. Femme laide qui a une grande bouche.
(Rennes.)
Gras a lard, loc. adv. Gras comme un porc. (Tout le dépar-
tement.)
Gratteron, s. m. Plante des haies dont le fruit se colle aux
vêtements. Galium aparine. (Arrondissement de Rennes.)
Gréier, v. g. Gréier un cheval, harnacher. (Saint-Briac.)
Grelle, s. f. Panier d'osier ou de bourdaine servant aux blan-
chisseuses pour porter le linge en ville. (Rennes.)
Grémil, s. m. Plante de la famille des Borraginées. (Lithosper-
mum arvense, L.) (Fougeray.)
Gresillon, s. m. Grillon. (Tout le département.) — « Quand le
grésillon chante, c'est signe de beau temps. »
Gresset, s. m. Rainette, grenouille. « Quand les gressets chan-
tent, signe de beau temps, t (Tout le département.)
Greus, se, adj. Gros, grosse, f Quelle greusse fomme ! » (Arron-
dissement de Redon.)
Le cœur greus de tristesse,
J'fus serrer du cresson. {Vieille chanson.)
Grichu, e, adj, Personne désagréable, de mauvaise humeur.
(Tout le département.)
Grignette, adj. Figure grincheuse, rechignée. (Dourdain.)
Grimâcher, v. n. Gronder, gourmander. (Saint-Suliac.)
Grindoux, s. m. Être rechigné. (Dourdain.)
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Grippi, s. m. Nom donné au diable. (Tout le département.)
Griseiller, v. n. Blanchir des cheveux ou de la barbe. « Il
griseille. » (Tout le département.)
Grison, s. m. Pouding, aglomération de petits cailloux. « La
butte au grison. » (Dingé.)
Grissaud, s. m. Traître, méchant. (V. Blaiche.) (Gennes.)
Grisses, s. f. pi. Méchancetés, grimaces. (Gennes.)
Grohir, v. a. Rissoler. « Ce poisson est bien grohi, » bien cuit,
qui croque sous les dents. (Rennes.)
Groler, v. n. Agoniser. (Tout le département.)
Grolet, s. m. Râle de la mort, t Le pauvre mâtin a le grolet ;
il n'en reviendra pas. » (Tout le département.)
Grolle, s. f. Corbeau connu sous le nom de Freux.
« Grolle, grolle, grolle, la dernière rendue,
c Aura la -crotte au cul. »
(Formulette des enfants de V arrondissement, de Redon.)
Gros, s. m. Déchet de farine de blé noir. (V. Soursas.) (Bain.)
Grossier, ère, adj. Gros, grosse ; gras, grasse. « Via un petit
gas quïest ben grossier: » Bien gras. (Tout le département.)
On dit d'un homme ou d'une femme qui a de l'embonpoint :
t II est grossier, elle est grossière. » (Montfort.)
Groué, e, adj. Glacé, glacée. (Tout le département.)
Grouer, v. a. Glacer, congeler. « Il groue: » il glace. (Tout le
département.)
Grouger, v. a. Supporter l'infortune patiemment. (Dourdain.)
Grouler (Se), v. pr. Se remuer. « Il est bien malade, il ne peut
plus se grouler. » (La Guerche.)
Grous, e. adj. Gros, grosse. « Oh ! le grous gas. » Oh ! le gros
gas. (Gennes.)
Groux, s, f. Bouillie de blé noir. (Tout le départeihent.)
Guegeot, s. m. Imbécile, niais. « Quel guegeot 1 » (Arrondisse-
ment de Redon.)
Guenaf, s. m. Gourmand. Synonyme de Goulu. (Loutchel.)
Guener, v. a. Glaner, t II est à guener dans le domaine. »
(Bain.)
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Guerdi, adj. En quantité. « Je suis guerdi de puces : » Je suis
couvert de puces, t II est guerdi de poux: » couvert de poux.
(Environs de Rennes.)
Guerdi, e, adj. Engourdi, « II est guerdi de froid. » (Tout le
département.)
Guerdin, e, sub. Gredin, grédine, mauvais sujet, mauvaise
fille. (Tout le département.)
Gueret, s. m. Sol d'un champ retourné par le soc de la char-
rue. « Habiller du gueret » veut dire écraser les mottes d'un
champ charrue. (Tout le département.)
Gueretter, v. a. Charnier. (Tout le département.)
Gueriau-bouilli, loc. adv. Gruau-bouilli. Cette expression
signifie être à son ménage. (Tout le département.)
Guerissou, s. m. Médecin. « Allez cri le guérissou, car il est ben
malade. (Arrondissement de Redon.) »
Guérit-tout, s. m. Valériane. Plante qui sert à cicatriser les
plaies. (Valerianaphu, L.) (Tout le département.)
Guermille, s. f. Miette, petite part. « Je n'ai pas mangé la plus
petite guermille anet. » (Tout le département.)
Guernette, s. f. Petite grenouille, t Quand les grenouilles
chantent, c'est signe de beau temps. » (Arrondissement de
Redon.)
Guernier, s. m. Grenier. (Tout le département.)
Guernolle, s. f. Grenouille, t J'vas à la pêche aux guernolles. »
(Gennes.)
Guernoselles, s. f. pi. Groseilles. « J'ai tant mangé de guer-
noselles que j'en ai ma au ventre. » (Arrondissement de
Redon.)
Gueroisilles. (Gennes.)
Guernouille, s. f. Grenouille. (Tout le département.)
Guerois, s. m. Grains de sable. « Il m'a jeté des guerois à la
figure. » (Tout le département.)
Gueroué, e, adj. Gelé, glacé. « Je suis gueroué: » Je suis gelé.
« Il a gueroué cette netée: » Il a gelé cette nuit. (Messac.)
Guersille (à), loc. adv. En abondance. « Ce pommier a des
pommes à guersille. » (Bain.)
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Guersillée, s. f. Grande quantité, t II y a eette innée de*
guersillées de cerises. » (Bain.)
Guersillon, s. m. Grillon. « Quand le gôëfsHlOn chante dans
le fo*f*t\ il porte bonheur. » <Arrond iBBOMon t de Redon.)
Guétron, s. m. Guêtre. (Dourdain.)
GufcUL* D'stttaGiffc, s.f. Gueulàtfd, gireutotfde. t Va$4ut*tatirè,
sacrée gueule d'empeigne ? » (Rennes.)
Gukubine ou Gueuttne, s. f. Blague A tabac. (Canton de Saint*
Aubin-d'Aubigné.)
Guibolle, s. f. Jambe. (Tout le département.)
Guichenas, s. m. Habitant de Guichen. On emploie aussi Ce
mot comme injure . t Oh ! le vilain guichenas 1 » "(Tout îe
département.)
GtttGfcB, s. f. Cerise sauvage. « Allom Hr r ei * ïe$ gutyne*. t
(Tout le département.)
GuiLDftou et GtjmEDRÔu, s. m. Courir -le guildrou. «îl cotrft
toutes les nuits le guildrou, * c>est-à-dire qu'A va toutes les
nuits dans de mauvais lieux. (Rennes.)
Guille, s. f. Robinet. (Fougères.)
(ÏTttfc, s. in. Gui. Plante parasite des arbres. (Dourdain:)
Gûinche, s. f. Grande graminée des bois. (V. Flache.) (Rennes.)
Guingan, s. m. Étoffe rayée. (S*-Méen.)
Gustao, s. m. Auguste, prénom d'homme. (Plerguer.)
Haiter, v. n. Pktnfe, convenir
Hxite-t-y (Ça vous), Int. « Ça vw*s haiteH-y ?» Ça vous «cm-
vient-il?(Hédé.)
Hale, s. m. Vent sec. « Le linge ne va pets stefoer sHl ne fait
paêdehâUi. » <Toutle département.)
Halfes9*er > s. m. Batailleur peu scrupuleux, mauvais ««jet,
fainéant. (Dourdain.)
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-M —
Halleb (S'entre), v. pron. S'empoigner, se prendre aux che-
veux. (Messac.)
Hajipin, s. m. Boiteux. (Dourdain.)
Hampiner, v. n. Boiter. (Dourdain.)
Hancer, v. n. Geindre. (Dourdain.)
Hanebane, s. f. Plante de la famille des Solanées, appelée aussi
Herbe aux chevaax. {Hfpècy&muB niger, L.) (La Dominelais.)
Hanne, s.f. Pantalon. « Boutonne ta hanne. » (Tout le départe-
ment.)
Hanner, v. a. Mettre une culotte, c Viens mon gars que te
hanne. » (Tout le département.)
Hannebannes, s. t pi* Tripes, boyaux deoochon. (Bain.)
Hanôohe, s. L Rondin, bois de chauffage rond. {Dourdain.)
Hahochêr, y. a. Couper du rondin. (Dourdain.)
Hansard, s. m. Outil pour faire le guéret, tailler la paille et le
smwc de pommes. (La Bouêxiêre.)
Hantier, s. m. Manche de faux. (Bain.)
Happer, v. a. Prendre Vivement ou attraper à la course, i Pai
happé un lapin. » (Tout le département.)
Harasse, s. f. Caisse à jour dans laquelle se font les expédi-
tions de faïence et de porcelaine. (Tout le département.)
Harasser, v. a. Griller des châtaignes. (Saint-Médard-sur-IUe.)
Harassoire, s. f. Poêle percée pour griller des châtaignes.
« Où as-tu mis l'harassoire? » {Saint-Médard-sur-Hle.)
Hausser, s. m. Bouclede fer ronde. (Dourdain.)
Harbillon, s. m. Boucle de fer carrée. (Dourdain.)
Harîas, s. m. Embarras. « Quand on est à la tête d'une ferme,
ce n'est pas un petit harias. » (Bain.)
Haricotage, s. m. Travailler avec peine. (Bain.)
Harie, s. f. Héritage, succession. (V. hérit.) (Gardroc.)
Harnas, s. m. Harnois. Se dit aussi de quelqu'un qui court les
filles, « II est du harnas. » (Arrondissement de Vitré.)
Harnois, s. m. Charrette attelée de bœufs. « Via un bitm /wir-
naU. »-{Tout le département.)
Harquelier, s. m. Buveur, propre à rien. (Doturêain.)
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Harrée, s. f. Averse. « Une harrée de pluie, de grêle, de neige. »
Une giboulée. (Tout le département.)
Has, s. f. Haie servant de clôture à un champ ou à un jardin.
(Tout le département.)
Hausset, s. m. Jambes, pattes.
Devinette : Qui n'a ni haut, ni hausset
Et qui passe *en les russeUl
— Une sangsue.
(Bain.)
Haut, s. m. Corsage de robe. (Goômes.)
Haut, s. m. Nord, t Le vent vient du haut. > (Dourdain.)
Haut-de-Chausse, s. m. Pantalon. (Pipriac.)
Haute-Heure, s. f.De bonne heure. C'est le contraire de basse-
heure, t Nous avons le temps de cheminer, il est haute-
heure. * (Saint-Grégoire.)
Havet, s. m. Grande fourchette en fer à deux branches. (Dour-
dain.)
Héampionné, e, adj. Personne qui, ayant eu les reins brisés, se
dodine en marchant, t Cet homme est héampionné, cette
femme est héampionnée. » (Arrondissement de Vitré.)
Hégron, s. m. Héron, t II y a des hégrons sur le bord de
l'étang. » (Bain.)
Henquin, s. m. Lambin, fainéant. (Dourdain.)
Henquiner, v. n. Travailler mollement. (Dourdain.)
Hèque, s. f. Petite barrière pour empêcher .les enfants de sortir
delà maison, sans les priver du jour. (Canton de Saint- Aubin-
d'Aubigné.) A Maure, dans l'arrondissement de Redon, on
appelle Hèque le petit treillage en bois sur lequel on met la
galette à froidir.
Hérassé, e, adj. Maladie de langueur. « Il est hèrassé. » (Dour-
dain.)
Heraudée, s. f. Heraudée de pluie, c'est avoir reçu une averse.
On dit aussi de quelqu'un qui a été battu: « En a-t-il reçu, une
heraudée ! »
Herauder, v. a. Battre, frapper. « Si tu fais le gamin, j'vas fhe-
rauder. » (Bain.)
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Herbe- a-cinq-Coutures, s. f. Plan tin. (Plantago laneeolata.)
(Toutle département.)
Herbe-a-Cochon, s. f. Plante de la famille des Polygonées
appelée aussi Renouée des oiseaux, traînasse. (Polygonum
aviculare, L.) (La Dominelais.)
Herbe-a-Éternuer, s. f. Plante de la famille des Composées
appelée Achilléa. (Saint-Sulpice des Landes.)
Herbe a la Coupure, s. f. Plante de la famille des Crassulacées,
appelée aussi Herbe-au-charpentier, Herbe-aux-cors. (Sedum
Telephium.) (Tout le département.)
Herbe-aux-Chevaux, s. f. Plante de la famille des Solanées,
appelée aussi Hanebane. (Fougeray.)
Herbe-aux-Égus, s. f. Plante des bords des eaux, à fleur jaune,
de la famille des Primulacées. (Lysimachia nummularia, L.)
(Tout le département.)
Herbe aux femmes battues, s. f. Plante des bois. (Tamut
communts, L.) (Rennes.)
Herbe-aux-Gueux, s. f. Plante des haies. (Clematis vitalba.)
(Rennes.)
Herbe-aux-Hernies, s. f. Plante de la famille desParonychiées.
(Herniaria glabra,L.) (Tout le département.)
Herbe-aux-Poux, s. f. Plante des lieux humides. (Pedicularis
sylvatica, L.) (Tout le département.)
Herbe-aux-Sorciers, s. f. Plante de la famille des Verbenacées.
(Verbena officinalis.) (Toutle département.)
Herbe-Sainte, s. f. Absinthe. Plante de la famille des Compo-
sées. (Artemisia absinthium, L.) (Bain.)
Herbe-Saint-Jean. s. f. Plante connue sous le nom de lierre
terrestre. (Glechoma hederacea, L.) (Tout le département.)
Herette, s. f. Planche de pois dans unjardin.«J'ai semé une he-
rette de pois. » (Arrondissement de Redon.)
Hérigaudier, s. m. Brigand. (Dourdain.)
Hérille, s. f. Haridelle. (Dourdain.)
Hérit, s. m. Héritage. « 11 a fait un hérit : » Il a fait un héritage.
(Arrondissement de Redon.)
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— M -
Hicriie, loc. adv. Rien. On dit aussi Herme-en-tout, pour rien du
tout. (Bain.)
Hsrquëubr, s. m. Homme qui n'avance pas au travail, qui s'y
prend mal, qui est paresseux.
Dicton : 12 chassoux, 12 pêchoux, 19 oiteitert, et 12 beuonmer*
Ça fait en tout 48 herqueliers.
(Fougères.)
Hêtant, adj. Agréable. (Bain.)
Hetier, s. m. Tuile à galette. (Arrondissement de Fougères.)
Hette-Ben, loc. adv. Ça me convient bien. (Guipry.)
Hetter, v. unip. Convenir, (Guipry.)
Heude, s. f. Entrave. Corde attachant les jambes d'un cheval
ou d'une vache, du môme côté, pour l'empêcher de courir.
(Arrondissement de Redon.)
Heunes, s. f. pi. Rhumatisme articulaire. (Bain.)
Heutin, s. m. Hôtel. H existe un village de la commune de
Pancé qui s'appelle l'Hôtel-aux-Merles. Il n'est connu dans
toute la commune que sous le nom <X Heutin- aux-Mèles.
Hi, adj. Se dit des nids d'oiseaux qui ont été abandonnés, dé-
laissés, parce qu'on y a touché. « Ce nid est hi. » (Bain.)
Hian, s. m. Gland, fruit du chêne. (Plerguer.)
Hiandra, s. m. Gland du chêne. «Va ramasser les hiandras pour
les pourciaux. » (Arrondissement de Redon.)
Hinge, s. f. Haine. « Il l'a pris en hinge, il ne peut plus l'endu-
rer : » Il l'a pris en haine, il ne peut plus le souffrir. (Au-
bigné.)
Hobelis, sub. des deux g. Herboriste. (Gennes.)
Hober, v. a. Remuer, ébranler. (Montfort.)
Hocton, s. m. Petit gilet d'enfant. (Pipriac.)
Hoince, s. m. Vieux couteau de poche. (Dourdain.)
Homer, v. a. Humer en aspirant. « Homer un œuf. » (Gennes.)
Boire à grande gorgée.
« Home Guyot,
€ Y en a cor dans le pot. •
(Dicton de Bain.)
Homper, v. a. Fouler. (Dourdain.)
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Hoqueler, v. n. Tenon qui a trop de libre dans la mortaise.
(Dourdain.)
Houdace, s. f. Femme travailleuse. (Deurdain.)
Houeler, v. n. Chanter en braillant. (Fougères.)
Houette, s. m. Petit instrument de jardinage emmanché d'un
long pied. (Bain.)
Houlon, s. m. Bol. (Dourdain.)
Houlonnée, s. f. Bol de cidre. (Dourdain.)
Hourlék, s. f. Effort pour soulever un fardeau. (Loutehel.)
Houspiau, s. m. Personne qui a la démarche empruntée. (Dour-
dain.)
Houspiller, v. a. Secouer quelqu'un, le brutaliser. (Tout le
département.)
Houspin, s. m. Malotru. (Dourdain.)
Housser, v. n. Lever les épaules en signe de dédain. (Dour-
dain.)
HoysTEy, adv. Ujentôt. (Dourdain.)
Houte, s. f. Manche 4a la faux, (J)ourdain.)
jf oumu, s. m, Itateau & quatre depts, (Sajut-Grégoirç.)
Houzé, e. Mal habillé. « Gomme il est houz$ 1 » § Regarde donc
Perrine, cornue el|e est houaée, * (Tout le département,,)
Houzée, s. f. Averse. (V. Harrée.) « Quelle houzée nous allons
avoir ! » (Saint-Malo.)
Houziaux, s. jn. pi, Guêtres, « J'aj «liai mes hQUziaux pour ne
pas me brêler les jambes » : f ai rois, rpes fjuêtres pour ne p$s
me mouiller les jambes. (Le Grand Fougeray.)
Houzjw4e, s, f. Cuisson touffu, (Bourdajn.)
IJuw, adjt des deux g. Qui a une huppe sur la tête. (Louvigné
du désert.)
Huche, s. f. Huchet, s. m. Coffre où Ton met le pain, le lait,
le beurre. (Tout le département.)
Huchée, s. f. Distance déterminée par la voix, c'est-à-dire aussi
loin qu'un cri peut se faire entendre. « Vous n'avez qu'une
huchée à parcourir pour atteindre tel village. » (Tout le dépar-
tement.)
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Hucher, v. n. Crier, c Huche plus haut, ou y n'te ouïra pas. »
(Tout le département.)
Huette, s. f. Luette. (Dourdain.)
Huge, s. f. (V. Huche.) Meuble en bois dans lequel on serre le
pain, c Mets le pain dans la huge. » (Tout le département.)
Hupinerie, s. f. Maison malpropre* (Dourdain.)
Hupion, s. m. Homme sale. (Dourdain.)
Huppe, s. f. Femme sale. (Dourdain.)
Husset et Huchet, s. m. Huis. Petite porte basse, la seule
fermée quand on est à la maison. (Tout le département.)
Huyette, s. f. Entonnoir. (Pleurtuit.)
Ian, adv. Oui. (Arrondissement de Redon.)
Iau, s. f. Eau. Un seillée d'iau. c Va cri de l'iau : » Va cher-
cher de l'eau. (Arrondissement de Redon.)
Ielle, pron. poss. Elle, c C'est telle qui m'a dit ça. » (Arrondis-
sement de Redon.)
Igniau, s. m. Agneau. Au pluriel igniaux. (Tout le départe-
ment.)
Incoquelicot, adv. Incognito. (Rennes.)
Infoume, adj. des deux g. Gourmand. (Loutehel.)
Innocent, s. m. Idiot. « C'est un pauvre innocent. » (Tout le
département.)
Io ou Hio, s. m. Reste de boisson dans un verre ou dans un bol.
« Il a laissé un io dans son écuelle, rince-la donc. » (La Domi-
nelais.)
Iou, adv. Où. (Plerguer.)
Itou, adv. Aussi.
« Comment ça va-t-il ?
« Pas mal, et vous itou?»
(Arrondissement de Redon.)
Iun, e, ad. Un, une. (Tout le département.)
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Ivrogne, s. m. Plante de la famille des Caryophyllées. {Lychnis
sylvestris.) (Tout le département.)
Ja, Jac, Jacques, Jacquot, s. m. Gréai. (Tout le département.)
Jaffe, s. f. Gifïle, calotte, c Tvas te donner une jaffe. » (Pler-
guer.)
Jamains, adv. Jamais. (Arrondissement de Redon.)
Jambet, s. m. Lassitude du mollet occasionnée par la danse.
(Dourdain.)
Jan, s. m. Ajonc, arbuste épineux à fleurs jaunes. (Arrondisse-
ment de Redon.)
Janic, s. m. Ajonc. (V. Jan.) (Arrondissement de Vitré.)
Jardrin, s. m. Jardin. (Arrondissement de Redon.)
Jargogner, v. n. Parler indistinctement. (Dourdain.)
Jas, s.m. Jars, mâle de Foie. (Tout le département.)
Jasson, s. m. Jatte. C'est dans lejasson que se fait la pâte à
galettes. (Bain.')
Jauna, s. m. Ajonc. (Saint-Sulpice des Landes.)
Jaunas, s. f. Pâture d'ajoncs et de genêts. (Arrondissement de
Redon.)
Jaupitrer, v. n. Jouer, s'amuser. (Rennes.)
Jauri, e, adj. Se dit de l'eau gâtée, corrompue, t L'éve du doué
est jaurie. » (Bain.)
Javelle, s. f. Amas de grain coupé par la faucille et devant
composer la gerbe. (Saint- Aubin-d'Aubigné.)
Javelle, s. f. Petit tas de lande coupée. (V. Lande.) (Bain.)
Javelots, s. m. pi. Gerbes de grain. (Bain.)
Jeannot, s. m. Jean, prénom d'homme. (Plerguer.)
Jedrin, s. m. Jardin. (Plerguer.)
Jêlotte, s. f. Julienne, prénom de femme. (Arrondissement de
Redon.)
Jeue, s. f. Gage pour les oiseaux. (Dingé.)
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Jeunesse, a. I Jeunes filles. Toutes les jeunea filles sont des
jeunesses. (Tout le département.)
Jeunette, adj. Jeune.
* La fille encore jeunette
Lui délia les pieds. »
(Vieille chanson de Rennes.)
Jobard, s. m. Imbécile. (Tout le département.)
Joo, s. m. Juchoir. c Les poules vont à jec pour dormir. » On
dit aussi quand une femme relève ses seins dans son corsage:
«Elle met ses tétons à joc.» (Arrondissement de Redon.)
Joheu, s. m. Pain blanc. (Dourdain.)
Joïkule, s. "f. Cage pour les oiseaux. On prononce jo-ieule.
(Maure.)
Ge mot vient de Geôle, prison. (Y. Geheule,)
Jonc-des-Chaisiers, s. m. Plante des marais. (Seirpus lacus-
tris, L,) (Fougeray.)
Jonc-Marin, s. m. Plante de la région maritime acclimatée dans
les jardina et qui sert à faire des bordures. (Ârmeria
maritima.) (Tout le département)
Jûntele*, v, a. Mettre un tonneau plein, en plage. (Pourdain.)
José, José, Joson, s. m. Joseph, prénom d'homme. « Appelle
donc Joson. » (Tout le département.)
Jotemaux, s, m. pi. Oreillons. Inflammation des glandes voi-
sines de l'oreille. Quand les enfants ont cette maladie, on leur
frotte le cou à l'auge des cochons, parce que, eroit-on, les porcs,
qui sont très-sujets à cette inflammation, se guérissent de
cette façon. (Tout le département.)
Jotte, s, f. Soupe au potiron. (Fougères.)
Journal, s. m. Mesure agraire. « Le journal est de 48 ares, »
(Tout le département.)
J'tun (au féminin J'teune), sub. Lutin familier et espiègle qui
joue un certain rôle dans les contes populaires du pays.
(Saint-Suliao.)
Jugeote, s. f. Jugement, t II a de la jugeote. » (Tout le dépar-
tement.)
Julienne-des-Prés, s. f. Plante des prairies humides. (Carda-
mine pratensis, L.) (Bain*)
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Juuau, s. m. Jules, prénom d'homme. (Arrondissement de Re*
don.)
Juuow, s. f. Julie, prénom de femme. (Plerguer.)
Juste, Justin, Juston, a. m. Corsage de femme. (Tout te depar
tement.)
J'và, Joyaux, s. m. Cheval, chevaux. (Tout le département.)
KàeteRj v, n. Travailler courageusement, (Dourdain.)
Kai^ier, s. m. Ivrogne et vaurien. (Pourdain.)
Kani, 8. m. Méchant. Traître à la lutte. (Dourdain,)
Kanissiqries, s. f. pi. Méchanceté*. (Fougères.)
Eerbite, s. f. Viande maigre. (Dourdain.)
Kianche, s. m. Loquet de porte, (Pierguej.)
Kiau, s. m. Clos, champ. (Plerguer.)
Laguign alleu, s. f. Quête annuelle des bedeaux dans lea pa-
roisses. (On prononce La^guig^nalleu,) On suppose que ce
mot est une corruption de : au qui Van neuf. (La Guerche.)
Laîche, s. f. Plante des lieux humides. (Cam>.) (Tout le dépar*
tement.)
LaÎteron, s. m. Plante de la famille des Composées qui sert à
nourrir les lapins domestiques. (Sonohu* oleraceuM.) (Tout le
département.)
Laitier, s. m. Plante des pelouses, (Polygqla.) (Tout le dépar»
tement.)
La-Lin, adv. Là-bas. « Aile» là-lin, vous trouverez Polo en
champ. » (Tout le département.)
Lambinerie, s. f. Travail long et futile. (Dourdain.)
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Lampée, s. f. Gorgée, c Boire une bonne lampée de vin ou de
cidre. » (Tout le département.)
Landassin, s. m. Lièvre de lande, c Tai tué trois landassins
dans ma chasse. » (Arrondissement de Redon.)
Lande, s. f. Ajoncs et bruyères dans les terrains non cultivés.
c Je vas douer de la lande : » Couper de la lande. (Tout le
département.)
Landes, s. f. Lentes, œufs de pou. c II a des landes dans le pa. »
Il a des lentes dans les cheveux. (Tout le département.)
Lanfeu, s. m. Chanvre. (Dourdain.)
Lanfeusser, v. a. Carder le chanvre. (Dourdain.)
Langouriau, adj. des 2 g. Enfant languissant. (Env. de Rennes.)
Langue-de-Bœuf, s. f. Plante de la famille des Boraginées :
Vipérine. (Rennes.)
Langue-de-Pie, s. f. Plante des marais. (Carex pilulifera, L.)
(Saint-Sulpice des Landes.)
Lèche, s. f. Quelque chose d'excellent, c Oh ! la bonne liqueur !
c'est de la lèche. » (Arrondissement de Redon.)
Légume, s. f. De la bonne et belle légume. Ce mot est employé
au féminin dans tout le département.
Lentille, s. f. Plante qui recouvre la surface des mares et que
les canards mangent avec avidité. (Lemna.) (Tout le départe-
ment.)
Lentou, s. m. Individu lent. (Env. de Rennes.)
Leouis, s. m. Louis, prénom d'homme. On prononce Le-ouis.
Le-ouison, pour Louise. (Tout le département.)
Lessi, s. m. Eau qui coule de la panne (cuve) lorsqu'on fait la
lessive. (Tout le département.)
Let, s. m. Lit. Prononcerle, presque leu. t Mon let n'est pas
encore fait. » (Cesson.)
Leu, pron. pers. Leur. (Tout le département.)
Lever, v. a. Laver. (Fougeray.)
Lèze, adj. des 2 g. Large. La forêt a deux lieues de lèze. Ce
mot est aussi employé pour indiquer la largeur des étoffes.
t Cette toile a tant de lèze. » (Arrondissement de Montfort.)
Li, pronom pers. Lui. (Tout le département.)
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Liboines, s. f. pi. Fairequelque chose qu'on ne veut pas avouer.
Donner le change. « Joson, que fais-tu dans le grenier ? — Des
liboines. » (Tout le département.)
Lien d'Amour, s. m. Plante panachée de la famille des Graminées
cultivée dans les jardins pour orner les bouquets. On l'appelle
aussi Ruban d'amour. (Phalaria picta.) (Tout le départe-
ment.)
Lierre-Terrestre, s. m. Plante rampante médicinale appelée
aussi Herbe-Saint-Jean (Glechoma hederacea, L.) (Tout le
département.)
Lieuve, s. m. Lièvre. (Plerguer.)
Liger, ère, adj. Léger.
Ligèrement, adv. Légèrement.
« Marchons donc ligère, ligère,
Marchons donc ligèrement. »
(Chanson de conscrits de tout le département.)
Lima, s. m. Limaçon, escargot.
t Lima, lima, lima, tire tes cônes (cornes). »
(Formulette des enfants de mie-et-Vilaine.)
Limero, s. m. Numéro. (Arrondissement de Redon.)
Limon, s. m. Brancard, bras de voiture, t Le cheval de limon
s'est abattu. » (Tout le département.)
Limonier, s. m. Cheval de limon attelé entre les deux branches
de la limonière d'une voiture, c C'est un bon limonier. »
(Tout le département.)
Linceuls, s. m. pi. Draps de lit (Fougères.)
Lirette, s. f. Fille coquette. « La petite Lirette a la joue sous
l'œil. » (Arrondissement de Redon.)
Liron, s. m. Belette. « J'ai pris un biau liron dans mon piège à
taupes. » (Arrondissement de Redon.)
Lisette, s. f. Betterave. (Tout le département.)
Lobard, s. m. Imbécile. (V. Jobard.) (La Guerche.)
Lober,, v. n. Laisser sortir la langue hors de la bouche, c As-tu
bientôt fini de lober, vilain gars? » (Fougères.) •
Loche, s. f. Petite limace des jardins. (Tout le département.)
Lofias, s. m. Gros maladroit. (Bain.)
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— « —
Logis, s. m. Maison de maître. On dit h un pauvre : c rn'avoas
pas le moyen d'veus assister, ailes au logia. 1 (Bain.)
Lohan et Lohon, s. m. Marmelade de cerises. (Pléchâtel.)
Lohia, s. m. Lohéac. (Commune de l'arrondissement de Redon.)
LosftE, s. f. Louche, cuillère k servir le potage. (Bain.)
Louaille, s. m. Taureau. (Broons-sur-VilaineJ
Lgocrard, Lguchon, s. m. <Jœ loucha (Tout le département)
Louîsëts, s. m. pi. Ancienne secte religieuse de catholique
formée de prêtres qui n'étaient pas soumis att Concordat.
(Il en existait autrefois à Fougères.)
Louisic, s. m. Louis, prénom d'homme.
Louison, s. f. Louise, prénom de Iftto,
Louvard, s. m. Jeune loup. (Arrpttd issgm eftt de Redon.)
Loyet, s. m. Corne remplie d'eau pendant à la ceinture du
faucheur et dans laquelle il met sa pierre à aiguiser. (Bain.)
Lu, pron. pers. Lui. (Bain.)
Lucet, s. m. Arbrisseau des bois. \Vacciniufh wyrttllus.) (Forêt
de Paimpont.)
Luzabd, s. m. Lêsard. (Dingé.)
Ma, Mail, Mé£, pron. pers. Moi. Ma. (Arrondissement de
Redon.) — Mail. (Cancale.) — Mée. (Rennes.)
Machin, s. m. Mauvais outil. (Jourdain.)
Machurau, s. m. Vaurien. (Dourdain.)
Magonner, v. n. Mâchonner. (La'Guerche.)
Mai, s. m. Bouquet placé le 1 er mai à la porte d'une jeune fille
qu'on aime ou d'une fiancée, c Un jeune homme qui a été rëftisê
met un choux par dérision, par vengeance. » (Arrondissement
de Redon.)
Maîè ou Méë, s. f. Grand coffre qui sert dans les fermes k ren-
fermer les pots remplis de lait. (Tout te département^
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Maigrecrigné, adj. Individu maigre, chétiî, Souffreteux. (Tout
le département.)
Maigrughet, adj. Enfent maigre. (DoUrdain.)
Mail, s. m. Tas de bois ou de paflle. (V. Barge.) (Port-Saint-
Jean sur la Rance.)
Maingots, s. m. Laitage. Crème fouettée que Ton mange au
dessert. (Rennes.)
Mairre, *. ». Marc. (Ptergtter.)
Maisonnée, s. f. Tous les habitants die la ffleme tnateaa. t Bon-
jour à la malsonnée. » (Tout le département.)
Maisonnier, s. m. Petit cultivateur n'ayant qu'une chaumière
# et quelques lopins de champs. (Tout le département.)
Mal-sciencé, loc. adv. Individu peu intelligent, presque idiot.
(Loutehel.)
Maleyard, s. m. Pain fait avec de la farine de seigle et de fro-
ment ; pain maleyard. <6ain.)
MaltOutiers. s. m. pi. Maltôtiers. (Arrondissement de €Mïâlô.)
Mams'elle, s. t. Mademoiselle. (Tout le département.)
Mangeaille, s. f. Tout ce qui se mange. (Tout le département.)
MaNîgaNCër, v. a. Mélanger quelque chose. (Dourdain.)
Manigances, s. f. pi. Manières, affectations. « Faire des mani-
gances, C'est faire des embarras. » {Arrondissement de Fou-
gères.)
Maque, s. f. Macre, châtaigne d'eau. (Trapa notons.) (Arron-
dissement de Redon.)
MAQtr&ftiAtJ, -s. m. Maquereau, pôîssôh de mer.
t H arrive, tt arrive, il arrîfè îè maqueriau. »
(Cri des poissonnières dans les rues de Rennes.)
Marabille, adj. Litige usé. (Dourdain.)
MarcêlCT, B. # fn. Petit marchand ambulant. (Arrondissement
4e Sai»t-M«o.)
Marcou, s. m. Matou, chat. (Tout le département.)
Màréê, S. T. Liquide renversé par terre, t Une marée de cidre, »
On dit aussi : « On Ta trouvé dans une marée de sang. »
(Tout le âéfwrtettienk)
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Margannk, s. f. Matière fécale. (Tout le département.)
Margannier, s. m. Fabricant d'engrais. (Tout le département.)
Margot, s. f. Pie, oiseau. (Tout le département.)
c Margot la pie a fait son nid
Dans la cour à David.
Si David l'attrappe,
Il lui coupera la patte,
Nette, nette comme torchette. »
(Formulette du canton de Bain.)
Margoullin, s. m. Individu méprisable. (Rennes.)
Margrite, s. f. Marguerite. On appelle les pâquerettes des
champs des margrites. (Tout le département.)
Marie-Louise, s. f. Coiffe de femme en tulle brodé. (Doiuv
dain.)
Maringotte, s. f. Voiture à deux roues traînée par un cheval.
(Dourdain.)
Marion, s. f. Marie, prénom de femme. (Arrondissement de
Redon.)
« Marion s'y promène, le Jong de son jardin. »
(Chanson de TUle-et-Vilaine.)
Marlborough, s. X. Grosse voiture à deux roues. (Dourdain.)
Marouillage, s. m. Marais, lande mouillée. (Bain.)
Marraine, s. f. Toutes les femmes de la campagne sont appe-
lées marraines dans l'arrondissement de Redon.. € Cest-y
une belle marraine que la femme à Renaud ! »
Mas, s. m. Tas de bois ou de paille. (V. Barge.) (Plerguer.)
Massacrement en Colère, adv. C'est être furieux. (Montfort.)
Masse-d'eau et aussi Massette, s. f. Plante des marais. (Typha
latifotia.) (Rennes.)
Massonnaille, s. f. Maçonnerie. (Saint-Malo.)
Matemben, particule d'affirmation. Oui. Il est vrai. (Bain.)
MAtin, s. m. Pauvre diable. « Il n'est pas riche, le pauvre ma-
tin. » (Arrondissement de Redon.)
Màtir, v. a. Flétrir, t Tu vas mâtir tes fleurs, » c'est-à-dire: les
faner. (V. Pâmer.) (Arrondissement de Vitré.)
Mau, s. m. Mal. c II a un mau à la jambe. » (Lohéac.)
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Mauge, s. m. Brutal, grossier. « Est-il mauge ! » (Gennes.)
Maure, s. f. Mûre, fruit de la ronce. « Les maures sont déjà
mûres, c'est signe que les beaux jours sont passés. » (Arron-
dissement de Redon.)
Maure, s. m. Confiture faite avec le fruit de la ronce sauvage.
(Bain.)
Me, Mé, pron. pers. Moi. (Arrondissement de Fougères.)
Mècuerdi, s. m. Mercredi. (Prononcer Mèqueerdi.) (Arrondisse-
ment de Redon.)
Medioc, s. m. Idiot. (Loutehel.)
Méson, s. f. Maison. (Plerguer.)
Mêle, s. m. Nèfle, fruit du néflier. (Tout le département.) On
prononce mêle et mélier à Plerguer.
Mêle, s. m. Merle, oiseau. (Tout le département.)
ÎÏèle-Terrier, s. m. Merle qui niche sur la terre au pied des
haies. (Tout le département.)
Meleyard, s. m. Grain provenant d'un champ semé de seigle
et de froment.
Mêlier, s., m. Néflier. (Tout le département.) — On prononce
mélier à Plerguer.
Même, s. f. Grand-mère. (Fougères.)
Memin, s. f. Maman. (Arrondissement de Redon.)
Menacer, v. a. Gronder. (Le Minihic.) On dit aussi dans tout le
département. « Le ciel menace, » pour : Le ciel est chargé de
nuages.
Mener du bruit. Faire du tapage, t Les garçailles mènent
tant de bruit qu'en ne s'entend pas. » (Arrondissement de
Redon.)
Menquében, adv. Il peut se faire. C'est peut-être vrai. (V. Ventiez-
ben. (Gennes.)
Menthe-Coq, s. f. Plante cultivée de la famille des composées.
(Tanacetum bateamita, L.) (Fougeray.)
Mentonnière, s. f. Coiffure de paysanne. (Bain.)
Ménuit ou Ménet, s. m. Minuit. « Viens-tu à la messe de mé-
nuit? » (Tout le département.)
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-68 ~
Mer, s. f. Mucosité du cidre. (Mycoderma aceti.) (Tout le dépar-
tement.)
Mère-Mitaine, s. f. Sage-femme. (Dourdain.)
Mérie, Mérion, s. f. Marie, prénom de femme. (Plerguer.)
Mérienne, s. f. Méridienne. Faire un somme l'après-midi. Ar-
rondissement de Redon.)
Mériennée, s. f. Après-midi. « Il fait chaud cette mériennée. »
Dormir la mériennée. (Arrondissement de Redon.)
Merlan, s. f. Perruquier. (Rennes.)
Mésé et Mésui, adv. Désormais, dorénavant. On dit aussi dé-
mise, demésui. (Bain.)
Meset, adj. des deux g. Replet. Un homme meset, c'est-à-dire
gras, fort. (Loutehel.) Un porc meset est un porc dont le lard
est gâté, et qui ne se vend pas. (Bain.)
Métive, s. f. Moisson. « Faire la métive. »
Métivier, s. m. Ouvrier moissonneur. « Il s'est gagé pour faire
la métive qui dure trois mois, juin, juillet et août. »(Saint-Mé-
dard-sur-Ille.)
Mezelin, e, adj. Maigre et mince. « Petite fille mezeline. » (Tout
le département.)
Miacher, v: a. Mâcher. (Gennes.)
Mias, s. m. Potage ou chocolat épais, rempli de pain. « En v'ia
un mias. » (Bain.)
Miaulette, s. f. Hydromel. (Fougères.)
Micamot, s. m. Café, t Entrez-vous boire un micamot ? » (Tout
le département.)
Micaud, s. m. Restes d'un repas. (Dourdain.)
Micauder, v. n. Faire des restes. (Dourdain.)
Miche, s. f. Pain de ménage qui n'est pas complètement blanc.
(Arrondissement de Redon.)
Mignardise, s. f. Petit œillet de jardin. (Rennes.)
Mignonnette, s. f. Luzerne, plante fourragère que l'on appelle
aussi Minette-dorée. (Teillay.)
Miliasse, s. f. Plante de la famille des graminées. (Setaria vertu
dilata.) (Arrondissement de Vitré.)
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— 67 —
Mirette, s. f. Miroir. (Tout le département.)
Mirlitaire, s. m. Militaire. (Saint-Senoux.)
Mirodé, e, adj. Branche mirodée dont Pécorce a été enlevée
dans divers endroits ; bâton mirodé. (Tout le département.)
Miroder, v. a. Enjoliver une canne, un objet quelconque par
quelques petites sculptures faites avec un couteau. (Tout le
département.)
Mirodure, s. f. Enjolivement de mauvais goût fait à un objet ou -
à une toilette. (Tout le département.)
Misoué, s. m. Outil pour hacher les choux. (Dourdain.)
Mitan, s. m. Milieu, moitié. « Coupe le pain par le mitan. » Le
mitan d'un champ. (Arrondissement de Redon.)
Mizeritte, s. f. Souris des champs. (Dourdain.)
Moche, s. f. Beurre préparé en forme de gâteau ou en cône
tronqué. (Tout le département.)
Mochet, te, adj. Grassouillet, « Enfant mochet, fillette mo-
chette. » (Arrondissement 4e Rennes.)
Mochon, s. m. Petite motte. « Mochon de laine. » Petit peloton
de laine. (Arrondissement de Fougères.)
Moguener, v. n. Manger malproprement. (Dourdain.)
Moine, s. m. Arum. Plante appelée aussi Pied de veau. (Lan
gon.)
Moiniau, s. m. Moineau, passereau. C'est aussi une injure,
« Oh ! le vilain moiniau. » (Tout le département.)
Molène, s. f. Plante médicinale appelée aussi Bouillon-Blanc.
(Verbascum thapsus.) (Tout le département.)
Monition, s. f. Munition. « Il a mangé du pain de monition. »
(Rennes.)
Monman, s. f. Maman. (Tout le département.)
Monnier, s. m. Meunier. (Saint-Ganton.)
Monssieu, s. m. Monsieur. (Lassy.)
Monstrueux, se, adj. Personne grosse, grasse, forte, replète.
(Loutehel.)
Moque, s. f. Tasse, mesure pour les boissons qui correspond
à peu près à la chopine ou demi-litre. « La moque a été rem-
placée par la bollée. » (Tout le département.)
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Morcet, s. m. Morceau. € Un morcet de pain. » (Fougeray.)
Morelle, s. f. Plante médicinale appelée aussi douce-amère.
(Solanum dulcamara.) (Tout le département.)
Morguillon, s. m. Reste de pain ou d'un fruit mordu. (La
Guerche.)
Morguillonner, v. n. Faire des restes. (Dourdain.)
Morvias, s. m. Morve, gros crachat venant du nez. (Tout le
département.)
Morvou, s. m. Petit enfant qui a le nez sale. S'il tombe en avant
en se penchant trop, on dit que « le morvou a emporté le
foirou. » (Bain.)
Mosselé, adj. Lait caillé.
Mosselée, s. f. Écuelle pleine de lait et de galette. (Bain.)
Motte de Sucre, s. f. Morceau de sucre. (Tout le départe-
ment.)
Mouais, adj. Mauvais, a C'est un mouais gas. » (Gennes.)
Mouché, Mouchet et Mouchoué, s. m. Mouchoir, c Va cri
mon mouché de poche. » (Arrondissement de Redon.)
Moucher, v. n. Se dit des animaux piqués par les insectes pen-
dant les chaleurs. Ils -mouchent, ils sont apeurés, ils se sau-
vent. (Tout le département.)
Mouffe, s. f. Mousse. (Bain.)
Mouillasse, s. f. Prairie marécageuse. (Messac.)
Moulinier, s. m. Meunier. (Noë Blanche.)
Mouque, s. f. Moue, grimace de mécontentement, c Ne fais
donc pas la mouque, tu es trop laid. » (Environs de Rennes.)
Mouque, s. f. Moule, coquillage. (Arrondissement de Redon.)
Mourinant (En), v. n. Part. prés. En finissant. (Dourdain.)
Mousse, adj. des deux g. Chien ou chienne mousse qui n'a qu'un
f^tout petit bout de queue. (Guichen.)
Moutons, s. m. pi. Sorte de duvet qui se forme sous les meubles
lorsqu'on ne balaye pas souvent. (Tout le département.)
Moutte, s. f. Se dit d'une grosse chatte : c Ma moutte; » et aussi
d'une belle fille : t C'est une belle grosse moutte. » (Bovel.)
Mouver, v. n. Mouvoir. « De ce temps chaud le oisson doit mon-
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ver dans l'eau. » « Allons, les gas, mouvons-nous si nous vou-
lons finir notre travail aujourd'hui. » (Tout le département.)
Mu et Mucre, s. m. Odeur de moisi, chose qui sent le vieux,
le renfermé. (Tout le département.
Mufle-de-Veau, s. m. Plante des jardins connue sous le nom de
Gueule de lion. (Fougères.)
Mulon, s. m. Grosse meule de foin. (Tout le département.)
Musiau, s. m. Museau. (Tout le département.)
Musser, v. n. Se glisser ou introduire quelque chose dans un
trou. « La souris est mussée dans son trou. » t J'ai musse
mon doigt dans le pertu. » (Tout le département. )
N
Na, Nair, e, adj. Noir, noire, « II est na comme une taupe. »
En parlant^ d'une petite personne très brune, on dit : « C'est
une petite naire. » (Tout le département.)
Nâchard, s. m. Moqueur, c Oh ! le vilain nàchard. » (Tout le
département.)
Nâcharder, v. a. Se moquer de quelqu'un. « Il nàcharde. » Il se
moque. (Tout le département.)
Nâche, s. f. Corde servant à attacher les bestiaux. (Tout le dé-
partement.)
Nâcher, v. a. Attacher les vaches à l'étable. ce Les vaches sont-
elles nàchées ? » (Tout le département.)
Naircibot, adj. Teint bronzé. (Dourdain.)
Nanni, adv. Nenni, non. (Tout lé département.)
Nannin, adv. Non. (Plerguer.)
Nannon, s. f. Anne, prénom de femme. (Tout le département.)
Navet du Diable, s. m. Bryone, plante des haies. (Tout le dé-
partement.)
Naviau, s. m. Navet. (Tout le département.)
Nayer ou Neyer, v. a. Noyer. «c Le pauvre diable s'est nayè. »
(Tout le département.)
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- 70 -
Nazi aux, s. m. pi. Narines. (Dourdain.)
Nazibotter, v. n. Parler du nez. (Dourdain.)
Nazo, s. ni. Nez. t Nazo morvou. » Nez sale. (Arrondissement
de Redon.)
né et Net, s. f. Nuit, et Dépéchons-nous, voici la net. » (Arron-
dissement de Hedon.)
Neille, s. f. Boutonnière. Corruption du mot œil. (Arrondisse-
ment de Fougères.)
Netée, s. f. Toute une nuit, t La netée est longne en hiver. »
(Arrondissement de Redon.)
Nias, s. f. Fainéante. Une grande nias est une fille paresseuse.
(La Dominelais.)
Nibochier, s. ni. Homme qui travaille mal, qui perd son temps.
(Loutehel.)
Nie, s. m. Nid. « J'ai dénigé un nie. » (Saint-Briac et Chàteauneuf.)
Nicodème, s. m. Imbécile, t Pauvre Nicodème!» (Tout le dépar-
tement.)
Niel, s. m. Grande plaine de sable gazonnée au bord de la mer.
« Les niels ont un aspect jaunâtre lorsque le galium qui les
recouvre est en fleurs. » {Galium neglectum.) (Bords de la
Manche.)
Nige, s. f. Niche. « Le saint est dans sa nige. » t Une nige à
chien. » (Tout le département.)
Nigeon, adj. des deux g. Travail minutieux, ennuyeux. « C'est
bien nigeon à faire. » Loutehel.)
Nigeot, s. m. Fruitier. « Mettre des fruits à nigeot, » c'est les
mettre à mûrir. (Arrondissement de Redon.)
Niger, v. n. Faire son nid. t La tras a nigé dans les jaunas : »
La grive a niché dans les ajoncs. (Arrondissement de Redon.)
Nihiou, se, adj. Frileux, frileuse. « Ote-toi des cendres, vilain
nihiou. » (Rennes.)
Nitée, s. f. Nichée, t Une nitée d'alouettes, de mauvis, etc. »
(Gennes.)
Noa et Noua, s. m. Noël. « Chantez Noa, ma bonne femme,
pour une pommé, pour une poire, pour un p'tit coup de cidre
à boire. » (Chanson du département.)
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— W —
Noc, s. m. Canal qui conduit l'eau, gouttière des toits. On dit
aussi en parlant d'un ivrogne : € Il boit comme un noc. »
(Tout le département.)
. Noc-Fondrier, s. m. Porte d'étang servant à déverser les eaux.
(Saint-Médard-sur-Ille.)
Noces, s. f. pi. Bouillie de farine de gruau préparée en retirant
la farine par infusion et non par mouture. (Tout le départe-
ment.)
Noë, s. f. Moyeu d'une roue. Prononcer noix. (Fougères.)
Nonna ou Nouna, part, négative. Non. (Bain.)
Norouâ ou Noroît, s. m. Vent du nord-ouest. (Littoral de la
Manche.)
Nosetier, s. m. Noisetier, coudrier. (Plerguer.)
Nosette, s. f. Noisette. (Plerguer.)
Noubin, s. m. Garçon. (Dourdain.)
Nouna ou Nona, part. nég. Non. (Loutehel.)
Noutre, adj. Notre. (Arrondissement de Redon.)
Nouvette, s. f. Insecte mou des fougères qui se colle aux chiens
et leur suce le sang. (Dingé.)
Nouviau, adj. Nouveau. (Tout le département.)
Nouyau, s. m. Noyau. « Les Clèzes font ma à c'te garçaille, car
elle mange les nouyaux : » Les cerises font mal à cette enfant,
car elle mange les noyaux. (Noë Blanche.)
Nouyer, s. m. Noyer. « C'est un biau nouyer. i II y a la ferme,
le tertre et la carrière des Nouyers -commune d'Orgères.
Nouzille et Nozille, s. f. Noisette, t Allons serrer la nozille. »
(Arrondissement de Redon.)
Nouziller et Noziller, s. m. Noisetier. (Arrondissement de
Redon.)
Noyette, s. f. Plante de la famille des Graminés qui croît dans
les bois et qui sert aux malheureux pour remplir leurs
paillasses. (V. Flache.) (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Nunu, s. des.deux g. Bon à rien, t Elle est incapable de gagner
sa vie, c'est une nunu. » (Tout le département.)
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— 72
0, prép. Avec, ensemble. « Je vas o ta : » Je vais avec toi.
t Viens o ma : » Viens avec moi. (Chanteloup.)
Obre, s. m. Arbre. (Plerguer.)
Offignoux, se, adj. Répugnant, répugnante. (Fougères.)
Oidri, s. m. Moisi. (La Guerche.)
Oidu, e, adj. Qui est presque sourd. Il est oidu, elle est oidue.
(Bain.)
Oiset, s. m. Oiseau (Dingé.)
Oisiau, s. m. Oiseau. « Des oisiaux. » (Arrondissement de Re-
don.)
Ol Mont (Aller). Monter, c Aller ol mont. » Aller en amont.
(Montfort.)
Ol Val (Aller). Descendre, aller en aval. (Guichen.)
Ongne, s. m. Ongle. (Plerguer.)
Orbille, s. m. Partie d'un vêtement. «Je l'ai empêché de tomber
dans le ruisset en le retenant par un orbille de sa veste. »
(Argentré.)
Orée, s. f. Partie d'un tout quelconque. « Ce champ est à
plusieurs personnes, j'en ai mon orée. » « Une orée de
grain, etc. » (Tout le département.)
Oreille-de-Souris, s. f. Plante de la famille des Composées.
(Hieraciumpilosella, L.) (Rennes.)
Orine, s. f. Espèce, grande ou petite orine. c Cette vache est
de la grande orine, ce torin est de la petite orine. » (Arrondis-
sement de Redon.)
Dans l'arrondissement de Saint-Mâlo ce mot veut dire origine.
Aussi est-ce une grosse injure que de dire à une personne :
« Vilaine orine. »
Orive, adj. des deux genres. Hâtif, précoce, fruits orives.
(Guipel.)
Ormiau, s. m. Ormeau. (Tout le département.
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— 73 -
Orseu, s. m. Pron. urseu. Petit pot. (Fougères.)
Orsiau, s. m. Débris de vaisselle. Une écuelle brisée dans la-
quelle on peut encore mettre quelque chose est un orsiau.
(Bain.) — On dit Orseu dans le canton de Saint- Aubin-d'Au-
bigné.
Oseille-de-Bucheron, s. f. Plante de la famille des Oxalidées.
(Oxalis ace to sella.) (Paimpont.)
Osteu, adv. Quasi, presque. (Chasné.)
Otet, s. m. Maison. « Il faut rentrer à Yotet. i (Redon.)
Oueilles, s. f. pi. Ouailles, brebis!
— Vous petez, vieille ?
— Oui, Monssieu, j'cherche mes oueilles,
— Vous petez en marchant?
— Oui, y en a un na et un blanc.
— Au diable la bonne femme et son cul.
— Hélas I oui, ils sont ben perdus.
(La pàtoure sourde et le chasseur. — Conte du canton de Bain.)
Ousque- Vous allez ? Interj. Où allez- vous ? (Tout le départe-
ment.)
Oustal, s. m. Maison. (Gevezé.)
Oustau et Osto (Y), s. m. Lit. Aller à l'oustau, c'est aller au
lit. (Arrondissement de Redon.)
Ovale, s. f. Mangeoire des vaches. (Dingé.)
Oveille, s. f. Brebis. (Orgères.)
Pa, PaiL, s. m. Poil, cheveux. Voici un dicton d'Ille-et-Vilaine
en usage dans les foires et marchés aux bestiaux :
« Bon pa, bonne bête,
« Le rouge est le maître. »
C'est-à-dire que les animaux qui ont le pa (poil) rouge valent
mieux que les autres. (Tout le département.)
Paffe, adj. des deux g. Ivre, t II est palîe ! » (Tout le départe-
ment.)
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— 74 —
Pagale, s. f. Tomber en tas, s'affaisser. « J'sais tombé en pa-
gaie. » « Ces sacs de blé-na (blé noir) sont chés (tombés) en
pagale dans la grange. » (Tout le département.)
Païasse, s f. Affaire peu claire. (Dourdain.)
Païassée, s. f. Chevelure embrouillée, mal peignée. fDour-
dain.)
Pailler, v. a. Pailler une chaise, la couvrir de jonc. (Arrondis-
sement de Redon.)
Paillu, adj. Couvert de poils (pron. Peillu). « Cet homme est
paillu comme un ours. » (Tout le département.)
Pain-frais, s. m. Plante vénéneuse de la famille des ombelli-
fères qui croit au bord des eaux. (Œnanthe crocata, L.) (Canton
de Bain.)
Paipette, s. f. Fille ou femme prétentieuse. (Dourdain.)
Paire, s. f. Poire, fruit du poirier. (Tout le département.)
Pairier, s. m. Poirier. « Allons les gars, allez secouer le pai-
rier. t (Tout le département.)
Paisan, s. m. Paysan. (Tout le département.)
Paisser, v. a. Poisser, coller. « J'ai si chaud que ma chemise
paisse sus ma (sur moi). » (Arrondissement de Redon.)
Paisso, s. m. Plante des haies qui s'attache aux vêtements
quand on s'en approche. Galium aparine. (Tout le départe-
ment.)
Paissu, part. pas. de paître. « Ce champ a été paissu par les
berbis. » (Poligné.)
Paisson, s. m. Poisson. (Tout le département.)
Palâtre, s. m. Paysan. € C'est un vilain palâtre. » (Rennes.)
Palis, s. m. Grandes pierres de schiste employées à faire des
clôtures. (Bain.)
Grande pelle en fer pour remuer l'écorce des tanneurs.
(Tout le département.)
Pâmer, v. a. Flétrir: « Ces fleurs sont pâmées. » « Il faut arroser
ces plantes, ou elles vont pâmer, i On dit aussi d'une femme
qui se fane : « Elle a la goule pâmée : * la bouche flétrie ;
d'une femme tombée en syncope : t Elle est pâmée ; d'un en-
fant qui pleure à en être malade : « Le voilà qui se pâme. »
(Arrondissement de Redon.)
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— 75 —
Pan, s. m. Pain. (Plerguer.)
Panais, s. m. Plante de la famille des ombellifères. Pastinaca
sylvestris.
Panas, s. m. Mouchoir de poche. (Environs de Rennes.)
Panne, s. f. Grande cuve en terre qui sert à faire la lessive.
On dit aussi : « Il est dans la panne » pour il est dans la mi-
sère. (Bain.)
Pansu, e, adj. Qui a un gros ventre. (Tout le département.)
Paour, s. m. Lourdaud. C'est une injure. « Gros paourl*
(Arrondissement de Redon.)
Paracœur et Parcœur, s. m. Plante des lieux frais, Androsœ-
mum officinale. (Tout le département.)
Parche, s. f. Image. (Saint- Aubin-d'Aubigné.)
Parceinte, s. f. Ceinture de jupon de femme. (Plertuit.)
Pardine, Loc. aff. Certainement. (Tout le département).
Pargoua fils de Catri de millions, loc. adv. (Juron de l'arron-
di ssemeril de Redon.)
Parelle, s. f. Plante des lieux humides appelée aussi patience.
(Rumex crispus.) (Tout le département.)
Pargué, adv. Par ici t Venez pargué. » (Montfort.)
Parrain, s. m. Tous les hommes sont appelés parrains et les
femmes marraines. (Arrondissement de Redon.)
Par sur, loc. adv. Par dessus. (Roz-sur-Couesnon.)
Parvolant, adj. Qui vole auvent.
« A présent robe sur robe,
C'est c'que mon cœur aime,
Les rubans en parvolant
C'est c'que mon cœur aime tant. »
(Vieille chanson de l'arrondissement de Redon.)
Parvolle, s. f. Coccinelle, coléoptère connu aussi sous le nom
de bête au bon dieu. (Canton de Bain.)
Pas d'âne, s. m. Fleur d'hiver. (Tussilago farfara.) (Rennes.)
Pasmen, adv. Pourtant. « C'est pasmen vra ce que je vous ra-
conte. » (Bain.)
Passe velours, s. f. Plante, amarante Crête-de-coq. Celosia
cristata. (Tout le département.)
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— 76 —
Pastel des Teinturiers, s. m. Plante cultivée. (Isatis tinctoria.)
(Tout le département.)
Pastouriau, s. m. Pâtre.
c Quand j'étais chez mon père
Petit garçon pastouriau,
On m'envoyait à l'herbe
Pour garder les ignaux. t
(Chanson de lllle-et- Vilaine.)
Patache, s. f. Pomme de terre. « Via de bannes patachet
primes. » (Tout le département.)
Pataud, s. m. Libéral, républicain. « Les g as de Bain sont des
patauds et les gas de Fougeray des chouans. » En 1795 un
pataud était l'ennemi des chouans. (Tout le département.)
Pâtou, se, sub. Berger, bergère. « Le pâtou est sur la lande à
garder ses bêtes. » (Tout le département.)
Patouriau, s. m. Pâtre. (Sixt.)
Patouille, s. f. Femme bavarde. (Dourdain.)
Patouillard, s. m. Homme loquau. (Dourdain.)
Patouillard, s. m. Marais. « Il s'est enfoncé dans le patouil-
lard jusqu'au ventre. » (Dingé.)
Patouillée, s. f. Liquide renversé par terre. (Arrondissement
de Redon.)
Patouiller, v. n. Marcher dans l'eau. « Il est à patouiller dans
le ruissiau. » (Tout le département.)
Patte-de- Verre, s. f. Primevère des champs. Primula grandir
flora. (Bain.)
Paturin, s. m. Graminée du genre Poa. (Langon.)
Pauganner, v. n. Faire des saletés avec les mains dans de
l'eau ou dans du mortier. <r Regardez ces garçailles qui sont à
pauganner dans la mare aux canards. » (Tout le département.)
Pava, s. m. Plante des marais qui est employée par les chai-
siers de la campagne à recouvrir les chaises communes.
(Typha Latifolia. L.) (Bain.)
Payaut, s. m. Vaurien. (Dourdain.)
Pêchard, adj. Cheval pôchard, on prononce péchard, cheval
dont la robe est d'une nuance particulière, ayant un peu la
couleur de la pêche.
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Pèche-de-Balais, s. f. Moineau des toits. Le balai est la partie
des toits en saillie sur les murs. (Saint-Aubin-d'Aubigné.)
Pêche de H as, s. f. Fauvette des haies connue sous le nom de
Traîne-buisson. (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné.) Dans l'ar-
rondissement de Redon on l'appelle Pêchelette de Has.
Pêchou, s. m. Pêcheur. (Tout le département.)
Pecune, s. f. Mauvaise.viande. « N'achète pas cette poitrine de
veau, c'est de la pecune. » (Dourdain.)
Pedrix, s. f. Perdrix. (Tout le département.)
Peïche, s. f. Pêche, fruit du pêcher. (Plerguer.)
Peichier, s. m. Pêcher. (Plerguer.)
Peignée, s. f. (V. Tripotée.) « Il m'a foutu une peignée. » (Fou-
geray.)
Peillot, s. m. Petit chiffon de toile. « Je me suis coupé le
doigt, mais je l'ai entouré d'un peillot. i On appelle aussi
peillot le dessus de la crème. (Tout le département.)
Peilloter, v. n. Placer les liens devant les moissonneurs
chargés de mettre le blé en gerbe. (Dourdain.)
Peillotou, s. m. Homme qui parcourt la campagne pour ache-
ter des Peillots, c'est-à-dire du vieux linge. On dit : gai comme
un peillotou. (Pléchàtel.)
Peineller. v. n. Travailler misérablement. (Tout le départe-
ment.)
Peinellier, s. m. Travailleur maladroit, sans goût. (Pron. Pe-
nelliev. (Tout le département.)
Peinellerie, s. f. Travail inutile.
Pêlette, s. f. Petite poêle. On appelle le mésange à longue
queue : queue de pêlette, parce que sa queue ressemble au
manche d'une poêle. (Arrondissement de Redon.)
Pêlon, s. m. Poêlon, petite poêle. (Tout le département.)
Pelot, s. m. Paul ou Pierre, prénom d'homme. (Tout le départe-
ment.)
« Le roi Leouis m'a z'appelé
C'est sans quartier, qu'il m'a nommé,
Sir' sans quartier n'est point mon nom,
Je m'appelP Pelot de Betton. »
(Vieille chanson de Rennes.)
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Peloires, s. f. pi. Lèvres. « Tiens comme il échoie des Peloires\ »
Tiens, comme il rit des lèvres. (Gennes.)
Penache, s. f. Frange. « Je veux de la pendche à mon mouchouè,
dit la jeune fille. (Lohéac.)
Penachou, adj. Sale, chemin penâchou, chemin boueux. (Marti-
gné Ferchaud.)
Penais et Peniau, s. m. Bât que l'on met sur les chevaux pour
les charger. (Tout le département.)
Penerée, s. f. Panerée. (Tout le département.)
Penette, s. f. Radoteuse et femme qui fréquente constamment
les églises. (Tout le département.)
Penier, s. m. Panier. (Tout le département.)
Penille, s. f. Grosse étoffe du pays en laine cardée et en fil.
t Not' fille a un biau cotillon de penille. » (Tout le départe-
ment.)
Pensacre, s. f. Plante du bord des eaux (Œnanthe crocata.)
(Tout le département.)
Pentecôte, s. f. Orchidée des champs. « Venez-vous, les gars,
serrer des pentecôtes dans la prée ?» (Tout le département.)
Pepa, s. m. Papa. (Arrondissement de Vitré.)
Pépée, s. f. Perrine, prénom de femme. (Plerguer.)
Peperiatan, s. m. Pinson. « C'est un mâle de peper ia tan» (Envi-
rons de Rennes.)
Peperiatons, s. m. Habitants du bourg de Pipriac.
Percepierre, s. m. Plante des bords de la côte appelée aussi
Cassepierre. (Saint-Màlo.)
Perchain, s. m. Prochain, adj. « J'irai travailler chez vous jeudi
perchain. i (Tout le département.)
Percieux, adj. Précieux. Au fém. Percieuse. (Saint-Georges-de-
Grehaigne.)
Perrines, s. f. pi. Filles de la campagne. Lorsque les filles vont
aux assemblées pour se gager on dit : « VHa les perrines qui
passent. » (Rennes.)
Perrotte, s. f. Perrine, prénom de femme. (Tout le départe-
ment.)
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Persident, s. m. Président. (Ghanteloup.)
Persoué, s. m. Pressoir. (Arrondissement de Redon.)
Pertantaine, s. f. Prétantaine. « Courir la pertantaine. » (Tout
le département.)
Pertintaille, s. f. Collier de cheval garni de grelots. (Dour-
dain.)
Pertus, s. m. Trou. « Il a fait un pertus à la cloison. » t Son
sabot a un pertus. i (Tout le département.)
Pertuser, v. a. Percer, perforer. (Arrondissement de Redon.)
Peson, s. m. Anneau de plomb placé au bas du fuseau d'une
quenouille à filer pour le rendre plus lourd. « Combien la dou-
zaine de pesons ? » f Arrondissement de Redon.)
PESgARD, s. m. Qui poisse. La graine du lappa, qui s'attache
aux vêtements, est appelée graine de pessard. (Tout le dépar-
tement.)
Pessau, s. m. Sorte d'échalas. (Fougères.)
Pesse, s. f. Moineau. (Fougères.)
Pétard, s. m. Digitale. Plante des terrains schisteux. (Arron-
dissement de Redon.)
Pétasse, s. f. Radoteuse. (Tout le département.)
Petasser, v. n. (V. berdasser.) (Tout le département.)
Petasseries, s. f. pi. (V. berdasser ies.) (Tout le département.)
Petassier, s. m. Rabâcheur. (Tout le département.)
Peter, v. n. Crever. « Il frappait si fort sur son tambour que
la peau a peté. » (Tout le département.)
Péteux, s. m. Poltron, t C'est un péteux, il n'ose pas sortir la
net. » (Tout le département.)
Petiton, adj. Qui est petit, le pied petiton.
« Le pied petiton, ma dondaine,
Le pied petiton ma dondon. >
(Vieille chanson de l'I Ile-et-Vilaine.)
Petoche, s. f. Chandelle de résine. (Dourdain.)
Petoghie, s. f. Porter quelqu'un sur son dos. (Dourdain.)
Petoire, s. f. Instrument en sureau dont se servent les enfants
pour lancer de l'eau ou de petites balles d'étoupe. (Bain.)
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Petraude, s. f. Bruyère des champs. (Dingé.) A Bain on pro-
nonce Petreule.
Petrauder, v. a. Couper de la bruyère. (Dourdain.)
Petron-Jacquet, s. m. Dès le lever du jour.
Petron-Minet, s. m. Dès l'aurore. « Je me suis levé dès le petron-
minet. i (Tout le département.)
Petou, s. m. Petit banc qu'on met dans le coin du foyer pour
les enfants. On dit aussi d'un petit gras qui fait des pets: «C'est
un petou ! » (Pléchàtel.)
Petou, s. m. Fesses. « Assis-toi sur ton petou, mon Josoa. »
(Tout le département.)
Peuce, s. m. Pouce, doigts de la main, t J'ai ma au peuce. »
(Arrondissement de Redon.)
Peucerot, s. m. Pouce des petits enfants,
c Peucerot, lèche pot, longi,
Mal appris, le petit doigt du paradis. »
(Formulette de i'IUe-et-Vilaine.)
P£UCEYER, v. a. Enfoncer le pouce dans les fruits pour s'assu-
rer qu'ils sont mûrs. (Dourdain.)
Peugner, v. a. Peigner. « Peugne ta fille ou elle aura des landes
dans la pa. » Peigne ta fille ou elle aura des lentes dans le
poil (dans les cheveux). (Hirel.)
Peule, s. f. Pelle. (Plerguer.)
Peurou et Peuvrou, s. et adj. Peureux. Au fém. peurouse, peu*
vrouse. « C'est un peurou ! » « Elle n'est pas sortie de la net
(nuit) tant elle est peuvrouse. » (Arrondissement de Redon.)
Peusacre, s. f. Ciguë du bord des eaux. (La Dominelais.)
Peux, s. m. pi. Bouillie de blé noir. (V. Groux.) (Vitré.)
Pezet de laine, s. m. Laine préparée, prête à filer, et amassée
en paquet ayant la forme d'une poupée. (Bain.)
Peziaux, s. m. pi. Poids pour peser les marchandises. ^Fou-
geray.)
Phalomise, s. f. Physionomie. € Cet homme a une phalomise
bien agréable. » t Cette femme a une bonne phalomise. »
(Loutehel.)
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Philomïe, s. f. Physionomie. (Environs de Rennes.)
Piâcher, y. n. Mâcher. (Gennes.)
Piacot, s. m. Petite mare. (Dourdain.)
Piacoter, v. n. Marcher dans l'eau, s'amuser dans l'eau. (Dour-
dain.)
Piacrer, v. a. Souder, coller. (Dourdain.)
Piadolle, s. f. Femme qui se lamente, qui gémit sur tout.
€ C'est une piadolle I » (La Bouôssière.)
Piailler, v. n. Quémander, mendier. (Tout le département.)
Pian, s. m. Voleur, vagabond, détrousseur de grands chemins.
Toutes les mauvaises gens sont des pians. Il existe, non loin
de Dourdain, une lande mal famée de laquelle on dit : qu'en
frappant sur les brousses, on en ferait plutôt sortir un pian
qu'un lièvre.
Piau, s. f. Peau. La piau d'un loup. (Tout le département.)
« C'est une piau ! » C'est-à-dire un mensonge. (Rennes,
locution d'imprimerie.) Piau, signifie aussi femme de mau-
vaise mœurs. « C'est une piau. » (Arrondissement de Redon.)
Pibanner, v. n. S'enquérir de nouvelles et les colporter. (Dour-
dain.)
Pibaut, s. m. Chien errant. (Dourdain.)
Pighé, s. m. Vase en terre dans lequel on sert le cidre sur la
table. On dit aussi une pichée de cidre. (Tout le département.)
Pichelin, s. m. Individu qui n'a pas d'appétit, qui ne trouve
aucun mets à son goût. (Dourdain.)
Pichenette, s. f. Chiquenaude. (Tout le département.)
Picoté, e, adj. Figure marquée par la variole. « Adressez-vous
à la servante picotée elle va vous renseigner. »
Picpuce-, s. m. Tailleur à la journée, appelé aussi Couturier.
(Dourdain.)
Picron, s. m. Dard, aiguillon des abeilles. (Bain.)
Pièce de terre, s. f. Champ. Dans tout le département on dit :
« Voilà une pièce déterre. » pour un beau champ.
Piécette, s. f. Le haut du tablier des femmes. (Tout le départe-
ment.)
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Piéchaté, s. m. Pléch&tel, commune du canton de Bain, dans
l'arrondissement de Redon.
Pied-de-Coq, s. m. Renoncule des champs appelé aussi Banmr
d'or. (Ranunculus Borœanus.)
Pied-de-Griffon, s. m. Hellébore, plante d'hiver.
Pied-de-Liêvre, s. m. Plante de la famille des Papilionacées.
Trifolium amenée.
Pied-de-Loup, s. m. Renoncule bulbeuse.
Pied-de-Veau, s. m. Plante des haies. Arum maculatusn. (Tout
le département.)
Pied-d'Oiseau, s. m. Plante des terrains arides. (Ormthopu*
perpueUlus.) (Tout le département.)
Piegriêche, s. f. Femme acariâtre, harpie. (Tout le départe-
ment.)
Pie-Maraioe, s. f. Vanneau, pie de marais. (Sixt.)
Pie-Pou, s. m. Renoncule rampante.
Pierrk-a-Galettes, s. f. Ustensile en fonte sur lequel on cuit la
galette de blé noir. (Y. tuile à galettes.) (Arrondissement de
Redon.)
Pierre-de-Sucre, s. f. Morceau de sucre.- (Tout le départe-
ment.)
Pierupt, s. m. Petit col pour enfant. (Bain.)
Prénom d'homme. (Plerguer.)
Pieu, s. m. Lit. « Je vais m'enfoncer dans mon pieu.* (Rennes.)
Pieune-Fougeure, s. m. Chef-lieu de canton de l'arrondisse-
ment de Saint-Malo.
Pifoiner, v. n. Mal travailler. (Dourdain.)
Pile, s. f. Coups reçus ou donnés. « Je lui ai flanqué upe pile. »
(Tout le département.)
Pigaler, v. a. Écraser, abîmer. « Ne marchez pas sur mon
grain, vous le pigalez. » (Tout le département.)
Pigeons, s. m. pi. Petits paquets de blé noir, frais coupé, mis
debout à sécher dans les champs. (Tout le département.)
Pigner, v. n. Pleurnicher, se plaindre. (Tout le département.)
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Pïgnogher, v. n. Plaindre parce qu'on n'est pas bien portant.
t Qui pignohcevivocfie. )
(Dicton de Rennes.)
Pignou, s. m. Au fém. Pignette. Pleureur, pleureuse. Petit
enfant pignou, petite fille pignette. Se dit aussi d'une femme
qui gémit sans cesse. « C'est une pignette. » (Tout le dépar-
• tement.)
Pigots, s. m. pi. Balles d'avoine et d'autres grains que l'on met
■' ordinairement à pourrir dans les rues des villages pour faire
du fumier. (Arrondissement de Redon.)
Piherne, s. f. Grande barrière en bois généralement placée à
l'entrée d'une avenue. — Ne pas confondre avec une grille en
fer. (Arrondissement de Redon.)
Pimpin, s. m. Plante du bord des eaux appelée aussi Pensacre,
(V. Pensaere.)
Pinette, s. f. Mauvais cidre. (Rennes.)
Pingeon, s. m. Pigeon. « Voulez-vous acheter un pingeon-ra~
tnter? « C'est un biau pingeon. » (Arrondissement de Redon.)
Pingron, s. m. Langue de reptile. (V. Picron.) t La vipère attire
son pingron pour saisir les insectes. » (Gennes.)
Pinu, s. m. Sorte de tonton composé d'un bouton de culotte tra-
versé d'une cheville qui sert à le faire tourner. Jouet d'enfant.
(V. Cadoret et Pirvire.) C'est aussi le nom de l'ancienne mon-
naie appelée liard. (Bain.)
Piongeau, s. m. Petit enfant maladif. (Fougères.)
Pionne, s. f. Jeu d'enfants. Ce mot est également employé par
les paysans de l'arrondissement de Fougères pour indiquer
l'impôt de la prestation en nature pour les chemins vici-
naux.
Piot, s. m. Cidre, t Buvez-donc, c'est du bon piot. » (Tout le
département.)
Piperia, s. m. Pipriac, chef-lieu de canton de l'arrondissement
de Redon.
« C'étaient trois vieilles commères,
S!en venant de Piperia. »
(Chanson de rille-et-Vifcine.)
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Pipi, s. m. Petit oiseau. (Tout le département.)
Piquou-de-Pucbs, s. m. Tailleur de campagne. (Environs de
Rennes.)
Pirette, s. f. Pâquerette cultivée dans les jardins. (Tout le
département.)
Pirot et Piroton, s. m. Petit de l'oie, c II faut mener les pirots
aux champs. » (Tout le département.)
Pirvire, s. f. Bouton de bois traversé par une cheville qu'on
fait tourner avec le pouce. (V. Cadoret et Pinu.) (Gennes.)
Pirviré, E, adj. Quasi fou. Il est pirvirè, elle est pirvirée, c'est-
à-dire qu'ils n'ont pas complètement leur raison. (Arrondis-
sement de Redon.)
Pisque, conj. Puisque, c PUque je le veux. » (Tout le départe-
ment.)
Pisquette, s. f. Petite fille. (Dourdain.)
Pisse-Trois-Gouttes, s.f. Petite fille chétive. (Tout le départe-
ment.)
Pissot, s. m. Urine d'animaux, de cheval principalement. (Tout
le département.)
Pissou, se, sub. Enfant qui pisse au lit. Un petit pi$$ou> une
petite pis$ou$e. Dans les faubourgs de Rennes et dans une
grande partie du département toutes les petites filles sont
désignées sous le nom de pis$ou$e$.
Pistron, s. m. Lambin. (Dourdain.)
Pistronner, v. n. Travailler lentement. (Dourdain.)
Pitau, s. m. Jeu. C'est le môme que le jeu de bouchon. Seule-
ment le morceau de bois qui remplace le bouchon s'appelle
pitau. (Vitré.)
Pitois, s. m. Putois, t Un pitois est venu cette nuit dans mon
poulailler et a saigné toutes mes poules. » (Arrondissement
de Redon.)
Pitou, s. m. Peureux, lâche. (Dourdain.)
Pitler, v. n. Crier fort et d'une voix aigre. (Louvigné du dé-
sert.)
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Placard, s. m. Lettre de foire part d'un décès. (Rennes.)
Place, s. f. Parquet. Espace libre au milieu d'une chambre.
Tomber dans la place, pour tomber sur le parquet. Vieux mot
français qui ?e rétrouve dans les contes de la reine de Na-
varre. (Tout le département.)
Plante-a-Beurre, s. f. Plante de la famille des caryophyllées.
(Spergulavulgaris.) (Sixt.)
Plat, adj. Se dit généralement du cidre. Du cidre plat est mau-
vais. Il n'a aucune saveur, aucun goût. (Tout le départe-
ment.)
Plâtrée, s. f. Plat rempli de viande, c Je porte ma plâtrée de
viande au four. (Tout le département.)
Platuche, s. f. Galette de blé noir. (Fougeray.)
Plée, s. f. Pluie. 4 La plée ché. » La pluie tombe. (Arrondisse-
ment de Redon.)
Plendre, v. n. Pleuvoir, c II va plendre. » (Port-Saint-Jean-sur-
la-Rance.)
Plorer, v. n. Pleurer. (Arrondissement de Fougères.)
PI4UMEVARRE, adj. des deux g. Couleur d'un jaune verdâtre, cou-
leur de la Primevère, c Ce gaçiau a le ventre plumevarre.
(Canton de Saint-Àubin-d'Àubigné.)
Plusfine, s. f. Excrément humain. (Messac.)
Pobier, s. m. Gourmand. Synonyme de Guenaf. (V. ce mot.)
(Loutehel.)
Pobin, s. m. Individu mal élevé, qui touche à tout. (Dour-
dain.)
Poche, s. f. Ivrogne. « C'est une poche ! » (Tresbœuf.)
Pochée, s. f. Sac de grain ou de farine. On appelle les meu-
niers des couroux dépêchées. (Tout le département.)
Pochon, s. m. Sac en toile ou en papier, « J'ai toutes mes éliges
(économies) dans un pochon. » (Tout le département.)
Poire, s. f. Main, c Les vilaines poires. » (Tout le département.)
Pocton, ne, adj. Maladroit de ses mains.* (Tout le départe
ment.)
Poeche, s. f. Pèche. « Aller à la poéche. » (Bain.)
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Poecher, v. a. Pêcher, prendre du poisson,
c Poêchon*-nou* du poisson,
Vhre U République,
Poécfams-noas du poisson
Vive Napoléon. »
(Chanson des conscrits de l'Ille-et- Vilaine.
Poêle, s. f. Bassine en cuivre sans anse. (Tout le départe-
ment.)
Poganne, s. m. Cuisinier ou charcutier malpropre. (Dourdain.)
Poganneb, v. a. Toucher souvent, longtemps un objet ou un
animal, c Laisse donc ce chat, tu le pogannes depuis une
" heure. » (Gennes.) — A Dourdain, Poganner signifie faire là
cuisine malproprement. — A Rennes, c'est faire de mauvaise
besogne.
Pogannier, s. m. Individu qui touche atout. (Gennes.)
Poguilles, s. f. pi. Mains. (Grenues.)
Pogùiller, v. n. Manipuler avec les mains. (Gennes.)
Poignard, adj. m. De la grosseur du poing, c Les vieux pom-
miers seront remplacés, quand ils tomberont, par de
jeunes pommiers poignards a (Cette phrase existe dans tous
* les baux à ferme de l'arrondissement de Redon.)
Pois-de-Raie, s. m. pi. Haricots sur leur tige. Ils sont ainsi
appelés parce qu'ils sent semés en ligne. (Bain.)
Foison, s. f. Fille de mauvaise vie. C'est une injure grossière
que d'appeler une femme poison. « Ah ! la sacrée poison. »
" (Arrondissement de Redon.)
Poisson-d' Avril, s. m. Plante delà famille des rubiacées appelé
aussi paisso, gratteron et prend-main. (Rennes.)
Poivre-d'eau, s. m. Plante de la famille des polygonées. (PoÈy-
gonum /iydropiper.)(Saint-Sulpice-des-Landes.)
Polisson, s. m. Tournure, ajustement de la femme. (Tout le
département.)
Polka, s. f. Petite coiffé portée par les femmes des environs de
. Rennes. •
Polygogne, s. f. Polygone, c Viens-tu voir le tir au canon à la
polygogne. » (Faubourg de Rennes.) :. ...
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Pommelle, s> f. Orge, c Via é* la belle pommelle dans le champ
à François. » (Arrondissement 4e Redon.)
Ponnasse, s. f. Gui de la poule, de la canne, de Foie. (Tout le
département.)
Ponneuse, s. f. Pondeuse, poule qui pond, t Vous pouvez
Tacheter en toute confiance, c'est une bonne ponneuse. » (Tout
le département.)
PontwRiant, s. m. Pont-Réant, petit bourg de l'Dle-et-Vilaine.
Poquette, s. f. Étui, petite boite à aiguilles. (Tout le départe-
ment.)
Porche, s. m. Charcutier. (Saint-Suliac.)
Portement, s. m. La santé. « Comment va le portement ? »
(Arrondissement de Redon.)
Portou, se, sub. Porteur, porteuse. « Le portou de pain bénit
à l'église ne m'en a point donné. » (Arrondissementde Redon.)
Possau, s. m. Individu sale, malpropre. « C'est un vilain pos-
sau ! » (Environs de Rennes.)
Postiche, s. f. Farce. (Terme d'atelier.) t Faire des postiches. »
C'est ordinairement un ouvrier gris qui fait ces farces. (Ren-
nes.)
Pou, s. m. Pante des haies, stellaire. t Venez-vous cueillir des
poux ? » (Arrondissement de Redon.)
Pouchette, s. f. Poche d'habit. (Plerguer.)
Poue, s. f. Peur, c La poue empêche de dormir. » (Tout le dé-
partement.)
Poués et Pouis, s. m. pi. Poux, insectes qui s'attachent aux
gens malpropres. « Il a des poués dans le pa: » Il a des poux
dans le poil, c Étoules-tu tes poués mon petit gars? » Étouler
veut dire chercher; nous avons omis ce mot à la lettre E.
(Arrondissement de Redon.)
Pouffire, v. a. Enduire, t J'ai fait pouffire ma maison. (Fou-
geray.)
Pouillas, s. m. Corsage de femme sans manches. (Saint-Sul-
pice-des-Landes.)
Pouillement, s. m. Vêtement, « J'ai fait faire un biau pouille-
ment de drap. »
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Pouiller, v. a. Mettre des vêtements, c PouiUe-fa donc, mon
Joson. * (Tout le département.)
Pouillou, se, feub. Personne qui a des poux. On dit aussid'un
misérable couvert de guenilles : c C'est un pouillou. » (Arron-
dissement de Redon )
Poulot, Poulochon, s. m. Poupon, c Oh ! le joli petit poulot! »
Au féminin, poulote et pouloche. (Tout le département.)
Poupée, s. f. Paquet de filasse enroulé autour de la quenouille.
(Tout le département.)
Poupette, s. f. Petite coiffe de femme retroussée sur la tète.
(Tout le département.)
Pouplassier, s. m. Marchand de filasse. (Loutchel.)
Poupon de filasse, s. m. Paquet de filasse. (Arrondissement
de Redon.)
Pourbitère, s. m. Presbytère, t Viens-tu voir Monsieur le curé
au pourbitèrel » (Louvigné-du-désert.)
PoOrcé, s. m. Porc. (Plerguer.)
Pourcet, s. m. Bourrelet que les femmes se mettent au bas
des reins pour soutenir leur jupon. (Dourdain.)
Pourciau, s. m. Cochon. « Mets les pourciaux dehors, ils vont
manger les hiandras. (Y. hiandra.) (Arrondissement de Redon.)
Pourcôusser, v. a. Chasser les chiens, les chats, les poules.
t Pourcousse les poules ou elles vont manger le grain. » (En-
virons de Rennes.)
Pourriot, s. m. Myrtille des bois appelé aussi Lucet. (Montfort.)
Pourmener (Se), v. pron. Se promener. (Montfort.)
Pousser pour être prêtre, loç. adv. Étudier pour être prêtre.
c C'est un grand honneur pour nous, notre gars pousse pour
être prêtre. » (Tout le département.)
Poussié, s. m. Mauvais lit. t Je me dépêche à souper pour m'é-
tendre sur le poussié. » (Gennes.) — On dit aussi du poussié
pour de la poussière de grain. (Tout le département.)
Poussierou, se, adj. des deux g. Couvert de poussière, c Ma
robe est toute poussiérouse. (Bain.)
.Poux, s. m. Bouillie de froment ou de blé noir. (Port-Sain t-
Jean-sur-la-Rance.)
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~ » —
Pras, s. f. Se dit d'une fille de mauvaise Vie. « C'est une pras î»
Ou bien encore d'une femme qui n'a pas de tenue, qui se né-
glige, qui «st safe, qui est fainéante. (Tout le département.)
Prêcher, v. n. Causer, t Revenez tantôt, y allons prêcher, car
• j's'ais trop occupé à cetthèure. » (Arrondissement de Redon.)
Prêchi, pas. déf. de prêcher. « Notre vicaire prêchi l'autre jour
sur la gourmandise. » (Arrondissement de Redon.)
• Prêchi, prêcha,
Ma chemise entre mes bras,
Mon chapeau sur ma tête.
Je suis entré dans an petit cabinet, . .
J'ai tu la mort qui rôtissait un petit poulet
Je lui eo ai demandé un petit morceau
Elle m'a donné cent coups de bâtons.
. Est-ce bien fait mon maître?
— Oui, grosse bête !»
(Formulette des petits enfants de l'Ille-et-Vilaine.)
Prée, s. f. Prairie. « Va mener les bétes dans la prèe. » (Tout
le département.)
Preindre, v. a. Prendre.
Ind. prés. Je preins,
x Tu preins,
11 preint.
(Arrondissement de Redon.)
Prend-main, s. m. Plante. (V. Poisson d'avril. (Rennes.)
Prendre-du-Mathurin. Loc. adv. Prendre du ventre. (Rennes.)
Prime, adj. des deux genres. Diminutif de primeur. « Des paires
primes », c'est-à-dire des poires qui mûrissent de bonne
heure. (Tout le département.)
Prinse, s. f. Prise de tabac. Vlou une prinsef Voulez-vous une
prise? (Lohéac.)
Privé, e, adj. Oiseau qu'on élève et qui mange seul. « Via un
mauvis ben privé ». (Tout le département.)
Pruner, v. n. Se dit d'une femme enceinte. Elle prune pour
elle s'arrondit. (Ghâteaugiron.)
Pruniau, s. m. Pruneau. « J'ai mangé des pruniaux à mon
diner. » (Tout le département.) , - i. —
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— «0 —
P*tit (Un), Loc. adv* Un peu. c Donnet-ma un p'Ht de pain. >
(Tout le département).
Pu, adv. plur. Je souffre trop, je Wy Hem pu. (Arrondissement
de Redon.)
Pu ou Puts, s. n. Puits. * Il a chê dam le pu. » Il est tombé
dans le puits.
Puette, s. f. Petit trou pour donner de l'air au tonneau quand
on tire le cidre. (Dourdain).
Puette, s. f. Petite fille. (Champeaux.)
Pungeau, s. m. Seau pour puiser de l'eau. « Va cri de Viau
avec le pungeau. » (Tout le département.)
Pungeot, s. m. Oiseau qui plonge dans l'eau et qui reparaît à
une certaine distance. Les poules d'eau, les grèbes sont ap-
pelés pungeots par les habitants des bords de l'IUe et du
canal d'Dle-et-Rance.
Pupute, s. f. Mèche du bonnet de coton. (Rennes.)
Purésie, s. f. Pleurésie. (Rennes.)
Puteu, loc. adv. Par exemple ! Ah ! bien oui.
Qua et Quai, pron. rel. Quoi, c De qua parles-tu ? » c Quai que
tu dis, ma Jeanne-Marie ? » (Tout le département.)
Quant et ma, Quant et nous, loc. adv. Avec moi, avec nous.
« Viens-tu quant et ma, mon gars ? » (Tout le département.)
Quant et quant, loc. adv. Les uns les autres. « Ils allaient
tous quant et quant. • (Tout le département.)
Quatre pelés et un tondu, loc. adv. Réunion peu nombreuse.
(Tout le département.)
Quejo, s. m. Maniaque, homme qui s'occupe des détails du mé-
nage, individu minutieux, qui s'attache à des vétilles. (Bain.)
Quelau, s. m. Enfant qui s'élève difficilement. « C'est un failli
quekiu. » (Maure.) .-..-.
A Bain, un quelau, ou un quelot, est un imbécile*.
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— Si —
Quenbnbau, s. bl Café au lait: c Je ne puis pas me passer de
mon petit queneneau. » (Fougeray.) .,
Queniàu, s. m. Tout petit enfant (Bain.)
Quenouille, s. f. Plante des marais. Typha latifoli*, L.
(Bain.) ' -
Quenouillette, s. f. Petite quenouille à filer. ' '
Elle attira sa quenouillette,
C'était pour m'en, lan la de tirette, ■■'.-'
. C'était pour m'en firapper. •
(Vieille chanson de l'arrondissement} de Redon*)
Querci, e, adj. Mets trop cuit. Viande quercie. (Tout le dôpar-
- tement.) . . /
Quercir, v. a. Trop cuire, c J'ai querci mon pfcutet. » (Tout le
département.)
Quérée, s. f. Viande maigre, xjorrompue, qui a mauvaise mine.
(Tout le département.) . ;
Quériature, Su t Créature. (Fougères.)
Quérier, v. n. Crier. « Notre viqaire quériait si haut, qu'on l'en-
tendait du cimetière. » (Bruz.)
Quérin, s. m. Peau du visage. (Dourdain.)
Quernelle, s. f. Tuyau, tube en fer. C'est ordinairement un
vieux canon de fusil employé, lorsqu'on fait la lessive, à faire
couler l'eau de la cuve dans la chaudière placée sur le feu.
(Bain.)
Quéro, s. m. Bride de sabot. (Dourdain.)
Quésse, s. f. Cuisse. « Il a chu du pairier et s'est cassé la
quésse. » (Il est tombé du poirier et s'est cassé là cuisse.) (Tout
le département.) - > ■'
Quétinner, v. n. Pleurnicher. « As-tu bientôt fini de quétinner,
vilain p*tit étaum\ï » (Arrondissement de Redon.) — Quètiriner,
dans l'arrondissement de Fougères, signifie remuer, agiter.
« n quétinne des bras en marchant. »
Quétron, s. m. Cerises cuites au four. (Dourdain.)
Quette, s. f. Cuisse. # V
Trouspette, lève ta quette,
^Ta jambe bien faite, etc. - " - 1
(Vieille» chanso».) v • - ViC
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— 92 —
Qufcu, ac(j- Quel. « Le queu <?e$t-y qu'a dit çal* t Le quel est-ce
qui a dit cela? (Ghâteaubourg.)
Queue-de-pêlette, s. f. Mésange à longue queue du nom de
. peflduline. (Bain.)
Queue-de-Rat, s. f. Plante des terrains calcaires. (Equisetum
arverne.) (La Chaussairie.)
Quiabau, s. m. Bavard. (Dourdain.)
Quié, s. m. Avare. (Dourdain.)
Quio, s. m. Méchant. Quio gamin (méchant gamin.) (Gennes.) —
Quio sert aussi de cri de ralliement pour appeler les bes-
tiaux.
Quitter, v. a. Laisser, c Quitte-ma donc tranquille. » (Laisse-
moi donc tranquille.) (Littoral de la Manche.)
Quoue, s. f. Queue.
Quand l'bonhomrae revint du bois,
Trouvi la quoue de son âne
Que le loup avait mangé.
(Vieille chanson de Guichen.)
Qu'rir, v. a. Quérir, chercher. (V. Crir.) (Tout le département.)
Rabatjoie, s. m. Chaudron que Ton met sur le feu et qui em-
pêche de se chauffer, « Enlevez le rùbatjoie. » (Arrondissement
de Redon.)
Babine, s. f. Avenue ombreuse dans le voisinage des vieux châ-
teaux. « Allons nous promener dans la rabine. » (Tout le
département.)
Racasta, s. m. Cordonnier, Auvergnat, ouvrier malpropre.
(Arrondissement de Redon.)
Racaut, s. m. Amour. « C'est un vieux marcou qui est toujours
en racaut. » (Tout le département.)
Rache, s. f. Maladie de l'enfance, croûte sur la figure. (Tout le
département.)
Racoit, s. m. Être chétif. « Cet enfant est un pauvre petit
racoit. » (Pancé.)
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— 9ff —
Raclée, s. f. Action de frapper, c Je lui ai foutu une raclée dont
il se souviendra. » (Arrondissement de Redon.)
Ràcoin, s. m. Recoin. (Tout le département.)
Radirer (Se), v. n. Se perdre, s'égarer. (Dourdain.)
Rafale, e, adj. Misérable, c Les pauvres diables, sont-ils rafa-
les! » (Tout le département.)
Rafistolage, s. m. Arranger de vieux habits, de vieilles
choses, pour les faire servir. (Rennes.)
Rafistoler, v. a. Retaper. (Rennes.)
Rafoin, s. m. Odeur de crasse, de saleté. Un enfant, quand
il n'est pas bien lavé, sent le rafoin. (Tout le département.)
Ragaleh, v. a. Remuer, bouger. Ragaler une serrure, chercher
à l'ouvrir avec un objet quelconque, c Cette nuit, f ai entendu
ragaler à ma porte. » (Bain.)
Ragatonner, v. n. Marcher, à tâtons dans l'obscurité, « Ouvrez
la porte à Jean, je l'entends qui ragâtonne dans l'escalier. »
(Arrondissement de Redon.)
Ragolu, e, adj. des deux g. Raboteux, raboteuse, qui présente
des aspérités. (Bain.)
Ragosse, s. f. Vieil arbre qui ne donne plus de fruits, c C'est
une ragosse, il faut l'abattre. (Corps nus.) »
Ragoter, v. a. Vomir. (Dourdain.)
Ragricher, v. a. S'emparer, sans scrupule et de mauvaise foi,
d'un objet, d'une chose. (Dourdain.)
Ragricheur, s. m. Homme de mauvaise foi, presque voleur.
(Dourdain.)
Raiguisé, e, adj. Trompé, attrapé, mort. « Le pauvre diable est
raiguisé. » (Tout le département.)
Rail, s. m. Feu de joie. (Chàteauneuf.)
Raisin de mer, s. m. Sous-arbrisseau des sables maritimes.
{Ephedra distachya.)
Raission, s. f. Collation, léger repas dans l'après-midi. (Saint-
<;Just)
Râle, actf. des deux g. Rare, qui n'est pas commun, c Le trèfle
- à quatre feuilles est bien râle. » (Arrondissement de Redon.)
Ramaige, s. m. Ramage. (Tout le département.)
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— »4 —
ftufnxfcys. f. Quantités Innombrables, t Venez donc voir cette
ramillée de fourmis» » (Arrondissement de Rennes.)
Rangeau ou Ranoeot, s. m. Seau en bois, bas et large, pour
faire boire les bestiaux. (Tout le département.)
Rapia, s. des deux g. Avare. « C'est un rapia! » « C'est une
rapia ! • (Tout le département.)
Rapin, e> sub. Avare, c C'est une rapine ! » (Bain.)
RApou, s. m. Fruit vert et de digestion difficile. (Dourdain.)
Ras-du-cul, loc. adv. Bas des reins, c J'ai été mouillée jusqu'à
4a rot-cfo-cul. » (Langage des paysannes de Pléchatel.)
Rasibus, adv. Mesurer à ras, plein. (Tout le département.)
Ras-le^gul, loc. adv. C'en est trop, c J'en ai raê-le-cul y de cette
affaire. » (Pléchatel.)
Rasse-en-tout, loc. adv. Rien du tout.
— Tu tg mangé?
— Non, rasêê-mrtout.
(Saint-Sulpice-des-Landes.)
Rat, s. m. Avare*. c II est si rat qu'il écorcherait un pou pour
en avoir la peau. » (Dicton de l'Ele-et-Vilaine.)
Rat, s. m. Feu de joie. (Saint-Briac.)
Raté, Ratel, s. m. Râteau. (Arrondissement de Redon.)
Rateuère, s. f. Coin de grenier sous les ardoises.
Ratiau, s. m. Râteau. (Tout le département.) — A Plerguer on
prononce râtiao.
Ratiboiser, v. a. Attiser le feu. (Dourdain.) Redresser, attra-
per, tromper. (Arrondissement de Redon.)
Ratirer, v. a. Retirer, c Le chat est tombé dans le puts (puits),
va donc le ratirer. » (Bain.)
Ratuchonner, v. n. Mets trop cuit, qui a attaché à la casse-
role. « Le fricot a ratuehonné. » (Gennes.)
Ravenelle, s. f. Plante de la famille des crucifères. {Raphanus
■ raphaniitrum.) (Bain.)
Raviné, e, a<Jj. Creusé, e. t Chemin raviné par la pluie. »
« Route rawnée. » (Bain.)
Ravouillée, s. f. Mets qui a trop de sauce. « C'est de la ravovM*
lie. (Bain.) < - . ,
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Ravouiller, y. a. Ajouter trop de sauce à uo mets, c'est ra-
vouiller. (Bain.)
Rebambiller, v. a. Secouer, reveiller. (Ghasné.)
Reboutou, s. m. Rebouteur. Celui qui remet les membres bri-
sés. <r II a la jambe cassée, allons vite chez le reboutou. »
(Tout le département.)
Recaupi, e, adj. Guilleret. « Te v'ia ben recaupi anet » (Te voilà
bien guilleret aujourd'hui.) (Bain.) — A Rennes, recaupi se dit
d'un malade qui va mieux,. « Il est recaupi. » (Il en réchappe.)
Receper, v. a. Recevoir un objet qui tombe. (La Bouêxière).
Rechaler, v. a. Réchauffer. « Ma soupe est froide; faut la recha-
ler. » (Bain.)
RechoIr, v. n. Revenir à la vie, à la santé. (Liffré.)
Recteur, s. m. Curé. (Tout le département.)
Redaré, e, adj. Être étendu, renversé dans un fauteuil, dans
une voiture, c Est-il bien redoré ! » (Bain.)
Refoincher, v. n. Rechigner, faire la moue. (Rennes.)
Régaler, v. a. Corriger, c Attends un peu, j'vas te régaler. »
(Tout le département.)
Regoncer, v. n. Déborder. « Le ruistet a regoncè. » (Vieux-Vy.)
Reillée, s. f. Rayon de soleil, c Une reillée de adula fait grand
bien. » (Tout le département.)
Reluquer, v, a. Regarder avec opiniâtreté. (Bain.)
Relusàyant, adj. Reluisant, qui reluit. (Arrondissement de
Redon.)
Remberge, s. f. Plante des lieux cultivés. (Mercurialis annua.)
(Tout le département.)
Remeiller, v. a. Dégeler. (Ghasné.)
Remets, s. m. Graisse, « Passe-ma le remeU pour faire la tri*
cassée. » (Gennes.)
Remouët, s. m. Moisi. < Ça sent le remouët. » c Ça â goût dé
remouêt. » (Arrondissement de Redon.)
Remucre, adj. Pourri, altéré. « Via du cidre remuêre » (qui a
goût de pommes pourries.) (Lassy.)
Ren, s. m. Rien, (Tout le département.) -"....'.»
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— 88 —
Renâcler, v. n. Renifler. (Rennes.)
Renaud, e, sub. René, Renée, prénom d'homme et de femme.
As-tu vu le loup, mon Renaud f
— Yan.
— Où était-y ?
— Dans le haut d'un chêne,
— Que fefeait-y?
— Quenenas, quenenas.
— Celait pas le loup, mon Renaud, c'était un corbin.
(Conte de Jean l'Hébété dans le canton de Bain.)
Rendonnéb, s. f. Longue causerie. (Bain.)
Rennois, s. m. Rennais. Habitant de Rennes. (Tout le dépar-
tement.)
Renotte, s. f. Renée ou Reine, prénom de femme. (Tout le
département.)
Renouée, s. f. Plante des chemins et des moissons. {Polygo-
num.) Adj. Les sources sont renouées lorsqu'à l'hiver elles
recommencent à couler après avoir été taries pendant l'été.
(Arrondissement de Redon.)
Reparon, s. m. Grosse toile en usage dans les campagnes.
(Bain.)
Repecer, v. n. Recommencer. (Bain.)
Repousser du goulot, loc. adv. Avoir mauvaise haleine.
(Rennes.)
Requiper, v. a. Réparer. (Dourdain.)
Résipère, s. m. Érésipèle. « Ma tontine a son résipère tous les
ans. » (Arrondissement de Redon.)
Respé de vous, loc. adv. Sauf votre respect. (Tout le dépar-
tement.)
Ressiée, s. f. Après-midi. € n va faire chaud cette reniée. »
(Arrondissement de Redon.)
Ressionner, v. n. Légère collation dans l'après-midi. <Arron-
dissement de Redon.)
Ressoudre (S'en), v. pron. S'en relever, s'en retirer. (Port
Saint-Jean-sur-la-Rance.)
Rététée, s* f. Mésange, oiseau.
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— 97 -
Retinse, part. pas. Retenue. J'étais retinse à la maison quand
mes enfants étaient petits. (Gesson.)
Retoué, e. adj. On dit qu'on est retoué quand on a bien dîné,
qu'on a le ventre plein. « Je suis retoué, » pour satisfait, con-
tent. (Bairi.)
Retouer, v. a. Retirer du marché une marchandise quel-
conque parce qu'on n'en trouve pas un prix suffisant. (Bain.)
— A Lohéac on dit retouiller.
Reuder, v. n. Roter. (Dourdain.)
Reupie, s. f. Roupie. (Arrondissement de Redon.)
Reupie, s. f. Rouge-gorge, oiseau. (Bain.) .
Revenez-y, sub. Se dit d'une bonne chose à laquelle on revient,
c Oh! le bon ca, c'est du revenez-y. »
Révérer, v. n. Faire une révérence. (Romazy.)
Reveuroer, v. a. Retourner la terre. « Ces porcs ont reveurgé
mon champ. » (Gennes.)
Rez, s. m. Petit ruisseau. (Bain.)
Rhabiller-les-chemins. Réparer les chemins. (Monfort.)
Rhume (La), s. f. Être enrhumé, « J'ai la rhume qui me tue. »
Ge mot est employé au féminin dans tout le département.
Rïaux, s. m. pi. Entrailles de porc cuites au four. (Bain.)
Riban, s. m. Ruban. <r La mariée avait-elle de biaux ribans ? »
(Tout le département.)
Ribler, v. a. Couler rapidement. « A cet endroit de la rivière
l'eau rible. » (Gennes.)
Ribon, Ribaine, loc. adv. Bon gré, mal gré. (Arrondissement
de Rennes.)
Ribot, s. m. Instrument pour baratter le beurre. (Arrondisse-
ment de Redon.)
Riboter, v. a. Faire du beurre dans une baratte. « Cette femme
ribote son lait. » (Tout le département.)
Riboteur, s. m. Individu qui s'enivre ou qui s'amuse au lieu de
travailler. (Arrondissement de Redon.)
Ribotoire, s. f. Baratte. Vase en terre dans lequel les paysannes
ribotent leur beurre.
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Ribotte, s. f. Orgie, t n est en ribotte, » c'est-à-dire. Il est en
train de s'enivrer. (Arrondissement de Redon.)
Richoler, v. n. Ricaner, rire à demi et d'un air moqueur, t II
richole. » (Tout le département.)
Ridiau, s. m. Rideau.
Tirez le ridiau,
La farce est jouée.
(Chanson de Pont-Péan.)
Riette, s. f. Ruelle. (Gennes.)
Rigant, actf. Brillant, reluisant. (Pacé.)
Rigoler, v. n. S'amuser. Ce mot nouveau est usité dans tout le
département.
Rimé, e, adj. Tourner, aigrir, c Le lait a rimé. » (Saint-Sulpice-
des-Landes.) .
Rincée, s. f. c II m'a flanqué une rincée, » pour : il m'a battu.
(Tout le département.)
Ripatons, s. m. pi. Grands pieds plats. « Oh ! quels ripatons t >
(Rennes.)
Ripeaupée, s. f. Mauvaise cuisine, boisson épaisse, c Tout cela,
c'est de la ripeaupée. » (Tout le département.)
Rire, v. n.
Passé défini : Je ry-is,
Tu ry-is,
Il ry-it,
J'ry-tmes,
V'ry-îtes,
Y'ri-îrent.
Robert, s. m. et adj. m. Un robert est un mari trompé. Il
existe dans la commune de Combourtillé un rocher autour du-
quel les jeunes gars fiancés vont, la nuit, faire le tour à cloclie-
pied 7 afin de ne pas être Roberts, » c'est-à-dire trompés par
leur femme une fois mariés.
Robiner, v. n. Flâner. (La Guerche.)
Robuste, adj. des deux g. Emporté, vif, colère. (Loutehel.)
Roche, s. f. Caillou. « Si tu m'ebétesj'vas de foute un coup de
roche. » (Si tu m'ennuies je vais te donner un coup de
pierre.) (Tout le département.)
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— 99 —
Rognonner, v. n. Grommeler, murmurer. (Tout le départe-
ment.)
Rolon, s. m. Tout ce qui est rond, et notamment la monnaie
d'or ou d'argent roulée dans un papier. « Un rolon d'or, un
rolon d'argent. » (Arrondissement de Redon.)
Rondir de la blosse, loc. adv. Rouler des yeux. (Rennes.)
Rocquer, v. n. Grimper. « Tu vas chair si tu rocques dans le
pommier. » (Tu vas tomber si tu grimpes dans le pommier.)
Rocquet, s. m. Petite côte. « Le rocquet de Saint-Cyr,à Rennes,
faubourg de Brest. »
Roquette, s. f. Cresson de terre. (Barbarea prœcox.) (Fou-
gères.) — Il existe aussi une petite perdrix qu'on appelle
roquette et dont l'espèce commence à disparaître de la Bre-
tagne.
Rose-de-tonnerre, s. f. Fleur de l'églantier. (Arrondissement
de Redon.)
Rosser, v. a. Frapper. « Je l'ai rossé. » (Fougeray.)
Rossignolet, Roussignol, Roussignoulet, s. m. Rossignol,
oiseau. (Tout le département.)
Rossignolet des bois,
Rossignolet sauvaige,
Redis-nous ton ramaige,
(Chanson de l'llle-et-Vilaine.)
Rote, s. f. Sentier étroit. La rote messière est le sentier qui
conduit à l'église. "(Arrondissement de Vitré.) — On appelle
rote, dans l'arrondissement de Redon, la brèche faite dans un
fossé pour permettre de passer. « Les chasseurs ont fait une
rote dans mon champ, » c'est-à-dire un passage dans une
haie ou un fossé.
Roualle, s. f. Bouche, « Chauvir de la roualle, » sourire niai-
sement. (Rennes.) — Roualle veut aussi dire roue de voi-
ture.
Rouchement, s. m. Mal de dents insupportable. (Gennes.)
Roucher, v. a. Dépouiller un os avec les dents. Mâchonner un
morceau de bois ou un morceau de pain dur. « Roucher une
croûte de pain. » (Tout le département.)
Rouchie, s. f. Fille de mauvaises mœurs. (Rennes.)
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— 100 —
Rouchon, s. m. Reste d'un objet rouchè, mâchonnné. c Un rovir
chon de pain. » (Gennes.) — A Dourdain, un rouchon est un
reste de dent brisée.
Rouelles, s. f. pi. Avant-train de charrue. (Dingé.)
Rouenner, v. n. Rognonner, grommeler. « Je ne sais ce qu'a le
gars, il a rouenné toute la journée. » (Rennes.)
Rouincher, v. n. Pleurer longtemps et presque pns motif.
c II rouvnéhe comme un cochon. » (Dourdain.)
Roupiller, v. n. Dormir, sommeiller. (La Guerche.)
Rousine, s. f. Résine.
C'est la chandelle de rousine
Qui fait danser le rigodon.
(Vieille chanson de Hlle-et- Vilaine.)
Rousinier, s. m. Objet en fer que l'on enfonce dans le mur de
la cheminée pour y placer la chandelle de résine. (Arrondis-
sement de Redon.) — A Dourdain, un usurier est appelé rou-
sinier.
Rousinerie, s. f. Travail peu lucratif. (Dourdain.)
Roustée, e, adj. Taches de rousseur sur la figure. « La vilaine
marraine est-elle roustée 1 » (Bain.)
Roustée, s. f. t II lui a foutu une fameuse roustée, > pour : il Fa
battu. (Guipry.)
Routie, s. f. Pain grillé dans du cidre chaud. C'est au dire des
paysans un remède contre toutes sortes de maux. (Le Sel.)
Rubrique, s. f. Finesse, malice. « Il a de la rubrique. > (Fougeray.)
Rue-des-prés, s. f. Plante de la famille des renonculacées,
appelé aussi rhubarbe des pauvres. (Thalictrum flavum.)
(Tout le département.)
Ruée, s. f. Lande et bruyère étendues devant les fermes, pour
absorber les purins des étables. « Le sale village, il y a de la
ruée à toutes les portes. » (Fougeray.)
Ruette, s. f. Petite rue. (Saint-Malo.)
Ruissiau, s. m. Ruisseau. « Le ruissiau a débordé. » (Langon.)
Rumas, s. m. Maladie des poules.
Nous prierons le bon Dieu,
Et le bon saint Nicolas
De garder vos poules du rumas.
(Vieille chanson de Redon.)
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— 101 —
Russe, s. f. Moutarde des champs. (Sixt.)
Russer, v. n. Glisser. (Montreuil-sur-IUe.)
Russet, Russiau. s. m. Ruisseau, « Faut passer le russet là-
lain. » (Faut passer le ruisseau là-bas.) (Tout le dépar-
tement.)
Rutache, s. f. Rouge-gorge, oiseau. (Bécherel.)
S
Sa, s. m. Soir, c J'allons nous promener le sa au clair de lune. »
(Tout le département.)
Sa, s. f. Soif. * Oh! j'ai t'y sa! » (Arrondissement de Redon.)
C'étaient trois bonnes commères
S'en venant de l'Agribra,
Se disaient les un's aux autres :
Ma commèr* que j'ai grand sa,
(Chanson de l'Ille-et- Vilaine.)
Sabot de la mariée, s. m. Plante des prés. (Lotus cornicu-
latus.) (Sainte-Colombe.)
Sabouler, v. a. Gronder, « Ta mère va te sabouler, mon gars,
ton pantalon est déchiré. » (Tout le département.)
Sacre, s. m. Le Sacre ou la Fête-Dieu. (On pron. sac.) a Allons-
nous au sacre? » — A Rennes, on dit, en voyant les paysannes
venir à la Fête-Dieu : « Voici les cousines du sacre. »
Saffre, adj. Sec. « Temps saffre », temps froid, sec, dur.
(Arrondissement de Redon.) On prononce saffe à Dourdain.
Safran -bâtard, s. m. Plante des terrains calcaires appelée
aussi Tue-chien. (Saint-Jacques-de-la-Lande.)
Saige, adj. des deux g. Sage. « Pour réussir dans le monde, il
faut être saige et entendu. » (Tout le département.)
Saigné-bouc, s. m. Mauvais couteau. (Tout le département.)
Saigne-nez, s. m. Plante de la famille des composées appelée
également herbe au charpentier. (Achillea Mille folium.)
(Thourie.)
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— 402 —
Saint-Marcain, s. m. Saint-Marcan, commune du canton de
Pleine-Fougères, dans l'arrondissement de Saint-Malo.
Saint-soit-il, s. m. Homme peu intelligent. « C'est un saint-
soit-il. > (Loutehel.)
Saint-Suplice, s. m. Saint-Sulpice, commune du canton du
Grand-Fougeray, dans l'arrondissement de Redon.
Saint-Thuriau, s. m. Saint-Thurial, commune du canton de
Plélan, dans l'arrondissement de Montfort.
Sais (Je), ind. du verb. être. Je suis, t Je sais pas méchant mais
faut pas me cachigner. » (Tout le département.)
Salaud, s. m. Grossier, homme mal élevé. Injure. (Tout le
département.)
Sali, s. m. Endroit sale où l'on dépose les ordures. (Montger-
mont.)
Salisson, s. m. Petit enfant malpropre, c C'est un salisson. »
(Rennes.)
Salopète, s. f. Large pantalon de toile que les ouvriers mettent
pour travailler. (Rennes.)
Salopiau, s. m. Homme sale et dégoûtant. « Quel salopiau ça
fait ! » Tout le département.)
Sanve, s. f. Moutarde sauvage, plante. (Moulins.)
Saprée-Matin, loc. adv. Sacré-mâtin, juron. (Tout le départe-
ment.)
Saocisse, s. f. Saucisse. (Plerguer.)
Sapias, s. m. pi. Rats, t Les sapias ont mangé la chandelle de
suif. » (La Guerche.)
Sapinette, s. f. Sapinière, bois de sapin. « J'ai dénigè une écos-
sarde dans la sapinette. » « J'ai déniché une buse dans la sapi-
nière. »
Saquer, v. a. Tirer brusquement. « Il a saqué la porte. » (Mont-
fort.)
Saquette, s. f. Fille légère. (Dourdain.)
Sarciau, s. m. Sorte de faucille. (Tout le département.)
Sardrine, s. f. Sardine. (Châteaugiron.)
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_ 103 -
Sarte, s. f. Sardine, c Qui veut de la tarte ? » cri des mar-
chandes de sardines de Rennes.
Sas, s. m. Tamis en crin qui sert à passer la farine. (Tout le
département.)
Sassoter, v. n. Passer au sâs, au tamis. (Essé.)
Saude, s. m. Saule.
Saudras, s. f. Nom de villages. (Tout le département.)
Sauf votre respé, loc. adv. Ces mots précèdent toujours le
nom d'un animal, t Sauf votre respè, j'ai vendu mon cochon. »
(Tout le département.)
Saunier et Saunière, sub. Boite en bois pendue dans la che-
minée et qui renferme du sel.
Quand la saunière dégoutte
Signe de dégel.
(Dicton de Dourdain.)
Sauquette, s. f. Barrière. (Dourdain.)
Sauqueter, v. n. Sauter par-dessus une barrière. (Dourdain.)
Sausse, s. m. Saule, arbre de la famille des amentacées. (Salix
alba.) (Rennes.)
Sauter-a-la-crasse, loc. adv. Sauter à la figure. « Le chat m'a
sauté à la crasse, » (Lohéac.)
Sautir, v. a. Sauter. « J'ai fait sautir mon chen dans le ruis-
siau. » (Saint-Just.)
Sautou, Sautillon, s. Sauteur, « Quel petit sautou tu fais ! »
(Tout le département.)
Sauvaige, adj. des deux g. Sauvage. « C'est un chat sauvaige. *
Sava, Savai, Inf. du verb. savoir. (Je viens sentir sava si fille à
vous sera fomme à ma. » « Je viens savoir si votre fille sera
ma femme.) (Conte de Jean l'Hébété.) (Bain.)
Savonnière. s. f. Saponaire, plante officinale. (Bain.)
Sceiller et Sciller, v. a. Scier, couper le grain avec une fau-
cille. (Tout le département.)
Sceillerie, s. f. Action de couper le grain. Réunion d'ouvriers
embauchés pour ce travail. « Elle veut que j'aille laver chez
elle la semaine prochaine ; je ne le pourrai pas, je serai en
sceillerie. » (Cesson.)
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— 104 —
Se, s. m. Sel. (Arrondissement de Redon.)
Se carapater, loc. adv. S'esquiver. (Rennes, terme d'atelier.)
Seille, s. f. Seau en bois.
Seillée, s. f. Seau rempli d'eau. (Tout le département.)
Seillot, s. m. Seau. (Plerguer.)
Se la couler douce, loc. adv. Ne pas s'échiner, ne pas se
fatiguer à travailler, avoir une existence agréable. (Rennes.)
Sèlette, s. f. Petit tabouret à trois pieds qui sert aux pâtoures
pour tirer les vaches. (Bain.)
Senas, s. m. Grenier.
Ouest Pelot?
— Il est dans le senas.
(Tout le département.)
Sente, s. f. Sentier d'un champ. (Montfort.)
Sente, «. f. Odeur. « Via des fleurs qui ont bonne sente* (bonne
odeur.) (Tout le département.)
Sentier-messier, s. m. Petit sentier à travers champs qui per-
met de se rendre à pied promptement à la messe. (Arrondis-
sement de Redon.)
Senti-sava, loc. adv. Flairer quelque chose. (Bain.)
Sepiller, v. a. Secouer quelqu'un, le brutaliser. (V. Houspiller.)
« Prends garde, José, si tu continues, j'vas f sepiller. » (Tout le
département.)
Serand, s. m. Machine pour carder le chanvre. (Dourdain.)
Sèrée, s. f. Soirée. (Tout le département.)
Seroncée, s. f. Correction. (Dourdain.)
Serpiau, s. m. Serpe, instrument tranchant employé pour émon-
der les arbres. (Arrondissement de Redon.)
Serpidas, s. f. Femme haute et déhanchée. « La vilaine serpi-
das. » (Rennes.)
Seumer, v. a. Aspirer par le nez un breuvage quelconque.
(Bain.)
Seulées, s. m. pi. Souliers. (Arrondissement de Vitré.)
Seyen, s. m. Enfant méchant. (Liffré.)
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— 105 —
Sia, loc. aff. Oui. (Bain.)
Siau, s. m. Seau en bois. (Tout le département.)
Sicot, s. m. Bois mort. (Dourdain.)
Siedu, s. m. Seuil de porte (Dourdain.)
Siéter, v. a. Asseoir.
Siétez~\ous don ma Jeanne-Marie.
Siète ton gars, ou y va ché (va choir).
(Tout le département.)
Signifiance, s. f. Annoncer, faire connaître. « Je me sais
aperçu à ces signifiâmes que j'avais péché. » (Feins.)
Siguernas, s. m. Lit de paille. (Dourdain.) — Mauvais grenier.
(V. Senas.) (Rennes.)
Simelle, s. f. Semelle de soulier. (Ghâteaugiron.)
Sion, s. m. Bâton. « J'vas te foutre un coup de sion. » (Tout le
département.)
Siun, pron. démonst. Celui. « A qui le chen? C'est le siun à
François. » (Tout le département.)
Sixdents, s. m. Jeune mouton. (Fougères.)
Soiffard, s. m. Ivrogne. (Fougères.)
Soiter et Soitonner, v. a. Travailler en commun. Se dit de fer-
miers qui, n'ayant pas assez de domestiques ou d'ouvriers, tra-
vaillent mutuellement, les uns pour les autres. (La Guerche.)
Sola et Soula, s. m. Soleil. Sola. (Arrondissement de Redon.)
Soula. (Arrondissement de Saint-Malo).
Solées, s. m. pi. Souliers. (Arrondissement de Redon.)
Soleuil, s. m. Soulier. (Plerguer.) — On dit soleu dans l'arron-
dissement de Montfort.
Solier, s. m. Grenier. « Va chercher du fain (foin) dans le
solier. » (Canton de Saint-Aubin-d'Aubigné et de Hédé.)
Sonou, s. m. Ménétrier. Joueur de violon de la campagne.
(Tout le département.)
Sorine, s. f. Boisson des indigents faite avec la lie du cidre.
(Environs de Rennes.)
Sottiau, s. m. Individu fier, vain et bète. (V. Faraud.) (Fou-
geray.)
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— 106 —
Souau, s. m. Mauvais lit. (Dourdain.)
Souches, s. f. pi. Bois à brûler en quartiers, assez gros pour
former des bûches de fond de cheminées. (La Guerche.)
Souci, s. m. Sourcil. (Arrondissement de Vitré.)
Soue, s. f. Refuge à porcs ; étable où on loge les cochons. Se dit
aussi d'une maison malpropre. (Arrondissement de Redon.)
Souétrau, s. m. Homme malpropre. (Dourdain.)
Sougéa ou Souja, s. m. Sougéal, commune du canton de
Pleine-Fougères dans l'arrondissement de Saint-Malo.
Soui, s. m. Endroit malpropre. (Tout le département.)
Souie, s. f. Taie d'oreiller. (Tout le département.) — A Dourdain
c'est une souille.
Souil, s. m. Sale. (Prononcer soûi.) Ce mot vient de souillon
probablement. (Fougères.)
Soula, s. m. Soleil. (Pancé.)
Soulaire, s. m. Orient. « Le vent vient du soulaire. » (Dour-
dain.)
Soulard et Soûlaud, s. m. Ivrogne, t Le vilain soulard. »
(Tout le département.)
Soulaugraphe, s. m. Ivrogne. (Rennes.)
Soulaugraphie, s. f. Orgie. (Tout le département.)
Soumeterre, s. m. Cimetière. (Gennes.)
Soupiérée, s. f. Soupière pleine de soupe ou de lait. (Tout le
département.)
Sourd-gare, s. m. Salamandre terrestre, objet d'effroi et de
répulsion dans les campagnes bretonnes. L'expression de
gare ici signifie animal de diverses couleurs, bariolé. Une
vache gare, au contraire, est une vache noire et blanche.
(Tout le département.)
Dicton: Si taupe voyait,
Si sourd-gare entendait.
Le monde entier mourrait.
Souricer, v. a. Voler adroitement. « Il m'a souricé mon porte
monnaie. » (Rennes.)
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— 407 —
Souricet, Souriciau, s. m. Petite souris. (Tout, le dépar-
tement.)
Formulette : n est midi.
-Qui Ta dit?
— Le souricet,
— Oùest-y?
— Dans la chapelle.
— Que fait-y ?
— Y dit la messe.
— Qui la répond ?
— Trois petits chatons.
Soursas, s. f. Déchet de farine de blé noir. (Bain.)
Spet, s. m. Instrument qui sert à tenir le seau dans le puits.
(Dourdain.)
Su, prép. Sur.
Vous frappez su Vz'os,
Ils pourriront;
Vous n'frappez point m le cœur,
Où l'z'amours sont.
(Vieille chanson du faubourg l'Évêque, à Rennes )
Su, s. m. Suif et aussi sureau, arbuste. (Arrondissement de
Redon.)
Devinette : Quels sont les trois noms d'arbres qu'on peut dire le plus vite ?
Su
Pin
If
On dit cela d'un seul mot : Supinif.
(Canton de Bain.)
Subelée, s. f. Air sifflé. On dit aussi d'un individu en état
d'ivresse : « En a-t-il pris, une subelée ! » (Messac.) •
Subeler, v. n. Siffler, (Tout le département.)
Dicton : Vache qui beille (beugle),
Fille qui subèle (siffle),
Poule qui chante le coq,
Sont trois bêtes qui méritent la mort.
(Bain.)
Subelet, s. m. Sifflet. (Arrondissement de Redon.)
Subite, s. f. Petite maison misérable, cabane. (Tout le dépar-
tement.)
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-108-
Subout, adv. Debout, c Le pauvre gars est ben malade, il
n'tient pas subout. » (Env. de Rennes.)
Suivette, s. f. Bonne odeur pour faire suivre les jeunes gars.
Les filles allant acheter des parfums disent toujours : « Ven-
dez^moi de la suivette ». (Bain.)
Surelle, s. f. Petite oseille sauvage appelée aussi Vinette. (Ar-
brissel.)
Suroua, s. m. Vêtement goudronné ou en caoutchouc porté
par les marins quand il fait mauvais temps. (Littoral de la
Manche.)
Sus, prép. Sur. « J'porte toute ma fortune «us ma » (sur moi).
(Arrondissement de Redon.)
S'y, pron. pers. Se.
C'est notre cuisinière ;
S'y lève de grand matin.
(Chanson de Paimpont.)
Ta, Tail, Toué, pron. pers. Toi. Ta. (Arrondissement de
Redon.) — Tail. (Arrondissement de Saint-Malô.) — Toué.
(Rennes.)
Tablée, s. f. Beaucoup de monde à table. « Ah ! la belle tablée! »
Taie ou Tée de bouteilles, s. m. Débris, morceaux de bou-
teilles brisées. (Tout le département.)
Taile, sub. f. Toile. (Arrondissement de Redon.)
Tailleur, s. m. Petit insecte qui nage sur la surface de l'eau
et qui s'appelle hydromètre. (Bain.)
Tait, s. m. Étable, écurie. (On prononce souvent ta.) (Arrondis-
sement de Redon.)
Talibourdas, s. m. Gros tas d'ordures. (Bain.)
Tambour, s. m. Instrument muni d'un cuir qui reçoit la farine
du sas. (V. Sas.) (Bain.)
Tamponner, v. a. Toucher longtemps une même chose. (V. Po-
ganer.) « As- tu bientôt fini de tamponner cette viande? Tu me
fais dongé. » (Arrondissement de Redon.)
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— 109-
Tannée, s. f. Tan, poudre d'écorce de chêne pour tanner les
cuirs. (Tout le département.)
Tantine, s. f. Tante.
— Bonjour tantine Perrine,
Comment s'porte vot' pourciau ?
— Il n'est ni gras, ni maigre,
Les os li perce la piau.
(Chanson de Ffile-et-Vilaine.)
Tantouillard, sub. Qui tantouille, qui trempe diverses choses
dans l'eau. « C'est un tantouillard. » « C'est une petite tan~
touillarde. »
Tantouillèr, v. a. Tremper quelque chose dans l'eau à plu-
sieurs reprises, t As-tu bientôt fini de tantouillèr, vilain
gars? » Se dit à un enfant qui joue avec Feau, ou qui marche
dans Feau. (Tout le département.)
Tapée, s. f. Quantité, abondance. « Quelle tapée de soupe !
jamais je ne pourrai tout manger. »
Taque, s. m. Insecte d'eau, gros coléoptère appelé hydrophile.
(Dingé.)
Tarâghe, s. f. Insecte qui se colle aux vaches et aux chiens et
leur suce le sang. (Bain.)
Tarague, s. f. (V. Tarâche.) (Dingé.)
Tarin, s. m. Petit d'un chardonneret et d'une femelle de serin.
(Tout le département.) — Coureur de nuit. (Dourdain.)
Tassée, s. f. Tassée de cidre, de lait, etc. Bol plein d'un liquide
quelconque. « Veux-tu baire une tassée de lait. (Tout le dépar-
tement.)
Tatouille, s. f. Action de battre. (V. Tripotée.) (Tout le dépar-
tement.)
Taupenne, s. f. Sorte de clochette pendue au cou des vaches
dans les forêts. (Teillay.)
Tauper, v. a. Tromper, attraper, c A-t-il été taupe dans son
marché avec Renaud ! » (Cesson.)
Tauper, v. a. Arrêter. « Taupe-le donc. » (Fougeray.)
Taupette, s. f. Fiole d'eau-de-vie, servant de mesure dans les
cabarets. « Servez-moi une taupette d'eau-de-vie. » (Arrondis-
sement de Redon.)
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— 110 —
Tée, s. m. Vaisselle complètement brisée. « Prenez garde de
vous blesser, j'ai jeté des tées sur la rue. » (Arrondissement
de Redon.)
Teigne, s. f. Plante des champs et des landes appelée aussi
Herbe-à-Perdrix. (Cuscute.) (Vergéal.)
Teiller, v. a. Broyer le chanvre. (Bain.)
Telle, s. m. Métier de tisserand. (Gennes.)
Téméraire, adj. des deux g. Cruel. (Loutehel.)
Tenant, loc. adv. Tout le temps. « Il Ta injurié tenant » (tout le
temps, sans discontinuer.) (Montfort.)
Tèque, s. f. Balle, jouet d'enfant. « Nous allons jouer à la
tèque. » (Arrondissement de Redon.)
Tequer, v. a. Lancer la tèque, frapper quelqu'un. (Guipry.)
Terjou et Tourjous, adv. Toujours. (Tout le département.)
Terminage, s. m. Fin d'une chose. « Si le terminage est aussi
bon que le commencement, ça ira tout seul. » (Tout le dépar-
tement.)
Terpement, s. m. Ressaut. (Liflré.)
Terper, v. a. Ressauter. (Liffré.)
Terpin, s. m. Pied-bot. (Dourdain.)
Terrou, se, adj. Couvert de terre. — Dans le canton de Plélan,
on dit d'une personne qui possède des terres : « Elle a le cul
terrou. »
Tertillée, s. f. « Une tertillée de garçailles, » (Un grand nombre
d'enfants.) (Bain.)
Teruelle, s. f. Truelle, instrument de maçon. (Tout le dépar-
tement.)
Tétines de chatte, s. f. Plante des murs. (Sedum album.) (Ar-
brissel.)
Téture, s. f. Filasse. (Tout le département.)
Tesserie, s. f. Lieu où l'on tisse la toile. (La Guerche.)
Tètre, v. a. Tisser, faire de la toile. (La Guerche.)
Teugner, v. n. Tousser. « Le pauv' gars teugne toute la jour-
née. » (AiTondissement de Vitré.)
Teurheulée. s. f. Écuellée de soupe ou de cidre. (Fougeray.)
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- 111 —
Teurte, s. f. (Pron. Terrrtre.) Tourterelle. (Tout le dépar-
tement.)
Teutée, s.f. Écuellée. (Gennes.)
Tignasse, s. f. Chevelure. Tignasse blonde. « Cette fille
a-t-elle la tignasse mal peignée ! » (Tout le département.)
Tillon, ne, adj. Qui n'a pas le caractère facile. « Il n'est pas
tillon. » (Il n'est pas commode.) (Tout le département.)
Time, s. m. Seau. (Liffré.)
Tintiau, s. m. Réunion de douze gerbes de grain dans un
champ. (Bain.)
Tire-jus, s. m. Mouchoir de poche. (Tout le département.)
Tirer, v. a. Oter. « Tire-ta de là que je m'y mette. » Ote-toi de
là que je prenne ta place). (Noë-Blanche.)
Tirer des pieds (Se), loc. adv. Se sauver, s'en aller. (Rennes.)
Tirette, s. f. Tiroir. « Mets les èliges dans la tirette. » Mets les
économies dans le tiroir.) (Bain.)
Tirmachausse, adj. des deux g. Difficile. Une chose qu'on ne
peut obtenir, c'est tirmachausse. (Marpiré.)
Tirpayer, v. a. Embrouiller. (Canton de Liffré.)
Tirtaine, s. f. Grosse étoffe employée pour les vêtements des
paysans de l'arrondissement de Redon.
Toc-toc, adj. des deux g. Personne qui n'a pas toute sa raison.
« n ou elle en est toc~toc. » (Rennes.)
Tomber, v. n.
Passé défini : Je tombis,
Tu tombis,
Il tombit,
J'tombîmes,
V'tombites,
Y tombirent.
Tonniau, s/m. Tonneau. (Tout le département.)
Tonton, s. m. Tous les hommes sont appelés tonton par les
petits enfants dans l'arrondissement de Redon.
Toquart, s. m. Gros enfant. « C'est un fameux toquart. » (Tout
le département.)
Toqué, e, adj. Individu extravagant, presque fou. « 11 est toqué,
le pauvre diable. » (Messac.)
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— 112 -
Ton, s. m. Taureau (Fougères.)
Torchepin, s. m. Pin, arbre vert appelé aussi Pin à crochets.
(Arrondissement de Saint-Malo.)
Torchette, adv. Faire une chose promptement, proprement.
On dit : « Nette comme torchette. » (Tout le département.)
Torin, Tourin, s. m. Taureau. Torin, dans l'arrondissement
de Redon, et Tourin dans l'arrondissement de Rennes.
Tortillard, s. m. Homme qui a les jambes mal faites. (Tout le
département.)
Tortiller, v. a. Détruire. « La fré a tortillé les fleurs. » (Bain.)
Tortillon, s. m. Sorte de gâteau fabriqué dans la Loire-Infé-
rieure et qu'on vient vendre dans l'IUe-et- Vilaine. (Le Grand-
Fougeray.)
TossÉ, E, adj. Presque ivre, t J'ai bu un bon coup de piot,
mais comme il était fort en goût et justificatif, il m'a tossé. »
(Montfort.)
Tosser (Se), v. pron. Se frapper. « Je me suis tossè contre un
arbre. » (Tout le département.)
Touaille, s. f. Nappe qu'on étend sur la table pour mettre le
couvert. « Mets la touaille. » (Bain.)
Touaillon, s. m. Petit nappe. (Saint-Meloir-des-Ondes.)
Toue, s. f. Fromage. (Fougères.)
Touillé, adj. Sale, mouillé.
Comme te voilà touillé, mouillé,
Comme ta monman va te battre.
(Chanson de Bain.)
Toupie, s. f. Méchante fille ou femme de mauvaises mœurs.
« C'est une vieille toupie. » (Tout le département.)
Tournebouse, s. f. Fille de la campagne lourde et feale. (Tout le
département.)
Tourneyer, v. n. Tournoyer. « Les sansonnets tourneyent dans
l'air. » (Arrondissement de Redon.)
Tournement, s. m. Tour de main. (Servon.)
Tournette, s. f. Petite pelle en fer qui sert à retourner la ga-
lette sur la tuile. On dit Tournoire aux environs de Dol.
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— 443 —
Touron, s. m. Veston très court que portent les paysans. (Tout
le département.)
Tourteau, Tourtiau, s. m. Pain. « Donne-moi un tourtiau
(un pain). » — Il existe dans l'arrondissement de Vitré un bel
étang qui s'appelle Paintourteau, parce qu'il a la forme d'un
pain.
TousÉ, e, adj. Tondu, tondue, a II a les cheveux tousés. » (Tout
le département.)
Touser, v. a. Tondre.
Toute-bonne, s. f. Sauge cultivée dans les jardins. (Arrondis-
sement de Vitré.)
Toutpas, s. m. Sorte de barrière pour empocher les bestiaux de
sortir d'un pâtis. (Fougeray.)
Touter, v. n. Tousser. « J'ai beau faire, je toute toujours. »
(Environs de Rennes.)
Tracer, v. a. Traverser un champ sans suivre de sentiers tra-
cés. « Les chassoux tracent à travers champs. » (Bain.)
Trahir, v. a. Enivrer quelqu'un par surprise. « Il m'a trahi,
j'sais chaudebaire. » (Arrondissement de Redon.)
Traînée, s. f. Femme de mauvaise vie qui court à tous les plai-
sirs, à toutes les fêtes. (Tout le département.)
Tranche, s. f. Instrument de jardinage. (Arrondissement de
Redon.)
Transport, s. m. Fièvre. Être dans le transport, c'est avoir
la fièvre. (Guichen.)
Tras, s. f. Grive. Dicton de l'arrondissement de Redon : « II
chie comme une tras. » Se dit de quelqu'un qui a le corps dé-
rangé,parce que la grive en cage est d'une malpropreté dégoû-
tante. (Bain.)
Tras, adj. num. des deux g. Trois. (Pléchâtel.)
Travès (A), loc. adv. A travers.
A travès has et buissons
J'trouverons l'z'autr's, là où y seront.
(Chanson de Bourg-des-Comptes.)
Travouil, s. m. Dévidoir. (Arrondissement de Redon.)
Trée, s. f. Truie, femelle du porc. C'est une injure grossière
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— 144 —
faire à une femme que de l'appeler: « Vilaine iris. » (Tontle
département.)
Tremble, s. m. Plante de la famille des graminées. {Brisa
média, L.) (Bain.)
Tremée, s. f. Gage en bourdaine pour prendre des oiseaux en
hiver. « Préte-moi ta tramée. »
Tremen, s. f. Trèfle blanc < Mène lès bêtes manger du
tremen. » (Dingé.)
Trempage, s. m. L'ouvrier des bourgs loge dans des auberges
où il paie son lit et le trempage, c'est-à-dire le bouillon de la
soupe de la maison qu'on verse sur du pain qui lui appar-
tient. « J'ai le logement et le trempage chez la mère Pertuset. »
(Bain.)
Trempe, s. f. « Je lui ai flanqué une trempe, » c'est-à-dire je l'ai
battu. (Tout le département.)
Treuler, v. n. Courir, marcher sans but. « Toutes les nets, il
est à treuler par les chemins. » (Tout le département.)
Treuler (Se), v. pr. Se promener. « Elle s'est treulée (prome-
née) toute la sainte journée. » (Rennes.)
Triôart, s. m. Entrave pour empêcher les moutons, les chè-
vres, les oies de traverser les haies. (Tout le département.)
Trichard, s. m. Tricheur, voleur. (Tout le département.)
Tricocher, v. a. Bâtonner. (Canton de Liffré.)
Trifouillard, s. m. Individu brouillon. (Fougeray.)
Trifouillée, s. f. Action de battre quelqu'un. (V. Tripetèe.)
(Arrondissement de Redon.) A Lififré, trifowlUe signifie foule.
Trimarder, v. n. Faire autre chose que son métier. (Liffré.)
Trimasser, v. n. Trimer, prendre de la peine, travailler à toutes
sortes de choses. (Rennes.) Dans le canton de Liffré, trimas-
ser veut dire: qui languit, qui traîne.
Trimballer, v. n. Avoir des secousses en voiture, c'est être
trimballé. Beaucoup voyager, c'est aussi se trimballer. (Tout
le département.)
Tringlot, s. m. Soldat du train. (Rennes.)
Triolas, s. m. Grenier. (La Bouëxière.)
Tripoter, v. a. Manipuler longtemps un objet ou une mixture.
(Tout le département.)
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— i45 -
Twoi&K» s. f. Battre quet^u'an. « Je Jui ai feuta une tripotée. »
(Tout le département.)
Trochet, s. m. Trois fruits renais eu grappes, oc Un trochet de
noisettes. » (Saint-Malo.)
TiieOTïGWM*, s. m. Bas des reins.
Pauvre quo*e fui n'ohasaera plus les moucherons,
Tout autour du troufignon.
(Chanson de l'âne mangé par le loup. — Guichen.)
Trouspette, s. f. Nom d'un personnage qui revient fréquem-
ment dans les contes du pays gallo. (Tout le département.)
Trousse-guenille, s. m. Homme vicieux. (Rennes.)
Tue-chien, s. m. Colchique d'automne. (Arrondissement de
Vitré.)
Tuer, v. n. Se dit du cidre qui change de couleur, qui devient
noir dans le verre ou dans la bouteille lorsqu'il a été tiré au
tonneau. « Ce cidre est tué, c'est du cidre qui se tue. » (Ar-
rondissement de Redon.)
Tuffe, s. f. Tuf, terrain schisteux: « Cette ferme n'a pas de
valeur, la terre est mauvaise, c'est de la tuffe. »
Tuile-a-gàlettes, s. f. Ustensile en fonte sur lequel on cuit la
galette. (Rennes.) — On dit Pierre-à-galettes, dans l'arrondis-
sement de Redon.
Tumbrai, s/m. Tombereau. (Fougeray.)
Turne, s. f. Maison malpropre, mal tenue. (Arrondissement de
Redon.)
Turquette, s. f. 'Plante appelée aussi Herbe-aux-hernies. (Her
niara glabra.) (Arrondissement de Vitré.)
Tuter, v. n. Siffler. « Écoutez-le donc qui tute. » (Bain.)
Tutinter, s. m. Mauvais ouvrier, qui ne fait rien de bon. (Lou-
tehel.)
Ugène, s. m. Eugène, prénom ji'homme ; pour une femme on
dit : Vgéuie. (Tout le département.)
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— 446 —
Umile, s. m. Émtle, prénom d'homme. (Tout le département.)
Ursé, adj. des deux g. Lait qui a collé à la casserole.
Votre crème est brûlée, elle ne vaut rien.
— Non, elle est un peu ursée.
(Tout le département.)
Ustuberlu, e, adj. Étourdi, étourdie. (Rennes.)
Vache-de-chêne, s. f. Hanneton. (Tout le département.)
Vair, v. n. Voir.
Prés, de VInd.
Imparfait.
Passé défini.
Je vais,
J'vayais,
J'vayis,
Tu vais,
Tu vayais,
Tu vayis,
I) vait,
Il vayait,
Il vayit,
JVayons,
JVayions,
J'vayimes,
Vous vayez,
Vous vayiez.
Vous vayites,
Y vaient.
Y vayaient.
Y vayirent.
Valet, s. m. Petit enfant de la campagne qui rend déjà quel-
ques services, qui cherche à se rendre utile. « C'est un bon
petit valet. » (Arrondissement de Redon.)
Vanner, v. a. Fatiguer. « Il est vanné, » c'est-à-dire extrême-
ment fatigué. (Bain.) — A Rennes, vanné signifie ruiné,
c Un homme vanné (ruiné). »
Vanter, v. a. Vanner, nettoyer les grains. (Arrondissement de
Redon.)
Varice, s. f. Valise, sac de voyage. « J'ai perdu ma varice. »
(Tout le département.)
Vars, prép. Vers. « J'irai vars midi manger la soupe. » (Mes-
sac.)
Vas, s. f. Voie. « Ote-ta de ma vas: Ote-toi de ma voie. » (Bain.)
Vèci, prép. Voici.
Vèci la Toussaint,
Le temps des veiUées.
(Chanson de l'arrondissement de Redon.)
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— 147 -
Veillette, s. f. Petit sentier dans un jardin ou dans un champ.
(Gennes.)
Veilloche, s. f. Petite meule de foin, c On met le foin en vet'i-
loches, avant d'en faire des muions. » (V. Mulon.) (Tout le
département.)
Veillois, s. f. pi. Veillées à la campagne. (Ercé près Liffré.)
— A Dingé, on dit villois, et à Acigné, veillade.
Vêlage, s. m. Moment où la vache vêle, c'est-à-dire met bas un
veau. (Tout le département.)
Velou, interj. Voulez-vous? On prononce v'iou? (Chanteloup.)
Venderdi, s. m. Vendredi. (Tout le département.)
Venigoutte (A), loc. adv. A tâtons. « J'avançais à venigoutte
dans la cave lorsque je me suis frappé dans une barrique. »
(Tout le département.)
Vent dessus, Vent dedans, loc. adv. Gris, presque ivre. (Tout
le département.)
Ventiez, Ventiez-ben, adv. Peut-être. (Montfort.)
Ventoué, s. m. Pièce de grosse toile, ou bâche, qui reçoit le
grain d'un moulin à vanter. (V. Vanter.) (Bain )
Ventrée, s. f. Ventrée de poulet. Quand on prépare un poulet
pour le mettre à la broche, on lui enlève la ventrée, c'est-à-dire
les entrailles. (Arrondissement de Redon.) — On dit aussi
d'un chien qui vient de bien manger : <r En a-t-il pris, une ven-
trée! » (Rennes.)
Vbrda (mettre au), loc. adv. Mettre au travail, montrer ce qui
est à faire. (Chasné).
Verdague, s. f. Matière fécale d'homme ivre. (Arrondissement
de Redon.)
Verdée, s. f. Coups. « Il m'a foutu une verdée de coups de
bâton. » (Tout le département.) — Verdée signifie aussi
grande quantité. (Canton du Grand-Fougeray.)
Verdinguettes, s. f. pi. Petites cloches. (Rennes.)
Verdonne, s. f. Lézard, reptile. (Ercé près Lififré.)
Vère, adv. Oui. (Tout le département.)
Verette, s. f. Variole, c II a la verette. » (Arrondissement de
Redon.)
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— 448 -
Verge, s. f. Bâton de 1" 80 qui sert à mesurer la toile. (Bain.)
Verita, s. f. Vérité. « C'est la verita. » (Arrondissement de
Saint-Malo.)
Vermichel, Vermiché, s. m. Vermicelle, pâte alimentaire.
(Tout le département.)
Vernille, s. f. Fillette vive, alerte. (Dourdain.)
Vérole, s. f. Variole. (Tout le département.)
Veroté, e, adj. Personne qui a des marques de varioles sur le
visage. « Elle est toute verotêe. » (Rennes.)
Verrure, s. f. Verrue, excroissance de chair. (Tout le dépar-
tement.) — Pour faire disparaître les verrures, il faut prendre
une poignée de pois, sans les compter, et les jeter dans un
puts (puits). Lorsque les pois germeront, les verrures s'en
iront. (Superstition du canton de Bain.)
Vesprée, s. f. Après-midi. (Tout le département.)
Veuri, e, adj. Pourri, pourrie. « Une planche de bois veurie. »
(Tout le département.)
Veuves, s. f. pi. Ancolies, plantes de la famille des renoncula-
cées. (Aquilegia vulgarti. L.) (Bain.)
Veuvier, ère, sub. Veuf, veuve. (Tout le département.)
Véyage ou Voyaige, sub. m. Voyage. (Saint-Senoux.)
Vezet, s. m. Oiseau. (Canton de Maure.)
Viande a Jean le soûl, loc. adv. Viande de première qualité,
le gibier par exemple, qui ne peut être mangé que par les per-
sonnes riches. (Tout le département.)
Viau, s. m. Veau. « Combien le viau ? » (Tout le département.)
Viage, s. m. Voyage. Se dit surtout d'un pèlerinage. « Je viens
de faire un viage à Saint-Eustache, qui de tous maux dé-
tache. » (Teillay.)
Viberquin, s. m. Vilebrequin, outil pour percer du bois. (Tout
le département.)
Vichon, s. m. Petit veau. Se dit aussi d'un enfant qui fait le
câlin. « Petit vichon. » (Bain.)
Vichonne, s. f. Vache qu'on caresse ou qu'on appelle. « Viens,
ma vichonne. »
Vidèle, s. f. Reprise. (Rennes.)
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— Ii9 -
Vidèler, v. a. Repriser. « H faut que je vidète les bas <te mon
homme. » (Tout le département.)
Viette, s. f. Sentier des champs. (Bain.)
Vieijvié, S- a*. Yieux-Yiel, commune du canton de Pleine-Fou-
gères dans l'arrondissement de Saint-Malo.
Vieux (Je). Ind. prés, du verbe vouloir. <r Je vieux ben aller
conté vous (avec vous). » (Ghâteaubourg.)
Vieux-pic, s. m. Terme de mépris envers un vieillard. « Le
vieux-pic ne m'a pas répondu, x> (Rennes.)
Vinette, s. f. Oseille sauvage. (Rumex acetosa. L.) (Tout le
département.)
Vinette (Petite), s. f. Petite oseille. (Rumex acetosella. L.)
(Rennes.)
Vinoche, s. f. Mauvais vin. « Ce n'est pas du vin, c'est de la
vinoche. » (Tout le département.)
Vioche, adj des deux g. Bien portant, vigoureux. « Cet enfant
est ou n'est pas vioche. » (Tout le département.)
Violon, s. m. Longue bouteille de grès dans laquelle on met du
cidre. (Bain.)
Vipériau, s. m. Petite vipère, t J'ai trouvé dans une has toute
une nichée de vipêriaux. » (Saint-Senoux.)
Virago, s. f. Se dit d'une personne presque foUe. « C'est une
virago. » On dit aussi en écoutant une idée étrange, bizarre :
« En voilà d'une virago. » (Rennes.)
Viré, e, adj. des deux g. Presque fou. « Ne l'écoute pas, il est
viré. » (Bain.)
Vire de persoué, loc. adv. En forme de vis de pressoir. « Bas
en vire de persoué (bas mal tiré). » (Bain.)
Vire-la-Lune, sub. m. Individu hébété, qui regarde en l'air en
marchant. (Tout le département.)
Virer, v. a. Viser, ajuster, c J'ai vu un lièvre, j'ai viré juste et
je l'ai tué. t (Arrondissement de Redon.)
Virolet, adj. Qui forme des plis. Se dit ordinairement des bas
mal tirés. (Lifîré J
Vispi, s. m. Enfant vif, reamauL (Dourdain.)
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— 120 -
Vitraige, s. ni. Vitrage*
Je vim's rouler sur le pavé
Une belle maison en bois doré
Dont les murs étaient de vitraige.
(Vieille chanson de Ghâteaubourg.)
Vitrias, s. m. Habitants de Vitré. — A Gennes, on les appelle
les Vitrassiés. — A Pipriac on appelle Vitrias les vitriers de
passage qui posent des vitres aux fenêtres des maisons de vil-
lages.
Vivature, s. f. Nourriture, t La vivature est coût ag ère. » (Env.
de Rennes.)
Vivier, s. m. Mauvais lieu, lupanar, t II est allé au vivier. »
(Saint-Grégoire.)
Vivocher, v. n. Vivoter, vivre mesquinement. « Je n'sommes
pas riches, mais j'vivochons. » (Tout le département.)
Vivrebel, le, adj. Vraiment joli, « Cette fille est vivrebelle. •
(Noë-Blanche.)
Vivrement-bon, adj. Excellent au goût. (Noë-Blanche.)
V'lez-vous ? v'lou ? Inter. Voulez-vous ? t V'lou ben finir vilain
adelaizi. » (La Domine lais.)
Vlin, s. m. Reptile: couleuvre, vipère, lézard, crapaud. « Sauve-
ra, v'ia un vlin. » On dit aussi vlin pour venin, c Cette bète a
du vlin, n'y touche pas. » (Tout le département.)
Dicton : A la Saint-Mathias,
Les vlins sortent de la h as.
V'nelle, s. f. Côté du lit qui touche à la muraille, t Je couche
dans la v'nelle du lit. » (Tout le département,)
Voirez (Vous), fut. du verbe voir. « Vous voirez cela quand nous
y serons. » (Tout le département.)
Volage, adj. des deux g. Personne vive, emportée. (Lou-
tehel.)
Volaige, adj. Volage. « C'est une fille volaige. » (Arrondisse-
ment de Redon.)
Volant-d'eau, s. m. Plante des eaux. (Myriophyllum verticilla-
tum.) (Arrondissement de Fougères.)
Volet, s. m. Nénuphar, plante aquatique. iMa ligne s'est accro-
chée dans les volets. » (Tout le département.)
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— 121 —
Voleu, s. m. Voleur. « C'est un voleu de poules. » (Tout le dé-
partement).
Vonger, v. hr. Jaillir, c On lui a coupé le bras et le sang a
vongè sur ma. » (Environs de Rennes.)
Vouillée (Mal), adj. Mal mise, « Cette femme est toujours mal
vouillée. » (Dourdain.)
Vouiller, v. a. Verser de l'eau chaude. (Dourdain.)
Vouyot, s. m. Instrument, grande écuelle de bois pour verser
le Zem lorsqu'on fait la lessive. (Arrondissement de Redon.)
Vra, adj. des deux g. Vrai. « A tout coup c'est ben vra. » (Bain.)
Yac, s m. Lérot, petit mammifère, espèce de loir. (Bain.)
Yaume, Yaumé, Yaumin, s. f. Guillaume. Prénom d'homme.
(Tout le département.)
Zélée, s. f, Galopade, action de galoper. (La Bouôxière.)
Zidor, s. m. Prénom d'homme. (Tout le département.)
Zoiseau, s. m. Oiseau. (Sixt.)
Zigue (Bon), s. m. Bon enfant. (Tout le département.)
Zogue, s. m. Imbécile. « Tais-toi, vilain zogue. » (Rennes )
Zozo, s. m. Imbécile. « Quel zozo l » (Arrondissement de Redon.)
*Zuner, v. a. Regarder fixement. (Rennes.)
Zunette, s. Qui zune. (Rennes.)
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APPENDICE
Depuis le commencement de h publication du Glossaire patois
de Vllle-et-Vilaine nous avons reçu de nombreuses communications
nous rappelant des expressions que nous avions oubliées, et d'autre*
qui ne nous étaient pas familières. U nous a paru utile de les donner
ici. A. 0.
Aberver, v. a. Abreuver. « La pàtoure est à aberver les bes-
tiaux. » (Tout le département.)
Abriller, v. a. Couvrir, se préserver du froid, t Abrille ton gars,
ma Joséphine, ou il va avoir fré. » (Tout le département.)
Acgommoder, v. a. Préparer les repas. (Bain.)
Accropir (S'), v. p. S'accroupir. (Tout le département.)
Achaler, v. n. Ennuyer. (Guichen.)
Achée, s. f. Lombric, vers de terre. (Louvigné-du-Désert.)
Acouver (S'), v. p. S'accroupir. (Châtillon-en-Vendelais.)
Acouve-toi, Imp. du verbe acouver. Abaisse-toi. Cette expres-
sion est très usitée à Châtillon-en-Vendelais près Vitré.
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AftAir, toc. ad*. En dehors. Objet ou rastnmeot
dessus dessous.
Admésé, adv. Désormais. (SainUôrégoke.)
Affreux, s», adj. Gros, fort, replet. (Loutehel.)
Afftneter, v. a. Affiner, devenir plus fin. « Y nVest point afll-
netè dans ses voyages. » (Orgères.)
Afistorium, s. m. Arrangement, réparation fàîte à un objet, à
un vêtement pour pouvoir s'en servir. (Bain.)
Agoniser de sottises, loc. adv. Ne pas tarir en injures.
(Bain.)
Aigledon, s. m. Édredon. (Environs de Rennes.)
Alfessier, s. m. Vilain homme. « C'est un failli al fessier. »
(Rennes.)
Amin, s. m. Ami. « C'est mon amin. » (Tresbœuf.)
Aniger, v. a. Installer chaudement un petit enfant dans son
lit, comme un petit oiseau dans son nid. (Arrondissement de
Redon.)
Apigots, s. m. pi. Petits mets recherchés. « Il est bien difficile
à nourrir, il ne lui faut que des apigots. » (Bain.)
Apotichonner, v. a. Donner le biberon à un nouveau-né. (Tout
le département.)
Arolée, s. f. Longue course d'une seule traite. (Rennes.)
Aroler, v. a. Lancer, <r U lui arolit une pierre dans la tête. »
(Rennes.)
Arraicher, v. n. Arracher. « Le sola (soleil) a fini par s'ar-
raicher. » (Pléchâtel.)
Auras, s. m. Pierres désagrégées du sous-sol et qui mêlées
à la terre remplissent certains champs. (Arrondissement
de Redon.)
Assoleiller (S'), v. p. Se mettre au soleil lorsqu'on est conva-
lescent ou que l'on a froid, (Rennes.)
Assolider, v. a. Consolider, t Une maison aêsoÀiêée. » (Rennes.)
Assotiji, v. a. Tuer, c J'ai assoti le chat du voisin. »
Ast'heure, adv. Présentement, à eette heure. (Tout le dépar
tement.)
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-134-
Attraper son bœuf, toc. adv. Se mettre en colère. (Rennes
dans les ateliers.)
Ava, Avair, v. aux. Avoir. (Tout le département.)
Avantage, s. m. Virginité. (Arrondissement de Saint-Malo.)
Avenant, e, adj. Agréable. « C'est une femme bien avenante. »
(Loutehel.)
Avisé, e. adj. Avancé, petit enfant qui devient intelligent. (Tout
le département.)
Azor, s. m. Sac de militaire ou de voyageur. (Tout le dépar-
tement.)
Bachou, adj. Individu malpropre. (V. Bavou.) (Dourdain.)
BAconner, v. n. Trembler, tâtonner, c La pauvre bonne femme
bâeonne en marchant. » (Rennes.)
Bacouaner, v. a. Parler, causer, bavarder, c C'est une bacouane
que cette fille-là. » (Rennes.)
Baga, s. m. Plaisir, jeu, amusement. « Avons-nous eu du baga
à la noce du cousin Laurent! » (Rennes.)
Ballader(Se), v. pr. Se promener, i Que fais-tu ? —Je me bal-
lade. » (Tout le département.)
Ballin, s. m. Paillasse. € Le ballin du gars est mouillé. »
(Rennes.)
Balline, s. f. Paillasse. € Mets la balline à sécher. » (Bain.)
Ballosse, adj. des deux g. Bote, lourdaud. (Rennes.)
Barbouillée (Être dans la), loc. adv. Être impliqué dans une
mauvaise affaire. (Arrondissement de Redon.)
BAtir sur le devant, loc. adv. Prendre du ventre. (Rennes.)
Battre sa femme, loc. adv. Fainéanter. (Rennes.)
Baudrie, adj. des deux g. Mouillé. « J'ai été surpris par une
harrée, j'sais baudrie. » (Environs de Rennes.)
Baudrir, v. a. Éclabousser. (Gennes.)
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— 425 —
Bedat, s. m. Homme sans valeur, c C'est un bedat! » (Lou-
tehel.)
Bel et ben, loc. adv. Passablement. « Y a-t'i du blè na ? — Ian,
bel et ben. » (Tout le département.)
Beluettes, s. f. pi. Vue gênée par un jour trop vif ou par
un coup reçu sur la figure. <r Quand je suis sorti de la cave
mes yeux ne voyaient que des beluettes. » (Tout le dépar-
tement.)
Benée, s. f. Larmes abondantes. (Lohéac.)
Bernagot, s. m. Bâton. (Dourdain.)
Berraud, s. m. Imbécile. (Pléchâtel.)
Beruère, s. f. Bruyère. « Faut aller couper la beruère. » (Arron-
dissement de Saint-Mâlo.)
Bervacher, v. a. Boire sans cesse. (Bain.)
Bête-en-tout, loc. adv. Imbécile. (Tout le département.)
Bevons, imp. du verbe boire, i Bevons une bollée. » (Tout le
département.)
Bezard, s. m. Poirier sauvage. (Arrondissement de Redon.)
Beziller (Se), v. pr. Se blesser avec un marteau ou un outil
quelconque. « Je me suis bezillè un da. » (Rennes.)
Bezu, s. m. Individu bête et gros, c Gros bezu, va! » (Rennes.)
Bi ailler, v. a. Dissiper sa fortune. « Il Maille tout son bien. »
(Arrondissement de Redon.)
Bien-de-rang, loc. adv. Être d'accord. (La Guerche.)
Bigner, v. a. Lorgner, regarder de côté avec convoitise. (Tout
le département.)
Bigot, s. m. Ver qui se trouve dans les fruits, t Les cerises
sont pleines de bigots. » (Arrondissement de Redon.)
Billeté, adj. m. Il a tiré au sort. « Il est billeté. » (Environs de
Rennes.)
Binette, s. f. Corbeille. (Dingé.)
Binettée, s. f. Corbeille pleine. (Dingé.)
Biquerie, s. f. Petite ferme. (Arrondissement de Redon.)
Bobane, s. f. Fille niaise, maladroite, qui dans toute sa personne
a l'air bête. (Environs de Rennes.)
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— ti6 —
Bocaiqe, a. sa. Bocage. Ce moi est seulement employé dans les
vieilles chansons. (Tout le département.)
Boissai, s- m. Boisseau de grain, de châtaignes, etc. (Tout le
département.)
Bon, adv. Fort. Un enfant bon est un enfant fort (Arrondisse-
ment de Redon.)
Bonder le derrière, toc. adv. Coup de pied au derrière, très
usité. « Je vas te bonder le derrière situ continues. » (Tout le
département.)
Boucqué, adj. des deux g. Qui est de mauvaise htM&eur, qui
regarde noir. (Saint-Malo.)
Bougon, s. m. Travail mal fait dans tout ouvrage de femmes,
tricot, couture, etc. (Tout le département.)
Bougonner, v..n. Travailler sans goût. (Rennes.)
Bouie, s. f. Abbaye. Le village de P Abbaye dans la commune de
Bain est appelé la Bouie.
Bouigner, v. n. Faire un mouvement du nez occasionnait des
rides. « Tiens,comme il bouignedu nez en riant. » (Messac.)
Bouillie (Être en), loc. adv. Être en marmelade, t J'ai tué un
lièvre au gîte, il est tout en bouillie. » (Tout le département.)
Bouquignou, adj. et sub. Sale. « Des yeux bouquignoux. »
(Rennes.) On dit bouguillou, dans l'arrondissement de Redon.
Bourcom, s. m. Bourg-des-Gomptes, commune du canton de
Guichen.
Bourder, v. n. Rester court dans une conversation ou un dis-
cours. (Tout le département.)
Bourgeauder, v. n. Parler à tort et à travers. (Dourdain.)
Bousin, s. m. Mauvais lieu, tapage. (Rennes.)
Boutocher, v. n. Marcher sur le bout du pied. (Dourdain.)
Braie, s. f. Instrument pour broyer le lin. (Arrondissement de
Redon.)
Bran, s. m. Lin. (Gennes.)
Brave homme, s. m. Cocu, mari trompé. (Paimpont.)
Brochon, s. m. Brindille de bois. (Tout le département.)
Brodure, s. f. Broderie. « C'est de la belle brodure. » (Betton.)
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-m —
Brossée, s. f. Coups reçus ou donnés. t Fai reçu une frretaée qui
peutcompter. » (Tout le département.)
Bruère, s. f. Bruyère, arbuste des bois et des landes. (Liflpé.)
Brulé-Soul, loc. adv. Complètement ivre. (Chauvigné.)
Bruman, s. m. fiancé, promis. (Saint-Malo.)
Brumasser, v. n. Se dît 4'une brume épaisse ou d'une furie
très-fine. (Tout le département.)
Buan, s. m. Brouillard. « Les buans de Noa: » Les brouillards
de Noël. (Arrondissement de Redon.)
Budoret, s. m. Mauvais ouvrier. Homme qui ne fait rien de bon.
(Loutehel.)
Bulotter, v. n. Marcher doucement et au hasard. « Cet enfant
allait en bulottant. » (Rennes.)
Bureux, s. m. Bure, grosse étoffe fabriquée dans le pays.
(Arrondissement de Saint-Malo.)
Cabossou, s. m. Qui frappe, qui fait des cabosses. (V. Cabosse.)
On dit des prêtres, dans l'arrondissement de Fougères :
« C'est un cabossou de crapiauds, » c'est-à-dire qui passe sa
vie dans son jardin à tuer les crapauds.
Caghe-cuté, s. m. Cache-cache, jeu d'enfants. « Veox-tu jouer
à cache-cuté ? » (Tout le département.)
Cachemitier, s. m. Cachottier. Individu qui fait mystère de
choses peu importantes. (Rennes.)
Caige, s. f. Cage. « Mets l'oisiau dans la caige. » (Arrondis-
sement de Redon.)
Caxjot, s. m. Niais, homme qui se laisse diriger par sa femme.
(Tout le département.)
Caillette (Faire), loc. adv. Dormir l'après-midi. (Dourdara.)
Cale, s. f. Gros morceau de pain. « Joson a mangé une grosse
cette de pain. » (Bain.)
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— 128-
Gauborgne, s. m. Personne qui louche d'un œil. (Tout le
département.) — A Rennes, on dit: C'est un cali.
Ganepin, s. m. Calepin. (Tout le département.)
Canuler, v. a. Ennuyer, t Vous me canulez. » (Tout le dépar-
tement.)
Garreus, s. m. Clôture. (Tout le département.)
Carteiller, v. a. Plier sans soin, pour le rentrer, le linge qu'on
a mis À sécher. (Bain.)
Garvanne, s. f. Cadavre en putréfaction. (Tout le départe-
ment.)
Casaquin, s. m. Vêtement de femme, sorte de petite veste.
(Tout le département.)
Casser (Se la), loc. adv. Se sauver. « Je me la casse. » (V. Es-
bigner (s 9 ).) (Rennes.)
Caturine, s. f. Fille de mauvaises mœurs. (Tout le dépar-
tement.)
Ghabin, s. m. Équarrisseur de bois. (Forêt de Teillay.)
Chadron, s. m. Chardon. (La Chapelle-des-Fougeretz.)
Chalumiau, s. m. Chalumeau. (Tout le département.)
Chamarou, s. m. Grosse tête, c Quel chamarou I » Nom donné
à une anguille qui a une grosse tête. (Tout le département.)
Chaniller, v. a. Tricher. (Dourdain.)
Chara, s. m. Manche de faulx. (Saint-Médard-sur-Ille.)
Charnailler, v. a. Provoquer. (Dourdain.)
Gharrière, s. f. Bac pour transporter les passagers d'une rive
à l'autre de la rivière. (Bourg-des-Gomptes.)
Ghaudin, s. m. Lit. « Il fait fret, j'vas me musser dans mon
chaudin. » (Arrondissement de Redon.)
Ghaurire, v. n. Rire à demi. « Il chauvit dans sa barbe. »
(Arrondissement de Redon.)
Chelinguer, v. jk Avoir mauvaise haleine. (Tout le départe-
ment.)
Cheminiau, s. m. Ouvrier voyageur. Se dit aussi de tous les em-
ployés des chemins de fer et des ouvriers occupés à ces che-
mins, a Ce sont des cheminiaux. » (Tout le département.)
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- i88 -
Cheminse, s. f. Chemise. (Arrondissement de Saint-Malo.)
Chêne-flanté, s. m. Avoir la tête par terre et les jambes en
l'air. « Fais donc le chêne-plantè. * (Rennes.)
Cheneucher, v. n. Geindre, se plaindre et aussi rechigner, « La
pauvre vieille ne fait que cheneucher. » (Rennes.)
Chertée, s. f. Charretée. (Le Grand Fougeray.)
Ghevert, s. m. Chevet du lit. (Redon.)
Chias-db-mouches, s. m. pi. Excréments de mouches. (Arron-
dissement de Redon.)
Chiasse, s. f. Dévoiement. « Cet enfant est malade, il a la
chiasse. » (Tout le département.)
Chiffe, s. f. Chiffon, t II ne vaut pas une .chiffe, » c'est-à-dire
pas la peine qu'on s'en occupe. (Tout le département.)
Chiner, v. a. Mendier, quémander, offrir de la marchandise.
(Tout le département.)
Chineur, se, s. Qui chine. (Tout le département.)
Chiôture, s. f. Clôture, « Les chassous ont cassé la chiôture. »
(Fougeray.)
Chiou, s. m. Clou. (Fougeray.)
Chiquer, v. a. Manger avec appétit. « "Via un efant qui n'a pas
mis grand temps à chiquer sa cale de pain. » (Lohéac.)
Ghouérer, v. a. Avoir envie de quelque chose. Se dit ordi-
nairement d'une femme enceinte qui a un désir. « Elle
chouère. » (Arrondissement de Redon.)
Chouet, TE, adj. Btau, joli, bien fait. «Via un travail qu'est
chenet. » (Tout le département.)
Choui, s. m. Enfant gâté. (Dourdain.)
Chupiron, s. m. Chaperon, ancienne coiffure. (Poligné.)
Chuppe, s. f. Huppe, touffe de plumes sur la tète d'un oiseau.
(Arrondissement de Redon.)
Chuppé, e, adj. Orné d'une huppé. « Un coq chuppé, une poule
chuppée. » Se dit aussi de gens riches. « Ils sont chuppés. »
(Arrondissement de Redon.)
Cisiaux, s. m. pi. Ciseaux. (Tout le département.)
Clan, s. m. Petite barrière d'un champ. (La Dominelais.)
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— 130 —
Claver, v. a. Ouvrir une porte. (Argentré.)
Clé, s. f. Fléau pour battre le grain. (Saint-Aubin-d*Aut>igné.)
Coco, s. m. Injure. « Ohl le vilain coco. » (Tout le départe-
ment.)
Gohenner, v. n. Faire un travail inutile. (Dourdain.)
Gohuèler, v. n. Promener, courir à toute heure de nuit ou de
jour. (Bain.)
Cohuet, s. m. Homme désœuvré qui ne sait comment employer
son temps, imbécile. (Loutehel.)
Coller (Se), S'accoupler avec une gadoue. (V. Gadoue.) « Il est
collé avec une rouchie. » (V. Rouchie.) (Rennes.)
Conras, s. f. Courroye. (Fougeray.)
Conséquent, adj. Important, considérable* (Tout le dépar-
tement.)
Conte, prép. Avec. (V. Quante.) (Tout le département.)
Coquillon, ne, adj. Accorte, gentil. (Rennes.)
Costable, adj. des deux g. Personne de relations faciles, agréa-
bles. « C'est une femme bien costable. » (Loutehel.)
Coteux, se, adj. Montagneux. Pays côteux. (Environs de
Rennes.)
Cothurne, s. f. Lacet de souliers de femme. (Bain.)
Cotte, s. f. Large pantalon de toile bleue que portent les ou-
vriers pour travailler. (Rennes.)
Gouamelle, s. f. Femme bavarde, plutôtgueularde. (Rennes.)
Coui, adj. m. Couvi, gâté, pourri. Se dit ordinairement des œufs.
« Je ne veux point de vos œufs, ma bonne femme, ils sont
couis. » (Bain.)
Couigner, v. n. Geindre, soupirer aigrement. « Le petit chien a
couigné toute la nuit. » (Tout le département.)
Couillon, s. m. Imbécile. Injure grossière. (Tout le dépar-
tement.)
Goulevassée, s. f. Femme sans tenue et déguingandée.
- (Rennes.)
Couvent, s. m. Chauffe-pieds. (Tout le département.)
Crapiaud, v. n. Crapaud. (Tout le département.)
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— 131 —
Craquiller, v. n. Bruit que produit le bois lorsqu'on le casse.
(Dourdain.)
Grève-chien, s. m. Plante de la famille des solanées. (Solanum
nigrum.) (Fougères.)
Crier, v. n. Pleurer. (Tout le département.) :
Cropion, s. m. Croupion. (Arrondissement de Redon.) i
Crotiche, s. f. Fruit avorté, desséché. « Vous n'avez que des
crotiches à vendre, ma bonne femme. » (Bain.)
Cru, e, adj. Cruel, le. (Loutehel.)
Cuiter (Se), loc. adv. Se soûler. « Il a pris une fameuse cuite. »
(Tout le département.)
Cul- de-poche, s. m. Soûlard. t C'est un vilain cul-de-poche. »
Cupersaut, s. m. Culbute, cabriole. (Gennes.)
Cuvée, s. f. t Avoir sa cuvée, » c'est-à-dire être ivre. On dit :
c II avait sa cuvée k chier partout. » (Rennes.)
D'a-rang, loc. adv. De rang, t Ces soldats vont d'à-rang. »
(Plerguer.)
Debersaillé, e, adj. Débraillé. Corsage ouvert, pantalon
déboutonné. (Bain.)
De bric et de broc, loc. adv. Par-ci par-là. (Tout le dépar-
tement)
Debrousser, v. n. Nettoyer un bois qu'on veut abattre, enlever
les broussailles. (Teillay.)
Decalucher, v. a. Faire tomber. (Montfort.)
Deculer, v. a. Déranger. Faire sortir quelqu'un de la place
qu'il occupe. (Tout le département.)
Degobiller, v. n. Vomir. (Tout le département.)
Degovaitrer, v. n. Vomir. (Rennes.)
Dehucher, v. a. Faire descendre quelqu'un d'un arbre, d'un
lieu élevé. « Attends un peu, j'vas te dehucher du pommier. »
(Arrondissement de Redon.)
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— 132 —
Deligandier, s. m. Grand garçon qui se dandine en marchant.
(Bain.)
Delongée, s. f. Grande longueur, t Une delongée de maisons. »
(Fougeray.)
Demé, s. m. Mesure de grain, demi-boisseau. (Bain.)
Demésé ou Demésui, adv. A présent. « Ùemezè j'ai plus de la
moitié de mon pain mangé, » c'est-à-dire j'ai plus de la moi-
tié de ma vie écoulée.
Denpuis, prép. Depuis. (Arrondissement de Saint-Malo.)
Depaisser, v. a. Tromper, blesser, attraper, se moquer. (Gui-
pry.)
Dépenaillé, e, adj. Déguenillé. (Rennes.)
Déplet, s. m. Faire un déplet, c'est raconter des ennuis, des
contrariétés à quelqu'un. 1 11 m'a fait tout un déplet. » (Tout
le département.)
Dequeniller, v. a. Chasser de son lit ou du coin du feu un en-
fant paresseux ou le chien et le chat de la maison. (Château-
bourg.)
Dequesser, v. a. Déchirer, « II m'a tout dequessé en jouant avec
ma. » (Tout le département.)
Derre, s. m. Derrière.
c J'ai usé ma culotte rouge,
— Pourquoi l'usais-tu ?
— Que ne venais-tu sans culotte ?
— Pourquoi 1* usais-tu?
— Que ne venais-tu le derre nu ? »
(Formulette de la commune de Bain.)
Designalement, s. m. Signalement. (Gévezé.)
Detillé, e, adj. Vif, remuant, alerte, t Vla-t'y une petite fille
detillée ! » (Loutehel.)
Devouiller, v. a. Dévider. On dit : c J'vas devouiller mon fil, »
(Tout le département.)
Deuler, v. a. Chagriner, causer du deul. (V. Deul.) (Pipriao.)
Dimaine, s. m. Dimanche. (Tout le département.)
Dinguer, v. n. Envoyer quelqu'un au diable. (Rennes.)
Dorelier, s. m. Doreur, marchand de bijoux. (Arrondissement
de Vitré.)
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Dresseuse, s. f. Repasseuse. (Tout le département.)
Droguet, s. m. Grosse étoffe employée par les p a ysan s peur
leur* vêtements. (Saiatâenoux.)
E, Es, partie. Au, aux. « 11 faut porter du fourraige et bétes. »
(Tout le département.)
Ébéter, v. a. Envoyer, c As-tu bentôt fini? Tu m'ebMm.» (Ar*
rondissement de Redon.)
Ésobé, u, adj. Air bête et embarrassé. « Elle est toute ibobêe* »
(Tout le département,)
Ébriver, v. a. Lancer une pierre ou un autre objet. (Tout le
département.)
Ébreiller, v. n. Brailler. (Arrondissement de Fougères.)
ÉMJAU.LBR» v. n. Souffler le feu. (Dourdain.)
Écaigner, v. a. Agacer. « Il Yéeaigne* » (Rennes.)
ÉGHSVÉ, s. m. Ëcheveau. « Un échevéûe fil. » Un écheveau de fil.
(Arrondissement de Sainb-Malo.)
Échelette, s. f. Petite échelle.
La p'tite souris «stalle passé* par là ?
— Montez Véchelette, montez-la, etc.
(Jeu d'enfants du canton de Bain.)
Éclie, s. f. Esquille, petit éclat de bois qu'on s'enfonce souvent
maladroitement dans les chairs. (Tout le département.)
Écocailler (S'), v. pr. S'écrier. « Comme elle s'écocaille, cette
fumelle-là. » (Rennes.)
Éconer, v. a. Briser la corne d*un boeuf ou d'une vache. « La
vache garette a été écônée en drugeant. » (V. Druger.)
Éconer, v. a. Écornifler. (Rennes.)
Écoper, v. a. Recevoir un coup. «Ha écopé un fameux coup de
poing. » (Rennes.)
Eppouédrer, v. n. Pleurer subitement et abondamment avec
suffocation. « La pauvre fille s'est mise à effàuêdrer en appre-
nant la mort de sa mère. (Arrondissement' de Rennes.)
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-^134-
Éoailler, v. a. Étendre, éparpiller. (Orgères.)
Égoussé, adj. Ruiné. (Dourdain.)
Égron, s. m. Héron. « Il y a des égrons sur l'étang.» (Bain.)
Empafer, v. n. Dormir profondément. « Il est empafé. » (Bain.)
En casquette, loc. adv. Être à moitié soûl. (Rennes.)
Enchiferné, e, part. pas. Être enchiferné, c'est avoir le nez
embarrassé au commencement d'un rhume de cerveau.
(Bain.)
Encourir (S'), v. pr. Se sauver. (Tout le département.)
Enferduré, e, adj. Avoir froid, frissonner, ne pouvoir se ré-
chauffer. (Bain.)
Enfle, s. f. Enflure, grosseur, gonflement, bouffissure, c (Sainte
Onenna, patronne de la commune de Tréhorenteuc, près
Paimpont, guérit de l'enfle. »
Engaiger (S'), v. pr. S'engager à faire une chose. (Tout le
département.)
Enguimenter (S'), v. pr. Se préparer à faire quelque chose.
« Elle tfenguimente pour ses couches. » (Rennes.)
Entortillé, e, adj. Gauche, embarrassé. « A-t-il l'air assez
entortillé ! » (Rennes.) — On dit aussi : « Il m'a entortillé, »
pour : il m'a attrapé. (Tout le département.)
Enrousiner, v. a. Ennuyer, c Vous vpHenrousinei. » (Bain.)
Envoyer, v. a, Envoyer, « J'ai enveyè Pierre à la fontaine. »
(Tout le département.)
En vin de chien, loc. adv. Être gris. (Rennes.)
ÉoyïR, v. a. Ouïr, entendre. (Tout le département.)
Épeniller, v. a. « Faire de la penille, » c'est-à-dire éplucher de
la.laine. (Arrondissement de Redon.)
Épeuser, v. a. Épouser.. <r Vas-tu épeu$er la Jacqueline ? » (Ar-
rondissement de Redon.)
Éf euvrir^ y.^a. Effrayer, a Nç crie pas si haut, tu vas épeuvrir
les garçailies. » (Argentré.)
Épingles, s. f. pi. Pot de vin lorsqu'on contracte un marché.
(Arrondissement de Redon.) .
Épinia, s; ra* Commune du canton de Dol. •
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ÉpoquaKté, e, adj. Infirme. « Il est tout époquantê. » (Rennes.)
Équelie, s. f. Copeau, c Va chercher des équelies pour mettre
dans le feu. » (Betton.)
Esbigner (S'), v. pr. S'esquiver, se sauver. « Je m'esbigne. »
(Tout le département.)
Esbrouffe, s. m. Embarras. Faire de Yesbrouffe. (Dourdain.J '
Escrimer (S*), v. pr. Faire des gestes ou plutôt des démonstra-
trations vives et saccadées. (Rennes, terme d'atelier.)
Étains (J^, imp. de l'ind. du verbe être. J'étais. <t rétains conte
vous quand le malheur est arrivé. » (Noê-Blanche.)
Étêter, v. a. Briser la tête. « Va donc ètêter des choux pour les
vaches. » (Arrondissement de Redon.)
Étouler, v. a. Chercher ses poux, c Étoules-tu tes poués, mon
petit gars ? » (Bain.)
Failli-mesle, s. m. Mauvais sujet, individu chétif. (Tout le
département.) ,
Feuger, v. n. Chercher. « Les cochons *feugent dans le bouil-
lon. » (Messac.)
Flattin, s. m. Petit couteau d'enfant. (Bain.)
Fossé, s. m. Talus. « Appuie-ta su le fossé. » (Tout le dépar-
tement.)
Fouillarpot, s. m. Qui fourre le nez partout, surtout dans la
cuisine. (Rennes.)
Fournigoter, v. a. Fouiller, fourrer. « Il fournigote. » (Tout le
département.)
Frigon, s. f. Grande pelle en bois pour enfourner îe pain dans
le four. (Bain.)
Fripouille, s. f. Canaille, mauvais garnement. (Redon.)
Frissonneux, se, adj. Personne qui a lia fièvre, qui tremble,
qui frissonne. (Environs de Rennes.) *
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Gadoue, ». t Fille de mauvaise vio. (Rennes.)
Gargouiller, v. a. Gaz dans l'abdomen. « Ça me g€urgouUle
dans le ventre. » (Tout le département.)
Gaspiou, s. m. Jeune gamin. « Sauve-toi, gaspiou. » (Rennes.)
Gaupitrer, v. n. Jouer. (Environs de Revaes.)
Gaviot, s. m. Gosier. (Dourdain.)
Gemme, s, f. Poix, matière résineuse. (Tout le département.)
Gbnrson, s. f. Gros veau. (Vitré.)
Gilettée, s. f. Avoir une gilettée, c'est être soûl, oc R avait une
fameuse gilettée. » (Rennes.)
Gouepe, s. f. Ivrogne. (Tout le département.)
Gratte, s. f. Débris de lin broyé qui ressemble à une poussière
presque impalpable. (Dingé.)
Guette, s. f. Œuf de mouche à viande. (Bain.)
Guedé, e, adj. Être guedé, c'est avoir bien dîné, avoir le ventre
plein. (Tout le département.)
Guené, e, adj. Mouillé, mouillée. (Tout le département.)
Guêpe, s. f. Femme de, mauvaise vie « La sale guêpe. »
(Rennes.)
Guerdindaine (A la). Jeu d'enfants. Deux enfants se tiennent
par la main et le troisième s'assied sur leurs bras qu'ils balan-
cent comme une escarpolette. (Arrondissement de Redon.)
Guernaffe, s. m. Mauvais lit. « J'ai couché sur une guer-
naffè. » (Pancé.)
Gueule-de-casse, loc. adv. Bouche creuse et menton en avant.
(Rennes.)
Guezon, s. m. Argent. (Tout le département.)
Guigner, v. a. Chercher à voir quelqu'un. « Je le guigne depuis
ce matin, » Regarder quelque chose avec envie. (Bain.)
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- 137 -
Habin, s. m. Fournée de charbon. (Liffré.)
Hague, s. f. Averse, t Une hague de plée : » Une averse de
pluie. (Saint-Grégoire.)
Haguin, s. m. Petit houx de bois. H aspiré et non aguin,
comme nous l'avons écrit à la lettre A.
Haldabon, sub. des deux g. Mauvais ouvrier, mauvaise ouvrière.
« C'est un haldabon.* Se dit surtout d'un mauvais tailleur.
(Très usité à Rennes.)
Haricoter, Haricotier. (V. Arricoter et arricotier.) C'est par
erreur que nous avons écrit ces mots par un a. L7* est même
aspiré.
Ider, v. a. Aider. « Jdc-ma à ramasser mes vaches. » (Poligné.)
Ila, adv. de lieu. Là-bas. — C'est le contraire de ici. (Bédée.)
Jagdale, s. m. Imbécile. (V. Innocent.)
Jacdale qui mène les poules pisser
Quat'e à quat'e dans un panier.
(Formulette de Bain.)
Jambette, s. f. Petite jambe, manche de couteau en forme de
jambe. (Arrondissement de Redon.)
Jaupitrer, v. n. Jouer. (Environs de Rennes.)
Jelien, Jelienne, s. Julien, Julienne, prénoms d'homme et de
femme. (Pléchâtel.)
Jouasser, v. n. Jouer. (Rennes.)
Jubler, v. n. Jouer. (Les petits Fougeray en Chanteloup.)
40
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138 —
i
I
Kakoué, s. m. Vieux moulin à eau. (Dourdain.) :
Karagot, s. m. Porc. (Dourdain.)
Kouasir, v. n. Mourir. (Dourdain.)
Loup-de-brousse, s. m. Individu bourru, mal élevé. (Tout le
département.)
M
Mailloche, s. f. Maillet, marteau de bois. (Arrondissement de
Redon.)
Maillon, s. m. Maillet, petit marteau de bois à deux têtes.
(Dingé.)
Maleyer, v. a. Mélanger. « La farine mélangée fait du pain
maleyard. » (Bain.)
Margoulette, s. f. Bas de la figure.
Par la barbe je te tiens
Le premier des deux qui rira
Sur sa margoulette aura.
(Formulette de lllle-et- Vilaine.)
Marni, s. m. Fumier pourri. (Arrondissement de Redon.)
Menton-d'égaloche ou Menton de galoche, s. m. Menton
propre à la race celtique, c'est-à-dire en avant et long et large.
(Tout le département.)
Miagher, v. a. Mâcher. (Bain.)
Mistempot ou Mussetempot (En), loc. adv. En fraude. « Il a
logé son cidre en mistempot. » (Tout le département.)
Mourines, s. f. pi. Abeilles. (Bain.)
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— 139 —
Mourinïer, s. m. Paysan qui élève les abeilles pouf trafiquer
de leur miel. (Bain.)
Muacre, adj. Humide. (Dourdain.)
N
Neuzou, adj. Craintif, peureux. (Dourdain.)
Nichée, s. f. Larmoiement. (Lohéac.)
Nicher, v. n. Pleurer en braillant. (Lohéac.)
Nillou, adj. et sub. Frileux. « Ote-toi de là, vilain nillou. »
(Arrondissement de Redon.)
Nom de Dious, excl. Sorte de juron. (Orgères.)
Oïait, imp. de l'ind. de ouïr. « Il Ta tant battu qu'il tioîait plus
(n'entendait plus). » (Saint-Médard.)
Ouallou, interj. Où allez-vous ? (Arrondissement de Redon.)
Pachu, s. m. Lourdaud. (Dourdain.)
Pail-de-Carotte, loc adv. Cheveux rouges. (Tout le dépar-
tement.)
Panage, s. m. Pacage. « Mène les vaches au partage. » (Lieu-
ron.)
Paronne, s. f. Collier de travail pour les chevaux. (Dourdain.)
Pignon de mes fesses, loc. adv. Qui couche avec moi. « Je n'ai
point de lit pour mes garçailles, je les mets coucher au pignon
de mes fesses. » (Arrondissement de Redon.)
Platine, s. f. Bonne langue. (Dourdain.)
Poicre, adj. Avare. (Dourdain.)
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— 140 —
Poire d'Étranglard, s. f. Poire sauvage très acre. (Bain.)
Pou-de-chai, loc. adv. Peur de tomber. (Bain.)
Quenillée, s. f. Famille nombreuse. « Une quenillêe de gar-
çailles. » (Bain.)
Ravio, s. m. Bénéfice illicite. Part volée sur des marchandises
ou des salaires d'ouvriers. (Redon.)
Rouler, v. n. Attraper quelqu'un. Le tromper dans un marché.
(Dingé.)
S
Sabiot, s. m. Sabot.
Lorsque j'avais des sabiots neufs,
On m'enveyait garder les bœufs.
(Vieille chanson.)
Sabouler, v. n. Gronder. (Tout le département.)
Sauter a la crasse, loc. adv. Sauter à la figure. « Le chat m'a
sauté à la crasse. » (Arrondissement de Redon.)
Subout, adv. Debout. « Le pauvre gars est ben malade; i n'tient
pas subout. » (Le Sel.)
Suivette, s. f. Bonne odeur, parfum pour faire suivre les gars.
« Vendez-moi donc de la suivette. » (Bain.)
Tocante, s. f. Montre. (Tout le département.)
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— 141 —
Touchou, s. m. Garçon de ferme qui aiguillonne les bœufi.
(Tout le département.)
Tricoterie, s. f. Réunion de tricoteuses. (Bain#)
Vioter, v. n. Voter. (Bain.)
RÈGLES GÉNÉRALES
Les syllabes, bre, cre, dre, pre, comme dans brebis, mercredi,
vendredi, président, se prononcent ber (berbis), cuer (mècuerdi), der
(venderdi),per (persident).
Les mots se terminant en âge, comme courage et volage, se pro-
noncent aige, couraige et volaige, etc.
Les noms dont la terminaison est en ais, comme les bourgs et
villages suivant: Bleruais, La Dominelais, La Ghalouzais, L'Élossais,
La Faroulais, les Riais, se prononcent : Bleruas, La Dominelas, La
Chalouzas, L'Élossas, La Faroulas, les Rias.
D'un autre côté les paysans parlant très vite, et par suite suppri-
mant un certain nombre de syllabes, il est presque impossible à un
étranger de suivre la conversation des habitants du fond des terres,
et notamment des arrondissements de Redon et de Montfort.
Les chansons populaires que nous publions à la suite de ce Glos-
saire donneront une idée assez exacte du patois du département
d'Ille-et-Vilaine. Nous citerons tout particulièrement les suivantes :
La Fille au cresson, — Les Buans de Noa, — La Confirmation à
Châtiaubourg, — Marguerite est un biau nom, — Empêchons les
gens d'aimer, — Tn'aime pas la nobiesse.
Ad. Orain.
FIN DU GLOSSAIRE.
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qLc
CHANSONS POPULAIRES
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CHANSONS POPULAIRES
DU DÉPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE
I. — CHANSONS HISTORIQUES
Les Sabots d'Anne de Bretagne
(Air no 1)
C'était Anne de Bretagne, — avec des sabots, (bis.)
Revenant de ses domaines
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois !
Revenant de ses domaines, — avec des sabots, (bis.)
Entourée de châtelaines
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois
Entourée de châtelain's, — avec des sabots, (bis.)
Voilà qu'aux portes de Rennes,
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois !
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— 146 —
Voilà qu'aux portes de Rennes, — avec des sabots, (bis.)
L'on vit trois beaux capitaines
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois 1
L'on vit trois beaux capitaines, — avec des sabots, {bis.)
Offrir à leur souveraine
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah I ah 1
Vive les sabots de bois 1
Offrir à leur souveraine, — avec des sabots, (&«•)
Un joli pied de verveine
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois !
On joli pied de verveine, — avec des sabots; (bis.)
S'il fleurit tu seras reine
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois !
S'il fleurit tu seras reine, — avec des sabots. (&«•)
Elle a fleuri, la verveine,
En sabots, mirlitontaine, ah ! ah ! ah !
Vive les sabots de bois !
Elle a fleuri, la verveine, — avec des sabots ; (bis.)
Anne de France fut reine
En sabots, mirlitontaine, ah! ah! ah!
Vive les sabots de bois !
Anne de France fut reine, — avec des sabots, (&**.)
Les Bretons sont dans la peine
En sabots, mirlitontaine, ah! ah! ah!
Vive les sabots de bois !
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- 147 -
Les Bretons sont dans la peine, — avec des sabots; (bis.)
Ils n'ont plus de souveraine
En sabots, mirlitontaine, ah! ah! ah!
Vive les sabots de bois !
Cette chanson, que j'ai recueillie dans la forêt de Rennes, me semblait
venir du Morbihan, parce que le sabotier qui me la chanta était originaire
de Ploërmel. Mais depuis, l'ayant entendue, avec des variantes, à Mon-
treuil-sur-Ille, au Grand-Fou geray et à Lohéac, j'ai l'intime conviction
qu'elle appartient au département d'Ille-et-Vilaine.
Elle a été chantée, à Paris, au diner celtique présidé par M. Ernest
Renan, le samedi 3 novembre 1884.
La mélodie a été notée par le commandant Léon Legrand.
Avec mes sabots
(Variante)
Hier, en revenant de Rennes,
Avec mes sabots ;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
J'ai rencontré trois capitaines^
Avec mes sabots;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
Ils m'ont dit que j'étais vilaine,
Avec mes sabots;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
Mais je ne sais point si vilaine,
Avec mes sabots ;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
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- 148 -
Puisque le ûls du roi m'aime,
Avec mes sabots ;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
Il m'a donné une verveine,
Avec mes sabots ;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
Que j'ai plantée à l'instant même,
Avec mes sabots ;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
Si elF fleurit, je serai reine,
Avec mes sabots;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
Si elP périt, je perds ma peine,
Avec mes sabots;
Avec mes sabots, dondaine,
Avec mes sabots.
(Variante recueillie à Montreuil-sur-IUe,
au mois de novembre 1885.)
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- 149 —
Le joli bas de laine
[Variante aux deux chansons précédentes)
(Air no 2)
L'autre jour, dedans la plaine,
Tir' ton joli bas de laine,
J' rencontrai trois capitaines,
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra.
J' rencontrai trois capitaines,
Tir' ton joli bas de laine,
Qui m'ont dit : « Bonjour, vilaine,
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra. »
Qui m'ont dit : « Bonjour, vilaine,
Tir' ton joli bas de laine,
— Je ne suis pas si vilaine, *
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
- Car on le verra.
« Je ne suis pas si vilaine,
Tir' ton joli bas de laine,
Puisque le fils du roi m'aime,
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra.
« Puisque le fils du roi m'aime,
Tir* ton joli bas de laine.
Il m'a donné pour étrenne,
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra.
« Il m'a donné pour étrenne,
Tir' ton joli bas de laine,
Un bouquet de marjolaine,
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra.
« Un bouquet de marjolaine,
Tir' ton joli bas de laine,
Que j'ai planté dans la plaine;
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra.
« Que j'ai planté dans la plaine,
Tir' ton joli bas de laine.
S'il fleurit, je serai reine,
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra.
« S'il fleurit, je serai reine,
Tir' ton joli bas de laine ;
S'il périt, je perds ma peine,
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra.
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— 150 —
c S'il périt, je perds ma peine,
Tir' ton joli bas de laine,
11 a fleuri, je suis reine!
Tir' ton, cach' ton, tir' ton bas,
Tir' ton joli bas de laine,
Car on le verra. »
Chanson très vieille, recueillie à Bain en 1854. Il n'y aurait rien
d'extraordinaire qu'elle fût le thème sur lequel on a brodé les deux pré-
cédentes.
Le grand duc du Maine
(Air n<> 3)
C'est le grand-duc du Maine,
La brigue dondaine,
Au grand combat blessé,
La brigue dondé.
Il demande une plume,
La brigue dondaine,
De l'encre et du papier,
La brigue dondé.
Pour écrire à son roi,
La brigue dondaine,
Son maître et son allié,
La brigue dondé.
Sire, je suis bien malade,
La brigue dondaine,
(Chanson recueillie à Rennes, en mars 1885 )
Je crois que j'en mourrai,
La brigue dondé.
En lisant cette lettre,
La brigue dondaine,
Le roi s' prit à pleurer,
La brigue dondé.
La reine lui demande,
La brigue dondaine :
— Qu'avez-vous à pleurer?
La brigue dondé.
— C'est le grand-duc du Maine,
La brigue dondaine,
Au grand combat blessé,
La brigue dondé.
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— 151 -
IL — CHANSONS DES BOIS
Les Filles des forges de Paimpont
(Air n° 4)
Ce sont les fill's des forges, {bis.)
Des forges de Paimpont,
Falaridon, falaridaine,
Des forges de Paimpont,
Falaridain', falaridon.
Qui furent à confesse, (bis.)
Au curé de Beignon,
Falaridon, falaridaine,
Au curé de Beignon,
Falaridain', falaridon.
En entrant dans l'église, (bis.)
Ont demandé pardon,
Falaridon, falaridaine,
Ont demandé pardon,
Falaridain', falaridon.
— Qu'avez-vous fait les filles (bis.)
Pour demander pardon?
Falaridon, falaridaine,
Pour demander pardon?
Falaridain', falaridon.
—favons couru les danses (bis.)
En habits de garçons,
Falaridon, falaridaine,
En habits de garçons,
Falaridain', falaridon.
— Vous aviez des culottes (bis.)
Dessous vos blancs jupons,
Falaridon, falaridaine,
Dessous vos blancs jupons,
Falaridain', falaridon.
— J'avions ben des culottes (bis.)
Mais point de cotillons,
Falaridon, falaridaine,
Mais point de cotillons,
Falaridain', falaridon.
— Allez-vous-en, les filles, (bis.)
Pour vous point de pardon,
Falaridon, falaridaine,
Pour vous point de pardon,
Falaridain', falaridon.
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Il faut aller à Rome
Chercher l'absolution,
Falaridon, falaridaine,
Chercher l'absolution,
Falaridain', falaridon.
— 152 —
(bis.)
— Si je l'avons à Rome, (bis.)
f V aurons ben à Beignon,
Falaridon, falaridaine,
f l'aurons ben à Beignon !
Faiaridain', falaridon.
(Recueillie le 7 mars 1872 au village du Canée,
commune de Paimpont.)
Les forges de Paimpont, situées sur la lisière de l'ancienne forêt de
Broceliande, au bord d'un étang ombragé de beaux arbres, furent créées
en 1633. Elles firent d'abord partie de la puissante maison de Laval, et
devinrent plus tard, avec la forêt qui les alimente, la propriété des
de èJonlfort, des de Rieux, des de Coligny, des de La Trémouille, et, il
y a quelques années à peine, des princes d'Orléans.
Le gars Mathurin
(Air n° 5)
C'est notre cuisinière,
S'y lèv' de grand matin — tin tin,
S*y lèv' de grand matin.
Pour y fair' sa toilette,
Et se rendre au moulin — tin tin,
Et se rendre au moulin.
(bis.)
\ bis.
(bis.)
\ bis.
Frapp' du pied dans la porte, (bis.)
— Dormez-vous, Mathurin? — tin tin, \
Dormez-vous, Mathurin? )
Je n* dors ni je n 1 sommeille ,
Je vous entends très bien — tin tin,
Je vous entends très bien.
(bis.)
} bis.
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i
— 153 —
Il la prend, il la jette
Dessur un sac de grain — tin tin,
Dessur un sac de grain.
— Ah! finissez, dit-elle,
Vous m'enfarinez bien — tin tin,
Vous m'enfarinez bien.
— Si je vous enfariné,
J' vous défarfnrai bien — tin tin,
J' vous défarin'rai bien.
Avec des brosses fines
Qui sont dans mon moulin — tin tin,
Qui sont dans mon moulin.
— Si je savais, dit-elle,
Je reviendrais demain — tin tin,
Je reviendrais demain.
J'apport'rais de la miche
Et quatr' bouteill's de vin — tin tin,
Et quatr' bouteilFs de vin.
Pour donner du couraige
Au bon gars Mathurin — tin tin,
Au bon gars Mathurin.
A caresser les filles,
Qui vont dans son moulin — tin tin,
Qui vont dans son moulin.
(6t>.)
bis.
(bis.)
bis.
(bis.)
bis.
(bis.)
bis.
(bis.)
bis.
(bis.)
bis.
(bis.)
bis.
(bis.)
bis.
Cette chanson, recueillie au village de Y Abbaye de Tallouet, est attri-
buée à un forgeron de Paimpont qui avait vu une fille d'auberge se
rendre au moulin du gars Mathurin. Hélas I ce moulin est aujourd'hui
en ruines, et porte le nom de Trompe-Souris, parce que les souris n'y
trouvent plus rien à grignoter.
11
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— 454 —
La Cressonnière
(Air n<> 6)
Dimanche, à la ressiée,
J'alli vair Marion,
Bon, bon, <T la cressonnière,
J'alli vair Marion,
Bon, bon, le bon cresson !
J' ly dis comm' ça : « La belle,
J' veux pas rester garçon,
Bon, bon, d' la cressonnière,
J' veux pas rester garçon,
Bon, bon, le bon cresson!
— Ma, j* veux rester, dit-elle,
Vieiir fille à la maison. »
Bon, bon, d' la cressonnière,
Vieiir fille à la maison,
Bon, bon, le bon cresson!
Le cœur greus (1) de tristesse,
J' fus serrer du cresson,
Bon, bon, d' la cressonnière,
J' fus serrer du cresson,
Bon, bon, le bon cresson !
J' vis Marion dans l'herbe,
R'troussant son cotillon,
Bon, bon, d' la cressonnière,
Retroussant son cotillon,
Bon, bon, le bon cresson !
Son pied glissi dans l'ève (2),
EU' chet (3) dans Vbouillon (4),
Bon, bon, d' la cressonnière,
EU' chei dans Vbouillon,
Bon, bon, le bon cresson!
J' la pris par sa main blanche,
La mis sur le gazon,
Bon, bon, d' la cressonnière,
La mis sur le gazon,
Boa, bon, le bon cresson !
Elle était vivrebelle (5),
Ainsi en pâmoison,
Bon, bon, d' la cressonnière,
Ainsi en pâmoison,
Bon, bon, le bon cresson !
J' lessuyis o (6) ma manche
Des pieds jusqu'au menton,
Bon, bon, d' la cressonnière,
Des pieds jusqu'au menton,
Bon, bon, le bon cresson!
J'iy dis, dedans l'oreille :
« Veux-tu d'ma (7), Marion?
Bon, bon, d' la cressonnière,
Veux-tu d'ma, Marion?
Bon, bon, le bon cresson !
(1) Gros. — (2) Eau. — <3) Tomba. — (4) Boue. — (5) Vraiment belle.
— (6) Avec. — (7) De moi.
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— 155 —
— Quand tu voudras, dit-elle,
Nous nous épouserons,
Bon, bon, d' la cressonnière,
Nous nous épouserons,
Bon, bon, le bon cresson ! >
(Chanson recueillie dans les bois de la Musse,
commune de Baulon, arrondissement de Redon.)
Les Buans de Noa
(Les Brouillards de Noftl)
(Air n<> 7)
La conie (4) est arrivée
Dans les bois et dans les champs.
Ban, ban!
J'entends la cloch' du villaige (2),
Ban, ban!
De Noa vèci les buans (3).
Nia pu d'oisiaux dans la prèe (4) ;
Seul' la reupie (5) va sautant.
Ban, ban! etc.
La pâtoure (6) à la vesprée
Va prom'ner ses moutons blancs.
Ban, ban ! etc.
Les pieds dans l'herbe grouèe (7),
Le pâtou (8) va la suivant.
Ban, ban! etc.
(1) Corneille. — (2) Village. — (3) De Noël voici les brouillards. —
(4) Il n'y a plus d'oiseaux dans la prairie. — (5) Le Rouge-gorge. —
(6) Bergère. — (7) Glacée. — (8) Berger.
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— 156 —
Au daig (1) de sa ben ? : mée
Il passe un anneau d'argent.
Ban, ban! etc.
A ménet (2), la mess' sonnée,
Ils ont juré le serment.
B?n, ban!
J'entends la cloch' du villaige.
Ban, ban!
De Noa vèci les bu ans.
(Chanson recueillie dans le bois de la Marzelière,
commune de Bain.)
Ma Mignonnette
(Air no 8)
Non, jamais je ne sais (3) si aise
Qu'ayant ma mie auprès de mè (4); (bis.)
Je lui dis tout bas dans l'oreille :
c Ma mignonnette, embrasse-mè. (ter.)
— Nenni, nenni, me répond-elle,
Vous v'zen allez servir le rey (5); (bis.)
Quand vous y serez à la guerre,
Vous n'y penserez plus à mè. (ter.)
— Si fait, si fait, ma mignonnette,
J'y penserai toujours à vè (6) ; (bis.)
J'y ferai faire un' grande imaige
A la ressemblance de tè (7). (ter.)
(1) Doigt. — (2) Minuit. — (3) Suis. - (4) Moi. — (5) Roi. — (6) Vous.
(7) Toi.
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— 157 —
Cent fès (1) le jour, ma mignonnette,
Cent fès le jour, je l'embrasserai. (bis.)
Si mes camarades m'y demandent
Ce que j'y ai à tant pleurer, (ter.)
Je leur dirai, ma mignonnette,
Ma mignonnett', je leur dirai : (bis.)
« C'est le souvenir de ma maîtresse,
Que j'ai oïu (2) le temps passé. »
(Chanson des bûcherons de la forêt de Paimpont.)
Ma Julienne, venez çà
(Air n<> 9)
En revenant de voir nos blés, (bis.)
J'ai rencontré trois cavaliers.
Julienne ici,
Julienne là,
Ma Julienne, venez çà !
J'ai rencontré trois cavaliers, (bis.)
Deux de cheva (3) et un de pied (4).
Julienne ici,
Julienne là,
Ma Julienne, venez çà !
Deux de cheva et un de pied, (bis.)
Celui de pied m'a demandé,
Julienne ici,
Julienne là,
Ma Julienne, venez çà !
(1) Fois. — (2) Eue. — (3) Deux à cheval. — (4) Conduisant son cheval
par la bride.
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— 158 -
Celui de pied m'a demandé : (bis.)
— Bell', donnez-moi un doux baiser.
Julienne ici,
Julienne là,
Ma Julienne, venez ça !
— Bell', donnez-moi un doux baiser. (bi$.)
— Prenez-en deux et vous hâtez.
Julienne ici,
Julienne là,
Ma Julienne, venez çà !
— Prenez-en deux et vous hâtez, (bis.)
Car j'entends ma mèr' m'appeler.
Julienne ici,
Julienne là,
Ma Julienne, venez çà !
Ma Julienne venez çà nous fut chantée il y a près de vingt ans par
M. Guérin de la Roche-Giffard, alors propriétaire du splendide château
situé dans la commune de Saint-Sulpice des Landes, et qui appartient
aujourd'hui à M. Récipon, député.
M. Guérin la tenait lui-même d'un sabotier de la forêt de Teillay.
Le petit Moine
(Air n« 10)
C'était un petit moine,
De Sainte- Anne en Auray,
Qui s'en va voir les filles
Le soir après souper.
Tourne, tourne ton moulin, tourne, |
Tourne, tourne ton moulinet. '
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— 159 —
Qui s'en va voir les filles
Le soir après souper.
Il en rencontra une
A la sortie du tet (4).
Tourne, tourne ton moulin, tourne, ) .
Tourne, tourne ton moulinet. »
Il en rencontra une
A la sorti* du tet;
Il lui demanda : Belle,
Qu'avez-vous à pleurer?
Tourne, tourne ton moulin, tourne, } _ .
Tourne, tourne ton moulinet. '
Il lui demanda : Belle,
Qu'avez-vous à pleurer?
— J'ai tous mes lits à faire,
Et mes vach's à tirer.
Tourne, tourne ton moulin, tourne, \
Tourne, tourne ton moulinet. '
— J'ai tous mes lits à faire,
Et mes vach's à tirer.
— Que donneriez- vous, belle?
Je vous les tirerais.
Tourne, tourne ton moulin, tourne, J
Tourne, tourne ton moulinet. '
— Que donneriez- vous, belle?
Je vous les tirerais.
— Je donnerais tout Rennes
Et Saint'-Anne en Auray.
Tourne, tourne ton moulin, tourne, ( , .
Tourne, tourne ton moulinet. '
(1) Écurie.
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— 160 —
— Je donnerais tout Rennes
Et Saint'-Anne en Auray. »
Le moine a pris la jatte,
À la vache est allé.
Tourne, tourne ton moulin, tourne, j
Tourne, tourne ton moulinet. » l8m
Le moine a pris la jatte,
À la vache est allé ;
La vache était jeunette,
EU* jouait du jarret.
Tourne, tourne ton moulin, tourne, I
Tourne, tourne ton moulinet. ' t8 '
La vache était jeunette,
EU* jouait du jarret ;
Elle a jeté mon moine
Dans un des coins du tet.
Tourne, tourne ton moulin, tourne, ) .
Tourne, tourne ton moulinet. '
Elle a jeté mon moine
Dans un des coins du tet;
Le moin' s'est relevé
Meurtri, ensanglanté.
Tourne, tourne ton moulin, tourne,
Tourne, tourne ton moulinet.
Le moin' s'est relevé
Meurtri, ensanglanté;
Il jura par saint Gilles
(C'est le nom qu'il portait).
Tourne, tourne ton moulin, tourne,
Tourne, tourne ton moulinet.
Il jura par saint Gilles
(C'est le nom qu'il portait)
} bis.
\ bis.
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— 461 —
Que jamais sous les vaches
11 ne s'accroupirait.
Tourne, tourne ton moulin, tourne,
Tourne, tourne ton moulinet.
Que jamais sous les vaches
Il ne s'accroupirait ;
Qu'il n'aim'rait plus les filles
Ayant des vach's à lait.
Tourne, tourne ton moulin, tourne.
Tourne, tourne ton moulinet.
Qu'il n'aim'rait plus les filles
Ayant des vach's à lait ;
Que dedans sa cellule
Il se renfermerait.
Tourne, tourne ton moulin, tourne,
Tourne, tourne ton moulinet.
Que dedans sa cellule
Il se renfermerait ;
Quand il pens'rait aux filles,
Il embrass'rait sa craix (1).
Tourne, tourne ton moulin, tourne,
Tourne, tourne ton moulinet.
bis.
i
bis.
bis.
\ bis.
(Variante, à partir du couplet n° 11)
Le moin' s'est relevé,
Jurant comme un baudet ;
Il avait de la bouse
Dans les yeux, dans le pail (2).
Tourne, tourne ton moulin, tourne, ) .
Tourne, tourne ton moulinet. '
(1) Croix. — (2) Poil.
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— 162 —
Sa robe mi-usée
Crevit dans mille endrets (1);
Sa culotte percée
Laissait voir ses genouets (2).
Tourne, tourne ton moulin, tourne,
Tourne, tourne ton moulinet.
| bis.
(Chanson des sabotiers de la forêt de Rennes.)
Les trois Commères
(Air n« 11)
C'étaient trois bonnes commères,
S'en venant de Vaguibra (3), {bis.)
Se disaient les un's aux autres :
« Ma commèr', que j'ai grand sa (4). »
Tu ne bairas pu (5), commère,
Tu ne bairas pu o ma (6) !
« Entrons, va, dans cette auberge,
J'en berrons chacun' notr' fa (7). » (&w.)
EU's en ont bu trois barriques,
Et encore avaient grand sa.
Tu ne bairas pu, commère,
Tu ne bairas pu o mal
< Bah! bah! bah! leur dit l'hôtesse,
Sortez toutes de chez ma. » (bis.)
Si v'z'aviez vu ces trois vieilles, •
Tout's trois s'entr'haller dans le pa (8) !
Tu ne bairas pu, commère,
Tu ne bairas pu o ma!
(1) Endroits. — (2) Genoux. — (3) De faire des déménagements. —
(4) Soif. — (5) Boiras plus. — (6) Avec moi. — (7) Fois. — (8) Se
prendre aux cheveux.
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- 163 —
L'un* perdit sa devantière (1),
L'autr' s'en fut chéier (2) dans le toi (3), (bis.)
La troisièm', la plus colère,
S'était démanché un bras !
Tu ne bairas pu, commère,
Tu ne bairas pu o ma !
(Chanson du bois de la Serpandais, commune
de Saint-Sulpice des Landes.)
Adieu donc, ma chère Nânon
(Air n<> 12)
J'ai fait une maîtresse,
Trois jours n'y a pas longtemps.
Je m'suis f éloigné d'elle;
, Je n'ia vois pas souvent.
J'irai la voir dimanche.
N'aura-t-ell' pas changé de sentiment?
Je n'en sais rien ;
Je m'suis f engagé pour sept ans.
Adieu donc, ma chère Nânon.
— Je m'suis f engagé, belle,
Aujourd'hui pour sept ans ;
Quand c'temps sera passé,
La bell', j't'épouserai.
— Sept ans, répond la belle,
Sept ans, c'est bien du temps.
A qui conter mes peines,
Mes sensibles tourments?
— Je m'suis t'engage pour sept ans.
Adieu donc, ma chère Nânon.
(1) Tablier. — (2) Choir. — (3) Étable.
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— 164 -
— Les garçons du village
Sont-y pas bons enfants ?
T'y causerons souvent,
Pendant sept ans d'absence.
Ils te diront cent fois :
t Belle, aim' moi. Belle, ainV moi. »
Pour t'y faire oublier
L'amour du temps passé.
— Les garçons du village
N f savent point fair' l'amour;
Ils ont le raôm' langage,
Toujours les mém's discours.
C'est pas comm' toi, fidèle amant,
Toujours aimant, toujours causant,
Toujours plaisant, toujours chantant,
Toujours changeant de sentiment.
Au bout de sept années,
Il s'en est revenu,
S'en va droit à la porte,
Trois petits coups frappa.
— Bell' Nânon, dormez-vous?
Sommeillez-vous, la belle ?
Si vous dormez, réveillez-vous,
C'est votre amant qui parle à vous.
(Chanson du village du Canée, dans la forêt de Paimpont.)
Je n'serai pas religieuse
(Air n« 13)
Entre Paris et Versailles,
Il y o-t-une abbaye, (bis.)
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— 165 —
Il y a-t-un' petit' nonne
Qui n' veut pas porter l'habit.
— • Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit !
Il y a-t-un' petit' nonne
Qui n' veut pas porter l'habit. (bis.)
EU' demande à la tourière
S'il fait bon prendre un mari.
— Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit !
Eli' demande à !a tourière
S'il fait bon prendre un mari. (bis.)
— Ah! là, oui, répondiL-elle,
Quand il est fort bien choisi.
— Je n' s'rai pas religieuse,
* Je n' saurais porter l'habit!
— Ah! là, oui, répondit-elle,
Quand il est fort bien choisi. (bis.)
La bonn' mère est à la porte,
Qui entendit tout ceci.
— Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit !
La bonn' mère est à la porte,
Qui entendit tout ceci. (bis.)
— Rentrez, rentrez, petit' sotte,
Rentrez bien vite au logis.
— Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit !
— Rentrez, rentrez, petit' sotte,
Rentrez bien vite au logis, (bis.)
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— 466 —
Ou bien j'enverrai nouvelle
A votr' pèr* de tfm' vous cri (4).
— Je n' s'rai pas* religieuse,
Je n' saurais porter l'habit !
— Ou bien j'enverrai nouvelle
A votr* pèr' de v'ni' vous cri. (bis.)
Le dimanche, ell' s' mit en route,
Le lundi, ell' s'y rendit.
— Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit!
Le dimanche, ell' s' mit en route,
Le lundi, ell' s'y rendit; (bis.)
Le mardi, on cherche un homme,
L'mercredi, on la marie.
— Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit !
Le mardi, on cherche un homme,
L'mercredi, on la marie; (bis.)
Le jeudi, ell' tomb' malade,
L'vendredi, on Yenterrit.
— Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit !
Le jeudi, ell' tomb' malade,
L'vendredi, on Yenterrit; (bis.)
L'samedi, on porte le deuil,
Le dimain (2), on le quittit.
— Je n' s'rai pas religieuse,
Je n' saurais porter l'habit!
(Chanson des charbonniers de la forêt de Teillay.)
(1) Venir vous chercher. — (2) Dimanche.
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- 167 -
La belle Céleste
(Air n<> 14)
Chez mon pèr', fêtions douze éfants (4), (bis.)
Tétions Pêne, fêtions Mène,
Tétions Jacques, Jacgf Élène,
Tétions Haut, Haut le Mau,
Tétions Perrine, Étiennette,
Téotiste, Agath\ Céleste,
La belle Céleste!
Celle que mon cœur aime !
Mon père a marié ses éfants, (bis.)
A marié Pêne, a marié Mène,
A marié Jacques, Jacq' Élène,
A marié Haut, a marié Mau,
A marié Perrine, Étiennette,
Téotiste, Agathe, Céleste,
La belle Céleste !
Celle que mon cœur aime !
Mon père a doté ses éfants, (bis.)
A doté Pêne, a doté Mène,
A doté Jacques, Jacq' Élène,
A doté Haut, a doté Mau,
A doté Perrine, Étiennette,
Téotiste, Agathe, Céleste,
La belle Céleste !
Celle que mon cœur aime !
Il les a dotés richement : (bis.)
Cent francs à Pèn', cent francs à Mène,
(1) Enfants.
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— 168 —
Cent francs à Jacques, Jacq' Élène,
Cent francs à Haut, cent francs à Mau,
Cent francs à Perrine, É tienne tte,
Téotiste, Agathe, Céleste,
Miir francs à Céleste!
Celle que mon cœur aime !
Us ont tous eu des éfants : (bis.)
Un 1 fille à Pêne, un' fiUe à Mène,
Un' fille à Jacques, à Jacq' Élène,
Un' fille à Haut, un' fille à Mau,
Un* fille à Perrine, Etienne tte,
Téotiste, Agathe, Céleste,
Un gars à Céleste !
Celle que mon cœur aime!
(Chanson recueillie dans la forêt de Teillay.)
Celle que son cœur aime
(Variante de la chanson précédente : La Belle Céleste)
Un roi allant à la chasse, {bis.)
Rencontra cinq damoiselles,
Toutes jeunes, toutes belles.
L'une était Mine,
L'autre était Fine,
Les autres, Laure et Herminette,
Celles qui jouent de l'épinette,
Et puis sa reine,
Celle que son cœur aime !
Il salua Mine,
Il salua Fine,
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— 109 —
Il salua Laure et Herminette,
Celles qui jouent de l'épinette,
Et embrassa sa reine,
Celle que son cœur aime!
Il renvoya Mine,
Il renvoya Fine,
Il renvoya Laure et Herminette,
Celles qui jouent de l'épinette,
Et garda sa reine,
Celle que son cœur aime !
Bien triste fût Mine,
Bien triste fut Fine,
Bien tristes furent Laure et Herminette,
Celles qui jouent de l'épinette,
Mais bien gaie fut sa reine,
Celle que son cœur aime !
Il consola Mine,
Il consola Fine,
Il consola Laure et Herminette,
Celles qui jouent de l'épinette,
Et caressa sa reine,
Celle que son cœur aime!
Il régala Mine,
Il régala Fine,
Il régala Laure et Herminette,
Celles qui jouent de l'épinette.
Il régala aussi sa reine,
Celle que son cœur aime !
Il congédia Mine,
Il congédia Fine,
d2
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-17D-
Il congédia Laure et Herminette,
Celles qui jouent de l'épinette,
Et enfin sa reine,
Celle que son cœur aime 1
(Chanson recueillie dans la forêt du Pertre, en 1880.)
• (communiquée par M. de la Please.)
Tn'9îm* pas la n o blesse (1)
(Air no 15)
Mon pèr* n'avait d'éfant (2) que ma (3) ; (bis.)
Vlà qui m'disit : c Mon gars, mari' ta (4). »
Va, Ta, j' n'aim' pas la noblesse, ma, (bis.)
y n'aim' pas la nobiesse!
Vlà qui m'disit : c Mon gars, mari' ta. » (bis.)
M'a baillé (5) un' belF fomme (6) à ma.
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la nobiesse!
M'a baillé un' belT fomme à ma; (bis.)
Je la m'nis (7) au bal conte (8) ma.
Va, va, j' n'aim 9 pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la nobiesse!
Je la m'nis au bal conte ma. (bis.)
Passi par là un noble en na (9).
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la nobiesse!
Passi par là un noble en na, (bis.)
Qui fit danser bell' fomme à ma.
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la nobiesse!
(1) Noblesse. — (2) Enfant. — (3) Moi. — (4) Toi. — (5) Donné.
(6) Femme. — (7) Menai. — (8) Avec. — <9) Noir.
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— 474 —
Qui fit danser bell' fomme à ma. (bit.)
V m'en fus crier (1) dans notre tat (2).
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la noblesse!
J' m'en fus prier dans notre tat. (bis.)
N'y avait qu' la grand' vach' naire (3) à ma.
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la noblesse !
N'y avait qu' la grand' vach' naire kma. (bis.)
Tlà fy pas qu'è m'bousi dans l'pa (4).
Va, va, y n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la nobiesse!
, Tlà t'y pas qu'è m'bousi dans Vpa. (bis.)
Je pris la fourch', m'en démêla.
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
r n'aim' pas la nobiesse!
Je pris la fourch', m'en démêla. (bis.)
J' m'en fus crier dans l'autre tat.
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la nobiesse !
t
J' m'en fus crier dans l'autre tat; (bis.)
N'y avait qu' la grand' jument à ma.
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J 9 n'aim' pas la nobiesse!
N'y avait qu' la grand' jument à ma, (bis.)
Qui riait des dents, et non pas ma.
Va, va, j' n'aim' pas la nobiesse, ma, (bis.)
J' n'aim' pas la nobiesse!
(Chanson recueillie dans le bois du Véréal, commune
de Bain, arrondissement de Bedon.)
(1) Pleurer. - (2) Étable. — (3) Noire. — (4) Poil.
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— 472 —
je soi* d'Allemagne
Mon père a fait faire
Trois petits japons blancs.
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
Je suis la plus p'tite,
Et j'ai eu le plus grand.
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
D'ia rognur' d'ma jupe
Je m'en suis fait des gants.
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
J' suis allé les vendre
Au marché d'Orléans.
Je suis d'Allemagne,
Je parle- allemand.
Dans mon ch'min rencontre
Le fils d'un adjudant.
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
Il m'a d'mandé : « Belle,
Un baiser en passant. »
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
J' lui en ai donné
Un baiser de mes gants.
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
Il est allé s'plaindre
A Renn's, au Parlement.
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
< Ah! c'est vous, la belle,
Qui battez les amants?
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
— Ah! oui, ah! oui, dis-je,
Quand ils sont insolents !
Je suis d'Allemagne, •
Je parle allemand.
J'en ferais bien d'méme
A Monsieu l'Président! »
Je suis d'Allemagne,
Je parle allemand.
(Chanson du bois de la Marzelière, dans la commune
de Bain, arrondissement de Redon.)
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— 473 —
Le vieillard qui radote
Mon père m'a mariée
Avec un vieux bonhomme,
Pour moi, j'aurais «mieux aimé
Avoir un beau jeune homme.
Refrain.
C'est un vieillard qui radote,
Ne va, ne vient, ni ne trotte.
Pour moi, je veux un mari
Qui saut', qui rit, qui babille.
Pour moi, je veux un mari
Qui toujours soit réjoui !
Sitôt qu'il vient quelqu'un cheu nous,
Il entre en jalousie.
H dit qu'il ne veut voir chez lui
Aucune compagnie.
Refrain.
C'est un vieillard qui radote,
Ne va, ne vient, ni ne trotte.
Pour moi, je veux un mari
Qui saut', qui rit, qui babille.
Pour moi, je veux un mari
Qui toujours soit réjoui !
Vous jeun's filles à marier,
Ne fait's point trop les fines ;
Prenez qui voudra vous aimer,
îf' soyez pas difficiles.
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— 474 —
Refrain.
Craignes le vieux qui radote,
Ne Ta, ne vient, ni ne trotte ;
Prenez plutôt des maris
Qui saut'nt, qui rient, qui babillent.
Prenez plutôt des maris
Qui toujours soient réjouis 1
(Chanson recueillie dans la forêt de la Guerche.)
La verduron, durette
Je voudrais bien me marier, (bis.)
Mais j'ai bien peur de me tromper, (bit.)
Tromper en amourette,
La verduron, durette 1
Je ne veux point d'un avocat, (ois.)
Car il faut plisser son rabat (bis.)
Et aussi ses manchettes,
La verduron, durette!
Je ne veux point d'un procureur, (bis.)
Car ils sont tous des rabâcheurs, (bis.)
Et la chicane en tète,
La verduron, durette !
Je ne veux point d'un médecin, (bis.)
Car il s'en va, dès le matin, (bis.)
Chez Jeanne et chez Jacquette,
La verduron, durette ! «
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— 175 —
Je ne veux point d'un financier, (bis.)
Car il est toujours occupé, [bis.)
Et l'œil à la cassette,
La verduron, durette !
Parlez-moi d'un jeune officier, (bis.)
Car il est toujours disposé (bis.)
A vous conter fleurette,
La verduron, durette !
(Chanson des bûcherons de la forêt d'Argentré.)
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— 476 —
m. — CHANSONS DU BORD DE L'EAU
Les trois gas de Guer
(Air n<> 16)
Il était trois bons gas {bis.)
De la ville de Guer (1), Ion la,
Du bourg de Carantoir (1).
Qui se sont embarqués {bi$.)
A cent lieues sur mer, Ion la,
A cent lieues sur mer.
Le vent leur était bon, (bis.)
La mer était contraire, Ion la,
La mer était contraire.
Le vent les a jetés (bis.)
Proch' d'un moulin à vent, Ion la,
Proch' d'un moulin à vent.
Moulin qui moud de l'orge, (bis.)
Moulin qui moud de l'orge, Ion la,
Ainsi que d' la pommelle.
(1) Guer et Carantoir sont deux bourgs du Morbihan, très voisins de
rille-et-Vilaine.
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— 177 -
La fille du meunier (bis.)
Leur fait la révérence, Ion la,
Leur fait la révérence.
Le meunier leur demande : (bis.)
— D'où vient la connaissance, Ion la,
D'où vient la connaissance?
— Ne t'en souviens-tu pas, (bis.)
Que nous étions à Nantes, Ion la,
A lui choisir des bagues?
Nous en choisim's sur cent, (bis.)
Nous n'en retinm's que quatre, Ion la,
Nous n'en retînm's que quatre.
— Sont encore à mes doigts; (bis,)
Les voulez-vous reprendre, lpn la,
Les voulez-vous reprendre?
— Votre cœur est le mien, (bis.)
Ils sont à la balance, Ion la,
lis sont à la balance.
— Si T votr* emport' le mien, (bis.)
lis coucheront ensemble, Ion la,
Ils coucheront ensemble.
Dans un biau lit carré, (bis.)
Garni de roses blanches, Ion la,
Garni de roses blanches.
Aux quatre pieds du lit, (bis.)
Quatre pommes d'orange, Ion la,
Quatre pommes d'orange.
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— 178 —
Et au chevet du lit, (bis.)
Le rossignol il chante, ion la,
Le rossignol il chante.
Chante, beau rossignol, (bis.)
Chante la réjouissance, Ion la,
Chante la réjouissance.
De ces deux jeunes gens (bis.)
Qui vont coucher ensemble, Ion la,
Qui vont coucher ensemble,
(Chanson de Flétan, dans l'arrondissement
de llontfort)
j bis.
La Jeune Batelière
(Air n<> 17)
Ce sont trois garçons de la cour,
Qui s'en vont tous trois fair* l'amour;
Ils s'en vont, tout le long des rivières,
A deux, trois pas de la jeun' batelière.
— Monsieur, voulez-vous passer l'eau? 1
Mettez le pied dans mon bateau. )
Dans mon bateau il ya de belles chaises,
Nous passerons la rivière à notre aise.
— Bell', vos amours fraient-y si chères, j
Qu'on ne pourrait les acheter? j *
— Pour cent écus, oh ! ce n'est pas grand'chose,
Mais pour des mill* mes amours sont les vôtres.
Le beau, monsieur fouille à sa poche |
Et a sa bourse promptement )
— Prenez-n'en va, des cent aussi des mille,
Prenez-n'en va, ma gentil!' joli' fille.
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— 179 —
— Monsieur, vous v'ià za cent lieues d'eau, 1
Il nous faut sortir du bateau. (
Monsieur, voyez si je n'ai pas raison,
Apercevez-vous là-bas des maisons?
— C'est vrai; Mad'moiselle a raison. J
J'aperçois là-bas des maisons. )
— Vous y trouerez de grand's et belles chambres,
Où nous serons et nuit et jour ensemble.
Monsieur, oh! sans vous commander,
Il vous faut sortir le premier.
Eli' retira son navire en arrière,
S'en va chantant la joli' batelière.
— As-tu le cœur assez méchant
De t'en aller o mon argent!
— De ton argent tu n'en es plus le maître,
De ton argent je serai la maîtresse.
— La belT, rendez-moi cent écus
Et du reste n'en parlons plus.
— Tu n'en auras ni des cent ni des mille,
Ça t'apprendra à f y moquer des filles.
bis.
| bis.
| bis.
— Hélas! que diront-y> mes gens, )
Quand y n' me verront plus d'argent? )
— Tu leur diras, tu n'y mentiras guère,
Que tu as joué avec la batelière.
— Si tu reviens dans ce pays,
Tu pourras bien t'en repanti.
— Je ne s'rai plus petite batelière,
Je n'irai plus le long de ces rivières.
bis.
(Chanson des bords de FAIT, rivière qui prend
sa source dans l'étang de Paimpont.)
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— 180 —
Sous un Tilleul, un Bal s'Mt donné
(Air n<> 18)
Sous on tilleul,
Un bal s'est donné.
— Ma p'tit' maman,
Veux-tu que j'ailF danser?
— Non, non, ma fille,
Ta n'iras pas danser.
Mont' dans sa chambre,
Et se met à pleurer.
Son frèr' demande :
— Qu'as-tu donc à pleurer?
— Maman n' veut pas
Que j'aille au bal danser.
— Prends ta rob' blanche
Et ta ceintur* dorée.
Eli' fit un tour,
Et la voilà tombée.
Eli' fit deux tours,
Et la voilà noyée.
— Mon frèr', mon frère,
Me laiss'ras-tu noyer?
— Non, non, ma sœur,
Je vais te retirer.
bis.
bis.
bi*
bis.
bis.
bis.
bis.
bis.
bis.
bis.
bis.
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— ^81 -
Les cloch'g bientôt
Se mirent à sonner.
La mèr' demande :
— Qu'est-c' qu'on entend sonner?
— G' sont vos enfants
Qui viennent de se noyer !
\bis.
I
bis.
(Chanson recueillie à Sainte-Anne-sur-Vilaine,
canton du Grand-Fougeray.)
La Fleur de Genêt s'envole
A Nant's, à Nant's, est arrivé,
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
Un beau navir' chargé de blé,
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envoP, vol', vole,
La fleur de g'nét s'envoie.
— Marin, marin, combien ton blé?
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
— Jele le vends cent sous Vdemé (1)*
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', voie,
La fleur de g'nét s'envole.
(1) Boisseau.
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-482-
— Il n'est pas chtr, si c'est d* bon blé.
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
La jeune fille a 1' pied léger,
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol*, vol, vole,
La fleur de g'nét s'envole.
Dedans la barque die a sauté,
Oh! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', voP, vole,
La fleur de g'nét s'envole.
— Ce soir, o (1) moi, vous coucherez,
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
Et demain soir o mon valet.
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
— Oh! non, oh! non, monman (2) 1' saurait.
Oh ! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
lia fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
— Oh! non, oh! non, qui lui dirait?
Oh! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
(1) Avec. — (2) Maman.
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— Les p'tite oiseaux du marinier.
Oh! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole .
— Les p'tiU oiseaux n' saVnt point parler.
Oh! gai, bon bon, la fleur de g'nét,
La fleur de g'nét s'envol', vol', vole,
La fleur de g'nét s'envole.
(Chanson des mariniers des bords de la Vilaine.)
La Pileuse des bords du Canut
Le long du ruisseau,
En filant mon fuseau,
Je me tourn', je me vire,
Le long du ruisseau,
En filant mon fuseau,
Je me peign', je me mire,
Je me mir' dans l'eau !
Mon miroir dit que je sais belle,
Je m'en doutais ben quasiment,
J'ai tout l'air d'une damoiselle,
Tant ma personne a d'agrément.
Le long du ruisseau, etc.
Quand le seigneur vient à la chasse,
Il me regarde en soupirant.
— Ton bonheur il faut que je fasse;
Viens quant è moy, ma chère enfant,
Le long du ruisseau, etc.
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-184-
Ta auras varleU, équipaige,
Rob' de velours, croix et diamants;
Pour te conduire un joli paige
Et moy le plus tendr' des amants.
Le long du ruisseau, etc.
— Nenni, seigneur, c'est inutile,
Je ne peux vous donner mon cœur;
Votre amour est ben trop fragile
Pour un' filV qui n'a qW son honneur.
Le long du ruisseau, etc.
J'ai donné ma parole à Pierre
Qui est allé servir son roy.
Il reviendra bientôt, j'espère ;
Je veux ly dir* : c Sais fier de moy! »
Le long du ruisseau,
En filant mon fuseau,
Je me toura', je me vire,
Le long du ruisseau,
En filant mon fuseau,
Je me peign', je me mire,
Je me mir* dans l'eau !
(Chanson recueillie le 5 octobre 1884 au château
du Val, commune de Saint-Just.)
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185 —
IV. — CHANSONS DE CIRCONSTANCES
La Demande en mariage
(Air n<> 19)
— J'ai-z-encore une
Campagne à faire, à faire
| bis.
Dans mon pays,
Le rossignol il chante,
Chante la nuit,
Chante le jour,
Chantera toujours
Les plaisirs de l'amour.
— Brav' paysan, i
Donnez-moi votre fille, I bis '
Donnez-la-moi,
Brav' paysan,
Vous m'y rendrez Y cœur,
Le cœur bien content.
— Mon beau galant,
Ma fille elle est trop jeune;
Elle est trop jeune
A quatorze ans ;
Faites-lui l'amour,
L'amour en attendant.
} bis.
bis.
43
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-186 —
Denpuis (1) Paris
Jusqu'à Lorient;
J'emplirai ma bourse,
MaTwurse d'argent.
Quand ma campagne,
Ma canipagn' sera faite,
Je reviendrai
Dans mon pays
Pour y feir' l'amour,
L'amour à mon plaisi.
(Chanson de la commune de Monteurs, canton de
Saint-firice, arrondissement de Fougères.)
\bis.
LA NOCE
L'Arrivée de l'Agouvraux (2)
— Monsieur le marié,
Si nous avons tardé,
Nous amenons du bien,
Mais il vous appartient.
J' vous am'nons lit garni,
Armoire et table aussi,
Tous les coffres remplis.
(On entre dans la maison
— Monsieur le marié,
Yotr' fiancée vous d'mande
De placer son ménage
A son arrangement.
Monsieur le marié,
Vous n' voyez pas encor
Le plus beau du trésor;
Vous la verrez venir
Mardi l'après-midi
Avèque son mari.
•
pour placer le ménage.)
— Puisque ma mie Ta dit,
J'irai à sa demande ;
Je lui serai fidèle,
Fidèle je lui serai,
Et je lui donnerai
Les marqu's de ma fidélité.
(1) Depuis. — (2) Mobilier de la mariée.
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- 187 —
La Beurrée
Lorsque les mariés reviennent au village, après la messe, les personnes
restées à la maison pour préparer le repas de noce vont au-devant d'eux
et leur offrent une beurrée, en chantant :
Mon père il m'a mis à servi;
Nouvelle mariée, voici,
De par sous la lavande,
Où sont les gens du. marié?
On les demande
Ah ! les voici, ah I les voilà
Qu'y s'y présentent.
Les parents et amis du marié répondent :
— Avaux (1) cent écus à leur donner?
Ils sont prêts à les prendre.
Chanson du repas
Nous somm's venus ce jour
Du fond de nos villages,
C'est pour vous annoncer
La joie du mariage,
A Monsieur votre époux
Aussi bien comme à vous ;
Embrassez-vous tous deux
Et soyez bien heureux I
N'avez-vous pas été
Ce matin à la messe?
Avez-vous entendu
Ce qu'il a dit, le prêtre?
(1) Avez-vous.
Fidèle à votre époux,
De l'aimer comme vous,
Fidèle à votre époux
La restant de vos jours.
L'amant qui vous a pris
C'est un garçon bien sage,
Il a bien le talent
D'y conduire un ménage.
Ah t le joli talent,
Que le prix en est long;
Ah ! le joli talent,
Que le prix en est grand.
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— 488 —
Quand on dit son époux,
On dit souvent son maître;
Ils ne sont point si doux
Gomme ils ont promis d'être;
Car doux ils ont promis
D'être toute leur vie,
Ont promis d'être doux,
Ne le sont point du tout.
Aujourd'hui, grand festin,
Tout le mond' vous honore ;
Et peut-être demain,
Ça dur'ra-t-il encore?
Mais au bout de trois jours
Vous rest'rez seuls chez vous;
Mais au bout de ce temps
Vous s'rez seuls à présent;
Il vous en souviendra,
Madame la mariée,
D'avoir été liée
Avec un lien d'or
Qui dur' jusqu'à la mort,
D'avoir été liée
Avec un lien d'argent
Qui dure aussi longtemps.
Tenez, v'ià un bouquet
Que ma main vous présente;
Prenez-en une fleur
Pour vous faire comprendre
Que tous plaisirs, honneurs,
S'en vont comme une fleur.
Tenez, v'ià un gâteau
Que ma main vous présente;
Prenez-en un morceau
Pour vous faire comprendre
Qu'il faut pour vous nourrir
Travailler et souffrir.
Vous n'irez plus au bal,
Madam' la mariée,
Rest'rez à la maison
Tandis qu' les autr's iront,
Vous berc'rez les poupons
Tandis qu' les autr's iront.
Si vous avez chez vous
Des bœufs aussi des vaches,
Des brebis, des moutons,
L'embarras du ménage,
Faudra soir et matin
Veiller à tout ce soin.
Si vous avez chez vous
Enfants et domestiques,
Faudra faire écouter
La parole de Dieu,
Car vous seriez tous deux
Coupables devant Dieu.
(Chanson recueillie à Bain, chef-lieu de canton.)
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— 189 —
Le Plaisir du Ménage
(Chanson chantée à table le jour de la noce.)
— Je viens à vous, et fort innocemment,
Pour vous consulter, mèr' Berlotte,
Sur un sujet que j' crois intéressant,
Et qui depuis longtemps m'interlope (I).
Vous devez savoir — ah ! dame, c'est bien certain —
Les chos's qu'on ignore à mon âge.
Je vous en prie, dites-moi donc un brin
Quels sont les plaisirs du ménage?
— G' que tu m' demand's là, vois-tu, ma chère enfant,
C'est assez difficile à dire ;
Pour t' obliger, j' vais essayer pourtant,
Si cela se peut, de t'instruire.
Mieux que tout autr', ah! je puis, par bonheur,
Conseiller une fille sage.
Vlà quarante ans, hélas ! que j' sais par cœur
Quels sont les plaisirs du ménage.
Chez les gens rich's, ainsi que chez les grands,
Je ne sais comment cela se fait, Magdeleine,
Mais je sais bien que chez les pauvres gens
Le plaisir est plus rare que la peine.
Quand on s' marie sans un sou dans F gousset,
Après quelque temps d' mariage,
Malgré l'amour, faut danser d'vant 1' buffet :
Voilà le plaisir du ménage.
Les premiers mois, on s'adore à genoux,
Comm' deux tourtereaux on rigole,
Puis on se donne les mots les plus doux :
Mon chat, mon rat, mon raton, ma poupoule;
(1) Interloque.
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Avec le tempe, il vous vient um enfant,
Qui pleur', piaille el fait le tapage;
Vingt fois par jour, il faut l' changer de vêtements :
Voilà le plaisir du ménage.
Quand, par exempl', votre homme est d' bonne humeur,
A la campagne il vous emmène
Vous promener par trent' degrés d' chaleur,
Cueillir des bluets dans la plaine ;
On mang' du veau, on s' roui' sur le gazon.
Tout à coup survient un orage,
Faut retourner pour gagner sa maison :
Voilà le plaisir du ménage.
Quand on arrive à son sixièm' bambin,
Bonsoir plaisirs et promenades,
Faut s'coucher tard et se lever matin
Pour faire des bouillies, des panades.
Vous vieillissez, vous perdez vos attraits,
Quoiqu' vous soyez gentille et sage.
De tous côtés votre homme vous fait des traits.
Voilà le plaisir du ménage.
Dans un ménage, il arriv' bien souvent
Que l'époux ne rentr' qu'à l'aurore,
Après avoir dépensé son argent,
Heureux s'il lui en reste encore !
Les jours suivants, tant pis pour la petite,
On boit de l'eau, on mange du fromage,
Encor faut-il l'acheter à crédit :
Voilà le plaisir du ménage.
Mais, chère enfant, il est si ennuyeux
D' rester à coiffer saint' Gath'rine,
Que, pour ma part, j' crois qu' tu frais mieux
De prendre un garçon de bonn' mine.
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— i91 -
Et, s'il est doux, sobre, fidèle et franc,
Galant, tendre, économe et sage,
Tu pourras dir' que t' as un merle blanc,
Lorsque tu seras en ménage.
Cette chanson, très populaire dans l'arrondissement de Bedon, n'est
assurément pas du pays. Elle n'a pas la naïveté des autres chants de la
noce. Apportée peut-être par un soldat, ou même un marchand de chan-
sons, elle a subi quelques changements dans la bouche des paysans, mais
sa facture me la fait répudier comme œuvre du crû.
Le Déshabillé de la Mariée
— Monsieur le marié,
On voudrait vous parler :
C'est votre mariée
Qui est bien désolée ;
Venez la consoler.
Apportez-lui à boire,
Du vin de la bouteille,
Et venez l'embrasser.
— Madam' la mariée
Faut vous reconsoler,
Faut détacher vos hardes,
Vos anneaux et vos bagues,
Pour aller vous coucher.
— Je n' détach' point mes hardes,
Mes anneaux et mes bagues,
Je veux encor' danser.
— Madam' la mariée,
Faut vous déshabiller.
Détachez vos épilles (1)
Pour donner à ces filles
Qui vous ont assistée.
La mariée se déshabille en pleurant, et donne des épingles aux gars et
aux filles à marier. Elle doit toujours donner un nombre impair.
— Madam' la mariée,
Velou (2) vous en venir
Au logis d' chez votr' père,
D'où vous êtes sortie ?
Vous serez ramenée
De grande compagnie
Comme à venir ici.
(1) Épingles. — (2) Voulez-vous?
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— Oh! non, oh! non, les filles,
Point je ne m'ennuierai,
Ménage il m'y faut prendre
Aujourd'hui sans attendre,
Dieu me Ta commandé.
— 192 -
— Oh! non, oh! non, les filles,
Point je ne m'ennuierai;
S'il faisait clair de lune,
J'écrirai* o (1) ma plume
En vous disant adieu.
(Chanson recueillie à Bain, chef-lieu de canton de l'arrondissement
de Redon, et communiquée par M u * Adèle Desgrés.)
Départ des Invités
Le* invités (parents et amis de la mariée).
— Quand il faut quitter tout ce qu'on aime,
Le cœur ne peut jamais y consentir.
Ah ! ah ! ah ! c'est aujourd'hui même
Qu'il nous faut aller partir.
Le marié (en riant).
— Partez quand vous voudrez,
Mais pour moi je demeure.
Ah ! si jamais j'en pleure,
Sera quand vous r' viendrez.
La mariée (paraissant en colère au milieu des siens).
— Sans dout' je partirai
Sans verser une larme.
Groyez-vous que vos charmes
M'engag'raient à rester?
Le marié.
— Partez quand vous voudrez.
Mais il court après elle, et la ramène à la maison.
(1) Avec.
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- 193 -
La Gerbe
(Air no 20)
La Gerbe se chante quand on a achevé le battage du blé. Lorsque la
dernière airée est rentrée, une fille et un garçon vont chercher le fermier
et la fermière (le bourgeois et la bourgeoise)) et les font asseoir au milieu
de Taire sur une gerbe ornée de fleurs et de rubans. On présente à la
bourgeoise un gros bouquet. En même temps, le plus autorisé par son âge
et ses services dans la maison entonne gravement et d'un air solennel le
vieux chant traditionnel de la Gerbe, qui ne se chante que dans cette cir-
constance. . .
En donnant le bouquet :
— Ah ! salut à la bourgeoise,
Et le bourgeois en suivant.
Ah ! battu j'avons la gerbe
Aujourd'hui joyeusement.
Réponse du fermier :
— J' vous saluons, les enfants,
Les domestiqu's pareilPment.
Ah ! battu, etc. .
Le chanteur continue :
— Voici la Saint-Jean qu'arrive,
Et le mois d'août en suivant.
Ah! etc.
Par un matin, je m'y lève,
Par un beau soleil levant.
Ah! etc.
J'ai rentré dans mon jardin,
Par une porte d'argent.
Ah! etc.
J'aperçois un romarin
Qui fleurissait rouge et blanc.
Ah! etc.
J'en ai coupé une branche,
Avec mes ciseaux d'argent.
Ah! etc.
Je l'envoie à ma maîtresse
Par le rossignol chantant.
Ah! etc.
Elle m'y renvoie une lettre
Par l'alouette des champs.
Ah! etc.
Et moi qui ne sais pas lire,
Je sais bien ce qu'il ya d'dans.
Ah ! etc.
Il y a dedans la lettre :
< Mon ami, je vous aime tant! »
Ah! etc.
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194 —
Noos avons battu l'avène (1),
L'orge, le blé et le froment.
Ah! etc.
Nous somm's bien vingt on trente.
N'est-ce pas un beau régiment?
Ah! etc.
Nous irons à la grand'messe,
Les rubans au parvolant (2).
Ah! etc.
Cette chanson, originaire du canton de Saint-Brice en Cogles, arrondis-
sement de Fougères, se chante, chaque année, dans toutes les fermes
occupant un certain nombre d'ouvriers.
Jeannette au bois
(Air n<> 21)
On chante cette chanson en cueiilissant (arrachant) le chanvre. Tous les
cueillissoux se divisent en deux chœurs : les hommes d'un côté et les
femmes de l'autre.
Femmes. N'avez point vu Jeannette
[au bois, au bois, au bois?
Hommes. Oui, je l'avons vue, Jean-
nette, au bois, au bois, au bois.
F. De quel métier est-elle?
H. Elle était couturière.
F. En quoi y cousait-elle?
H. En soie et en dentelle.
F. De quoi est son aiguille?
//. Elle est tout argentine.
F. Dans quoi la ramasse-t-elle?
H. Dans sa poquette (3) d'ivoire.
F. Où met-elle s* poquette?
H. Dans l'écrin de son coTre.
F. De quoi est-il, son coffre ?
N'avez point vu Jeannette au joli
[petit bois?
Si, je l'avons vue, Jeannette, au
' [joli P^ b°is.
De quel métier est-elle?
Elle était couturière.
En quoi y cousait-elle ?
En soie et en dentelle.
De quoi est son aiguille?
Elle est tout argentine.
Dans quoi la ramasse-t-elle?
Dans sa poquette d'ivoire.
Où met-elle sa poquette f
Dans l'écrin de son coffre.
De quoi est-il, son coffre?
(1) Avoine. — (2) Qui vole au vent. — (3) Étui,
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— 195 -
H. Il est de cœur de chêne. Il est de cœur de chêne.
F. Qu'est-ce qui a fait son coffre? Qu'est-ce qui a fait son coffre?
H. C'est Jean Gautier, de Gogles. C'est Jean Gautier, de Cogles.
F. Qui n'a (4) fait la serrure? Qui n'a fait la serrure?
H. C'est Pierre Àussant, de Mon- C'est Pierre Aussant, de Mon-
[tours, [tours,
F. De quoi est la serrure? De quoi est la serrure?
H. Elle est de beau cuivr' jaune. Elle est en beau cuivr' jaune.
F. Qu'est-ce qui a fait la clé? Qu'est-ce qui a fait la clé?
H. C'est Pierr' Janvier, de Poilley. C'est Pierr' Janvier, de Poilley.
Cette chanson est connue de tons les habitants des campagnes des can-
tons de Saint-firice et de Louvigné-du-Désert,
La Passion
La Passion du doux Jésus,
Vous plairait-il entendre?
Écoutez-la, petits et grands,
Et prenez-y exemple.
Quand le doux Jésus était p'tit,
Y faisait pénitence :
11 a jeûné quarante jours,
Quarante nuits suivantes,
Sans jamais ni hoir' ni manger
Qu'une pomme d'orange
Que sa saint' Mèr' l'iavait donné
Dans sa jolie main bianche;
Encor ne l'a ti pas mangée :
En fit part à ses anges
Et à saint Pierre et à saint Paul,
A saint Michel archange.
Saint Pierre il a dit à saint Jean :
— Que la misère est grande !
(1) N'a pour a.
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— 196 —
Le doux Jésus Via répondu :
— Vous en voirez ben d'autr' :
Vous voirez la mer flamboyer
Gomme un flambeau qui flambe,
Vous voirez les petits oisiaux
Mouri dessur la branche,
Vous voirez la terre trembler
Et les rochers se fendre,
Vous voirez mon sang ruisseler
Tout oleva (1) mes membres.
(Loutehel, canton de Maure.)
(1) Le long de... Oleva, ou mieux Ol-val, qui veut dire descendre.
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— 497 —
V. — CHANSONS DE CONSCRITS
Les Conscrits
(Air n<> 22)
C'étaient trois jeun's garçons-,
Qui partaient pour Séville, (bis.)
C'étaient trois jeun's garçons,
Regrettant leurs maîtresses,
Leurs petits cœurs mignons.
Le plus jeune des trois
Regrette encor la sienne. (bis.)
Ne pouvant la quitter,
Le long de la rivière,
S'en fut la consoler.
Quand nous fûm's à Bordeaux,
Bordeaux la joli' ville, (bis.)
Il m'y prit mal de tête,
Un grand mal de côté.
Je crois que dans cett' ville
Il m'y faudra rester.
Le capitai n' nous dit :
<r Enfants, prenez courage, (bis.)'
En France nous r'viendrons ;
Nous r'viendrons voir nos blondes,
Nos petits cœurs mignons. »
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J'entends crier au ciel
La voix d'une hirondelle, {bis.)
Qui m'y parlait d'amour;
Je crois que c'est Adèle
Qui vient à mon secours.
(Chanson de conscrits du canton de Plélan.)
Marguerite est un biau nom
(Air n<> 23)
Marguerite est un biau nom,
Verse à baire (1),
Marguerite est un biau nom,
Bevons (2) donc!
Elle a de grands cheveux jaunes,
Descendant dique es (3) talons.
Marguerite est un biau nom,
Verse à baire,
Marguerite est un biau nom,
Bevons donc !
Elle est du faubourg de Nantes,
DePauberg' des Trois Pignons.
Marguerite est un biau nom,
Verse à baire,
Marguerite est un biau nom,
Bevons donc !
Marguerite est un biau nom,
Verse à baire,
Marguerite est un biau nom,
Bevons donc !
Elle a la jambe bien faite,
Et le petit pied mignon.
Marguerite est un biau nom,
Verse à baire,
Marguerite est un biau nom,
Bevons donc!
Elle aim' ben qu'on la caresse,
Qu'on ly (4) prenn' le menton.
Marguerite est un biau nom,
Verse à baire,
Marguerite est un biau nom,
Bevons donc !
Elle a la bouche vermeille,
Un joli menton tout rond.
(Chanson de conscrits de Rennes et des environs.)
(1) Boire. — (2) Buvons. — (3) Jusqu'aux. — (4) Lui.
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— 199 —
Fleur-d'Orange
{Variante à la chanson précédente.)
Dans les faubourgs de Guérande,
II y a-t-une maison,
Verse à baire y
II y a-t-une maison,
Bevons donc I
Où Ton voit trois belles filles,
Qui toufs trois ont un biau nom,
Verse à baire,
Qui toufs crois ont un biau nom,
Bevons donc!
La plus vieille s'appelle Jeanne,
Et la plus jeune Louison,
Verse à baire,
Et la plus jeune Louison,
Bevons donc !
La troioièm', cVst Fleur-d'Orange;
Fleur-d'Orang' c'est Y plus biau nom,
Verse à baire,
Fleur-d'Orang' c'est Y plus biau nom,
Bevons donc !
Elle a de grands cheveux jaunes,
Descendant dique es talons,
Verse à baire.
Descendant dique es talons,
Bevons donc!
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— 200 —
C'est sa mèr' qui les ly peigne,
Brin-z-àrbrin dessur son front,
Verse à baire,
Brin-z-àrbrin dessur son front,
Bevons donc !
Son jttit frère qui les ly tresse,
Les ly tresse à trois cordons,
Verse à baire,
Les ly tresse à trois cordons,
Bevons donc !
Ly dit : < Ma sœur, que t'es belle !
Les soldats fy emmèn'ront,
Verse à baire.
Les soldats f y emmèn'ront,
Bevons doncl »
En revenant de Nantes
(Air n« 24)
En revenant de Nantes,
Verde, verde, verde,
En revenant de Nantes,
(1) mon bonnet, (bis.)
Je rencontre un' fille,
Verde, verde, verde,
Je rencontre un' fille,
mon bonnet. (bis.)
Je la prends et l'embrasse,
Verde, verde, verde,
Je la prends et l'embrasse,
mon bonnet. (bis.)
(1) Avec.
Les parents de la fille,
Verde, verde, verde,
Les parents de la fille,
mon bonnet, (bis.)
Disent qu'ils me feront pendre,
Verde, verde, verde,
Disent qu'ils me feront pendre,
mon bonnet. (bis.)
Ils n'en sont pas capables,
Verde, verde, verde,
Ils n'en sont pas capables,
mon bonnet. (bis.)
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— 201 —
Et tant qu' je serai jeune,
Verde, verde, verde,
Et tant qu' je serai jeune,
O mon bonnet. (bis.)
J'embrasserai les filles,
Verde, verde, verde,
J'embrasserai les filles
mon bonnet.
(bis.)
(Chanson de conscrits des communes du canton de Retiers.)
14
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VI. — CHANSONS DES VILLES ET DES BOURGS
Empéohous les gens d'aimer
(Air no 25)
Lorsque fêtions petit' fille,
A la maison,
On allait garder les vaches
Et les moutons.
Empêchous les gens d'aimer,
Ma dondaine,
Les iflcz-voiiê garder d'aimer,
Ma dondé !
On allait garder les vaches
Et les montons;
Mais f allions druger au bois
les garçons.
Empêchons les gens d'aimer,
Ma dondaine,
Les tflez-vous garder d'aimer,
Ma dondé!
Mais f allions druger au bois
les garçons.
Ma mère n'a pas pris fourche,
A pris bâton.
\bû
bis.
bis.
bis.
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i
\bis.
'-!»» —
Empêchons les gens d'aimer,
Ma dondaine,
Les v'iez-vous garder d'amer,
Ma dondé!
Ma mère n'a pas pris fourche,
A pris bâton;
Oh \ tout beau, tout beau,, ma mère,.
A la raison.
Empêchons les gens d'aimer,
Ma dondaine,
Les tflez-vous garder d'aimer,
Ma dondé!
Oh ! tout beau, tout beau, ma. mère k \ „ .
Al- Ibis.
A la raison; '
Vous frappez dessus, les os*
Ils pourriront.
Empêchons les gens d'ajmw,,
Ma dondaine,
Les tflez-vous garder d'aimer,
Ma dondé !
bù.
Vous frappez dessus, les os*
Ils pourriront^
Vous rC frappez point m le coeur,
Où ZV amours sont!
Empêchons les gens d'aimer,
Ma dondaine,
Les tflez-vous garder d'aimer,
Ma dondé !
(Chanson du faubourg L'Évoque, à Rennes. — 1883.)
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-294-
La Confirmation à Ghfttiauboorg
(Air no 26)
En revenant de notr' vUlaige,
Vlà qu' je passtm's par Châtiaubourg ;
Ce jour-là était un grand jour,
Où tout le monde était en fête
Et en grande dévotion
Pour la saint' confirmation.
Vlà qu'au milieu de notr' tapaige
Je vîm's rouler sur le pavé
Un 1 beir maison en bois doré,
Dont les murs étaient de vitraige;
C'était une maison d'honneur
Où Ton charrayait Monseigneur!
Auprès d f li était un grand prêtre,
Qui n'était ni frisé ni poudré,
Pas si fier comm' notr' curé
Qui nous aurait envoyé paître !
Li, qu' est bon gars, dit : « Mes enfants,
A&sietous-là, f s'rai ben content. »
Quand j' fûmes entrés dans l'église,
/' nous boutim's tous en rang d'oignons.
(Pas les fill's avec les garçons !)
Chacun li baillait sa devise,
Je r^ceviomm'* un petit soufflet,
Dont personne ne se plaignait.
Après la cérémonie faite,
J'voulûm's dresser un compliment;
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— 205 —
J' commençâmes ben gentiment;
Vlà-Uy pas qu'au mitanf bour dîmes!
Li, qu' est bon gars, dit : « Mes enfants,
V t'avez fini, f sais ben content! »
(Chanson de Châteaubourg, chef-lieu de canton de
l'arrondissement de Vitré.)
La Fille à marier
(Air no 27)
— Il est pourtant temps, pourtant temps, ma mère,
Il est pourtant temps de me marier.
— Ma fille, nous n'avons point d'argent. {bis.)
— Ma mèr', nous avons du froment ;
Que n' le vendez-vous?
Que n' me mariez-vous?
Il est pourtant temps, pourtant temps, ma mère, *
Il est pourtant temps de me marier.
— Ma fille, nous n'avons point d'habits. (bis.)
— Ma mèr', nous avons des brebis ;
Que n' les tondez- vous?
Que n' me mariez-vous?
Il est pourtant temps, pourtant temps, ma mère,
Il est pourtant temps de me marier.
— Ma fill', nous n'avons point d' m ai s on. (bis.)
— Ma mèr', j'avons cell' du cochon;
Que n' la bal'yez-yous (1)?
Que n' me mariez-vous?
Il est pourtant temps, pourtant temps, ma mère,
Il est pourtant temps de me marier.
(1) Balayez.
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— 206 —
— Ma fiU', nous n'avons point d'amant, (bis.)
— Ma mèr\ nous avons le gros Jean ;
Que n' lui parlez-vous?
Que n* me mariez-vous?
Il est pourtant temps, pourtant temps, ma mère,
Il est pourtant temps de me marier.
Nous avons entendu cette chanson pour la première fois, en 1853, à une
noce de village dans la commune de Saint-Gilles. Elle fut chantée par
M. Morel, notaire à Mordelles.
C'est o' qp# m«i oeeur aime
<Air n« 28)
C'est la fille d'un pauvre homme,
C'est c' que mon cœur aime,
Qu' est mariée bien richement,
C'est c' que mon cœur aime tant!
Quand Madam' va-t-a la messe,
C'est c' que mon cœur aime,
Trois laquais vont la suivant,
C'est c' que mon cœur aime tant!
Le premier porte son livre,
C'est c' que mon cœur aime,
Et l'autre ses beaux gants blancs,
C'est c' que mon cœur aime tant !
Le troisièm' porf un' baguette,
C'est c' que mon cœur aime,
Pour fair' ranger les paisans,
C'est c' que mon cœur aime tant !
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— 907 -
— Rangea-veus de la canaille,
C'est c' que mon cœur aime,
Que Madame entre à son banc,
C'est c' que mon cœur aime tant!
Quand Madam' rentre à sa chambre,
C'est c' que mon cœur aime,
Elle appeir son garçon Jean,
C'est c' que mon sœur aime tant!
— Dites-moi si je suis belle,
C'est c' que mon cœur aime,
Ou si mon miroir me ment ?
C'est c' que mon cœur aime tant!
— Vous êfs un p'tit peu brunette,
C'est c' que mon cœur aime,
Mais cela vous avient tant !
C'est c' que mon cœur aime tant !
EU' jett' son miroir par terre,
C'est c' que mon cœur aime,
Maudissant tous ses parents,
C'est c' que mon cœur aime tant!
Son mari est aux fenêtres,
C'est c' que mon cœur aime,
Qui entend ce compliment,
C'est c' que mon cœur aime tant !
— Taisez-vous, petite sotte,
C'est c' que mon cœur aime,
Ne vous glorifiez pas tant,
Cest c' que mon cœur aime tant 1 !
Quand j' vous pris en mariage,
C'est c' que mon cœur aime,
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— 208 -
V'ri aviez pas cinq sous valant, .
C'est c' que mon cœur aime tant !
A présent, robe sur robe,
C'est c' que mon cœur aime,
Les rubans en parvolant,
C'est c' que mon cœur aime tant !
V'n'aviez qu'un petit /usftn (4) rouge,
C'est c' que mon cœur aime,
Et qu'un p'tit cotillon blanc,
C'est c' que mon cœur aime tant!
(Chanson recueillie à Bain, chef-lieu de canton
de l'arrondissement de Redon.)
Les Gas de Locmlné
(Air n<> 29)
Mon père et ma mère,
De Lyon ils sont, — gai !
Tous les jours me disent
Qu'ils me marieront.
C'sont! c'sont! c'sont!
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessus, par-dessous, — gai !
C sont I c' sont! c'sont !
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessous leurs souliers.
Tous les jours me disent
Qu'ils me marieront, — gai!
S'ils ne me marient,
Se repentiront.
C sont ! c' sont ! c' sont!
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessus, par-dessous, — gai !
C sont ! c' sont ! c' sont !
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette,
Dessous leurs souliers.
(1) Corset.
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S'ils ne me marient,
Se repentiront, — gai!
Je vendrai mes terres,
Sillon par sillon.
G' sont ! c' sont ! c* sont !
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessus, par-dessous, — gai !
C' sont! c' sont! c' sont!
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessous leurs souliers.
Je vendrai mes terres,
Sillon par sillon, — gai!
Au dernier sillon,
J' frai bâti maison.
C sont! c' sont! c' sont!
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessus, par-dessous, — gai!
C'sont! c'sont! c'sont!
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessous leurs souliers.
Au dernier sillon,
J' frai bâti maison, — gai !
Si le roi y vient,
Nous le recevrons.
C'sont! c'sont! c'sont!
Les gas de Locminé, .
Qu'ont de la maillette
Dessus, par-dessous, — gai !
G' sont ! c' sont ! c' sont !
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessous leurs souliers.
Si le roi y vient,
Nous le recevrons, — gai !
Si la reine y passe,
Nous la régal'rons.
G' sont! c'sont! c'sont!
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessus, par-dessous, — gai !
C' sont ! c' sont ! c' sont !
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessous leurs souliers.
Si la reine y passe,
Nous la régal'rons, — gai !
Nous ferons des crêpes,
Et nous les mang'rons.
G' sont ! c' sont ! c' sont !
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessus, par-dessous, — gai!
G' sont! c' sont! c' sont!
Les gas de Locminé,
Qu' ont de la maillette
Dessous leurs souliers.
(Chanson de la commune de Baulon
arrondissement de Redon.)
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— 2W
VH. — RONDES
Le Cœur m'y bat
(Air no 31)
Excusez, si j'entre en danse,
C'est pour un amant chercher ; (bis.)
Je me tourne et je me vire,
Je n'en trouv' point à mon gré ;
Le cœur m'y bat, gai, gai,
Le cœur m'y bat gaîment.
C'est à vous, mon beau jeune homme,
A qui j'ose m'adresser; (bis.)
Ne regardez pas par terre,
Regardez si vous m'aimez ;
Le cœur m'y bat, gai, gai,
Le cœur m'y bat gaîment.
Je vois bien à votre mine
Que de moi vous ne voulez ; (bis.)
Je vois bien à votre mine
Que c'est Mam'zelF qu' vous voulez.
Le cœur m'y bat, gai, gai,
Le cœur m'y bat gaîment.
Prenez-la par sa main blanche,
Donnez-lui un doux baiser ; (bis.)
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— 214 —
Retournez à votre place,
Car le mien est retrouvé.
Le cœur m'y bat, gai, gad,
Le cœur m'y bat gaîment.
(Ronde chantée par les petites filles et les petits garçons
sur la place du bourg de Bâzouges-la-Pérouse.)
Toujours gai, gai
(Air a© 32)
J'ai tant filé, dans mon jeun' temps,
Bergère, allons gaîment;
Une fusée en quatorze ans,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gaîment.
Une fusée en quatorze ans,
Bergère, allons gaîment;
Je l'ai portée chez le tiss'rand,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gaîment.
Je l'ai portée chez le tiss'rand,
Bergère, allons gaîment :
Beau tisserand, beau tisserand,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gaîment.
Beau tisserand, beau tisserand,
Bergère, allons gaîment,
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— 212 —
Fais-moi ma toii* bien promptement,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gatment.
Fais-moi ma toil* bien promptement,
Bergère, allons gaîment,
Que / me fasse un cotillon blanc,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gaîment.
Que / me fasse un cotillon blanc,
Bergère, allons gaîment,
Que je n' port' rai que trois fois Tan,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gaîment. *
Que je n' port'rai que trois fois Tan,
Bergère, allons gaîment,
A Noël, à Pâqu's, à la Saint-Jean,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gaîment.
A Noël, à Pâqu's, à la Saint-Jean,
Bergère, allons gaîment,
Et Vjour de mes noc's pareilPment,
Toujours gai, gai, toujours gaîment,
Bergère, allons gai, gai,
Bergère, allons gaîment.
(Commune de Tresbœuf, canton de Sel.)
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— 243 —
La petite Lingère
(Air n<> 30)
A Paris, il y a
Un' petit' lingère,
Qui coud si menu
Qu'eir ne gagne guère.
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
Qui coud si menu
Qu'ell' ne gagne guère.
£11' fait des rabats
A M'sieur le vicaire.
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
£11' fait des rabats
A M'sieur le vicaire ;
E1P va les porter
A son presbytère.
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
EU' va les porter
A son presbytère.
— Combien vous faut-il,
Petite lingère?
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
— Combien vous faut-il,
Petite lingère?
— C'est cinq sous, Monsieur,
A c' qu'a dit grand'-mère.
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
— C'est cinq sous, Monsieur,
A c' qu'a dit grand'-mère.
— Tenez, les voilà,
Petite lingère.
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
— Tenez, les voilà,
Petite lingère,
Ach'tez du bonbon
A votr' petit frère.
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
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— M4~
— Ach'tez du bonbon
A voir' petit frère,
Et du bon vieux vin
A votre grand'-mère.
Jamais on n'a vu
Si menu, si menu coudre,
Jamais on n'a vu
Coudre aussi menu.
(Ronde communiquée par une pensionnaire
du couvent de l'Adoration, à Rennes.)
La Belle et le Cordonnier
(Air n<> 33)
A Paris, sur ses pavés,
Lanfalira dondé,
Trois demoiselles ont tant,
Ont tant, ont tant dansé,
Lanfalira,
Falira dondrne,.
Lanfalira,
Falira dondé!
Trois d'moisell's ont tant dansé,
Lanfalira dondé,
Qu'elles en ont usé leurs
Et leurs, et leurs souliers,
Lanfalira,
Falira dondaine,
Lanfalira,
Falira dondé!
Qu'ell's ont usé leurs souliers,
Lanfalira dondé.
Elles s'en vont trouver F cor,
Et F cor, et F cordonnier,
Lanfalira,
Falira dondaine,
Lanfalira,
Falira dondé !
EU's s'en vont trouver l'cordonnier
Lanfalira dondé.
— Et bonjour, bonjour, beau cor,
Beau cor, beau cordonnier,
Lanfalira,
Falira dondaine,
Lanfalira,
Falira dondé !
Bonjour, bonjour, cordonnier,
Lanfalira dondé.
Il faut raccommoder nos,
Et nos, et nos souliers,
Lanfalira,
Falira dondaine,
Lanfalira,
Falira dondé I
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S*5 —
Faut raccommoder nos souliers,
Lanfalira dondé.
— Et oui, la belle, si vous,
Si vous, s vous voulez,
Lanfalira,
Falira dondaine,
Lanfalira,
Falira dondé !
Oui, la belle, si vous voulez,
Lanfalira dondé,
Et à tous les points un doux,
Un doux, un doux baiser,
Lanfalira,
Falira dondaine,
Lanfalira,
Falira dondé!
Tous les points, un doux baiser,
Lanfalira dondé.
— J'aimerais mieux que le,
Que le, que le soulier
Lanfalira,
Falira dondaine,
Lanfalira,
Falira dondé!
J'aim'rais mieux que V soulier,
Lanfalira dondé,
Fût dans le feu à brûler
Qu' d'embrasser un cordonnier,
Lanfalira,
Falira dondane,
Lanfalira,
Falira dondé !
(Chanson recueillie à Bain.) '
Tu ris, tu ris, bergère
(Air n<> 34)
J'avais fait la promesse
De n'aimer de ma vie.
Inconstante et légère,
J'ai bien changé d'avis !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah ! bergère, tu ris.
Inconstante et légère,
J'ai bien changé d'avis;
Car j'aime unbeau jeune homme
Qui n'est pas loin d'ici !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah ! bergère, tu ris.
Car j 'aime un beau jeune homme
Qui n'est pas loin d'ici ;
Je vais quitter ma place,
Me mettre auprès de lui!
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah ! bergère, tu ris.
Je vais quitter ma place,
Me mettre auprès de lui ;
Il a la taill' d'un prince,
La tournur' d'un marquis !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah ! bergère, tu ris.
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_ 216 -
11 a la tailP d'an prince,
Latournur' d'un marquis,
La jambe la mieux faite,
Le pied le plus joli !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah ! bergère, tu ris.
La jambe la mieux faite,
Le pied le plus joli.
Il a le teint de rose,
Et la blancheur du lis !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah ! bergère, tu ris.
Il a le teint de rose,
Et la blancheur du lis;
Je crois qu'il est bien aise,
Le voilà qui sourit !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah! bergère, tu ris.
Je crois qu'il est bien aise,
Le voilà qui 60urit;
Ma foi, s'il est bien aise,
C'est bien tant pis pour lui !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah ! bergère, tu ris.
Ma foi, s'il est bien aise,
C'est bien tant pis pour lui ;
Car tout c' que je viens d' dire,
C'est pour me moquer d' lui !
Tu ris, tu ris, bergère.
Ah! bergère, tu ris.
(Ronde recueillie à Montfort, le 22 septembre 1869*
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- 217
vm. - NOELS
Le pommier de Noa (1)
La bonn' Vierge et saint José
A Noa s'en sont allés.
ANoa'NoalNoa!
Dans r chemin ont rencontré
Un gentil petit pommier.
A Noa! Noa! Noa!
La Saint' Vierg' dit à José :
c De ce fruit je veux manger.
A Noa! Noa! Noa!
— Nenni, nenni, c'est péché
De toucher à ce pommier. »
A Noa! Noa! Noa!
La Saint' Yierg' fut pour en prendre,
Le pommier s'est abaissé.
A Noa! Noa! Noa!
Saint José voulut en prendre,
Le pommier s'est relevé.
A Noa! Noa! Noa!
C'est à c' moment que José
Vit bien qu'il avait péché.
A Noa! Noa! Noa!
Aux pieds de la Saint' Vierge,
A genoux il s'est jeté.
ANoaINoatNoa!
« Ah! relevez-vous, José,
Votr' péché est pardonné. »
A Noa! Noa! Noa!
(Noël des religieuses de l'ancien monastère
de Teillay, dans le canton de Bain.)
(1) Noël.
45
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— 2tt~
Noêl
(Dialogue entre l'Ange et tes Bergen)
UN BERGER.
c Dieu! qu'est-ce que j'entends? Quel grand bruit me réveille!
l'ange.
— Ne tous étonnez pas, j'annonce une merveille.
LES BERGERS.
— Qu'est-il donc arrivé?
l'ange.
— La naissance d'un Dieu.
les bergers.
— Mais dites-nous au moins et l'endroit et le lieu.
l'ange.
— Allez, courez chercher cet enfant adorable ;
Il est à Bethléem, couché dans une étable,
Un âne est son laquais et un bœuf est son page.
LES BERGERS.
— Vous foutez-vous de nous?
l'ange.
— Un ange est-il menteur?
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J
-219-
LES BERGERS.
— Non, mais ce train n'est pas d'un roi, mais d'un pasteur.
Que lui offrirons-nous digne de son mérite?
l'ange.
— A lui offrir vos cœurs, pasteurs, je vous invite.
LES BERGERS.
— S'il les prend, nous mourrons.
l'ange.
— Que vous avez grand' peur!
LES BERGERS.
— Mais a-t-on jamais vu homme vivre sans cœur?
l'ange.
— Celui qui prend les cœurs leur conserve la vie.
Allez, courez chercher cet enfant de Marie ;
Il est à Bethléem, couché dans une étable,
Un âne est son laquais et un bœuf est son page. »
(Ce Noël e6t chanté tous les ans par des paysans de la commune de
Loutehel, qui se rendent à la messe de minuit. Ils se divisent en deux
bandes : Tune prend la parole au nom de Fange et l'autre au nom des
bergers.)
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Noël
— Pierrot, cherche ton chalumiau,
Pour vais qu'que chose de ben 6iau,
Que f allons vais tertous (1).
Il est né là-haut chez Colas,
Un joli p'tit gas.
Que li diras-tu?
— TU dirai : Bonjour, Monsieu,
Gomment s' porte le bon Dieu?
Et là-haut tous chez vous?
Vous vaici donc en ces bas lieux;
J'en sommes ravis tertous (tous).
Autrefois, mon grand-pèr* Lisa
(J'crè qu'ceté dans Valmana)
Que vous deviez naquir,
En mourant me prescriva
De terjou vous servir.
Hier au sar, j'étais dans mon li,
Quand rang' est venu m'averti
Que vous étiez naqui.
Je parti dès le premier bru (bruit),
Et me veilà rendu.
(Loutehel, canton de Maure.)
(1) Tous ensemble.
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bis.
Noël! Noël!
(Air n<> 35)
Saint Joseph qui cherche un lit I
Pour son p'tit fils; *
Il a trouvé dans un coin
Un peu de paille ;
Il a trouvé dans un coin
Un peu de foin.
Noël! Noël!
Cri d'espérance,
Il est à nous l'Emmanuel.
Noël! Noël!
Cri d'espérance,
Jésus est né, Noël! Noël!
Mon fils, quand tu seras grand, l
A l'âge de quinze ans, '
Je t'apprendrai le métier
De ma boutique,
Je t'apprendrai le métier
De charpentier.
bis.
Noël! Noël! etc.
Je te donnerai du bois
Pour faire une croix.
C'est un' croix qui conduira
Jusqu'au supplice.
C'est un' croix qui conduira
Jusqu'au trépas!
} bii
bis.
15.
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— 322 —
Noël! Noël!
Cri d'espérance,
Il est à nous l'Emmanuel.
Noël! Noël!
Cri d'espérance,
Jésus est né, Noël! Noël!
(Noël recueilli à Montfort-sur-Meu.)
Ah! berger, sommeilles-tu?
(Noël de rnie-et-Vilaine)
(Air no 36)
Que n'as-tu tu ce que j'ai vu?
Ah ! berger, sommeilles-tu ?
Le vrai Fils de Dieu revêtu.
Berger, berger, berger!
Ah! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah ! berger, sommeilles-tu ?
Le vrai Fils de Dieu revêtu,
Ah! berger, sommeilles-tu?
D'un faible corps tremblant et nu.
Berger, berger, berger!
Ah! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
D'un faible corps tremblant et nu.
Ah ! berger, sommeilles-tu?
Par lui Satan est confondu.
Berger, berger, berger !
Ah! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah ! berger, sommeilles-tu?
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Par lui Satan est confondu.
Ahî berger, sommeilles-tu?
Il ne fera plus l'entendu.
Berger, berger, berger !
Ah ! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Il ne fera plus l'entendu,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Depuis que l'homme est soutenu,
Berger, berger, berger!
Ah ! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Depuis que l'homme est soutenu,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Par la grâce et par la vertu.
Berger, berger, berger !
Ah! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
. Par la grâce et par la vertu,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Sans cela, tout était perdu.
Berger, berger, berger !
Ah! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Sans cela, tout était perdu.
Ah! berger, sommeilles-tu?
Ge mystère est assez connu. ,
Berger, berger, berger!
Ah! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Ge mystère est assez connu.
Ah! berger, sommeilles-tu?
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Viens le voir comme je l'ai va,
Berger, berger, berger f
Ah! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Viens le voir comme je l'ai va,
Ah! berger, sommeilles-tu?
Et tu croiras ce que j'ai vu.
Berger, berger, berger!
Ah ! berger, sommeilles, sommeilles,
Ah! berger, sommeilles-tu?
(Noël du canton de Bain.)
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aîr:>Vl,
LES SABOTS D'AME DE BRETAGNE.
Al legretto.
C.V.tait An.'ne de Bre* ta.gne a_vec dits sa bols..
-_ CV^Iait An.ne de Bre . ta.gne a.vec des sa.bots..
HjtotttaLiie...Alt!ah!ah!__ vi^ve les sa Jbots de bois!
air:Ii?2.
LE JOLI BAS DE LAME.
L'au.tre jour de dans la plai_ne IVton jo.li bas de
JVencon.trai trois ca~pi . t ai. ne s Tir 5 ton cach' toto tir" ton
bas Tir* ton jo-li bas de lai. ne Car on le ver . ra.
air:N?3,
LE GRAND DUC OU MAINE.
Asse z lept»
C'est le grand duc dn Mai . ne la
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M.
**«
. don .
dai .
_ ne
Au
grand
coin .
Dr.
-K£
— i
1 — . —
l w jLz m ..Az — f
i . '* * 1 À ' '
.bal blés -se L4 bri . gnr.don .dé.
LES FILLES DES FORGES DE PAIMPDNT.
t> sont les fiirs <Ks forg"s Cts sont les filles des
• • ■#* *— "*"
for. .ges Des for. ges «le Paim.pont Fa . la.ri.don, fa
-.
J\ é M \ j' j 1
HtJ*^ À "m r-M ■ " ■' I M
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-V é é lé # y ^' i
i . • ■ * * ■
~* '» # »
r-*
Ja.rLdain' Desfor.ges de Paimpoflt Fa.la.ridain'fa.la.ridon.
aîr:N°5.
LE GARS WATHURm.
Allegretto .
C*est no. .tre ctii .si. .nie _ r#» C'est
ma. (in tin tin S'y lèv" de grand ma „ tin S'y
lèv^de grand ma. tin tin tin S'yJèv'dé grand ma . tin.
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air:V:«.
LA CRESSONNIERE.
-y^g*-
* ^ ■■ !
, ,1 ■ ÎS iu-.
Di.manch' *
la
r«s-,sié. #»
«l'ai, lis vair
Jfa.ri.on Bon, bon,<Tla cressonnière tPal.lisvair
H a . ri . en Bon bon le bon ères . son .
air:N?7.
lESBUAHS DE NOA.
(Lrs bi-nmllards (fc tfœl}
La €0_nie est ar. ri^v«T. e Dans les bois et
du vil.Jai_ge Ban. ban de \oa v«..ei les bu _ ans.
aii;N°8.
MA MIGMONN(TTE.
mie auprès de gng Qu'ayant ma mit» auprès. de bhI. Je Ini dis
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tout bas dans i'o.reille Ma mi g nonne t te embrasse me. Ma mie non
.nette embrasse me . Ma im.gnono«fte embrasse me' .
ail -:XÏ».
MA JULIENNE VENEZ ÇA.
r«.\enant de voir oos blés «l'ai rencontra trois ca.ya Jiers «In .
.tienne i.ci «lu. tienne là nu %lu Jien j»e te.ne* çlî
air:X° 10.
LE PETIT MOINE.
i Moderato.
CV.tait un pe.tit moin' de Saint* araT en au .
. ray Qui s Va va • voir les f iir* le soir a . près seaj
AH» re/rain.
.per. Tour, ne tour, ne jnon mouJtn Tour, ne Tour, ne
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ê J 1 - ê * J ' 1 . g » ' « ■ . <
tour. De mon mou Ji . net Tour, ne tour, ne mon mou. lin
■. û
Afieftr«i«
€ Votait
un
pe .
lit moin'
de Saint' aim* en an .
-é — é é é « V» • •
.ray Qui s'en va voir les TfllV ce soir a.près sou. per. Tourne, etc,
air: 3*11.
LES TROIS COMMÈRES.
CV. (aient trois bon. .nés coin . mè . res
SVn ve . nant de Pa „. gui _ bra S Vn ve . nant <fc
Pa . gui .bra Se di. saient les wVs aux au . très
ftfa com.aer que j*»t grand sa. Tu ne bai ,
pu conv. mè.re Tu ne bai. ras pu o ma.
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«
air:** 1t.
ADIEU DONC MA CHERI IliOR.
Modrréf kmt.
_ A
J%i fait a. a* mt . Ires.se Trais jears a^ra
r»^ lonj; temps «I* nTwiis tY.foi . gae' dVI.|*, J* a'k vêla
pas stHi.vcnt tl'i . rai la re|r «ti.BMaefc' X'aa .
.rail elle pas rh*n.ge d«* sea.ti . aie» I? «le aVa sais rira; je
m'suistVnga.g* pour sept «as ,A..diea4oaeaMe hkjt* Ka-aea.
air: »• 13.
JE NIERAI PAS RELIGIEUSE.
.tre Pi - ris et 1er. . sail . les I| ya
t\i.ne at>-ba . ye, 11 y a (Vjw ab.Jba -y* II y*
tW pe.tit 1 Bonne QaJ aVaat pas par.ter l'ha.feil Jea'sYai
pas re.Ji . giens' je a'saa - rais por» ter Pha.bit.
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air: .V." 14.
LA BELLE CELESTE.
n# -± — #-
Cnex mon pèr'jV. fions douz'e' - fanls Chezmonpèr *
jVtions dotiz * c. fanls «IV.iions Pè.ne, jV.tions llffè.fie,,
JV.f ions «laïques •JacqV.lè.ne «I V'.liens haut haut le Mau,
JVtions Perrine E.fiennet.te, Té*_o.tiste A . gatlTCe'Jes.te,
L» bel.!* €« . les. te, cel - le qu« mon cœur ai . me.
3ir:N«M5.
J'N'AillE PAS LA NOBIESSE *
Mon pèr* nY.vait d*e . Tant que
i, Mon nèr'n'a.vait d^é . fanl que ma Via qui mMisit
gars ma. rie. .ta Va va jVaim' pas
la no.bies.se ma, jVaiW pas la no. Mes. se.
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8
air.NMtf.
LES TROIS CAS OE GUEft.
Altr/çretto.
Il «.tait trois bons gas, Il «.tait
#>/«« iritm.
trois bons gas fee la vil. .le de
air: m 17.
LA JEUNE BATELIÈRE.
Amiante pesant lomré.
Ce sont trois gar . çons de la cour, Qui
s'en vont tous trois ftir' l'a . motn% Ce sont
trois &ar. çons de la cour Qui s\tn vont
tons trois fair* Pa.meur Il . e s'en vont tont K*
long des ri . vie « res A deux trois pas de la
jeu .ne ba . te . lié . ^ re N
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9
air:i\V 18.
SOUS UN TILLEUL UN BAL S'EST DONNÉ.
Allegro,
Sous un til . leul un bal
ft JS , jS k , | f — ^ , |S J>
sVst don - ne , Sous un til. leul un bal s'est donne
air: N? 19.
LA DEMANOE EN MARIAGE.
Une voix.
Dans mon pa . ys le ros.si.gnol il
Tous , K
chan. te, Dans mon pa . ys, le ros.si.gnol il
Un seul :
chan _ te Chan . te la nuit , chan _ te le
jour«, Chan. te. pa ton _ jours les plai.sirs de Va
Tous.
mour. Chan. te la nuit, chan _ te le
jour, Chan. te. ra tou. jours les plaLsirsde Pa.moor.
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10
air: .Vf 90.
LA GERBE.
Allegretto
.geois en sui . vant.
Ah! bal. tu j'a.vons la
17s
ge . b« aa.joar. d*hui jer- eu _ se . ment.
aii:N?21.
JEANNETTE AU SOIS.
Adagio
N*avezpoint vu Jeannette an bois au bois an bois?
K^avezpoiutvu Jeannette au Joli -
air: N? 22.
LES CONSCRITS.
Amfaftte.
pe.tit bois?
CV. talent trois jeun' s a;ar . çons qui
par. (aient pour se* . ville qui par. taiect pour se. vil .
*lt»;CVtaient trois jemies gar.çons re. $ret.tant leur maî .
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- 1res - ses , leurs pe . tits coeurs mi. .gnons.
air:N?23.
MARGUERITE EST UN BIAU
Retrain .
Hfar. gue-rite est un biau nom verse â
b
ai.re!
Mar.gue.rite est un biau
Couplet. ^
nom —
be.vons
^^5
je ' ' i
donc!
Elle a de grands che.veuxjau
t T Tinil i 17- — 1 i i T A .
.nés des.cen.dant diques es talons Margue,etc
air:NV24.
EN REVENANT DE NANTES.
Allegro,
.de xer-d», ver» de; En re^ve.nant de Nantes o mon bon .
.net, mon bon _ net, je ren.con.tre un** fil _ le etc
au dernier C{
pour finir.
mon bon . net o mon bon . net.
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12
air: N? 25.
EMPÊCHOUS LES GE*$ D'AIMER.
Lotir re\ * a A
Lors. que j>'_ lions pe.tit* fille i la mai . son,
A
Lors.que jV.tions pe.tir fille à la mai. son, On
-A A . A
al. lait gar.der les va.ches et les mou -tons.
-A A_
Em.pé . cbons les gens d'ai.mer ma don dai . ne
J* A A . A_
Les v'iez - vous gar _ der d^aLmer, ma don.de'?
air: N? 26.
LA CONFIRMATION À CHATIAUBOURG.
«
En.re_ve.nanf de nof'vil - lai.ge Via qu^je pas .
_ sinfs par Chatiaubourg Ce jour là e . tait on grand jour Outout le
monde e.tait en fe .te Et en gran.de de.vo.ti
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13
air: IN? 27.
LA FULE A MARIER.
Alleçrù moderato . et
fl est pour. tant temps pour, tant temps ma
mer' Il est pour, tant temps de me ma ^ ri .
<fr plî i t pg f N i I g; p a- i
.er. Ma filPnoos na.vons point d'ar.gent .Ma fiU'nous
tt'a.vons point d^ar- gent Ma mè>' nous a.vons du fro
. raent^QueriTe vendez-vous? Que n me mariez -vous? Il est pourtant,etc
air: N? 28,
C'EST C'QUE MO* COEUR AIME.
Moderato.
C'est la fiUe d'tinpauvr' homme C'est r^que mon coeur
**r» . . h ■ ■ fi . , i é, >
■ 1 • T " ' i V f '"* \\ v y v ' * '
aime,qoest mariée bien riche-menti,CVstc'que mon coeur aime tant !
air: N? 29.
LESGASDELOCMtNE.
Allegro.
Mon père et ma mè . re, de Ly. on, ils
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14
sont&aifTonslesjoursme dLsenl qu'ils me marie .ront CVmt dsont
M |«*t.te dessus pardessofls^fiaifcYont cVont cfcont lesgas deLocmi*
.n* Qu'ont de la roail . tel. le dessous leurs sou. liers.
VARIANTE.
Mon père et ma me . re de Ly _ on ils
se*< gai ! Tous les jour s me disent qu'ils me ma .rie .root Csont c\oot
c'sont les gas de l,w.mi _ ne' Qu'ont de la mail _
Jet.te dessus par dessous C'soiit c\oat c'sont les cas de Locmi -■
.ne' Qu ont d« la mail . lel . te des.sous leurs sou Ji ers.
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*5
air:N? 30.
LA PETITE II MÈRE.
. . >
A Pa.ris il y a un* pe . tit^ltn^è » re Qui coud
si me_nu queirne ga.gne guère «la.mais on n'a va
A > ..'..* *
si menu si mena coudre Jamais ou n'a vu coudre aussi me. nu.
air: H . 31.
LE C0EUB1TY BAT.
Excusez si j'entre en danse CWslpourimaunanlciiercber.
Rail
Je me tourne et je me vi.re Je n'en trouv'point à m.on gre';
I? tempo.
Le coeur m'y M Ç«i; gai, le cœur m> bat gainent,
air: N^ 52.
TOUJOURS GAI, GAI.
J^ai tout fi . M dans mon jeun' temps,
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bergère aljoos gâtaient IL ne fui see en quatorze
ij' ' i i 1 1 ' i i 1 1 ' i *=i :
ans Toujours gai gai tou.jours gaî.ment ber. gère
41. Ions gai gai ber.gère al.lons gaî . ment,
air: N? 33,
LABEUEEUECOftOONNIER.
4 Pa^ris sur ses pa.ve's lan fa li ra don.de
Trois demoiselles ont tant, ont tant, ont tant danse
Lan la li ra fa li ra don daine Lanfa li ra fa li ra donde'.
air:NÎ34.
TU RIS, TU RIS BERGERE.
«fa.vais fait la pro. messe de n'ai. mer de ma vie in .
Hall
constante et le . gè . re J^i bien chan . ge d^.vis
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17
1? tempo.
lu ris, tu ris ber . gè.re, ah! ber.gè-re tu ris!
aîr:N.?95.
NOËL BRETON.
Saint Joseph qui cherche un lit pour son pejil fils
Saint Joseph qui cherche un lit pour son pe.til fils.
' ' '* 'M ' I » w»
II a trou.ve' dans un coin un peu de pail.le
Il a trou .ve' dans nn coin un peu de. foin .
NoJ?I no* ël cri dVs.pé. rance 11 est à
.rance Je. sus est ne' no . ëf! no. ël!
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I»
air; NV 36.
AHIBERGER, SOMMEILLES-TU?
(Noi'l <*• i'i/fo-et-VJ!aif>e)
Qu* n'as lu vu eu quêtai vu, ah! ber.ger sont .
-ger, ber. ger, ber_ gvr, Ah! ber . gt»r sommeilJes som .
.meilPs Ah! ber - g«?r som _ meil . les - tu?
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TABLE DES MATIÈRES
Pages
Préface v
Glossaire patois de l'Ille-et- Vilaine ,...,. 1
CHANSONS POPULAIRES
DU DÉPARTEMENT D'iLLE-ET-VILAINE
I. — Chansons historiques.
Les Sabots d'Anne de Bretagne (Air n<> 1) 145
Avec mes sabots 147
Le joli bas de laine (Air n° 2) 149
Le grand-duc du Maine (Air n<> 3) 150
II. — Chansons des bois.
Les Filles des forges de Paimpont (Air n° 4) ....... . 151
Les gars Mathurin (Air n° 5) 152
La Cressonnière (Air*n« 6) 154
Les Buans de Noa (Air n° 7) 155
Ma Mignonnette (Air n° 8) 156
Ma Julienne, venez çà (Air no 9) . . 157
Le petit Moine (Air n© 10) 158
Les trois Commères (Air n° 11). . • ". 162
Adieu donc, ma chère Nânon (Air no 12) 163
Je n' serai pas religieuse (Air n« 13) 164
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— 226 —
Pages*
La belle Céleste (Air n« 14) 167
Celle que son cœur aime 168
J' n'aime pas la nobiesse (Air n° 15) 170
Je suis d'Allemagne 172
Le vieillard qui radote . 173
La verduron, durette 174
III. — Chansons du bord de l'eau.
Les trois gas de Guer (Air n° 16) 176
La jeune Batelière (Air n» 17) 178
Sous un Tilleul, un Bal s'est donné (Air n° 18). . 180
La Fj eur de Genêt s'envole ' 181
La Fileuse des bords du Canut 183
IV. — Chansons de circonstances.
La demande en mariage (Air n© 19) 185
La Noce.
L'Arrivée de l'Agouvreux 186
La Beuirée 187
Chanson du repas 187
Le Plaisir du Ménage 189-
Le Déshabillé de la Mariée * 191
Départ des Imités 192
La Ge^be (Air n« 20) 193
Jeannette au bois (Air n° 21) 194
La Fassion , 195
V. — Chansons de Conscrits.
Les Conscrits (Air n° 22) 197
Marguerite est un biau nom (Air n° 23) 198
Fleur-d'Orange 199
En revenant de Nantes (Air n° 24) .,.,,.,.,., , 2Ç0
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-227-
VI. — Chansons des villes et des bourgs.
Empêchous les gens d'aimer (Air n<> 25) 202
La Confirmation à Ghâtiaubourg (Air' n° 26) 204
La Fille à marier (Air n« 27) 205
C'est c' que mon cœur aime (Air n° 28) 206
Les gas de Locminé (Air n° 29) 208
VII. — Rondes.
Le Cœur m'y bat (Air n° 31) 210
Toujours gai, gai (Air n° 32) 211
La petite Lingère (Air n° 30) • 213
La Belle et le Cordonnier (Air n° 33) 214
Tu ris, tu ris, bergère (Air n° 34) 215
VIII. — Noëls.
Le Pommier de Noa. , 217
Noël 218
Noël 220
Noël! Noël! (Air n° 35) 221
Ah! berger, sommeilles-tu? (Air n° 36) 222
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1
If
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